La nuit a été plutôt calme d’après les mails envoyés par les équipages et les vitesses ont rarement dépassé les dix nœuds, ce qui laisse entendre que les brises de secteur Ouest n’ont pas, elles aussi, franchi le cap des huit nœuds réels. Bref, il a fallu être attentif à la moindre bascule, au plus petit renforcement de la brise et ne dotons pas que la flotte a joué du « piston à coulisse » : un coup devant, un coup derrière. Mais dans l’ensemble, tout le monde a suivi une route parallèle, approximativement plein Est, pour ce recadrer sur la route directe vers le cap Bon (Tunisie).
Restons groupés !
Seul Gitana X a été décroché lorsque le vent a molli en passant au Sud-Ouest mardi matin et depuis, l’équipage de Thierry Duprey du Vorsent arrive quand même à ne pas perdre plus de terrain : soixante milles, c’est encore gérable et tout à fait prenable à l’occasion d’une molle par devant. Mais il ne faut pas que le changement défavorable débute par l’arrière car alors la sanction pourrait être très sévère. C’est malheureusement ce qui semble se passer ce mercredi après-midi puisque depuis midi, la vitesse du trimaran ne fait que baisser, descendant même en dessous de quatre nœuds… Dur, dur !
En attendant, le peloton n’a pas été groupé comme cela depuis le golfe de Gascogne : à peine dix milles d’écart entre Franck Cammas et Pascal Bidégorry ! Et les cinq premiers naviguent quasiment à vue et ne se lâchent pas d’une semelle, ou presque. Car si le trio de tête suit les mêmes options, empannant simultanément pour ne pas risquer de rater un coup tactique, un renforcement local du vent, un changement éphémère de la direction du vent, les poursuivants attaquent… et reviennent ! En effet, Michel Desjoyeaux a choisi de naviguer plus près des côtes espagnoles et cela lui réussit. Tout comme à Pascal Bidégorry qui a déjà bien comblé son retard de Gibraltar. Il semble qu’il y a plus de pression au Nord (effet thermique ?) car Géant comme Banque Populaire étaient les plus rapides sur l’eau à 16h00 (16-19 nœuds contre 13-15 nœuds)
En fait, les cinq bateaux sont pratiquement alignés sur la même longitude et le classement reflète plus un différentiel Nord-Sud qu’un avantage particulier de l’un ou l’autre. Les écarts sont tellement insignifiants qu’il faut les prendre avec des pincettes… Ce qui est rassurant pour les équipages, c’est que les potentiels sont identiques à quelques dixièmes de nœuds près : les travaux hivernaux ont donc porté leurs fruits, surtout que pour les équipages de Géant et de Foncia, la mise en main ne date que de quelques jours. Ils sont encore en phase d’apprentissage…
Mais que va-t-il se passer dans les jours qui viennent ? Il semble que les skippers n’ont pas trop envie de prendre des initiatives dès qu’ils sont en tête et que les plus proches poursuivants ne cherchent qu’à grappiller des mètres, comme sur un Grand Prix. Seuls les « retardataires » qui ne naviguent pas à vue, jouent les ouvertures comme ce bon bord opportuniste le long de la Costa del Sol. Mais après le golfe d’Almeria, la brise semble tamponner et il ne sera pas facile de choisir entre s’écarter au Nord en rallongeant la route, ou faire cap plein Est en s’approchant du Maroc, route directe mais semée d’embûches avec des vents plus volages. Il semble toutefois que jeudi après-midi, la dépression au large du Portugal va enfin traverser la péninsule ibérique et donc amenait par derrière une brise de secteur Sud-Ouest 25 nœuds. Une bonne nouvelle pour Gitana X…
Route de l’Equateur : le plateau prend de l’ampleur
Quatre skippers à la barre des VOR 60 Philippe Monnet : Sportif accompli et navigateur au palmarès prestigieux, Philippe Monnet a en outre battu en 2000 le record du tour du monde à l’envers. Parmi les arguments qui l’ont motivé à s’engager sur la Route de l’Equateur, il mentionne notamment la nouveauté du parcours et sa passion pour l’Afrique. Skipper du bateau République du Congo, Monnet possède sans doute la plus grande expérience de l’Afrique. Ses aventures lors du Paris-Dakar le rendent déjà très populaire auprès des Congolais, qui attendent énormément de lui. La pression monte, mais le skipper en a vu d’autres… Bertrand de Broc : Bertrand de Broc fait partie des incontournables navigateurs de la course au large, aussi bien sur mono que sur multicoque. Son parcours sportif comprend deux participations au Vendée Globe, trois à la Transat AG2R, dix à la course du Figaro, une victoire en 2003 au trophée BPE. A bord d’Entreprendre à Pointe Noire, Bertrand dispose d’une plate forme complètement remise en état pour se lancer dans cette nouvelle épreuve. De conception légèrement antérieure (1993) que ses concurrents, Entreprendre à Pointe Noire pourra par contre compter sur l’expérience et les choix météo de son skipper pour se faire la belle. Sébastien Josse : Marin de la « nouvelle génération », Sébastien Josse vient tout juste de fêter ses 30 ans. En 2002, il intègre l’équipage du Maxi Catamaran Orange I skippé par Bruno Peyron pour décrocher le Trophée Jules Verne. Il participe également à la Route du Rhum sur VMI. Vainqueur en 2003 de la Rolex Fastnet Race (catégorie 60’ Open), il se classe 4ème du Défi Atlantique. En 2004, il participe au Vendée Globe où il termine 5ème. Skipper du Team ABN AMRO pour la prochaine Volvo Ocean Race, Sébastien s’engagera pour la première fois sur une course océanique avec son équipage au grand complet. A eux de trouver rapidement le bon tempo, car les autres concurrents de la Volvo Ocean Race auront les yeux braqués sur lui !Andrea Bonini : Italien, Andrea Bonini est un skipper de 31 ans. A l’initiative de la création du Team Amer Sports One en 2004 (suite au rachat du prestigieux VOR 60 qui a terminé 3ème de la Volvo Ocean Race aux mains de Grant Dalton), il s’est classé premier de sa catégorie lors de la dernière édition de l’ARC (Atlantic Rally for Cruisers) et a terminé troisième au général. Ce jeune équipage italien vient avec un bateau redoutable et se présente comme l’outsider de sa classe.
Le tresco féminin
C’est bien connu, la voile est un milieu machiste. Rares sont, en effet, les femmes acceptées à bord des bateaux. Et, hélas, lorsqu’elles sont invitées à monter à bord, c’est très rarement pour prendre la barre, mais plutôt pour s’occuper des casse-croûte. « Ça faisait longtemps qu’on avait envie de disputer le Tresco, mais les mecs ne voulaient pas de nous. Même en demandant poliment, c’était toujours la même réponse : nous sommes complets ». Qu’à cela ne tienne, Cécile Lavarec, Sylvie Cotten, Marianne Botrel et Armande Steinbach ont pris le taureau par les cornes : « Puisque les mecs ne veulent pas de nous, on va le faire entre filles ce Tresco ». « Peur de gêner les autres concurrents » Sans expérience de la régate et encore moins de la navigation de nuit (sur leur CV nautique, on note juste quelques navigations en baie de Morlaix sur des Catboats ou des Caravelle), les régatières ont néanmoins choisi de louer un bateau. « On ne voulait pas un grand voilier, plutôt quelque chose à taille humaine ». Et va pour le Django 7.60. « En fait, c’est en arrivant à Brest qu’on s’est rendu compte que c’était un bateau de régate assez pointu ». Après un convoyage animé, elles sont arrivées juste à l’heure pour le départ mercredi. « Sur la ligne, on avait peur de gêner les autres concurrents, mais tout s’est bien passé. Il faut admettre que sur cette épreuve, les gens sont vraiment sympas, pas agressifs ». Lors des trois étapes, elles ont commis des erreurs, beaucoup d’erreurs. Mais rien de catastrophique : « Ce n’est pas très grave si on ne borde pas toujours les voiles comme il faut. On était là pour apprendre et on a énormément appris. L’important, c’était de participer, de prendre du plaisir sur l’eau entre copines ». Bluffées par l’organisation Lors de la remise des prix, dimanche soir à Langolvas, Yvon Quillec, organisateur de l’épreuve, ne s’y est pas trompé en les faisant monter sur le podium : un geste symbolique qui a étonné l’équipage de “Cipango””. « Oui, car on ne pensait pas que c’était si rare de voir un équipage uniquement féminin ». Si, c’est rare et seules des courses comme le Tresco Trophée et le Tour du Finistère permettent ce genre d’initiative : « C’est une régate super sympa où des néophytes comme nous peuvent s’amuser et surtout apprendre. Par ailleurs, nous avons été bluffées par l’organisation. C’est vraiment parfait. A terre comme en mer, tout est parfaitement géré ». C’est sûr, les quatre copines seront sur la ligne départ en 2006. «On ne peut que progresser dans le classement. Pour notre première participation, on ne voulait pas finir dernières ». 24 e sur 28 : l’objectif est atteint. Ce qui serait vraiment drôle, c’est que, l’année prochaine, elles laissent dans leur sillage tous les mecs qui ont refusé de les embarquer.
P.E
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Foncia passe Gibraltar en tête
« Nous avons réalisé un beau tactique cette nuit en baie de Cadix en restant plus proche de la côte que nos concurrents. Je pense que nous avons eu plus de pression (ndrl : vent) qu’eux. On s’en est rendu compte en fin de nuit quand on a vu un trimaran devant nous. C’était Gitana 11 ! Le classement de 4h00 est ensuite tombé, et là, c’était la bonne nouvelle : nous étions 2e soit plus de 70 milles repris à nos concurrents en 24 heures. On s’est ensuite bagarré avec Fred Lepeutrec (Gitana 11). Nous l’avons doublé au moment de passer Gibraltar. Un beau cadeau d’anniversaire pour Nico, Ronan et moi ! Il y a 1 an, je le fêtais aussi avec Nico dans d’excellentes conditions : nous venions de remporter la Transat AG2R (Lorient / Saint Barth). Il faudrait une course tous les ans à la même époque ! Ce midi, c’est repas de fête à bord : pâtes et saucisses de Montbéliard » rigole Armel.
Gitana 11 en tête de la flotte
Dans l’Antiquité, il y avait le monde connu et la Terra Incognita, la Méditerranée et le continent mystérieux de l’Atlantide, séparé par un détroit, les colonnes d’Hercule, désormais Gibraltar. Et c’est là que la course se rejoue puisque Frédéric Le Peutrec a pris la tête de la flotte devant Armel Le Cléac’h, revenu du diable vauvert ! La nuit a donc été riche en rebondissements : d’abord, le vent a été plus soutenu que prévu avec 10-12 nœuds de secteur Ouest à Sud –Ouest. Ensuite parce que la brise a molli par devant et plus dans le Sud. Frédéric Le Peutrec et son équipage qui ont mieux glissé à ce moment-là, ont donc pu rester calés sur une route plus directe vers Tarifa tandis que les autres leaders s’enferraient progressivement dans une molle…
En sus, un filet de pêche pris dans les appendices de Gitana 11 a obligé l’équipage à faire un arrêt total pour s’en débarrasser et à suivre, les navigateurs du bord ont choisi d’empanner les premiers : c’est là encore que s’est créé le différentiel puisque Banque Populaire s’enlisait au point de voir passer toute la flotte devant lui ou presque. Car derrière aussi, Gitana X est superbement revenu au point de ne concéder que 17 milles au leader de la veille, Pascal Bidégorry. Un retour qui s’explique par une brise différente au Nord puisque Armel Le Cléac’h, très retardé dès le golfe de Gascogne par un foil cassé, est repassé en seconde position… Le détroit ne devait pas modifier la hiérarchie si ce n’est que Thierry Duprey du Vorsent pourrait encore gagner du terrain sur le peloton grâce à sa position plus Nord avant Gibraltar.
Sept au départ de Calais
Les inscrits
A moins de quinze jours du départ de la Calais Round Britain Race, la liste des inscrits est en passe d´être bouclée et les équipages pratiquement constitués. Aux côtés de Jean Pierre Dick (Virbac Paprec), Mike Golding (Ecover), Roland Jourdain (Sill et Veolia), Jean Le Cam (Bonduelle), Emma Richards (Pindar Alphagraphics) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), un septième concurrent est venu grossir les rangs des inscrits. Il s’agit du jeune architecte Jean Baptiste Dejeanty qui fait ses débuts en 60 pieds Open à bord d’un bateau fait maison et dessiné en partie par ses soins.
Des équipiers de haut vol
Comme en 2003, les bateaux de la Calais Round Britain Race seront menés par cinq équipiers. Pour constituer leur équipage, les skippers se sont attachés les services de quelques marins de haut vol. Figaristes, tour-du-mondistes, recordmen de vitesse, spécialistes de la course au large ou ancien de l’America’s Cup se disputeront la vedette à bord des 60 pieds open, sans oublier les indispensables techniciens recrutés non seulement pour leurs qualités de marins mais aussi pour leur expertise en cas d’avarie. Du côté des figaristes, Nicolas Béranger, Erwan Tabarly (sur Virbac Paprec), Kito de Pavant (Bonduelle) et le co-détenteur du Trophée Jules Vernes Yann Eliès (Cheminées Poujoulat), seront de la partie. D’autres équipiers du maxi catamaran Orange seront au départ de Calais : Ronan Le Goff (sur Sill&Veolia) et Nicolas de Castro (Cheminées Poujoulat). L’équipage d’Emma Richards est pour l’heure le plus international de tous puisque trois nationalités s’y côtoient (Français, Anglais et Australiens). C’est aussi le plus jeune avec une moyenne d’âge de 28 ans, et probablement le plus « bigarré » en terme d’expérience. Emma a embarqué à ses côtés Sébastien Josse, 5e du Vendée Globe et futur skipper de la Volvo Ocean Race, de même que l’Anglais Simon Fisher (ancien de la Coupe sur GBR Challenge, mais aussi équipier sur Playstation et Maiden II), ou encore le jeune Australien Nick Bice (America’s Cup, Volvo Ocean Race). Citons enfin Jean Luc Nélias qui a animé le circuit des multicoques 60’ pendant des années, et qui naviguera cette fois en compagnie de Roland Jourdain.
Thomas Coville file à Cadix
Avant de s’élancer en solitaire, Thomas profite de cette navigation de ralliement pour effectuer avec son fidèle coéquipier Jacques Vincent les 1000 milles de qualification pour la Transat Jacques Vabre (départ du Havre à destination du Brésil en novembre). Rappelons que Jacques et Thomas naviguent ensemble depuis 1992 et ont déjà couru en double la Transat Jacques Vabre en 2001. Ils reviennent aussi de l’Oryx Quest, un tour du monde en équipage victorieux couru cet hiver à bord du maxi-catamaran Doha 2006 (ex Club Med vainqueur de The Race). Le duo profitera de ces trois jours de mer entre la trinité et Cadix pour répeter une nouvelle fois ses gammes à bord du trimaran SODEBO. Manœuvrer en double, optimiser la cadence en équipage réduit, créer les automatismes qui permettent de se détacher du bateau pour se concentrer sur la compétition, tels sont les axes de travail de cette descente qui s’annonce express vers la pointe sud de l’Espagne. Pour le skipper Thomas Coville : « Lorsqu’on se lance dans une campagne de records comme nous le faisons cette saison avec SODEBO, on se demande toujours si tout a été bien anticipé et préparé. C’est un mélange d’angoisse et d’excitation car tout est maintenant devant nous. Nous sommes à la fois plein d’incertitudes et d’espoirs. Commencer par trois jours avec Jacques est un grand bonheur ; nous prenons de plus en plus de plaisir à naviguer ensemble, le bateau a été amélioré cet hiver et est encore plus agréable, notamment à la barre. Même si nous nous connaissons par cœur, nous allons nous entraîner en configuration course et soigner les moindres détails pour préparer la Transat Jacques Vabre, un des objectifs principaux de 2005 » PROGRAMME 2005 DU TRIMARAN SODEBO : 19-20 avril : Record SNSM entre Saint-Nazaire et Saint-Malo Mai : Cadix – San Salvador sur la Route de la Découverte Juin : Miami – New York Juillet : New York – Cap Lizard 19-21 Août : Grand Prix Petit Navire à Douarnenez 8-11 septembre : Grand Prix de Fécamp 29 septembre – 2 octobre : Grand Prix de Lorient 6 Novembre : Transat Jacques Vabre RECORDS A BATTRE : > Cadix- San Salvador en solitaire établi en novembre 2004 par Francis Joyon à bord d’ Idec , en 11 jours, 3 heures, 17 minutes et 20 secondes, à la vitesse moyenne de 14,53 nœuds. > Miami – New York temps à établir en solitaire ( Cheyenne détenteur en équipage en 2 j et 5 h à 17,57 nds ) > New York – Cap Lizard en solitaire établi en juin 1994 par Laurent Bourgnon à bord de Primagaz , en 7 jours, 2 heures, 34 minutes et 42 secondes, à la vitesse moyenne de 17,15 nœuds. > Distance parcourue en 24h00 en multicoque et en solitaire établie le 29 juin 1994 par Laurent Bourgnon à bord de Primagaz avec 540 milles (972 km), à la vitesse de moyenne de 22,50 nœuds. Source trimaran Sodebo
J-4 jours avant le Mini-Pavois !
Une course qui emmènera la quarantaine d’inscrits de La Rochelle à La Rochelle sur un parcours de 460 milles validés 500 milles par la Classe Mini. Ce parcours partira de la bouée des Minimes pour aller virer une bouée mouillée au large de Fort Boyard. Il faudra ensuite passer au Nord de l’île de Groix puis laisser l’archipel des Glénans à droite via la Cardinale Sud de la Jument. Une marque de passage au large de Lesconil, la Bouée Cardinale Est de Karek Greis, sera à contourner avant d’entamer la phase de retour vers la ville de départ. Ce port du Finistère situé à l’embouchure de la rivière Le Steir et en face de Loctudy sera donc la marque la plus Nord de ce Mini-Pavois 2005. Le parcours retour sur La Rochelle devra ensuite laisser l’île d’Yeu à droite pour virer la Bouée La Sablaire située au large de Port Joinville pour remonter enfin vers le plateau des Birvideaux (entre Belle-Ile et l’île de Groix). Retour ensuite vers l’île de Ré qu’il faudra laisser à gauche avant de couper la ligne d’arrivée. Un parcours technique et tactique fait d’allers et de retours qui va ouvrir le jeu des options comme la grande remontée entre Fort Boyard et l’île de Groix ou la grande descente de Lesconil à l’île d’Yeu. Un jeu d’autant plus ouvert dans la mesure où les solitaires pourront choisir de laisser les îles de Bretagne Sud à droite ou bien à gauche, de passer au vent ou sous le vent, côté plan d’eau abrité ou non…
Arrivée prévue le mercredi 18 mai…
Côté programme, c’est aujourd’hui la date limite d’arrivée des bateaux et tous seront réunis au ponton 14 du port des Minimes. Demain mercredi débuteront les contrôles de sécurité à bord des Minis 6,50 et vendredi 18h00 sera la date du briefing de départ et de la météo animé par Denis Hugues, directeur de course de cette classique printanière du calendrier Mini 6,50. Pour ce qui est de l’estimation de la date d’arrivée, les premiers sont attendus à La Rochelle pour le mercredi 18 mai 2005, la date de la remise des prix de cette course qualificative pour la Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia étant prévue jeudi 19 mai à 20h00 dans les locaux de la Société des Régates Rochelaises.
L’effet Cyrano
Un roc, un pic, un cap ou une péninsule : en soufflant sur les reliefs, le vent a tendance à être dévié. Et s’il vient de la mer sur une falaise, il doit s’élever en altitude, créant une molle au vent de la côte, d’autant plus marquée que la brise est faible : c’est une zone tampon ou un « effet Cyrano » lorsque le relief est en pointe car il y a alors contournement de la brise autour du cap, donc rotation importante. Bref, le choix l’aller raser Saint Vincent (où l’Amiral de Tourville vainquit la flotte anglo-hollandaise en 1693) a ses défenseurs et ses opposants. De fait, la situation météo n’est pas très habituelle dans cette zone puisqu’une bulle anticyclonique se positionne devant le détroit de Gibraltar générant normalement un flux d’Ouest faible le long de la côte et des calmes au large. Le problème est que cette bulle va « exploser » dans les heures qui viennent pour laisser place à un léger flux de secteur Sud-Ouest sur le détroit de Gibraltar… Le timing de ce déplacement de situation est difficile à déterminer et c’est bien là le souci des six navigateurs : prendre ce qu’il y a tout de suite et voir après, ou anticiper une évolution et se placer en fonction ?
En tout cas, après plus de 650 milles parcouru depuis le départ de Lorient, la flotte se retrouve dans un mouchoir de poche : 45 milles d’écart entre le premier, Banque Populaire et le dernier, Gitana X ! Et ce malgré une journée de brise portante, une journée de près dans du médium puis dans du vent mollissant… Le tout avec des options radicalement opposées qui finissent par arriver en même temps au même point ! Le cap Saint Vincent redistribue les cartes puisque Franck Cammas est désormais derrière Pascal Bidégorry et Michel Desjoyeaux et il devrait ensuite laisser passer devant ses étraves Frédéric Le Peutrec, ce dernier étant à quelques milles de la pointe, le mieux placer pour le franchir en tête. Et derrière cette « bande des quatre », Armel Le Cléac’h a retrouvé des ailes en naviguant sur son flotteur bâbord et Thierry Duprey du Vorsent est lui aussi à distance raisonnable pour ne pas se faire décrocher.
La difficulté reste toutefois devant : comment traverser la baie de Cadix jusqu’à Gibraltar ? Il y a probablement un effet thermique sur la pointe Sud du Portugal mais avec le soleil qui va se coucher, le vent synoptique va reprendre ses droits… et ils semblent bien faibles. Les gennakers vont fleurir mais les vitesses ne vont pas aller crescendo, du moins pour la nuit. A moins que la bulle du détroit ne daigne se résorber plus vite que prévue. Le point de 19h00 devrait nous éclairer sur la véritable hiérarchie après ce cap… de la peine.