Bruno Peyron :Trajectoire : c’était très rapide avec une très belle trajectoire comme on le voit sur le site internet. Ce sont des journées à 650 milles et tout près du record des 24h, même si on n’est jamais allé le chercher. La vitesse moyenne au final est impressionnante. Les efforts et les barreurs se succèdent au rythme des quarts. Pare brise cassé : on a un pare brise qui protège des embruns. Il a littéralement explosé sur le barreur lorsqu’une énorme vague est passé par dessus le bateau. C’est Lionel qui était à la barre et qui a pris un coup sur la tête. Heureusement rien de grave, il a repris la barre une heure après et terminé son quart pendant lequel il a cartonné durant 4 heures. C’est une alerte à garder en mémoire pour ne pas oublier que nous sommes dans un univers hostile. Avec ce monstre de 30 tonnes lancé à 35 noeuds dans les vagues, ça peut faire des dégâts…. Le record des 24 heures : la meilleure preuve qu’on ne le cherchait pas, ce sont nos zigzags et ces quelques heures passées à 22 noeuds. On ne s’occupait pas vraiment de ce record, on était en plein check technique. On est là pour aligner des records intermédiaires. Celui à Bonne-Espérance sera le bienvenu car c’est le premier et qu’il devrait être impressionnant. La fatigue à bord : C’est un exerce très délicat que de savoir comment déceler la fatigue des hommes, entre les gueules fatiguées et un organisme globalement fatigué. Le niveau d’énergie dépensé est élevé. Il faut donc que l’on trouve un mode de fonctionnement intermédiaire qui nous permette de reconstruire l’énergie. Il faut aussi relever le niveau du plus faible en étant solidaire les uns des autres, si on veut aller jusqu’au bout, tous ensemble.le bateau a planté par deux fois, mais globalement Orange II est si puissant qu’il pulvérise la vague qu’il percute. Il faut trouver le bon dosage quand ça accélère. Il faut essayer de lever le pied, mais ce n’est toujours pas facile de trouver le frein…La météo : Hier, on naviguait encore avec ce front que l’on cherchait à atteindre quand on est parti 11 jours plus tôt. C’est celui là qui nous accompagne toujours. Ce n’est pas un autre système ! On devait passer du côté droit du front depuis hier matin. Mais il n’arrivait pas à nous rattraper. Notre différentiel de vitesse était trop important. La problématique était de ne pas rester du mauvais coté du front. On a dû ralentir pour forcer le passage et passer de l’autre coté. En une demi-heure, le vent a tellement basculé qu’on a pu garder le même cap en changeant d’amure. Voilure : cette nuit on naviguait sous deux ris et trinquette, mais cela allait trop vite dans les descentes. Ce matin, on avait du mal à passer dans les vagues alors on a remis le tourmentin devant. Record à Bonne-Espérance : on est les premiers bluffés ! On parle de la longitude de l’Afrique du Sud. Mais il ne faut pas oublier que l’on est passé à la latitude de Cape Town au bout de 11 jours, c’est extraordinaire aussi. C’est toujours Innovation Explorer qui détient ce record depuis The Race. Roger Nilson était navigateur et ils avaient fait une très belle trajectoire à part un empannage au Sud des Kerguelen. Nous, on va faire du mieux possible. Vendée Globe : Jojo (Sébastien Josse) termine 5e du Vendée Globe demain. C’est génial dans les conditions qui ont été les siennes, même s’il mérite mieux. C’est notre fétiche car il fait partie du team Orange depuis 3 ans.Icebergs : On commence cette nuit la veille radar. On va se retrouver en limite de zone de convergence et on n’est pas loin de là où il peut y en avoir. Il commence à faire assez froid, surtout quand on file à 30-35 noeuds et que l’on se prend des paquets de mer à 6°C avec un force incroyable.
Près de 4 jours d’avance à bonne Espérance …
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