mercredi 26 novembre 2025
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Trophée Jules Verne. Cap sur Madère +96 mn

Trophée Jules Verne 202
Trophée Jules Verne 2021 Photo Yann Riou | Polaryse

Le Maxi Edmond de Rothschild approche déjà de Madère 24 heures après son départ de Ouessant. Après un dégolfage express mené à plus de 30 nœuds de moyenne, la première journée de mer de ce Trophée Jules Verne n’a pas été de tout repos pour l’équipage.

Vent fort et enchaînement d’empannages sept au total depuis le franchissement de la ligne ont rythmé ce début de record. Ce lundi, au petit matin de ce deuxième jour de tentative, le géant de 32 mètres et son équipage se trouvaient déjà dans le sud du Portugal, par le travers du cap st Vincent, le point le plus sud-ouest de l’Europe. Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers bénéficient, à la position de 7h, d’une petite centaine de milles d’avance sur le record.

Samedi, avant de larguer les amarres, à l’occasion de l’ultime briefing météo à terre, Franck Cammas prévenait que les 24 premières de navigation risquaient d’être toniques et notamment au passage du cap Finisterre, à la pointe nord-ouest de l’Espagne. Après Charles Caudrelier hier, Yann Riou nous confirmait cette nuit que le coin avait été fidèle à sa réputation : « Nous avons enchaîné quelques empannages depuis notre départ de Ouessant. On a eu un passage du cap Finisterre plutôt sportif, où nous nous sommes faits pas mal secouer dans une mer désorganisée et un vent soutenu. Ce n’était pas l’idéal pour faire progresser rapidement le Maxi Edmond de Rothschild qui plantait régulièrement dans les vagues. J’ai d’ailleurs fait mon premier vol plané à l’intérieur du bateau mais heureusement sans me faire mal. Mais depuis quelques heures nous glissons bien mieux parce que le vent a bien faibli et la mer s’est aplatie. Les vitesses deviennent plus intéressantes. »

Vers des latitudes plus clémentes
Dans la nuit de samedi à dimanche, au large de la pointe bretonne, alors qu’ils s’apprêtaient à franchir la ligne de départ du Trophée Jules Verne, les six marins ont connu quelques heures bien vivifiantes, tout comme dans le golfe de Gascogne lancés à plus de 30 nœuds de moyenne. Heureusement leur début de record rapide et les plus de 640 milles déjà parcourus vers le but sur les premières 24 heures augurent d’une amélioration tout aussi rapide des conditions de vie à bord du Maxi Edmond de Rothschild : « Il faisait très froid au départ et chacun avait sa technique pour se protéger au mieux. Personnellement, j’avais empilé les couches de polaires, chaussettes… bref j’ai doublé tout ce qui pouvait l’être, prêt pour affronter le grand sud ! Plus nous glissons vers le Sud et plus l’atmosphère commence à se réchauffer. On ne peut pas dire qu’il fasse très chaud encore car nous avons encore tous le bonnet bien vissé sur la tête mais l’ambiance change doucement. On enlève les couches les unes après les autres et on devrait quitter nos bonnets dans les prochaines heures » nous confiait Yann Riou ce matin.

Depuis son dernier empannage, réalisé en milieu de nuit dernière vers 2h30 du matin dans le sud de Lisbonne, au large de Comporta pour être plus précis, le Maxi Edmond de Rothschild a débuté un long bord tribord amure vers le Sud-Ouest en direction de l’archipel portugais de Madère, à plus de 34 nœuds de moyenne bien calé sur ses plans porteurs.

Infos Trophée Jules Verne
Position du Maxi Edmond de Rothschild le 11 janvier à 7h :

  • Avance sur le record : 92,9 mn
  • Vitesse : 34,4 nœuds
  • Cap : 219

Les chiffres à retenir :
Franchissement de ligne : le 10 janvier 2021 à 2h 33′ 46”
Date limite d’arrivée pour battre le record : le 20 février à 2h 3′ et 15”

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Vendée Globe. Sébastien Destremau : Bout dehors fissuré sur Merci

Dans un message reçu ce matin de Sébastien Destremau (merci), le skipper annonce avoir découvert une fente importante à l’avant de son bateau.

“Ce matin comme tous les matins, je sors sur le pont pour aller faire ma petite promenade. En arrivant à l’avant , je découvre une belle fente qui traverse le bout dehors de part en part. Un coup d’oeil sous l’étrave et j’ai carrément l’impression que le bout dehors est cassé et se désolidarise du bateau. Ma plus grande crainte est pour la tenue de l’axe d’étais de J2 qui est également à cet endroit là.

Profitant du fait que merci navigue proche de la Nouvelle-Zélande, contact est immédiatement pris avec Angelo Lavranos, l’architecte du bateau. Après vérification dans ses dossiers, Angelo est formel, le bout dehors n’est pas structurel de l’étrave du bateau. Il n’y a donc aucun risque de démâtage et Merci peut naviguer normalement avec son J2. En voilà une bonne nouvelle.

La moins bonne est que merci ne pourra sans doute plus utiliser aucun de ses gennakers sans une réparation sérieuse de son bout dehors. Angelo étudie les photos du sinistre afin d’affiner son diagnostic sur ce dernier sujet.

On a vraiment de la chance de pouvoir encore utiliser notre grand J2. Pour les gennaks, c’est un peu dommage et cela risque de pas mal nous ralentir dans cette certaines conditions. J’espère que vous n’êtes pas trop pressés de nous voir arriver parce que ce nouvel incident risque de nous mettre légèrement en retard…”

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Disparition de Georges Pernoud, présentateur de Thalassa

Georges Pernoud, le présentateur historique de l’émission culte Thalassa est décédé ce lundi à l’âge de 73 ans.

Passionné de la mer, Georges Pernoud a partagé cette passion à travers Thalassa qui a accompagné la course au large et tous le sujets autour de la mer à partir de 1975 jusqu’en 20017 sur FR3 devenu ensuite France 3. Il a rassemblé des millions de téléspectateurs chaque semaine avec cette émission préparée sur une péniche-studio amarrée en bord de Seine.

En 2017 Georges Pernoud avait présenté son dernier numéro en duplex de Saint-Malo. France 3 avait alors rendu hommage «à celui qui, à travers ses 1704 numéros de Thalassa depuis le 25 septembre 1975, a mené avec la rédaction de Thalassa des reportages et des enquêtes de grande qualité sur le monde de la mer et ceux qui en vivent».

Rencontre avec des pêcheurs, découverte d’archipels, reportages sur la Route du rhum, mais aussi sur des sauvetages de migrants, sur la pêche au thon ou sur les delphinariums, l’émission a abordé «tous les domaines sur fond bleu», se plaisait à dire l’animateur aux cheveux gris. Deux reportages de Thalassa ont été récompensés par le prix Albert-Londres dans les années 90.

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America’s Cup. Spectaculaire chavirage de l’AC75 de Team New Zealand

Chavirage de l'AC75 de team New Zealand

L’AC75 de Team New Zealand a chaviré brutalement lors d’une régate d’entraînement dans la brise face à Ineos UK. Les images du chavirage sont spectaculaires. Le bateau a pu être redressé facilement avec un tender.

C’est la première fois que l’équipe chavire avec son deuxième AC75. Elle l’a déjà fait avec son premier AC75 mais rarement aussi violemment. Heureusement le Defender a encore du temps pour se préparer. Les 3 Challengers vont s’affronter sur la Prada Cup à partir du 15 janvier et le meilleur d’entre eux affrontera Team New Zealand début mars.

Suivez la Prada Cup et la Coupe de l’America avec Cuplegend.com http://www.cuplegend.com

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Vendée Globe. Images du bord J62

Photo envoyée depuis le bateau L’Occitane en Provence pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 10 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Armel Tripon) Coucher de soleil

Conditions de navigation radicalement différente entre les skippers entre Benjamin Dutreux qui en profite, Maxime Sorel qui enchaine, Clément Giraud qui se prépare à la tempête…

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Vendée Globe. Jean Le Cam comme un caméléon accroché à sa branche

Quand il faut, il faut ! Jean Le Cam se retrouve dans une situation scabreuse mais heureusement quand c’est fait, c’est fait ! 9e au classement général, Jean Le Cam a du ralentir.

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Vendée Globe. Apivia revenu à moins de 100 milles de Maitre CoQ

Yannick Bestaven s'entrainant à bord de Maitre Coq, pour le Vendee Globe. (Photo Jean-Marie LIOT / Maître Coq)

Yannick Bestaven ne compte plus que 97,7 milles d’avance sur Charlie Dalin. Un écart qui devrait continuer à descendre avant un regroupement général au large du Brésil où les leaders ont venir buter contre un front froid permanent. Le suspens sur ce Vendée Globe reste entier.

Le mur anticyclonique débute à 400 milles environ des côtes du Brésil au point le plus proche de la côte, à hauteur de Rio de Janeiro et de Cabo Frio, et il s’étire vers l’Est sur plus de 1800 milles. Autour de ce front s’articulent plusieurs vents, actuellement. Du Nord – Nord-Ouest le long de la côte, dans l’ouest du système ; du Sud – Sud-Ouest dans le sud de la zone de haute pression.

A défaut le pouvoir le traverser, il faudra donc le contourner, et c’est ce que s’échine à entreprendre Yannick Bestaven, qui navigue à 200 milles de Cabo Frio et de la micro région des lacs. Le hic : dans ce couloir continental, le vent vient de face et le leader a la lourde peine de devoir tricoter son chemin au près, au 64e jour de course. Ça se saurait si la navigation hauturière était une chose facile.

Un peu plus bas et 100 milles plus à l’Est, Charlie Dalin bénéficie encore d’un flux d’Ouest d’une douzaine de nœuds qu’il exploite à merveille pour, au classement de 5 heures de ce lundi matin, pointer son nez à 97,7 milles derrière le leader. En quatre jours, le skipper d’Apivia a effacé les trois-quarts de son retard…. Il lui reste un dernier petit bout de pain blanc dans lequel croquer avant d’être contraint de progresser au près à son tour.

Du gain pour Seguin et le top 10

Si Thomas Ruyant (LinkedOut), 4e, est dans le sillage du deuxième, Damien Seguin fait du gain 80 milles à l’Est de ses rivaux. Une position qui plaît bien à Louis Burton, calé dans la roue du skipper de Groupe Apicil. Joint ce matin, le solitaire de Bureau Vallée ne boude pas son plaisir : « Mon plaisir ? Attendre et regarder les classements ! J’y suis complètement accro, j’attends les réactualisations comme un enfant attend le Père Noël. Je regarde la trajectoire de ceux qui sont devant, j’essaie de voir comment je pourrais recoller encore un peu, et c’est exceptionnel : je n’avais pas connu ce plaisir il y a quatre ans ! »

Le miraculé de l’île Macquarie, qui réalise un come-back époustouflant, ne détesterait pas aller chercher mieux que cette cinquième place, mais il sait la chose peu aisée : « Je suis en bonne forme : j’ai changé mon dessalinisateur. Le précédent me donnait une eau ‘dégueulasse’, et je commençais à ressentir des troubles physiques. ça va désormais vraiment mieux. Quand tu reviens dans ces eaux de l’Atlantique, après avoir longé l’Antarctique, tu as l’impression de naviguer dans le golfe du Morbihan… ce qui est marrant, puisque tu n’as pas du tout cette impression pendant la descente. Il y a quand même pas mal d’incertitudes sur ce que nous allons affronter demain soir, ce front froid permanent. Cela peut aussi bien se passer que mal se passer. A l’aller, en l’abordant par le sud, je l’avais bien négocié. Mais le venty est en pagaille et, derrière, c’est du près jusqu’à ce que ça adonne. Mes foils sont en bon état, et j’ai l’ambition de continuer à remonter doucement et d’arriver à l’entrée du pot au noir en étant satisfait du travail fourni ».

Si Charlie Dalin (Apivia) est le skipper qui a eu le plus gros gain sur Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) entre le classement de 21 heures hier et celui de 5 heures ce matin, le reste du top 10 a gagné entre 45 et 60 milles sur le leader. Cette tendance devrait se poursuivre encore au fil de la journée.

Une cellule pour Armel et Clariss, le Horn pour Arnaud, Alan et Jérémie

300 milles environ derrière Maxime Sorel (496,6 milles du leader), Armel Tripon (L’Occitane en Provence) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) « jouent » avec une cellule de haute pression qui leur barre la route et leur imposera du vent de face en se décalant vers l’Est. 400 milles plus loin, entre les 46e Sud et les 48e Sud, Romain Attanasio (Pure – Best Western) se prépare à négocier le passage de deux phénomènes dépressionnaires liés qui, en cours de journée, viendront de sa gauche d’abord, avec du vent de Nord, puis de son Sud, avec un vent de Sud – Sud-Est de plus de trente nœuds.

Mille milles derrière, Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle), Alan Roura (La Fabrique), Jérémie Beyou (Charal) et Pip Hare (Medallia) se préparent à parer le cap Horn. Sans doute n’en verront-ils pas grand-chose, comme l’explique Jérémie Beyou, qui franchira le cap Horn pour la troisième fois en quatre ans : « J’ai mis du temps à passer le premier, c’était lors du dernier Vendée Globe, puis j’ai récidivé ensuite lors de la Volvo Ocean Race. Et, les deux fois, j’ai vu le caillou. Ce ne sera sans doute pas le cas cette fois-ci : une dépression secondaire naît dans notre Nord, on va s’en éloigner. Mais je ne serai pas fâché de quitter ce Pacifique, qui a été un vrai rouleau compresseur ». Le retour sur des routes a priori plus pavées devrait s’opérer dans l’après-midi.

Isabelle Joschke, bientôt la fin du bagne

Entre ces groupes, Isabelle Joschke (MACSF) se débat et résiste dans son IMOCA dont la quille n’est plus fixe. Dans une douzaine d’heures, la navigatrice contrainte à l’abandon sortira de la dépression qui l’a malmenée hier, notamment dans un départ au vrac. Une fois sortie de la zone de danger, Isabelle Joschke, avec Alain Gautier son team manager et la direction de course chercheront la voie la plus sûre et la plus efficace pour ramener le bateau à bon port.

Derrière, enfin, Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti) et Miranda Merron (Campagne de France) sont à l’avant d’une dépression qui va leur passer dessus, mais ils resteront dans le nord des vents les plus forts.

Hors course mais déterminée à avancer vite, Sam Davies est passée devant Alexia Barrier (TSE – 4myPlanet) et Ari Huusela (Stark). Les deux concurrents ont des options différentes : le Sud pour la navigatrice, qui va essayer de se laisser porter le plus longtemps possible par la dépression qui arrive dans son dos ; le Nord pour le Finlandais, qui choisit régulièrement les options les plus sûres, et qui n’y perd finalement pas au change. En queue de peloton enfin, Sébastien Destremau (merci) bénéficie pour l’heure de conditions maniables pour ses premiers milles dans le Pacifique, à 7108 milles de Maître CoQ IV.

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Vendée Globe. Clarisse a retrouvé le moral

Photo envoyée depuis le bateau Banque Populaire X pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 4 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Clarisse Cremer) Portrait

Clarisse Crémer a retrouvé le moral après un bon coup de mou après le passage du Horn. Un trop plein qu’elle explique avec ses mots simples et spontanés.

” Après mon petit coup de mou d’il y a 2-3 jours, je suis toujours fatiguée, mais j’ai retrouvé le moral. Je pense que c’était passager, j’ai trop attendu le cap Horn comme une délivrance et une partie de moi devait s’imaginer arriver aux Maldives après le virage, donc j’ai un petit peu déchanté. Ça m’a fait un petit peu lâcher les nerfs. Ça fait partie du cheminement et maintenant j’arrive beaucoup mieux à profiter de la vie à bord. C’est une belle victoire psychologique sur moi, même si ce n’est pas grand-chose. Je pense bien fort à Isabelle (Joschke), son abandon remet un petit peu tout en perspective, ça met le moral dans les chaussettes, après tout ce qu’elle a accompli ce n’est pas simple. On sait que c’est comme ça que ça marche, mais ce n’est pas facile à accepter.

Depuis que j’ai commencé en course au large, j’ai toujours entendu dire que le marin champion est celui qui arrivait à avoir un moral stable. J’ai encore du progrès à faire à ce niveau-là, même si à l’échelle du Vendée Globe, je pense que c’est normal d’avoir des hauts et des bas. Je suis contente car je n’ai pas eu tant que ça de coups de mou, je me suis même surprise dans les mers du Sud et j’étais contente de gérer ça comme cela. Et je me suis tellement contrôlée dans les mers du Sud que là, c’est un peu le contrecoup. C’est comme ça qu’on grandit !

Là, c’est le jour et la nuit, c’est comme si j’avais passé un dernier petit défi avec la dépression que j’ai passé, j’avais l’impression d’être encore dans les mers du Sud, c’était assez violent, mais ça n’a pas duré longtemps. Là, ça y est, il fait 15 degrés, il fait grand beau, j’avance tout droit vers le but. Dans environ 24 heures, je vais avoir à nouveau un petit peu de vent fort au près, mais ça ne devrait pas durer longtemps. Je profite de la chaleur, ce sont les conditions parfaites. Il ne fait pas trop chaud, pas trop froid, je peux juste être en collant, chaussettes, polaires. Je fais un peu ce que les anglais appellent du “champagne sailing”. Je suis sous FRO, j’avance entre 15 et 17 nœuds de moyenne tout le temps, ça ne fait pas peur et ça fait du bien.

Ça permet d’être plus détendue. Si je devais refaire le Vendée Globe, je travaillerais plus le sommeil. Ça m’arrive plein de fois d’aller me coucher épuisée et ne pas réussir à m’endormir car je suis trop tendue. Je fais de la sophrologie et des exercices de méditation pourtant. Je ne suis pas très efficace, en termes de temps allongée et temps endormie, je ne dois pas être la plus performante du Vendée Globe. J’arrive à me reposer, mais ce n’est pas encore un sommeil efficace, je suis tout le temps en train de me demander ce que je pourrais faire sur le bateau. J’ai pas mal de petites choses à réparer ces prochains jours. 


On a un petit morceau de près dans du vent fort dans 48 heures donc ça n’ira pas très vite et ensuite je vais pas mal m’arrêter dans l’anticyclone de Sainte-Hélène donc c’est un petit peu plus simple que la tête de flotte car ça sera assez droit, mais ça ne sera pas si rapide que ça. “

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Trophée Jules Verne. Une nouvelle aventure pour Gitana + 72 mn

Le Maxi Edmond de Rothschild a coupé la ligne ce dimanche 10 janvier à 2 heures 33 minutes et 46 secondes du matin pour une nouvelle tentative de record du Trophée Jules Verne. Par un vent de nord-est d’une vingtaine de nœuds et dans une mer maniable, les six marins ont laissé l’île de Ouessant par son travers et salué une dernière fois le Créac’h, phare emblématique de ce passage de ligne.

Partis de leur base lorientaise quelques heures auparavant, juste avant le coucher du soleil, Franck Cammas, Charles Caudrelier, Morgan Lagravière, David Boileau, Yann Riou et Erwan Israël ont dû patienter quelques heures au large pour ajuster au mieux leur créneau de départ ; un timing millimétré savamment calculé avec leur routeur météo à terre Marcel van Triest, véritable 7e homme du bord. Car dans un record comme le Trophée Jules Verne chaque minute compte ! Il faut dire qu’avec leur chrono de 40 jours 23 heures et 30 minutes, Francis Joyon et l’équipage d’Idec Sport ont placé la barre très haut. Pour battre le record et devenir le 10e équipage à inscrire son nom à ce monument de la course au large, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild devront être de retour au large de la pointe bretonne avant le 20 février à 2 heures 3 minutes et 15 secondes. D’ici là, près de 22 000 milles nautiques se présentent devant les étraves et une aventure planétaire à hautes vitesses les attend.

Deuxième tentative et deuxième départ de nuit

Il semble que les départs au clair de lune soient au goût des marins du Maxi Edmond de Rothschild. Le 25 novembre dernier, pour la première tentative du Gitana Team sur le Trophée Jules Verne, la ligne avait été franchie dans l’intimité de la nuit noire, à 3h26 très précisément. Un mois et demi plus tard, l’histoire se répète. Cette nuit, à 2 heures 33 minutes et 46 secondes, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont à nouveau déclenché le chronomètre du record du tour du monde à la voile à bord du premier maxi-trimaran conçu pour voler en haute mer.
Rappelons que, fin novembre, les six hommes avaient dû interrompre leur parcours dans la descente de l’Atlantique Nord suite à des dommages sur le safran et le foil bâbord du géant ; des avaries consécutives à un choc avec un OFNI. De retour à Lorient début décembre, ils avaient pu compter sur la réactivité de l’équipe technique pour réparer au plus vite et se remettre en stand-by avant les fêtes de fin d’année. Depuis, tous attendaient la bonne fenêtre, et ces derniers jours aucun ne cachait son impatience de repartir au plus vite.

Une route rapide et des compromis

« Nous aurons un vent de secteur nord-est de 15-20 nœuds sur la ligne, avec une mer très maniable. Mais ça va forcir rapidement et nous devrions avoir 24 premières heures avec pas mal de vent et des manœuvres, notamment au niveau du cap Finisterre, avant de pourvoir rejoindre les alizés », expliquait brièvement Franck Cammas. Le long de la péninsule ibérique tout sera déjà histoire de compromis et l’équipage devra se faufiler dans un couloir étroit pour gagner vers le Sud, ni trop près de la côte où le vent pourrait s’essouffler, ni trop au large pour ne pas subir une mer forte et peu propice à la vitesse.
Toute la difficulté de ce début de Trophée Jules Verne est de trouver puis de maîtriser l’enchaînement météorologique si déterminant entre le Nord et le Sud pour gagner au plus vite vers les mers australes. Pour y parvenir, le duo Cammas-Caudrelier et leurs quatre équipiers savent qu’ils devront être précis dans leur trajectoire pour tenir le tempo imposé par le schéma météo. Selon les derniers routages, les temps de passage du premier tiers de parcours sont prometteurs. L’équateur est accessible sous les 5 jours et le cap des Aiguilles pourrait être dépassé en moins de 12 jours.

Toute une équipe dans leur sillage

Tandis que le Maxi Edmond de Rothschild s’apprêtait à larguer les amarres sous les applaudissements d’un public venu nombreux malgré l’ambiance hivernale qui régnait ce samedi après-midi, Cyril Dardashti, le directeur du Gitana Team, ne cachait pas son plaisir : « Nous sommes sur notre deuxième départ cet hiver et nous sommes super contents que cette fenêtre s’ouvre pour permettre à l’équipage d’aller s’exprimer sur l’eau. Cela fait un mois désormais, depuis que le bateau est réparé, que nous nous préparons à saisir une situation favorable. S’engager sur le Trophée Jules Verne, c’est l’un des grands objectifs de notre programme. Avec le Team Verdier, nous avons imaginé et conçu ce bateau pour ce type de grand record avec l’ambition d’expérimenter le vol au large. Cela fait plaisir de rentrer concrètement dans le jeu. Les temps prévus par Marcel van Triest et les routages sont bons, à l’équateur comme au cap des Aiguilles ; l’équipage et le bateau sont bien prêts ; on peut dire qu’il n’y a plus qu’à ! Les gars ont hâte d’y aller, nos armateurs, l’équipe technique et tous les collaborateurs du groupe Edmond de Rothschild sont derrière. C’est ce que nous attendons tous, que le bateau s’élance et aille se mesurer à ce fabuleux record ! »

Paroles de marins

Franck Cammas : « Nous sommes ravis d’avoir cette belle fenêtre qui s’ouvre devant nous. C’est notre deuxième tentative et nous l’abordons avec beaucoup plus d’espoir que la première. En plus, les conditions sont avec nous sur ce départ de nuit, sans lune mais avec des étoiles. Il fera frisquet, c’est sûr, mais on va très vitre rejoindre les latitudes plus chaudes. Tout va aller très vite. J’espère qu’on va rencontrer de la réussite, même si c’est une longue aventure qui se profile devant les étraves du Maxi Edmond de Rothschild. C’est vraiment sympa de se retrouver dans l’action avec l’équipage. On croise les doigts pour revenir le plus vite possible à Brest après notre grand tour complet de la planète. »

Charles Caudrelier : « L’attente a été un peu longue. À Noël, quand une fenêtre s’est refermée, on a eu une petite inquiétude. On aurait pu partir il y a deux-trois jours, l’Atlantique Nord était très bon, mais l’Atlantique Sud restait très moyen. On a essayé d’allier les deux, ce qui n’est pas simple, car il reste des incertitudes. Ce n’est pas encore parfait, mais on est en janvier et on a rarement eu une si bonne fenêtre. Notre première tentative a eu l’avantage de nous permettre de re-naviguer ensemble dans des conditions musclées. Aujourd’hui, on est plus que prêt, l’équipe a fait un boulot fantastique avec le souci du détail. Au-delà de la performance, nous avons gagné en fiabilité, ce qui est essentiel pour battre ce record très dur à atteindre. Depuis une semaine, l’impatience monte crescendo. On observe, on analyse et on décale tous les jours le moment de partir. Ce sera mon troisième tour du monde en équipage après deux Volvo Ocean Race, mais en mode record, c’est la première fois. C’est une nouvelle aventure, je suis ravi de vivre ça et conscient de la chance que nous avons de vivre nos rêves. »

Yann Riou : « Personnellement, je trouve cela plus agréable que le premier départ ; il fait beau, il fait jour et il y a du monde, les proches sont là. Tout ça fait que c’est très sympa de partir aujourd’hui. Cela reste un peu difficile de dire au revoir à sa famille quand on part pour un tour du monde. Mais je suis super content d’embarquer à nouveau à bord de ce magnifique bateau. J’ai une double casquette sur ce Trophée Jules Verne, je suis naviguant tout autant qu’équipier média. Les journées de départ, comme celles des passages aux temps intermédiaires par exemple, sont des journées bien chargées. Après avoir envoyé des images du départ, pour essayer de vous faire vivre au plus près l’intimité du franchissement de la ligne en pleine nuit, je vais pouvoir rentrer petit à petit dans mon rôle d’équipier, prendre mes quarts ! J’ai vraiment hâte… »

Erwan Israël : « Le Trophée Jules Verne, c’est peut-être le plus beau record à la voile avec la possibilité de naviguer sur des bateaux extraordinaires. Je connais bien Franck et Charles, avec lesquels j’ai disputé la Volvo Ocean Race il y a près de dix ans. Être de nouveau avec eux, à bord de cette belle machine pour battre ce record, c’est l’éclate totale ! »

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Vendée Globe. L’écart se réduit en tête

Charlie Dalin et Thomas Ruyant comme l’ensemble du groupe qui suit derrière reviennent inexorablement sur Yannick Bestaven. Son avance a fondu à moins de 200 milles et devrait fondre encore ce dimanche.

Yannick Bestaven s’y est préparé psychologiquement depuis quelques jours. Après avoir eu plus de 400 milles d’avance sur ses poursuivants, ces derniers reviennent sur lui à toute vitesse à l’image de Charlie Dalin ou Louis Burton qui a retrouvé tout le potentiel de son Bureau Vallée 2. Avec Charlie Dalin et Thomas Ruyant, il sera le bateau à surveiller dans les prochains jours.

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