mercredi 26 novembre 2025
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Trophée Jules Verne. Abandon du Maxi Edmond de Rothschild dans sa tentative de record

GITANA, Maxi Edmond de Rothschild. DRoneNavigation Média .14 September, 2017.

Alors qu’ils naviguaient dans l’océan Indien depuis hier après-midi, après leur passage à la longitude du cap des Aiguilles, et qu’ils pointaient à 12h par 48°28 Sud avec plus de 860 milles d’avance sur le temps du record, les hommes du Gitana Team ont informé leur équipe à terre d’une avarie sur le safran de flotteur tribord du géant. Après une inspection complète, réalisée par David Boileau, le boat-captain du bord, l’annonce est tombée. La mèche de l’appendice est sérieusement endommagée, ce qui ne permet plus d’utiliser le safran sur cette amure. Cette avarie, que les six marins ne peuvent en aucun cas réparer en haute mer car elle nécessiterait de remplacer totalement la pièce, oblige l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild à interrompre sa tentative de record sur le Trophée Jules Verne. Il n’est en effet pas envisageable que Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers s’engagent dans les mers du Sud avec un bateau qui n’est plus à 100 % de son potentiel. La déception est immense, tant dans les quarantièmes qu’à Lorient, au cœur de la base technique, mais l’important est désormais que l’équipage rejoigne des latitudes plus hospitalières.

Joint par Cyril Dardashti, le directeur de l’écurie Gitana, Charles Caudrelier, qui partage la barre du Maxi Edmond de Rothschild avec Franck Cammas, livrait ses premiers mots :
« Tout allait bien à bord. Nous sortions d’une nuit difficile, avec beaucoup de mer et un vent très instable, mais c’était mieux depuis notre empannage. Franck venait de passer la barre à Morgan et quelques minutes plus tard, il a eu des sensations bizarres et de plus en plus de vibrations à la barre. On a constaté que le safran sous le vent, notre safran tribord, bougeait énormément en latéral. Nous avons arrêté le bateau pour que David puisse aller voir à l’arrière du flotteur. Il a malheureusement constaté rapidement que la mèche du safran était très endommagée. Il n’y a pas eu de choc particulier avant ce constat et même si les casses font partie de l’histoire de notre sport mécanique, il va falloir comprendre ce qui a pu se produire. Nous ne pouvons pas réparer une telle avarie en mer et nous ne pouvons plus utiliser notre safran. Nous l’avons remonté et désormais nous naviguons en bâbord sans safran. La situation est safe mais nous ne pouvons pas aller vite. L’équipe à terre et Marcel van Triest regardent nos options pour la suite mais c’est certain que les contraintes sanitaires actuelles liées à la pandémie compliquent les choses. Nous avons fait demi-tour, nous sommes en route vers Cape Town, distant d’environ deux jours de mer. D’ici là nous déciderons si nous faisons un stop technique en Afrique du Sud ou si nous remontons directement en Bretagne par nos propres moyens.
La déception est énorme pour tous ! Nous sommes tellement désolés de nous arrêter là car nous voulions ramener ce Trophée Jules Verne… pour Benjamin de Rothschild, Ariane de Rothschild et toute notre équipe.
Nous avons vécu 12 jours fabuleux à bord avec un équipage incroyable, et le Maxi Edmond de Rothschild confirme vraiment qu’il est un bateau exceptionnel. »

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Trophée Jules Verne. Avarie de safran de flotteur à bord du Maxi Edmond de Rothschild

Avarie de safran de flotteur à bord du Maxi Edmond de Rothschild
Trophée Jules Verne 2021 Gitana © Y.Riou / polaRYSE / GITANA S.A

Ce vendredi, alors qu’ils naviguent dans l’océan Indien depuis hier après-midi, après leur passage à la longitude du cap des Aiguilles, et qu’ils pointaient à 12h par 48°28 Sud avec plus de 860 milles d’avance sur le temps du record, les hommes du Gitana Team ont informé leur équipe à terre qu’ils rencontraient des problèmes avec leur safran de flotteur tribord, le safran sous le vent et donc en appui. L’équipage, qui a réduit son allure, procède actuellement à une inspection complète de l’appendice et de ses systèmes, en liaison avec ses experts à terre. Plus d’informations vous seront communiquées dans les prochaines heures.

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Vendée Globe. Louis Burton nouveau leader ?

Louis Burton s'entrainant sur l'imoca Bureau Vallée 2 pour le Vendée Globe 2020 (Photo Stephane MAILLARD)

Louis Burton pourrait officiellement prendre la tête du Vendée Globe dans la journée au fur et à mesure de son recalage vers l’est. Charlie Dalin résiste toujours mais reste sous la menace de Boris Herrmann.

Louis Burton continue d’afficher de belles vitesses sur son Bureau Vallée 2. Depuis 24h, il a été nettement plus rapide que Charlie Dalin mais doit désormais se recaler vers l’est pour rester dans un étroit couloir qui le mènera jusqu’aux Açores. L’écart latéral entre Bureau Vallée et Apivia s’est resserré à 90 milles et en distance au but les deux bateaux de tête sont à égalité. Boris Herrmann, troisième continue de mettre la pression sur Apivia. Il est désormais à 58 milles.
Derrière Maitre CoQ revient également sur LinkedOut qui souffre dans ces conditions. Cette fin de course est incroyable.
Les dernières ETA donnent une arrivée groupée le 27 janvier de Bureau Vallée, APivia, SeaExplorer, Maitre CoQ, LinkedOut et Prysmian.
Le 28 janvier de Groupe APicil, Yes We Cam et Omia.
Le 29 de V&B Mayenne et L’Occitane.

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Vendée Globe. Jean Le Cam : ” Il y aura une explosion d’émotions à l’arrivée ! “

#EN# Photo sent from aboard the boat Yes We Cam! during the Vendee Globe sailing race on December 3, 2020. (Photo by skipper Kevin Escoffier/PRB) Kevin Escoffier takes a picture of Jean Le Cam in action, onboard after PRB boat had sinked #FR# Photo envoyée depuis le bateau Yes We Cam! pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 3 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Kevin Escoffier/PRB) Kevin Escoffier prend une photo de Jean Le Cam en navigation, les 2 skippers sont ensemble à bord après que l’Imoca PRB ait coulé

Jean Le Cam à la vacation ce vendredi 22 janvier se projette sur son retour à terre et sur l’intensité de l’arrivée qui s’annonce proportionnelle à la dureté de la course. 

« La dorsale anticyclonique est assez étendue, les premiers sont passés au Nord de la dorsale. Apivia doit avoir moins de vent que Bureau Vallée 2. C’est intéressant ce qui se passe en tête, c’est sûr. Qui va finir devant l’autre ? Ça va peut-être être une course de vitesse. Il ne faut pas oublier Boris (Herrmann), il a un peu de retard mais quand même…

Ça va être compliqué d’être dans le match jusqu’au bout, sauf si les bateaux de tête ont des problèmes, car on a quand même un paquet de retard. Pour moi ça va se jouer entre Apivia (Charlie Dalin), Bureau Vallée 2 (Louis Burton) et l’outsider Seaexplorer – Yacht Club de Monaco (Boris Herrmann). Bureau Vallée 2 a un avantage car il a plus de pression. On connait sa capacité à aller vite dans la baston, il ne va pas hésiter. Moi j’aime bien le 1, le 3, le 5 et le 8. Pour le moment je suis 8ème. La 2ème et la 4ème place, c’est la place des cons. Quand tu es 2ème, tu n’as pas gagné et quand tu es 4ème, tu n’es pas monté sur le podium. Donc après, il faut passer 5ème ! 6 ou 7 ça ne me passionne pas ! 

À propos de l’arrivée

Tout est tellement compliqué pour les arrivées… J’essaye de ne pas trop me poser de question. Ça a été une course hyper difficile. Je ne sais pas comment ça va se passer. L’après Vendée Globe n’est jamais simple. Mais là, ça m’a l’air compliqué à terre. Personnellement, j’ai vécu des moments très difficiles. Je ne sais pas quoi dire…

Chacun est différent et vit son arrivée à sa manière. C’est toujours un moment très fort. C’est l’aboutissement d’un parcours, tu revois les gens qui t’ont suivi pendant presque trois mois. Il y a les gens qui ont préparé le bateau, la famille. Plus la course est difficile, plus l’arrivée est intense. Et là on a vécu un truc de malade, je n’avais jamais connu ça avant. Donc ce sera forcément très intense. C’est dur d’imaginer ce qui va se passer tant que tu n’y es pas. Mais tu sais que d’un coup, ça se libère, c’est une bombe atomique, un feu d’artifice ! C’est une explosion d’émotions. »

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Vendée Globe. Le point de vue de Pierre Casiraghi sur Boris Herrmann

Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 3 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann)

Pierre Casiraghi est celui qui connait le mieux Boris Herrmann. Il partage son point de vue sur la course de Boris et cette fin qui s’annonce haletante alors que Boris pourrait être le premier étranger à gagner ce Vendée Globe.

Le skipper allemand Boris Herrmann, à bord de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco a déroulé sa course un peu en retrait de la tête de course mais jamais loin. Il a du régler une série de problèmes techniques, mais il a su maintenir son foiler VPLP-Verdier de 2015 en excellent état.

A 33 ans, Pierre Casiraghi est vice-président du Yacht Club de Monaco, ainsi que le fondateur du Team Malizia avec Boris et des Monaco Globe Series, une épreuve IMOCA disputée pour la première fois en 2018. Pierre a beaucoup navigué avec Boris, aussi bien en régates côtières qu’au large, et il affirme que son ami a trouvé le bon équilibre sur ce tour du monde. “Chaque marin veut préserver son bateau et être en même temps le plus compétitif possible”, confie-t-il à la Classe IMOCA. “Mais tous n’y parviennent pas. Beaucoup disaient que Boris était un peu lent au début et qu’il était trop prudent et tout ça, mais à la fin de la course, cela a payé, du moins jusqu’à présent“.

Pierre affirme aussi que lorsque qu’ils naviguent ensemble, Boris est très prudent, pensant toujours en priorité au matériel. Le Monégasque confirme que c’est exactement cette manière de faire – penser au bateau avant la vitesse pure et simple – qui s’est exprimée durant ces 74 derniers jours.

Cela vient sans aucun doute de la façon de naviguer de Boris“, complète-t-il. “Ce n’est pas comme s’il avait changé sa méthode pour s’adapter au Vendée Globe. Boris navigue comme cela en général, il préservera toujours le bateau, tandis que moi je suis celui qui aimerait toujours appuyer un peu plus fort, donc je sais exactement ce qu’il se passe à bord “. Cela dit, Pierre, qui échange tous les jours avec son ami et coéquipier, dit qu’il n’a aucun doute sur le fait que Boris augmente la cadence sur les derniers coups à jouer avant le sprint final au portant jusqu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne (annoncée en milieu de semaine prochaine). Depuis une phase frustrante dans le Pot-au-Noir, Boris a, en effet, accéléré et semble bien parti pour monter sur le podium…

Il y aura un moment où il va pousser très fort, je pense“, poursuit Pierre. “Boris ne va pas, pour autant, mener le bateau à 100% – car vous ne voulez surtout pas casser la machine à 50 milles de l’arrivée – mais il va pousser autant qu’il le jugera possible et raisonnable“.

Will Harris surveille aussi les choses de près

Will Harris a exactement le même sentiment. Le régatier de 26 ans a disputé la Transat Jacques Vabre 2019 avec Boris et courra cet été The Ocean Race Europe ou encore la prochaine édition de The Ocean Race que l’équipe entend rejoindre en 2022. Selon le Britannique, Boris est plus que jamais en mode course. “Je pense que son état d’esprit a changé“, affirme-t-il. “Depuis que l’avance de Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a fondu, je pense que Boris ressent probablement un peu plus de pression, sachant qu’il a une chance de gagner ou de monter sur le podium et tout cela en gardant bien en tête qu’il va devoir mener le bateau un peu plus fort pour rester là où il est“.

Will affirme que le skipper de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco est monté en intensité et que le tableau de bord du site web de Team Malizia, qui affiche une série d’indicateurs de performances du bateau, confirme les changements de voiles, les modifications du gréement et les réglages de foils. “Cela montre vraiment qu’il intensifie son jeu”, déclare celui qui a également participé deux fois à la Solitaire du Figaro.

Un franc succès à Monaco et en Allemagne

Pierre Casiraghi confie que la course de Boris Herrmann a inspiré largement les jeunes monégasques et allemands, tout en partageant des messages importants sur l’environnement et la santé des océans. En effet, l’impact a été spectaculaire pour un marin qui se révèle être un excellent ambassadeur à la fois pour le sport et pour les organisations avec lesquelles sa campagne est associée dans le domaine de l’environnement.

Selon le vice-président du Yacht Club de Monaco, Boris Herrmann est comme un Monégasque d’adoption. “Tous les enfants et les écoles de Monaco connaissent Boris et le bateau grâce aux différents événements que nous avons organisés ici” détaille-t-il. “Et tous les adultes le connaissent aussi parce que c’est un petit endroit et que tout le monde est très, très fier de lui. Monaco est un très petit pays et pouvoir briller dans un sport sur ce terrain de jeu planétaire, c’est fabuleux. Cela montre que nous pouvons être petits, mais que nous pouvons être là, participer et même accomplir beaucoup plus. “

Pierre Casiraghi et Will Harris pensent aussi tous les deux qu’après s’être remis de cette course, Boris pourrait bien vouloir y retourner dans quatre ans, surtout après avoir appris les ficelles du métier cette fois-ci, et s’il ne gagne pas la semaine prochaine (ce qui est encore tout à fait possible).

“Ce qui est clair, c’est à quel point Boris a appris de cette course, d’abord sur lui-même en tant que marin et en tant que personne, et ensuite sur la course en elle-même et ses motivations”, reprend Will. “Je sais que, pour lui, le Vendée Globe a toujours été un objectif depuis qu’il a 18 ans et qu’il a déménagé en France pour y naviguer et prendre un jour le départ de cette course. Je ne peux pas imaginer qu’il ne veuille pas essayer de revenir dans quatre ans pour essayer de gagner, s’il ne le fait pas cette fois-ci”.

Will pourrait aussi vous lister toutes les choses qui ont pu mal tourner à bord depuis le départ du 8 novembre dernier. Parmi les problèmes, une drisse de gennaker bloquée, qui a obligé Boris à grimper dans son mât pour la débloquer manuellement ; la perte des deux hydro-générateurs qui ont dû être quasiment reconstruits, et des problèmes continuels avec la grand-voile qui, selon l’équipe, est probablement trop légère pour le travail qu’on lui demande.

Le problème technique qui aurait menacé le plus fortement la suite de la course est la casse du moteur qui actionne les vérins de quille qui a rendu l’âme après une entrée d’eau dans le compartiment où il est logé. Cependant, après mûre réflexion, l’équipe avait décidé avant le départ que Boris devait embarquer un moteur de rechange – pesant 18 kilos – et après deux heures de bricolage, réalisées quatre jours avant le Cap Horn, Boris a réussi à changer le moteur.

Et l’heure la plus sombre pour le skipper allemand ? Will affirme sans aucun doute que c’est en reprenant sa course, après s’être détourné pour aider aux recherches du skipper de PRB, Kevin Escoffier. Cet épisode a, non seulement cassé son rythme, mais a été surtout très stressant et épuisant. Ensuite, Boris a dû affronter tout le Grand Sud après déjà 20 jours de mer particulièrement intenses.

“Il n’y a aucun doute que s’être dérouté pour porter secours a eu un certain impact”, confie enfin Will. “Il est difficile de retrouver quelqu’un au milieu de l’océan et d’avoir cette responsabilité sur les épaules… Il a fallu un certain temps à Boris pour s’en remettre”.

Will Harris a pour objectif de courir lui-même le Vendée Globe en 2024. Mais en attendant, il commence à se concentrer sur le double défi de The Ocean Race Europe cette année, puis de The Ocean Race 2022-23, où avec l’équipe, ils devraient mener une campagne au sein d’une flotte IMOCA – que Will qualifie de grandissante sur l’épreuve – qui sera présente pour la première fois au départ du mythique tour du monde en équipage avec escales.

Source : Ed Gorman / IMOCA (traduit de l’Anglais)

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Vendée Globe. Giancarlo Pedote : ” Je pense à faire ma course “

Photo envoyée depuis le bateau Prysmian Group pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 15 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Giancarlo Pedote)

À 2 000 milles de l’arrivée, l’italien Giancarlo Pedote reste concentré sur sa course et sa trajectoire. 7e il est à quelques milles de Maitre CoQ et de Thomas Ruyant.

« On continue notre route vers le Nord pour suivre la rotation du vent. J’ai déjà un vent très à droite, il va tourner jusqu’à 180°, après on sortira de cette zone anticyclonique, on sera dans un vent de Sud-Ouest et avec les dépressions, on va entrer dans le golfe de Gascogne. Il y aura du portant et du reaching pour rejoindre le port des Sables d’Olonne.

Pour le finish, on sait que dans la voile tout est possible, on ne peut jamais savoir ! Je ne pense pas trop au classement, je suis concentré à faire une belle course, une belle trajectoire. On ne sait pas trop dans quel état sont les bateaux de devant. Il reste 2 000 milles, c’est énorme, c’est une course entière. J’essaye de faire au mieux, je ne veux pas faire de spéculation sur l’état des bateaux des autres. C’est un finish de dingue. J’ai vu qu’hier les modèles météo ont encore changé. Ça va être rigolo, c’est super !

Je me sens bien, en super forme, j’ai envie de faire la régate jusqu’au bout. La fatigue c’est normal, on est tous fatigués. Mais bon, c’est comme dans un marathon, il ne faut pas y penser, il faut se concentrer sur ce qu’il y a à faire.

J’ai envie de revoir ma famille mais pour l’instant je ne pense qu’à la course. »

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Trophée Jules Verne. Le plus dur commence +861 mn

GITANA, Maxi Edmond de Rothschild. 16 August, 2019. Navigation, Onboard. Navigation, hauturier, large, entrainement, Qualification

Si Gitana a tout fait pour arriver au cap des Aiguilles avec la plus grande avance, c’est que Francis Joyon et son équipage ont fortement accéléré à ce moment-là. Avec 861 milles d’avance, l’équipage va devoir gérer son avance dans des conditions qui s’annoncent déjà difficiles.

Depuis leurs passages successifs hier du cap de Bonne-Espérance à 12h37 puis quatre heures plus tard du cap des Aiguilles, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild naviguent dans l’océan Indien. Les six marins doivent composer avec des conditions de navigation décrites comme difficiles par le bord. Vent fort et instable en force, mer courte et croisée, le chemin du sud n’a rien d’une promenade de santé. D’autant que cette plongée vers les latitudes australes s’accompagne d’une baisse significative des températures. Au pointage de 7h, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers pointaient par 48°28 Sud et possédaient 887 milles d’avance sur Idec Sport.

Dans le vif du sujet
Le contraste est saisissant à bord du maxi-trimaran volant aux cinq flèches. Aucun doute, l’équipage, désormais le plus rapide sur la descente de l’Atlantique, a changé de mode de navigation depuis son entrée dans l’océan Indien, comme le décrivait Yann Riou, joint au lever du jour : « La nuit n’a pas été très agréable. Le vent est particulièrement instable en force et c’est très difficile dans ces conditions de faire avancer le Maxi correctement et à allure constante. Nous faisons de notre mieux en nous relayant pas mal à la barre mais ce n’est pas toujours évident. La mer est vraiment mauvaise, pas grosse mais courte et croisée, ce qui nous oblige à barrer car le pilote automatique est perdu dans ce genre de mer. Ces conditions sollicitent bien les hommes mais le bateau aussi. »

D’autant que naviguant désormais proche des 50° de latitude Sud, l’ambiance s’est clairement rafraîchie sur le pont et sous la casquette du Maxi Edmond de Rothschild. « D’un quart à l’autre nous sentons vraiment la différence. Nous faisons cap au sud-est depuis notre passage à la pointe de l’Afrique du Sud et entre hier et aujourd’hui, ça n’a rien à voir. Il fait froid depuis cette nuit et nous devons à nouveau nous équiper en conséquence avant de prendre notre quart sur le pont. Nous y sommes, c’est le Grand Sud ! » confiait l’équipier média.

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Vendée Globe. Louis Burton, Charlie Dalin et Boris Herrmann à 6 jours de l’arrivée

Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 21 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann) Coucher de soleil

Avec une arrivée prévue mercredi prochain, le suspens monte de jour en jour et reste entier pour savoir qui gagnera ce Vendée Globe. Louis Burton se bat comme un diable pour l’emporter et pousse Bureau Vallée 2 au maximum. Charlie Dalin de son côté emploie toute son expérience de Figariste pour jouer au mieux avec les différents phénomènes météos sur sa route avec son foil abimé. Boris Herrmann de son côté reste dans le jeu avec un joker en plus : son temps de compensation de 6h pour le sauvetage de Kevin Escoffier. Il reste prudent et ne veux pas casser. Il est dans doute le plus rapide des trois et revient sur Apivia à 62 milles. Ce vendredi, les 3 bateaux de tête devraient réussir à creuser un peu l’écart avant d’être à nouveau rattraper. Il reste encore 2000 milles à parcourir et trois “chicanes” à passer : d’ici aux Acores, des Acores au Cap Finisterre, du Cap Finisterre aux Sables d’Olonne avec pour chacun un piège météo.

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Vendée Globe. Deux caps et deux nouveaux temps de référence dédié au baron Benjamin de Rothschild +871 mn

Trophée Jules Verne 2021 Gitana
Trophée Jules Verne 2021 Gitana © Y.Riou / polaRYSE / GITANA S.A

Le Maxi Edmond de Rothschild a battu le temps de référence entre Ouessant et Bonne Espérance et le Cap des Aiguilles. Un temps canon que l’équipage a dédié au baron Benjamin de Rothschild, disparu quelques jours auparavant.

Ce 21 janvier 2021, en laissant dans son sillage la longitude du cap des Aiguilles, ce jeudi 21 janvier à 16h37’53’’, le Maxi Edmond de Rothschild fait officiellement son entrée dans l’océan Indien. Après 11 jours 14 heures et 3 minutes de mer, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers attaquent les mers du Sud avec plus de 1 jour 7 heures et 19 minutes d’avance sur Francis Joyon et les hommes d’Idec Sport. Ils deviennent ainsi les marins les plus rapides de l’histoire sur cette descente de l’Atlantique ; un temps canon qu’ils dédiaient naturellement au baron Benjamin de Rothschild, disparu quelques jours auparavant.

Vidéo : Yann Riou, Gitana Team

Cette douzième journée de mer aura permis au Maxi Edmond de Rothschild d’ouvrir le tableau de chasse de son Trophée Jules Verne. Partis de Ouessant le 10 janvier à 2h33’46’’, les six marins franchissaient la longitude du cap de Bonne-Espérance ce jeudi midi, à 12h27’46’’ après 11 jours 9 heures et 53 minutes de mer. Ils amélioraient ainsi de 11 heures et 55 minutes le chrono établi par l’équipage de Banque Populaire en 2012 sur le Trophée Jules Verne. A noter aussi, que jusqu’à ce 21 janvier, le chrono absolu sur ce tronçon était détenu par un solitaire en 11 jours 20 heures et 10 minutes. Il s’agissait de François Gabart qui, en 2017, signait une performance ahurissante à la pointe de l’Afrique du Sud.
Quatre heures plus tard, à 16h37’53’’, Franck Cammas, Charles Caudrelier, David Boileau, Erwan Israël, Yann Riou et Morgan Lagravière réitéraient au cap des Aiguilles et basculaient dans l’océan Indien, toujours avec le meilleur temps de référence mais surtout avec 1 jour 7 heures et 19 minutes d’avance sur l’actuel détenteur du Trophée Jules Verne.

Vidéo : Yann Riou, Gitana Team

« Moins de 11 jours 10 heures pour aller à Bonne-Espérance c’est quand même bien, ça veut dire que la fenêtre était bonne, on a bien fait de la prendre ! Après on a toujours l’impression d’avoir perdu du temps sur le chemin, notamment dans le Pot-au-Noir, mais bon, on est content d’être là et à ces vitesses-là. Maintenant on attaque la partie difficile », confiait Franck Cammas à la caméra de Yann Riou.

Le Maxi Edmond de Rothschild vit les premiers milles de sa carrière dans les mers australes, tout comme David Boileau et Morgan Lagravière qui débutent leur première traversée de l’Indien. Mais l’équipage le sait bien, c’est ici que les choses sérieuses commencent ! Tout d’abord, parce que sur cette longue portion du parcours dans les mers du Sud, Francis Joyon et son équipage ont été magistraux et ont clairement fait la différence grâce à une trajectoire proche de la perfection ; 5 jours 21 heures pour dévaler l’Indien puis 7 jours 21 heures pour saluer le cap Horn… Mais aussi parce que les hommes du Gitana Team plongent vers des latitudes où il n’est jamais anodin de naviguer.

« C’est un beau premier temps puisque c’est le record absolu sur ce parcours entre Ouessant et la pointe de l’Afrique du Sud. Même si c’est un record qui ne compte pas beaucoup, il est important pour nous parce qu’il nous permet de franchir ce passage avec presque 1 jour et demi d’avance sur le record du Trophée Jules Verne détenu par Francis Joyon et c’est l’objectif qu’on s’était fixé. Puisqu’ensuite Francis a eu des mers du Sud complètement dingues et on a très peu de chance de trouver ça. Et d’ailleurs nous n’aurons pas un océan Indien aussi rapide donc nous sommes ravis d’avoir cette marge-là qui est à peine suffisante pour rester devant lui ou avec lui à la sortie je pense. Donc notre premier objectif n’est pas trop mal réussi ! Et le bateau est en parfait état, et ça c’est l’essentiel ! » concluait Charles Caudrelier.

Benjamin de Rothschild
DR / Archives personnelles Famille Rothschild A bord de Gitana VI, l’un des bateaux les plus emblématiques de la saga Gitana, où le baron Benjamin de Rothschild a réalisé de nombreuses navigations en famille mais aussi des régates, notamment avec son père le baron Edmond de Rothschild.

Hommage à Benjamin de Rothschild

Depuis vendredi dernier, le Gitana Team, l’écurie de course au large qu’il a fondée avec son épouse Ariane de Rothschild en 2000, est endeuillé par la disparition de son armateur. À notre manière, depuis le large qu’il aimait tant, nous avons souhaité lui rendre un dernier hommage. Ces nouveaux temps de référence, les meilleurs chronos de tous les temps sur cette partie du parcours, nous voulions lui dédier et les offrir à Ariane de Rothschild et à leurs quatre filles en son honneur.

« Le sillage du Maxi Edmond de Rothschild marquera l’histoire des bateaux volants et de la course au large. Nous ne remercierons jamais assez Benjamin de Rothschild de nous avoir embarqué dans cette aventure incroyable et d’avoir cru en ce projet et en notre équipe pour le concrétiser. Il a su transformer son héritage avec audace et passion. Nous mesurons chaque jour notre chance d’en faire partie et d’écrire de nouvelles pages dans cette lignée unique au monde », déclarait Cyril Dardashti, le directeur du Gitana.

Les chiffres à retenir :
 

– Franchissement de ligne : le 10 janvier 2021 à 2h 33′ 46”

– Passage de l’équateur : le 15 janvier 2021 à 15h 48’ 32’’, en 5 jours 13 heures 14 minutes et 46 secondes


– Passage du cap de Bonne Espérance : le 21 janvier 2021 à 12h 27’ 46’’, en 11 jours 9 heures et 53 minutes (nouveau temps de référence)

– Passage du cap des Aiguilles : le 21 janvier 2021 à 16h 37′ 53”, en 11 jours, 14 heures et 3 minutes (nouveau temps de référence)
 

– Date limite d’arrivée pour battre le record du Trophée Jules Verne : le 20 février 2021 à 2h 3′ et 15”

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Vendée Globe. Yannick Bestaven : ” Mettre le curseur au bon endroit”

Yannick Bestaven s'entrainant à bord de Maitre Coq, pour le Vendee Globe. (Photo Jean-Marie LIOT / Maître Coq)

Actuellement 5e de ce Vendée Globe à 130 milles d’Apivia, Yannick Bestaven joue le podium même s’il sait que cela va être difficile.

Boris Herrmann, un de tes concurrents dans ce sprint final, parlait ce matin de la semaine la plus incroyable du Vendée Globe, est-ce aussi ton avis ?
Oui, ça peut, parce qu’on est effectivement proches les uns des autres. Il ne va pas falloir faire de bêtises, parce que tout le monde est un peu usé et que les bateaux sont fatigués. L’enjeu va être de mettre le curseur au bon endroit entre tirer fort sur le bateau parce que c’est la dernière chance de faire un bon résultat ou le ménager pour être sûr de terminer, c’est clair que ça va être une sacrée semaine !

Tu parles de résultat, à ce stade de la course, lequel vises-tu ?
Déjà finir dans le Top 5, après, je sais que le podium va être difficile, mais il est encore jouable. Devant moi, ils ne sont pas très loin, Thomas (Ruyant, LinkedOut) est à la quatrième place, pas loin devant moi, il est handicapé avec son foil, je suis plus rapide que lui ; Boris (Herrmann, Seaexplorer – Yacht Club de Monaco) va vite, il est en train de revenir sur Charlie Dalin (Apivia), et il y a Louis (Burton, Bureau Vallée) qui fait une belle cuillère à gauche, ça peut être intéressant pour lui s’il attrape le premier le vent de Sud-Ouest. Tout reste possible entre nous, ça va être super intéressant, le résultat va aussi dépendre de la capacité des bateaux au portant, je ne sais pas si tout le monde sera à 100% dans ces conditions.

Tu le seras ?
Comme je l’ai dit cette semaine, il me manque des voiles, je n’ai pas mon J2, je n’ai pas mon « FRO » (deux voiles d’avant), mais j’ai le reste : un spi, un grand et un petit gennaker, un J3, il y a moyen de faire des choses avec ça

Physiquement, il va falloir être au maximum pour ces derniers jours, penses-tu que vous allez peu dormir ?
Il faut essayer au maximum de rester dans un rythme normal, parce que ne pas dormir sur plusieurs jours, c’est tendu. On va peut-être peu dormir, mais il le faut pour rester lucide jusqu’au bout, il reste quand même six-sept jours de course.

Te rends-tu compte que tu approches de la fin ?
Je t’avoue que sur la notion de temps, je suis un peu paumé. Même si je sais que c’est bientôt fini, j’ai du mal à m’en rendre compte, à le sentir. D’autant qu’il y a cette météo quand même assez costaude qui nous attend d’ici Les Sables d’Olonne, il y a pour moi encore une grande partie du Vendée Globe à faire. Le mot d’ordre, c’est donc plus la concentration pour arriver le plus vite possible.

Fais-tu des calculs avec tes 10 heures et 15 minutes de temps rendu ?
Non, c’est compliqué, parce qu’il faut regarder chacun, je ne veux pas me laisser déconcentrer par ça, on fera les comptes une fois que j’aurai passé la ligne !
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