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Vendée Globe. Arrivée de la britannique Pip Hare

#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - FEBRUARY 12: Skipper Pip Hare (UK), Medallia, is portraited celebrating with champagne during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 12, 2021. (Photo by Yvan Zedda/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - 12 FEVRIER: La skipper Pip Hare, Medallia, est photographiée célébrant au champagne lors de son arrivée du Vendee Globe, le 12 Février 2021. (Photo Yvan Zedda/Alea)

Pip Hare a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne ce vendredi 12 février à 01 heures 57 minutes et 30 secondes. Elle a ensuite accueilli Jean Le Cam à bord de Medallia et remonté le chenal. La navigatrice de 47 ans fait partie des marins qui ont le plus impressionné sur cette édition du Vendée Globe, à bord d’un bateau vieux de plus de 20 ans !

“Sur la fin j’aurais été plus rapide si j’avais pu utiliser mon petit gennaker, mais j’avais quand même une bonne vitesse, le vent est monté. J’ai eu des problèmes avec mon vérin de quille, j’ai dû retourner à l’intérieur du bateau pour m’en occuper alors qu’il y avait des bateaux de pêche un peu partout autour. J’ai réussi à fixer ma quille au centre pour continuer ma route doucement. J’ai aussi abîmé mon balcon avant l’autre jour. Il était temps d’arriver ! Je suis heureuse d’être ici. Je pense que ce bateau en a assez de moi maintenant !

J’ai fait des erreurs, mais j’ai appris d’elles. Je ne réalise pas la course que j’ai faite. Je n’aurais jamais pensé que je jouerais avec des bateaux à foils, c’est incroyable.

Pip Hare avec Jean Le Cam
#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE – FEBRUARY 12: Skipper Pip Hare (UK), Medallia, is congratulated by Jean Le Cam during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 12, 2021. (Photo by Jean-Louis Carli/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE – 12 FEVRIER: La skipper Pip Hare, Medallia, est félicité par Jean Le Cam lors de son arrivée du Vendee Globe, le 12 Février 2021. (Photo Jean-Louis Carli/Alea)

Les meilleurs moments

À chaque fois que je pousse le bateau à fond, ça fait du bien ! Et puis il y a eu la journée où j’ai parcouru 400 milles, en regardant les classements je voyais que j’étais la plus rapide de la flotte. Mais au-delà de ça, le simple fait d’être en mer, j’aime ça. Je me sens à ma place.

Medallia est un bateau fort et robuste. C’est la cinquième fois qu’il fait le tour du monde, je n’ai pas été gentille avec lui, je l’ai poussé à fond. C’est le bon bateau pour moi. Il est difficile à manier car il demande un effort supplémentaire parce qu’il est un peu lourd, mais il est simple.

Je dois revenir en 2024 ! Maintenant je sais à quoi m’attendre, je sais ce que je dois améliorer.”

LA COURSE DE PIP HARE

La veille du départ, Pip Hare était encore peu connue du grand public. Malgré une carrière de skipper professionnelle entamée à l’âge de 18 ans, la navigatrice de 46 ans se lance dans la voile de compétition sur le tard en participant comme de nombreux marins à la Mini-Transat en 2011. Elle retente l’expérience deux années plus tard et choisit ensuite de se lancer dans une classe plus grande en 2015 en prenant le départ de la Transat Jacques Vabre sur un Class40.

La révélation

En 2018, la skipper britannique choisit de transformer ses rêves en réalité en reprenant les rênes de l’IMOCA Suberbigou, construit en 2000. Le bateau venait de boucler le précédent Vendée Globe avec le benjamin de la 8e édition, Alan Roura. L’auguste monocoque, construit trois ans durant par Bernard Stamm dans un hangar de Lesconil sur un dessin de Pierre Rolland, avait donc encore de la ressource.

« Je suis une compétitrice, je le sais »

Pip Hare est avant tout une compétitrice. Aux commandes du vétéran de la flotte, la Britannique pouvait enfin savourer le bonheur d’être au départ, conclusion heureuse de deux années qui « avaient sans doute été les plus dures de ma vie ». Son objectif embrasse plusieurs dimensions : terminer, « raconter une histoire », « démontrer qu’il n’y a rien d’anodin à être totalement isolé pendant trois mois », résister à tout, aux grains, aux dépressions, aux doutes et à la fatigue qui s’accumule. Cette volonté de se dépasser, elle en aura fait preuve tout au long de son parcours, sans jamais baisser les bras malgré les nombreuses embûches qui se sont dressées sur sa route.

Le 8 novembre, la Britannique s’élance dans son premier tour du monde avec prudence et choisit de passer la première grande difficulté –  la dépression intertropicale Thêta – par le Nord. Elle arrive alors au niveau des Açores en 30e position, puis double les îles Canaries à la 22e place et se lance dans la descente vers le grand Sud à grande vitesse. La skipper de Medallia n’en démord pas face à ces concurrents proches (Arnaud Boissières, Didac Costa, Manuel Cousin) et est la 18à franchir le Cap de Bonne-Espérance, le premier grand cap de la course.

Pip se sent pousser des ailes

Pour la navigatrice anglaise, l’océan Indien est un sacré terrain de jeu. Elle avale les milles avec bravoure et détermination. Déjà, on perçoit chez elle cette capacité à se surpasser. Le 15 décembre, elle confie ainsi n’être jamais allée aussi vite avec son bateau, avec des pointes à 27 nœuds et des moyennes à 20 nœuds sur des segments de 4 heures.

Pip Hare se sent alors pousser des ailes, jusqu’à coller au tableau arrière d’Arnaud Boissières. Elle passe en 17position au cap Leeuwin et court toujours après ses compagnons de route. Ses belles trajectoires l’emmènent à la 15e place au point Nemo. Malgré la perte de sa girouette et les grosses dépressions, la navigatrice continue de tracer sa route, son gros bonnet vissé sur la tête et le sourire toujours aussi franc qu’au départ.

Coup dur dans le Pacifique

Le 7 janvier dernier, au milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle naviguait à la 15e position, la skipper est victime d’une avarie sur son safran bâbord, et plus précisément la mèche supérieure de ce dernier. La seule solution qui s’offrait à elle était alors de le changer. À l’instar d’Alan Roura, qui avait eu lui aussi une avarie sur un des safrans quatre ans auparavant ; elle avait choisi d’en amener un de spare et avait appris comment le changer deux semaines avant le départ.

En remportant son bras de fer mécanique, Pip suscite les compliments de ses pairs. C’est Arnaud Boissières qui en parle le mieux : « Je suis admiratif de ce qu’a fait Pip, pour sa manière de naviguer comme pour son changement de safran. Je ne sais pas comment elle fait a fait, parce qu’il y avait de la mer et que les conditions étaient rudes. C’est une sacrée fille. Elle est pragmatique, humble et elle est très chouette ! » Pip, elle, savoure le bonheur simple de poursuivre sa route. Elle écrit : « Cette course met au défi chaque aspect de ce que signifie être un être humain, à tous les niveaux nous sommes obligés de réaliser et de faire des choses extraordinaires. »

Un nouveau départ

La navigatrice n’a jamais rien lâché jusqu’au bout. Et le Vendée Globe lui a offert une belle récompense : revenir ces derniers jours sur le groupe de cinq composé d’Arnaud Boissières, Kojiro Shiraishi, Alan Roura, Stéphane Le Diraison. Un dernier « match race », d’autres concurrents pour se positionner, tenir bon, commencer à rassembler ses souvenirs et savourer enfin l’incroyable bonheur de franchir la ligne d’arrivée du Vendée Globe au terme de 95 jours de course.

Pour nombre de skippers et d’observateurs, Pipe Hare, par son courage, sa ténacité et son abnégation est LA révélation de cette neuvième édition. De Jean Le Cam à Kito de Pavant, en passant par Paul Meilhat, la navigatrice en a impressionné plus d’un. Tous reconnaissent la course sensationnelle qu’elle a réalisée à côté de foilers plus jeunes de sept ans en moyenne que son bateau. Tout au long du parcours, elle aura fait avancer son monocoque avec talent, réalisant ainsi des temps de navigation incroyables au regard des capacités habituelles de ce dernier.

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Vendée Globe. Arrivée de Stéphane Le Diraison 18e

#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - FEBRUARY 11: Skipper Stephane Le Diraison, Time For Oceans, is pictured during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 11, 2021. (Photo by Yvan Zedda/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - 11 FEVRIER: Le skipper Stephane Le Diraison, Time For Oceans, est photographié lors de son arrivée du Vendee Globe, le 11 Février 2021. (Photo Yvan Zedda/Alea)

Stéphane Le Diraison a franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne ce jeudi 11 février à 22 heures 36 minutes (heure française), après 95 jours, 08 heures, 16 minutes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Une ligne d’arrivée qui résonne comme une délivrance pour le navigateur de 44 ans qui a connu de nombreuses avaries et frôlé l’abandon à deux reprises. En terminant 18e, Stéphane réalise son rêve vieux de 30 ans de boucler le Vendée Globe, lui qui avait connu un démâtage dans le sud de la Tasmanie en 2016. Et malgré la dureté de la course, Stéphane a toujours su partager avec justesse et philosophie son Vendée Globe.

LA COURSE DE STÉPHANE
Stéphane Le Diraison aura fait preuve d’une détermination sans faille, acceptant les avaries, subissant une météo souvent peu favorable, vivant son rêve de gosse, heureux de s’être aligné sur cette 9e édition du Vendée Globe avec peu de moyens mais une immense envie cette fois de terminer. Cette énergie positive malgré les coups durs, lui vient sans aucun doute d’un gros pépin qu’il a connu à 16 ans, un accident de deux roues : « Il y a eu un avant et un après cet accident. J’ai gagné 10 ans de maturité d’un coup. C’est presque une chance que j’ai eue dans la vie. Ça m’a rendu déterminé dans tout ce que je fais. Parce que justement, je sais pourquoi je le fais. Ça a été fondateur dans ma vie, dans mon parcours. » confiait le Breton avant le départ le 8 novembre dernier. Sur le même bateau qu’en 2016 mais allégé et cette fois doté de foils, le natif d’Hennebont, ingénieur en mécanique et matériaux composites, a également un message à faire passer à bord de son Time for Oceans : « Il est temps d’agir pour préserver la planète ! ». Peu avare de bons mots, Stéphane a écrit des messages poignants depuis le bord de son IMOCA, dont cet extrait au grand large des côtes de l’Uruguay lors de la remontée de l’Atlantique : « J’ai croisé à plusieurs reprises des navires de pêches usines. Ces monstres des mers opèrent en flottilles et raflent tout ce qui vit sous la surface à grands coups de filets. Nous connaissons tous l’existence de ces bateaux génocidaires, les voir en opération est choquant et souligne la propension des hommes à détruire leur environnement. Que pouvons-nous faire ? En tant que consommateur notre pouvoir est immense, nous avons le choix des espèces que nous achetons. »

Un tour du monde au contact
Jamais loin d’Alan Roura, ni d’Arnaud Boissières ou encore de Kojiro Shiraishi, Pip Hare et Didac Costa, Stéphane Le Diraison aura vécu le jeu de la régate avec la même intensité que les dix premiers du Vendée Globe. Une confrontation diablement exigeante qui lui a permis de naviguer au mieux, rechercher sans cesse la performance, puiser au plus profond de lui-même et créer des liens forts. « Tous les six, on n’aura pas besoin de beaucoup se parler, les regards suffiront, on sait ce qu’on a vécu et ce qu’on a partagé. On a hâte de passer du temps ensemble et on l’aura bien mérité. » exprimait il y a deux jours le skipper de Time for Oceans à la vacation. Une course dans la course jusqu’à la ligne d’arrivée à bord d’un IMOCA usé : « Le bateau est abîmé, hier j’ai une voile qui s’est déchirée. J’ai mes vérins de quille qui fuient, j’ai le gréement complètement détendu sans possibilité d’action avec le mât qui fait des figures de style pas possible, j’ai cassé mon hook de tête donc je ne peux plus mettre ma grand-voile haute… La liste est longue ! Le bateau me dit ramène moi… » C’est un marin heureux d’avoir réussi le challenge et sans aucun regret car il ramène avec lui ce qu’il était venu chercher : « Trouver en moi dans des énergies insoupçonnées ».

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Vendée Globe. Arrivée d’Alan Roura : “Il se méritait ce Vendée !”

#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - FEBRUARY 11: Skipper Alan Roura, La Fabrique, is pictured during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 11, 2021. (Photo by Yvan Zedda/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - 11 FEVRIER: Le skipper Alan Roura (SUI), La Fabrique, est photographié lors de son arrivée du Vendee Globe, le 11 Février 2021. (Photo Yvan Zedda/Alea)

Alan Roura a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne ce jeudi 11 février à 20 heures 29 minutes en 17e position après 95 jours, 06 heures, 09 minutes et 56 secondes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Le skipper de La Fabrique et benjamin de la course, qui n’a pas été épargné par les soucis techniques, boucle ainsi son 2e Vendée Globe consécutif.

“C’est incroyable ! C’était un beau Vendée Globe, mais c’était dur. C’est un beau Vendée Globe parce qu’il se méritait : jusqu’à aujourd’hui, il y a eu une belle bagarre. Je suis très content d’être là aujourd’hui. Je vais rester sur la dernière note, quand tous les semi-rigides arrivent. Le classement, on y pense pendant toute la course, mais on ne se rend pas compte de ce qu’on est en train de faire. On a eu des conditions météo pas faciles et mes soucis techniques m’ont couté très cher. À un moment donné, tu te dis qu’il faut que tu finisses, un peu en mode aventure ; tu apprends à naviguer différemment. Je voulais quand même prendre du plaisir, j’ai mis un peu de temps à en prendre. La course s’est déroulée dans la douleur pendant une bonne partie du parcours. J’ai tout le système de quille qui ne fonctionne plus. J’ai eu mes premiers soucis dans l’entrée du grand Sud. Et depuis le Sud de la Nouvelle-Zélande, je ne peux plus quiller du tout. À un moment, ma quille bougeait toute seule, j’ai hésité à m’arrêter. Et ensuite, naviguer sans “quiller” signifie naviguer avec un bateau qui gîte énormément. Pour le marin, c’est dur, il faut accepter de vivre une course sur laquelle tu vas forcément te faire remonter par des concurrents. J’ai réussi à vivre cette course de façon différente. En tant que marin, on a besoin de faire des courses « dans le mal » : pour moi, c’était ce Vendée Globe. Maintenant, je suis prêt à revenir plus fort. Pour la suite, je vais déjà commencer par me faire une bonne bouffe ! Je vais revenir sur l’eau en tout cas. Après, sur quel support ? Je ne sais pas. J’ai le sourire et j’ai envie d’y retourner. Tant que tu n’as pas gagné le Vendée Globe, tu veux y retourner. Mais je ne signerais pas pour revivre ce Vendée Globe une nouvelle fois, mais plutôt pour une édition comme 2016 ! J’aimerais pouvoir performer, jouer avec les bateaux de devant.”

L’AMBIANCE

Le marathon des arrivées continue. Et quinze jours après le dénouement de ce Vendée Globe, la même effervescence est palpable sur les pontons. Après l’arrivée d’Arnaud Boissières et Kojiro Shiraishi dans la matinée, c’est Alan Roura qui débarque alors que la nuit est tombée. Jusqu’au bout, le skipper de La Fabrique s’est accroché pour arriver en début de soirée et profiter de la marée pour pouvoir amarrer. Il n’aura finalement pas cette opportunité-là, le chenal étant fermé depuis 20h00, mais l’émotion est forcément palpable : benjamin du Vendée Globe pour la deuxième fois consécutive, il peut savourer, retrouver sa femme et son nourrisson, tout en goûtant au plaisir d’être allé au bout et d’avoir résisté à tout.

LA COURSE D’ALAN

Les embruns, le clapot, les vagues qui cognent contre la coque, les caps à suivre… Cette existence en mer, Alan Roura la vit depuis son plus jeune âge. Première sortie sur le lac Léman à 2 ans, premiers bords en Optimist à 6 ans puis un voyage sur l’eau en famille. Il avait 8 ans, il y est resté 11 ans. Suffisamment pour se sentir « enfant du monde », pour tout vivre en mer – les moments de joie, de doutes, Noël et les anniversaires – et croiser un jour des skippers partis faire la Mini-Transat, voir leurs mines réjouies et avoir envie de goûter à la même expérience.

Une résistance rare quand le sort s’acharne

Ce baptême du feu, Alan le vit à son tour en 2008 avant de découvrir la Route du Rhum (2014), la Transat Jacques Vabre (2015, 10e) puis une première édition du Vendée Globe à 23 ans, faisant du Suisse le plus jeune marin de l’histoire à y participer. Il n’apprécie pas être considéré seulement comme un aventurier et son record de l’Atlantique Nord en solitaire (7 jours 16 heures) l’an dernier, était là pour étayer sa dimension de compétiteur. Mais Alan est surtout un dur au mal, capable d’une résistance rare même quand le sort s’acharne contre lui. Il y a quatre ans, le skipper percutait un Ofni à proximité du point Nemo, réparait son safran malgré 45 nœuds de vent, puis le winch de son mât s’arrachait dans l’Atlantique. Pourtant, il parvenait à boucler la boucle (12e) avec un bateau qui avait tenté, mais n’avait encore jamais fini le Vendée Globe.

Pour cette édition 2020, Alan a la volonté de faire mieux, d’être dans la bagarre avec le premier tiers de la course. Sauf que Neptune et Éole n’avaient pas vraiment prévu une descente paisible de l’Atlantique. Les fronts s’enchaînent dans les premiers jours avant la dépression intertropicale Thêta qui balaie l’Atlantique. Le skipper de La Fabrique dit tout, notamment sur ses doutes : « Parfois, je me demande ce que je fais là », confie-t-il un jour. Mais il tient bon. Fin novembre, Alan fait face à une importante fuite d’huile. « À chaque mouvement de la quille, il y a de l’huile qui gicle ». Les réparations sont difficiles, de l’huile a été projetée partout, et Alan fond en larmes. Il sait aussi que, malgré lui, les écarts se creusent déjà.

Un tour du monde « en mode survie »

Le compétiteur, qui s’est préparé à jouer les premiers rôles et croyait en son étoile, doit vivre avec le poids de cette déception. « J’ai au fond de moi une part de tristesse que j’ai du mal à accepter », explique-t-il au sud de Madagascar. L’entrée dans le Pacifique, le 25 décembre, ne lui réserve pas de cadeaux : le lendemain, il est victime d’une nouvelle fuite d’huile. Nouvelle session de bricolage, nouveau coup de chaud. Alan met plus de 12 heures pour que le système hydraulique de quille soit de nouveau opérationnel. Ensuite, il doit monter au mât, bricoler son hydrogénérateur et toujours veiller à ces problèmes de quille. Il n’est plus question de faire une course. « Je suis en mode survie », concède Alan.

La remontée de l’Atlantique n’est pas tranquille non plus : la météo fait des siennes. Et face aux difficultés, Alan résiste et ses mots sont ceux d’un homme qui a tant enduré qu’on en oublierait presque qu’il n’a que 27 ans. « Mes camarades ont sûrement eux aussi leurs soucis, mais j’ai vraiment l’impression que ma situation est la pire possible. Je vis vraiment ce Vendée Globe comme un test mental et physique ».

Ces derniers jours, les raisons de se réjouir auront été un peu plus nombreuses. À l’approche de l’arrivée, il y a un tel match avec Stéphane Le Diraison qu’ils se retrouvent bord à bord durant les dernières 48 heures. « Ça ajoute du piment, c’est vachement cool », souligne Alan.

La situation replonge les deux skippers deux ans avant, quand seulement 4 minutes et 43 secondes les avaient séparés sur la ligne d’arrivée de la Route du Rhum. Ce match-là, Alan l’avait gagné et il en a fait de même dans ce Vendée Globe. S’il n’a pas été épargné par les galères tout au long de son tour du monde, le Suisse l’a bouclé une deuxième fois consécutive et c’est un exploit en soi, avant de se reprendre à rêver plus grand.

LES STATS DE ALAN ROURA

Il a parcouru les 24 365,74 milles du parcours théorique à la vitesse moyenne de 10,66 nœuds

Distance réellement parcourue sur l’eau : 28 603,29 milles à 12,51 nœuds de moyenne

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Transat Jacques Vabre. Direction La Martinique !

Pour sa 15ème édition, le parcours change puisque les concurrents rejoindront la Martinique ! Pour la première fois de son histoire, la Route du Café part explorer les Antilles. C’est la baie de Fort-de-France qui accueillera l’arrivée de la transatlantique en duo la plus longue et la plus exigeante, avec la promesse d’un joli spectacle.

Le point de départ, historique, reste le même : le bassin Paul Vatine du Havre. En 2021, les membres fondateurs de la course que sont la ville du Havre et le groupe JDE sont rejoints dans l’organisation de l’événement par la région Normandie. La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre aspire désormais à devenir un événement, plus encore qu’une course. Elle veut profiter de sa notoriété pour se rendre utile, pour inspirer, rassembler, engager, transmettre.

Au premier rang de ces nouvelles ambitions : la volonté d’innover sur les enjeux environnementaux. Preuve de cet engagement en matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre lancera deux programmes innovants : un concours (ouvert aux start-ups et aux étudiants) pour mettre en avant des projets favorisant la baisse de nos impacts ; et une conférence sur les bonnes pratiques environnementales.

Le nouvel élan porté par la nouvelle équipe de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre promet par ailleurs de soutenir la féminisation de la course au large, en encourageant le projet d’une navigatrice qui souhaiterait s’engager sur une première course transatlantique. Enfin, une autre volonté de cette Route du Café version 2021 est de renforcer les liens entre la navigation réelle et la régate virtuelle, en intégrant officiellement une cinquième classe Virtual Regatta.

Sur le plan d’eau comme dans toutes les actions menées autour de la course, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre s’est donnée pour mission cette année de valoriser les performances et de respecter son environnement. Elle espère associer, dans cet objectif, de nombreux skippers prêts à braver l’Atlantique en duo à partir du 7 novembre prochain, date du départ de l’édition 2021.

Le départ sera donné devant Sainte-Adresse. Une heure à deux heures plus tard, la flotte est attendue à la bouée d’Etretat, où les spectateurs sont toujours nombreux. La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre débute toujours par une séquence spectacle, avant de prendre le large.

La première partie du parcours est un tronc commun pour toutes les classes. Il faudra sortir de la Manche, soit en allant chercher les côtes anglaises, soit en rasant la pointe du Cotentin, selon les conditions météo. En Manche comme à la pointe de Bretagne ensuite, gare au trafic maritime.

Ensuite, ce sera la traversée du golfe de Gascogne, qui peut parfois être le théâtre de coups de vent assez forts en novembre. Une fois le cap Finisterre franchi, il faudra descendre pour attraper les alizés. Et c’est là, au sud des Canaries, que les trois parcours se séparent.

Les Multi50 et les Imoca feront route commune direction l’archipel brésilien de Fernando de Noronha, comme un clin d’oeil à la destination historique de la course. La boucle totale représente 5800 milles. Ces bateaux traverseront à deux reprises l’équateur et donc le Pot-au-noir, même si le second passage, plus à l’ouest, devrait être moins à risques. Les Multi50 sont les premiers attendus à Fort-de-France, en 12 à 15 jours. Les Imoca, eux, pourraient mettre 14 à 17 jours.

Le parcours des Class40 sera le plus court en distance : 4600 milles. Ils devront laisser l’île de Sal à tribord, au Cap Vert, avant de filer à l’Est vers la Martinique. Ils ne passeront pas le Pot-au-noir ni l’équateur. Le parcours des Class40 pourrait être bouclé en 17 à 22 jours.

Enfin, le parcours des Ultime, les bateaux les plus rapides du circuit, est forcément le plus long : 7500 milles. Le waypoint à contourner est représenté par un autre archipel brésilien, au large de Rio de Janeiro : Trindade et Martim Vaz. Là encore, il faudra doubler le passage de l’équateur et du Pot-au-Noir. Arrivée à prévoir après 16 à 17 jours.

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Vendée Globe. Kojiro Shiraishi, premier skipper asiatique à boucler le Vendée Globe

#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - FEBRUARY 11: Skipper Kojiro Shiraishi, DMG Mori Global One, is pictured celebrating during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 11, 2021. (Photo by Olivier Blanchet/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - 11 FEVRIER: Le skipper Kojiro Shiraishi, DMG Mori Global One, est photographié célébrant lors de son arrivée du Vendee Globe, le 11 Février 2021. (Photo Olivier Blanchet/Alea)

Kojiro Shiraishi a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne ce jeudi 11 février à 11 heures 52 minutes et 56 secondes. ll est le premier navigateur asiatique à terminer l’Everest des Mers !

La mondialisation a parfois du bon, surtout quand elle concerne les hommes de mer. Kojiro, c’est d’abord l’histoire d’une curiosité. Comment un homme né à plus de 9 800 km des côtes vendéennes a-t-il pu embarquer dans une telle aventure ? La réponse est digne d’un roman. Le jeune Kojiro Shiraishi avait une idole : Yukoh Tada (207 jours au BOC Challenge entre 1982 et 1983), marin estimé devenu chauffeur de taxi pour éponger ses dettes. Kojiro l’avait retrouvé en fouillant l’annuaire, en multipliant les coups de fil avant de débarquer sur son palier à 4 heures du matin. Il avait été reçu, s’était excusé, puis avait dégusté deux bouteilles de saké en bonne compagnie. De quoi avoir, à son tour, des envies de s’élancer sur les océans.

Dans les pas de Yukoh Tada

Le Vendée Globe, Yukoh Tada avait envisagé d’y participer à la suite d’un coup de fil de Philippe Jeantot. L’impossibilité de réunir les fonds nécessaires avait eu raison de son ambition. Ce ne sera pas le cas de Kojiro, qui s’aguerrit à la Velux 5 Oceans (2 fois deuxième) et bénéficie des conseils de Bernard Stamm et Roland Jourdain. « Bilou » sera toujours là quand Kojiro débarquera en Bretagne il y a quelques années, et il sera de toutes ses aventures. Kojiro le lui rend bien, il affirme « se sentir comme chez lui en France » et s’élance, il y a quatre ans, pour son premier tour du monde.

Un 2e Vendée Globe, comme « une évidence »

Le grand public découvre en 2016 Kojiro Shiraishi et son duo complice formé avec Shota Kanta, qui s’évertue à traduire chacune de ses prises de parole. Son Vendée Globe, au cœur de « la nature brute et sauvage » qui le subjugue, s’arrête net au large de l’Afrique du Sud. Une avarie en haut du mât, l’émotion de devoir s’arrêter là et des larmes terminent trop vite cette édition.

Néanmoins, dès son retour à terre, il veut repartir – « Je n’ai jamais voulu fuir mes responsabilités » – et y participer à nouveau « à valeur d’évidence ». L’édition 2020, il la courra à bord d’un bateau neuf siglé DMG-Mori Global One, pensé par VPLP à partir des moules de Charal et construit en 2019 chez Multiplast. Ainsi, pour la 2e fois consécutive, une équipe de la NHK, la chaîne d’information japonaise, était présente aux Sables-d’Olonne. Certes, les tempes de Kojiro ont légèrement blanchi, mais le plaisir est intact. Les images sont presque identiques : c’est en kimono que Kojiro débarque sur les pontons, une tenue qu’a aussi revêtu ‘Bilou’ aussi pour les derniers éclats de rire avant de partir.

Si cruelle descente de l’Atlantique

Le skipper a des arguments pour jouer une place dans le ‘top 10’. Le bateau a été fait à sa mesure, compromis entre technique, rapidité et robustesse. L’été dernier, Kojiro réussit sa Vendée – Arctique – Les Sables-d’Olonne (10e à 6 h du vainqueur, Jérémie Beyou). Cette course lui permet de se qualifier pour le Vendée Globe.

Le Japonais est armé de cet enthousiasme intarissable qui a valeur de moteur en toute circonstance, entame alors sa deuxième tentative de tour du monde. Les faits de course se révèlent cruels, surtout au cœur d’une descente de l’Atlantique qui n’épargne personne.

Au cœur de Thêta, la dépression intertropicale, des problèmes de pilote automatique qui ont provoqué des empannages imprévus entraînent la casse de quatre lattes de grand-voile et une déchirure sur la partie haute de celle-ci. La course n’est plus. Il faut contacter le team, réparer, lutter contre les doutes et repartir. « C’était un petit exploit d’avoir réussi à réparer cette voile », confie Kojiro. Les jours passent, la progression continue, certes en 2e partie de flotte, mais elle continue.

Une place dans la grande histoire de la course au large

« Je suis content que les réparations tiennent. C’est presque un miracle ». À bord de DMG-Mori Global One, le miracle devient quotidien. Il tient bon face aux grains, face aux tempêtes, face aux aléas… Et l’exploit ne fait que réjouir Kojiro. « Tous les jours à être sur l’eau à naviguer, je suis le plus heureux du monde », confiait-il fin janvier. Ces quinze derniers jours, le scénario du Vendée Globe lui a même offert le luxe de disputer une dernière régate.

Un match à cinq avec Arnaud Boissières, Alan Roura, Stéphane Le Diraison et Pip Hare. Un match pour savourer jusqu’à la fin avant de franchir la ligne des Sables-d’Olonne. En y parvenant, l’élève Kojiro vient de dépasser le maître Tada. Premier Japonais à terminer le Vendée Globe, il est aussi le premier Japonais à conclure un tour du monde sans escale et sans assistance en solitaire. De quoi lui assurer une place au chaud, aux côtés de son mentor, dans la grande histoire de la course au large.

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Vendée Globe. Arrivée d’Arnaud Boissière : ” Quatre Vendée Globe, c’est génial !”

#EN# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - FEBRUARY 11: Skipper Arnaud Boissieres, La Mie Caline - Artisans Artipole, is pictured during arrival of the Vendee Globe sailing race, on February 11, 2021. (Photo by Yvan Zedda/Alea) #FR# LES SABLES D’OLONNE, FRANCE - 11 FEVRIER: Le skipper Arnaud Boissieres (FRA), La Mie Caline - Artisans Artipole, est photographié lors de son arrivée du Vendee Globe, le 11 Février 2021. (Photo Yvan Zedda/Alea)

Arnaud Boissières a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne ce jeudi 11 février à 08 heures 56 minutes et 06 secondes dans un froid polaire. Il boucle son 4e Vendée Globe d’affilée (2008, 2012, 2016, 2020) et le seul à avoir réussi cet exploit ! Il aura mis 94 jours, 18 heures, 36 minutes.

Celui que l’on surnomme Cali avec tendresse s’est battu contre les éléments peu favorables en milieu de la flotte, sans jamais se départir de son sourire et de sa bonne humeur. Que voulez-vous, l’homme aime profondément naviguer en solitaire autour du globe ! En tête d’un groupe compact de 6 bateaux, le skipper de La Mie Câline-Artisans Artipôle a offert un superbe finish digne des premiers au classement général de ce 9e Vendée Globe… Une 15e place âprement disputée.

« C’était extraordinaire, intense, toujours au contact ! On s’y attendait un peu car le niveau de jeu est élevé et la préparation des bateaux aussi. Derrière, nous étions aussi à la bagarre, c’est ce qui a fait le charme de la course, mais c’est aussi pour ça que je suis fatigué. Nous nous sommes fait une belle régate notamment avec Alan (Roura) depuis le cap Horn. C’est ce que je recherchais aussi !

Quatre Vendée Globe, c’est génial, mais je ne suis pas Jean Le Cam. Jean est hors normes, j’ai tellement de respect pour lui, en faire autant que jean c’est génial ! Chaque tour du monde est différent, le projet était différent, l’approche était différente avec ce bateau modernisé même si je ne bataillais pas pour les premières places. Je m’étais mis une pression supplémentaire sur ce Vendée Globe. Faire un quatrième Vendée Globe d’affilée, c’est chouette, je rentre dans l’histoire, mais chacun a son histoire sur cette course. C’est tellement beau et fort ! Celui-là restera gravé dans ma mémoire. On a bataillé comme des fous avec Alan (Roura), Stéphane (Le Diraison), Kojiro (Shiraishi) et Pip (Hare). Elle est extraordinaire, elle a toujours la positive attitude ! On ne part pas en mer par nécessité, on décide d’y aller !

Oui, j’ai un 5e Vendée Globe en ligne de mire. Cela permet de rester dans une dynamique, je vais vivre bien “l’après” du coup. J’aimerais un bateau un peu plus performant, au moins de la génération 2016. J’ai deux-trois petites idées ! Il faut en discuter avec les partenaires. Et puis, cette année, c’est mon pote qui gagne. Yannick, c’est mon ami d’Arcachon, ami d’adolescence. On en parlait depuis longtemps, du Vendée Globe. Je suis trop content pour lui, c’est comme si je l’avais gagné un peu aussi ! Ce Vendée Globe a vraiment une saveur particulière… »

L’AMBIANCE
Par un froid polaire et un vent d’est pour une quinzaine de nœuds, à l’heure du café-croissants, Arnaud Boissières est rentré « à la maison » salué par les Sablais à leur balcon, son équipe, sa famille et ses amis en semi-rigide. Cali, qui chérit particulièrement sa ville d’adoption, attend le Japonais Kojiro Shiraishi, concurrent et compagnon de route, pour faire son entrée vers 14h dans le mythique chenal des Sables-d’Olonne. Une ambiance des plus chaleureuses malgré les conditions hivernales !

LA COURSE D’ARNAUD
« Être dans un groupe comme ça permet de tenir une dynamique de course, de régate. On s’écrit souvent, avec Alan (Roura) et Stéphane (Le Diraison), on se raconte nos petites préoccupations. C’est chouette, car cette 15e place m’a coûté cher ». Ce sont les mots d’Arnaud Boissières une semaine avant d’arriver aux Sables-d’Olonne. Oui ! Chaque étage sur la flotte du Vendée Globe a connu ses énormes matches. Compagnons de route dans le Grand Sud, devenus concurrents sur la remontée de l’Atlantique, Cali, Alan Roura, Stéphane Le Diraison, Didac Costa, Kojiro Shiraishi et Pip Hare se sont battus comme des chiffonniers malgré les turpitudes de la météo : les longues périodes de calmes dans la descente de l’Atlantique Sud, les violents soubresauts dans l’océan Indien et les souffles musclés dans le Pacifique Sud.
Arnaud Boissières a connu le pire comme le meilleur, des avaries en série, mais en marin ultra expérimenté, il a toujours su garder la tête froide et prendre du recul : « Je suis heureux de nature ! Je suis super content : je suis encore en course », confiait le skipper de La Mie Câline – Artisans Artipôle une fois son quatrième Cap Horn doublé, le 12 janvier dernier.

COMME UN OISEAU MIGRATEUR
À 48 ans, Arnaud est parti le 8 novembre comme s’il entamait son premier Vendée Globe, cette fois sur un IMOCA à foils dont la carène datait de 2007. Certes, il se voyait bien jouer non loin des dix premiers, mais la mer décide. Cali rêve de grands surfs accompagnés par les albatros dans les océans du Grand Sud, d’un halo de lumière dans les 50 nuances de gris. Il se dit « oiseau migrateur ». Sur son 4e Vendée Globe, Cali estime avoir connu presque le pire scénario. La navigation restera tortueuse jusqu’au bout : avec son groupe, il est contraint de contourner l’anticyclone des Açores et de faire un grand tour de 700 milles supplémentaires avant de rentrer au pays. « La punition ! », lâchera-t-il. N’empêche, Arnaud Boissières a mené sa course à lui de bout en bout, préservant son bateau jaune tout en régatant à couteaux tirés, n’oubliant jamais, lors de vacations, de féliciter ses camarades de jeu.
De la mer, il a écrit un mot pour Pip Hare, des félicitations chaleureuses pour son « pote » de toujours, Yannick Bestaven, un hommage à Georges Pernoud, une pensée pour ses camarades contraints à l’abandon. Il a un cœur « gros comme ça », Cali, ambassadeur de l’association « À chacun son Everest » lui qui, enfant, a aussi connu la maladie. Des étoiles plein ses yeux bleus, Arnaud s’est offert un quatrième tour de manège. Le Vendée Globe, c’est sa vie !

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Vendée Globe. Arrivées polaires ce jeudi : Les ETA des 5 bateaux

#EN# Photo sent from aboard the boat La Mie Caline - Artisans Artipole during the Vendee Globe sailing race on February 5, 2021. (Photo by skipper Arnaud Boissieres) Selfie #FR# Photo envoyée depuis le bateau La Mie Caline - Artisans Artipole pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 5 Février 2021. (Photo prise par le skipper Arnaud Boissieres) Selfie

Ils sont 5 à arriver aux Sables ce jeudi. Une arrivée qui va se faire dans un froid polaire qui recouvre tout le nord de la France. Il fera sans doute presque plus froid que lorsque les skippers étaient dans le sud.
Le premier à arriver sera Arnaud Boissières. Il devrait couper la ligne à 9h, suivra Kojiro Shiraishi entre 11h45 et 12h00, Alan Roura entre 19h30 et 21h30 ,Stéphane Le Diraison entre 20h et 22h puis Pip Hre entre 21h30 et 23h00.
Le chenal est prévu à 2h du matin pour Alan et les suivants.

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Vendée Globe. Kevin Escoffier : le film de son Vendée

L’accident de Kevin Escoffier sauvé par Jean le Cam après que son bateau PRB ait coulé restera le temps fort de ce 9e Vendée Globe. Récit de son Vendée Globe avec ses proches.

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Vendée Globe. Alex Thomson et Hugo Boss à bon port à Gosport

Alex Thomson et son équipage sont rentrés ce lundi à leur port d’attache de Gosport, en Angleterre, après avoir navigué à près de 8 000 nm du Cap à bord du bateau HUGO BOSS.

Après avoir quitté Cape Town le mois dernier – suite à son abandon du Vendée Globe – le skipper et son équipage de trois personnes ont passé près de quatre semaines en mer, ramenant Hugo Boss au port en toute sécurité. L’équipe va désormais entreprendre un entretien du bateau yacht sur la côte sud du Royaume-Uni avant d’annoncer ses plans pour 2021 et au-delà.

«C’est formidable d’être de retour à la maison. 8 000 milles – J’ai beaucoup appris, comme nous le faisons toujours quand nous naviguons et j’ai hâte de regarder ces données et de faire quelques analyses », a déclaré Alex Thomson.

«Pour moi maintenant, je vais rentrer chez moi et passer du temps avec ma famille. HUGO BOSS sortira de l’eau et se mettra en service, ce qui ne devrait pas prendre longtemps. Aucun problème majeur à signaler, à part un peu de rangement de la réparation que j’ai faite et nous serons de retour dans l’eau très bientôt. 

«Je sais que beaucoup d’entre vous ont demandé quelle est la prochaine étape pour moi et l’équipe. Eh bien, il y a beaucoup à penser. Il y a beaucoup d’opportunités et je vais m’asseoir avec mon équipe au cours des prochaines semaines pour en parler. Alors dès que je saurai… vous saurez!

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Vendée Globe. Manuel Cousin : “C’est une énorme déception même si j’espère que ce n’est pas fini”

Manuel Cousin qui a subi une avarie de quille hier sur son IMOCA Groupe SETIN) est bien décidé à rallier les Sables d’Olonne si ses réparations tiennent.

“Je faisais route au nord, face aux alizés au près. Je faisais attention : c’était une navigation assez engagée mais rien de transcendant pour nos bateaux. Et puis, en retombant d’une vague, j’ai entendu un énorme crac, un bruit où on se dit tout de suite qu’il s’est passé quelque chose. La tige du vérin s’est cassée net. Pour bien comprendre, le vérin sert à faire penduler la quille et en se cassant la tige a détérioré le système de blocage de la quille. C’est venu taper dans les renforts du système.

J’ai straté toute la nuit pour renforcer ce système et espérer pouvoir bloquer la quille dans l’axe afin de finir absolument mon Vendée Globe. On mettra la course de côté c’est certain mais la priorité c’est de ramener le bateau. Je pense que je vais encore strater toute la journée car il y a des efforts très forts là-dessus. J’ai connu des jours meilleurs mais je ne lâche rien, j’y crois, je fais tout ce que je peux pour réparer.

J’ai le matériel pour réparer à bord, je fais tout ce que je peux. Il y a beaucoup de tristesse, je ne sais pas trop comment l’exprimer, je suis évidemment très déçu. Je n’ai absolument pas pensé à abandonner, pour l’instant en tout cas. Mais si je n’arrive pas à remettre la quille dans l’axe, je ne pourrai pas rejoindre les Sables. Par contre, je ne prendrai pas de risque non plus pour le bateau et le bonhomme.

Sur le coup, c’est de la rage. Pourtant, très vite, il faut passer à l’action parce que la quille est folle sous le bateau, qu’il faut enlever de la toile et ne pas abimer autre chose, car la mer est encore assez mauvaise. La météo est capricieuse, j’ai encore eu des rafales à 35 nœuds, il y a beaucoup de grains. Je fais route doucement au Nord entre 6 et 9 nœuds pour rejoindre l’anticyclone et chercher une mer un peu plus plate afin de remettre la quille dans l’axe dans des conditions plus faciles. Il ne s’agit pas de se blesser en plus !

C’est une énorme déception même si j’espère que ce n’est pas fini. On était encore à la bagarre avec Clément (Giraud), avec Miranda (Merron)… Tout ça, c’est terminé évidemment. Il y a encore des gens derrière moi. Je voulais aussi remercier tout ceux qui m’ont envoyé des messages : Clément, Miranda, Sam (Davies), Alan (Roura), Arnaud (Boissières), Alexia (Barrier)… Ça fait vraiment chaud au coeur, c’est d’une grande aide psychologique. On a de la chance d’avoir un sport comme ça. J’ai eu pas mal d’emmerdes pendant le Vendée Globe mais là, c’est costaud ! Alan (Roura) navigue depuis un moment avec sa quille dans l’axe donc c’est faisable. Mais il faut que la réparation tienne.

La forme physique

J’ai dormi une petite heure, je sentais que le corps avait besoin de dormir. Je vais manger un peu, je vais me faire un petit dejeuner rapide et costaud pour être d’attaque pour reprendre les réparations. Je vais me faire une journée de strat, je suis en contact avec mon équipe. Ils sont derrière moi, mon partenaire aussi. Je suis à fond pour faire en sorte de dépanner ça et venir vous rejoindre ! Je rêve toujours autant de remonter le chenal.”

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