Conte de fée anglais
L´histoire de cette nouvelle héroïne des océans est un vrai conte de fées qui a commencé au milieu des moutons dans le Derbyshire, un petit coin d´Angleterre bien loin des yachts clubs huppés. Là, grandit une petite fille qui épanchait sa soif d´embruns à coup de rasades de récits hauturiers ( Sir Francis Chichester) et sucrait la cantine de l´école pour économiser trois pounds six cents et s´acheter son premier dériveur de huit pieds ( 2, 4 m). Elle en collectionnera trois. Dans cet itinéraire salé, il y a encore l´influence d´une grand mère à la forte personnalité, Nan qui a encouragé Ellen sur ce chemin de la mer.
Longtemps, l´univers maritime d´Ellen se limita aux rives boueuses d´un étang avant qu´elle ne rejoigne Hull, la côte Est du pays, et se lance plus tard dans son premier Tour de Grande Bretagne en solitaire ( 1995). Un an plus tard, elle franchit la Manche sans billet retour et s´installe en France pour préparer à la dure la Mini-Transat. Elle vivait dans une "cabane" de chantier à Locmariaquer. Dans cette première traversée de l´Atlantique en solitaire, Ellen termine 17e et découvre le plaisir de se battre seule en mer. En 1998 , elle enchaîne avec la Route du Rhum à la barre d´un 50 pieds armé par un groupe d´envergure européen qui a trouvé une perle et va lui donner les moyens de ses ambitions.
Ellen MacArthur nouvelle reine des océans
Près de 4 jours d’avance à bonne Espérance …
Bruno Peyron :Trajectoire : c’était très rapide avec une très belle trajectoire comme on le voit sur le site internet. Ce sont des journées à 650 milles et tout près du record des 24h, même si on n’est jamais allé le chercher. La vitesse moyenne au final est impressionnante. Les efforts et les barreurs se succèdent au rythme des quarts. Pare brise cassé : on a un pare brise qui protège des embruns. Il a littéralement explosé sur le barreur lorsqu’une énorme vague est passé par dessus le bateau. C’est Lionel qui était à la barre et qui a pris un coup sur la tête. Heureusement rien de grave, il a repris la barre une heure après et terminé son quart pendant lequel il a cartonné durant 4 heures. C’est une alerte à garder en mémoire pour ne pas oublier que nous sommes dans un univers hostile. Avec ce monstre de 30 tonnes lancé à 35 noeuds dans les vagues, ça peut faire des dégâts…. Le record des 24 heures : la meilleure preuve qu’on ne le cherchait pas, ce sont nos zigzags et ces quelques heures passées à 22 noeuds. On ne s’occupait pas vraiment de ce record, on était en plein check technique. On est là pour aligner des records intermédiaires. Celui à Bonne-Espérance sera le bienvenu car c’est le premier et qu’il devrait être impressionnant. La fatigue à bord : C’est un exerce très délicat que de savoir comment déceler la fatigue des hommes, entre les gueules fatiguées et un organisme globalement fatigué. Le niveau d’énergie dépensé est élevé. Il faut donc que l’on trouve un mode de fonctionnement intermédiaire qui nous permette de reconstruire l’énergie. Il faut aussi relever le niveau du plus faible en étant solidaire les uns des autres, si on veut aller jusqu’au bout, tous ensemble.le bateau a planté par deux fois, mais globalement Orange II est si puissant qu’il pulvérise la vague qu’il percute. Il faut trouver le bon dosage quand ça accélère. Il faut essayer de lever le pied, mais ce n’est toujours pas facile de trouver le frein…La météo : Hier, on naviguait encore avec ce front que l’on cherchait à atteindre quand on est parti 11 jours plus tôt. C’est celui là qui nous accompagne toujours. Ce n’est pas un autre système ! On devait passer du côté droit du front depuis hier matin. Mais il n’arrivait pas à nous rattraper. Notre différentiel de vitesse était trop important. La problématique était de ne pas rester du mauvais coté du front. On a dû ralentir pour forcer le passage et passer de l’autre coté. En une demi-heure, le vent a tellement basculé qu’on a pu garder le même cap en changeant d’amure. Voilure : cette nuit on naviguait sous deux ris et trinquette, mais cela allait trop vite dans les descentes. Ce matin, on avait du mal à passer dans les vagues alors on a remis le tourmentin devant. Record à Bonne-Espérance : on est les premiers bluffés ! On parle de la longitude de l’Afrique du Sud. Mais il ne faut pas oublier que l’on est passé à la latitude de Cape Town au bout de 11 jours, c’est extraordinaire aussi. C’est toujours Innovation Explorer qui détient ce record depuis The Race. Roger Nilson était navigateur et ils avaient fait une très belle trajectoire à part un empannage au Sud des Kerguelen. Nous, on va faire du mieux possible. Vendée Globe : Jojo (Sébastien Josse) termine 5e du Vendée Globe demain. C’est génial dans les conditions qui ont été les siennes, même s’il mérite mieux. C’est notre fétiche car il fait partie du team Orange depuis 3 ans.Icebergs : On commence cette nuit la veille radar. On va se retrouver en limite de zone de convergence et on n’est pas loin de là où il peut y en avoir. Il commence à faire assez froid, surtout quand on file à 30-35 noeuds et que l’on se prend des paquets de mer à 6°C avec un force incroyable.
Castorama à 200 milles de l´arrivée
Ellen MacArthur traverse actuellement une transition météo et attend toujours un vent plus favorable. Au cours des dernières 24 heures, le trimaran n´a parcouru que 100 milles sur la route directe, et pendant une partie de la nuit il s´est même éloigné de la ligne d´arrivée. Au même moment, Francis Joyon et son multicoque de 90 pieds IDEC engrangeaient plus de 400 milles quotidiens sur la route directe. Pas étonnant dans ces conditions de voir chuter l´avance d´Ellen sur le record. Ce matin, son avantage n´est plus que de 1 jour et 8 heures. Les prévisions météo annoncent une bascule de vent à l´est puis sud-est en début de matinée, mais la transition est plus lente que prévue. Les variations de vent ont parfois atteint les 100 degrés cette nuit, contraignant Ellen à effectuer 11 virements de bord. Juste avant l´aube ce matin, Ellen a pu virer une nouvelle fois vers le nord, en espérant que cela soit la dernière avant l´arrivée…
Global Challenge, c’est parti pour l’étape 3
Après un samedi lors duquel la brise avait totalement fait défaut à Wellington, les 12 monotypes ont pu prendre un joli départ de la « cité du vent », dans 20 nœuds de nord. Team Stemlar, prenant sa revanche sur la série de problèmes ayant contrarié sa seconde étape, s’est imposé à la première marque, parvenant à contenir les assauts de Samsung, qui malgré une belle remontée a dû lâcher prise suite à des ennuis de spi. On notera que de nombreux changements de leadership ont émaillé les premières heures de course, Samsung revenant en tête puis se faisant voler la vedette par Spirit of Sark. Pour les prochaines heures, les prévisions météo laissent entrevoir des vents évanescents et volages en termes de direction, ce qui ne devrait pas faciliter l’établissement d’une hiérarchie fiable… Hier soir, la flotte progressait en effet à 5 nœuds vers l’ouest, et se tenait en 7 milles. Aux dernières nouvelles, BG Spirit était fragilement installé en tête de peloton. Au classement général et après deux étapes, 3 bateaux se trouvent à égalité de points en haut du tableau : Vaio, Samsung et BP Explorer comptent en effet chacun 25 points, soit seulement un point d’avance sur BG Spirit et Spirit of Sark, ex-æquo eux aussi. Particulièrement courte avec ses 1250 milles, l’étape 3 entre Wellington et Sydney devrait durer une petite semaine. Les bateaux repartiront d’Australie le 27 février direction Cape Town, pour un tour de manège (sensations garanties) d’un gros mois en plein océan Indien…
JB
Wavre demain aux sables
A quelle heure peut-on attendre Dominique Wavre (Temenos) au large des Sables d’Olonne ? Bonne question ! En effet, Dominique est à 5 heures ce lundi à 190 milles de l’arrivée, navigue à presque 10 nœuds de vitesse moyenne mais… pas sur la route. En effet, le Suisse actuellement à 78 milles dans le nord du port espagnol de Gijon affiche une vitesse de rapprochement de… 2,8 noeuds. Il continue de progresser vers le fond du golfe de Gascogne dans un vent d’est/nord-est pour toucher cette fameuse bascule de vent au sud-est qui lui permettrait ensuite de faire route directe vers les Sables D’Olonne à vitesse soutenue. Une petite rotation du vent qui le fera alors allonger la foulée. Mais tant qu’il n’a pas viré, difficile de donner une heure estimée d’arrivée précise. Car si à vol d’oiseau et à 10 nœuds de vitesse moyenne, on pourrait mathématiquement l’attendre vers minuit ce soir, il risque fort d’arriver en deuxième partie de nuit. Etonnant de remarquer que si les trois premiers sont arrivés par le nord dans le port vendéen, les deux suivants y arriveront par le sud.
La Primo Cup dans la brise !
Ce sont des conditions particulièrement musclées qui ont été offertes aux participants, dans des vents de 20 nœuds avoisinant même les 25 nœuds lors des deux dernières manches de vendredi et de dimanche, avec également la présence d’une forte houle et d’une mer agitée, physiquement très éprouvante pour les concurrents, comme en témoigne le nombre de casse matériel, safrans ; mâts, bômes…« C’étaient des conditions hivernales, pour des hommes forts. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce sont les équipages les plus expérimentés et les plus entraînés qui ont su tirer leur épingle du jeu ! », commente Thierry Leret, le Président du Comité de Course. « Afin de faciliter l’enchaînement des manches, nous avons instauré cette année, une nouvelle formule de « régate en continu », qui consiste à mouiller la ligne de départ indépendamment et à l’extérieur du parcours ». Un résultat sans appel : huit manches courues en trois jours.
Coville l´Eclectique
Sans pression
“Etre sollicité par des étrangers, c´est rare. Je n´ai pas envie de perdre ces connexions-là. Et puis, naviguer, c´est mon métier et mon plaisir””.
Frustré de n´avoir pu participer à l´aventure “”Cheyenne”” en 2004, Thomas Coville a donc sauté sur l´occasion. Et c´est avec une grande facilité que le skipper responsable d´un projet s´est mué en simple équipier : “”C´est génial de naviguer sans avoir la pression du skipper. Même si nous sommes à la bourre, et même si je n´ai tiré mes premiers bords que trois jours avant le départ, l´équipe est géniale. Les gens sont très compétents””.
Après un Trophée Jules Verne avec Kersauson, un Vendée Globe et une Volvo Ocean Race, Coville a donc entamé son quatrième tour du monde, “”mais ce sera mon 6e ou 7e Horn””, précise-t-il.
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En attendant la derniere bascule de vent …
Moins de 400 milles à parcourir pour le skipper de Castorama … Ellen MacArthur progresse vers l’est et la Baie de Biscay à la recherche de la dernière bascule de vent qui la mènera jusqu’à l’arrivée. Si hier matin elle affichait une avance de deux jours et 6 heures, celle-ci est tombée très rapidement ce soir à 1 jour et 20 heures. La trajectoire de Castorama l’éloigne effectivement de la route directe vers l’arrivée. A cela s’ajoute le fait que Francis Joyon était extrêmement rapide sur IDEC, à la même période. Les quatre derniers jours de course, il réalisait des moyennes de 400 milles par jour. Mais sauf incident majeur ou défaillance technique, le record du tour du monde en solitaire et sans escale semble toujours être à la portée d’Ellen MacArthur. Il lui faut parcourir 371 milles avant mercredi 9 février à 07h04 GMT, heure limite pour établir un nouveau temps de référence. Selon les dernières données, Ellen pourrait encore franchir la ligne lundi.
Près de 700 milles dans les quarantièmes sud…
A 20 milles du record des 24hLa trajectoire d’Orange II est quasiment rectiligne. Le bateau frôle même la troisième meilleure performance absolue en 24 heures : en octobre 2001, Steve Fossett sur PlayStation (actuel détenteur des records de l’Atlantique et du tour du monde), avait validé un run à 687 milles. En juin 2003, Brian Thomson, Helena Darvelid et Adrienne Cahalan avaient fait mieux. Ils avaient parcouru plus de 694 milles sur Maiden II, sister-ship du premier Orange. Quant au record absolu, il est depuis août 2004 la propriété de l’équipage du Bruno Peyron avec 706,2 milles établis lors d’une tentative de record de l’Atlantique.
Dominique Wavre lundi soir aux Sables d´Olonne …
Dominique Wavre (Temenos) fait des infidélités à son compagnon de route. Depuis près de trois semaines, Wavre et Sébastien Josse (VMI) ne se quittaient plus, naviguant même à vue une après-midi tout entière dans l’hémisphère sud. Rarement l’écart entre les deux monocoques a excédé les 30 milles. Mais voilà que ce matin, le skipper suisse pointait à 74 milles du benjamin de la course. Dominique n’a donc pas l’intention d’attendre son camarade de jeu pour une entrée bord à bord dans la baie des Sables. A plus de 12 nœuds de moyenne depuis 24 heures, le skipper de Temenos n’avait plus que 364 milles à parcourir à 5h00 ce matin, soit une trentaine d’heure en mer. Mais le vent de nord à nord-est bien établi au large ne semble pas vouloir persister dans le golfe de Gascogne. Les duettistes vont devoir négocier une bascule du vent vers le sud-est la nuit prochaine, avant une arrivée prévue entre lundi soir pour Temenos, et mardi matin pour VMI.