Nouvelle journée sur l’eau, nouvelle ambiance et nouvelles compétences dans l’art de la régate. Après une première journée tonique, le deuxième volet de la 57ème Snim a sollicité d’autres atouts et permis de mettre en avant d’autres compétences au sein de la flotte. Dans ces conditions plus légères, les Comités ont à nouveau réussi à monter le compteur de manches, allant jusqu’à 7 courses en rade sud.
Un temps de libellules Comme dans les westerns, le suspens du calme blanc jouait de l’harmonica sur le plan d’eau. A 11h, le thermique de nuit finissait de mourir, et le SSW annoncé était comme une promesse dans un désert. A l’horizon, une peau de chagrin. Mais au Comité de Course, Corinne gardait la banane. Sans jeu de mots. Et la mer a commencé à sourire. Une risette. Puis une risée. D’Ouest, certes. Mais le petit air a pris de la gauche, petit à petit, 250°, 240°, 230°… Dans la rade Nord, les solos, les duos, et les IRC 0,1,2,3 sont partis sur la pointe des pieds comme des ballerines, et revenus sous spi comme des papillons, sublimes. Un conte de fées. Le vent prenait de la gauche et tenait ses promesses. « Dès que le dernier arrive, on renvoie » annonce Corinne. Dix minutes après l’arrivée de la première manche, le Comité remet la table pour une banane, un côtier, et plus si affinités. Comme devant la vitrine d’une pâtisserie. Aujourd’hui, la Snim a commandé un Merveilleux.
Les risées du sud « Les conditions étaient bien meilleures que prévu » analyse Dominique Giorgi, le président du Comité de Course de la rade sud « La météo envisageait un vent faible et très variable plutôt de sud, alors que pour finir, on a eu un vent d’ouest assez régulier, entre 5 et 10 nœuds, donc des conditions idéales, avec peu de clapot, et un beau soleil. Il ne faisait pas très chaud sur l’eau, ce n’est pas encore le vent d’été. On a enchainé les manches, on a commencé pour toutes les séries par deux bananes, et pour la troisième course, une banane pour les J, et un côtier pour les IRC 4 Vint et les Grand Surprise. » Le parcours, qui partait du milieu de la rade sud, proposait un tour de toutes les îles du Frioul, une descente vers la Pointe Rouge, avant de remonter jusqu’à la ligne d’arrivée. Dans un ciel grand bleu, la flotte avance comme sur un nuage, bulles de toutes les couleurs sur une route idéale. A 17h30, les premiers bateaux sont en approche. « Les concurrents sont très sportifs et très agréables. » ajoute le Président « pas d’agressivité, pas de mauvais comportements, c’est très sympa »
Zoom sur Protection environnementale : Lili Sebesi surfe sur La Vague Sélectionnée olympique pour la France aux JO de Tokyo, licenciée à la Société Nautique de Marseille, tacticienne au côté du Figariste Vincent Biarnes en IRC1 à bord de Mahana « J’habite maintenant en Bretagne, mais finalement je ne suis pas rentrée dans un projet Course au Large. J’ai choisi d’investir mon énergie dans un collectif qui s’appelle la Vague qui milite pour une voile et une course au large plus responsable. Il y a beaucoup d’attente du milieu envers ce collectif, on attend de nous qu’on amène des solutions vraiment prêtes à être mise en œuvre. La Nautique est toujours mon club, et je suis plus que ravie de venir faire la Snim dans « ma rade ! » Mon secret dans le petit temps ? ouvrir les yeux pour aller chercher le vent ».
Géry Trentesaux en pince pour la Med Le skipper de l’IRC1 Long Courrier, Gery Trentesaux, vice-président du Yacht Club de France en charge du pôle course est le marin français le plus titré dans les courses du RORC (Royal Ocean Racing Club). « C’est la première fois que je participe à la Snim. Hier nous avons disputé deux belles manches, deux bananes. Il y a eu des changements de vent incroyables et on n’a pas réussi tout à fait ce que l’on voulait faire dans la première manche, mais la seconde a bien marché. J’ai acheté ce bateau en Méditerranée, et je m’étais dit que c’était une bonne raison pour naviguer un peu dans cette mer avant de repartir en Manche au printemps. Normalement le bateau devait repartir demain dimanche pour participer au championnat en Manche, mais finalement on va rester encore un mois en Méditerranée, jusqu’au Championnat d’Europe IRC à Cannes avant de repartir pour le Fastnet. Depuis que je fais du Dragon, je régate quand même souvent en Méditerranée, et c’est vrai qu’aujourd’hui, j’apprécie le fait qu’il fasse plus chaud, que la qualité de vie soit si bonne. Mais je suis un fanatique des Mers du Nord, donc j’y reviendrai toujours. C’est à mettre au crédit de notre club hôte : c’est incroyable, c’est un sans-faute sur l’eau, et à terre, c’est la même chose ! »
Programme Dimanche 9 avril : 9h30 briefing des skippers, 11h mise à disposition en mer Lundi 10 avril : 9h30 briefing des skippers 11h mise à disposition en mer, dernier départ possible 15h30 18h30 Remise des prix
L’équipage japonais a bouclé son tour du monde en franchissant la ligne d’arrivée symbolique de la 8éme étape devant Lorient ce 8 avril 2023 à 10H30 locales. Masa Suzuki et Koji Nakagawa, renforcé par les italiens Andrea Fantini et Luca Rosetti, et par la française Estelle Greck, par le jeu du classement à points, et grâce à 3 victoires, fait partie des 5 « finishers » de la course et est récompensé par une belle place sur le podium au troisième rang.
Milai Around The World : un projet complet avec une préparation poussée Masa Suzuki, skipper de 36 ans issue de la filière mini transat, fut l’un des premiers à s’inscrire à la GLOBE40 naissante. MILAI signifie avenir en japonais et le projet se donnait pour but d’inspirer une nouvelle génération de marins, en particulier asiatiques, ceux qui rêvent de parcourir le monde et d’imprimer une marque moderne de préoccupation environnementale, avec en particulier l’association avec l’ONG de protection des océans BLOOM. Koji Nagakawa, homme d’affaires de 40 ans et propriétaire du bateau, apportait aussi son expérience dans la construction et le soutien du projet, tout en étant un équipier performant. Une CIC Normandy Channel Race en 2020 , une belle Transat Jacques Vabre avec Anne Beaugé en 2021, un entrainement assidu sous la tutelle de LORIENT GRAND LARGE permettaient à Masa de se préparer au grand rendez-vous autour du globe. Le projet MILAI Around the World était aussi ouvert sur le monde avec 3 nationalités présentes dans les différents équipages et mixte avec à son bord l’efficace Estelle Greck. Quant au destrier c’était le n°101, un Pogo S2 construit et revisité par l’expert Halvard Mabire, un Class40 reconnu comme particulièrement réussi et très performant dans certaines conditions.
Un début très prometteur sur les premières étapes. Très vite Masa s’imposait comme un des prétendants sur l’épreuve avec successivement une victoire sur le prologue en juin 2022 entre Lorient et Tanger et sur la première étape entre Tanger et Mindelo au Cap-Vert. Mais déjà le sort s’acharnait avec une attaque d’orques sur la route de Tanger qui endommageaient un des safrans et des soucis de quille, mouvements et vibrations fortes, qui contraignaient Masa à s’arrêter une semaine à Cape Town en Afrique du Sud, rompant ainsi un « mano à mano » passionnant avec l’américain AMHAS qui finalement remportait l’étape. La seconde grande étape de 7000 milles entre l’ile Maurice et Auckland faisait l’objet d’un nouveau « mano à mano » , cette fois-ci avec le hollandais SEC HAYAI, les deux ne se quittant pas de quelques milles de l’Australie à la Nouvelle-Zélande, et se terminant par une victoire batave en baie d’Auraki avec 34’ minutes d’avance après 34 jours de mer. MILAI Around The World enchainait ensuite 2 belles victoires entre Auckland et Papeete, étape pourtant dominée par AMHAS victime dans les derniers milles d’un brusque changement de vent, et lors de l’étape mythique de passage du Cap Horn de Papeete à Ushuaia.
Et quand tout s’arrêta… Parti d’Ushuaia en Argentine le 6 janvier MILAI n’avait qu’un point de retard sur le leader du classement général depuis Auckland SEC HAYAI et tout restait donc possible même si AMHAS comptait bien jouer dans le trio de tête à quelques points. Après un canal de Beagle un peu compliqué sans vent une belle option après le détroit de Lemaire propulsait le concurrent japonais en tête, l’équipe Masa Suzuki / Estelle Greck s’était bien rodée à l’étape précédente et apparaissait particulièrement à l’aise. Mais au matin du 12 janvier un choc brutal avec un OFNI (objet flottant non identifié) stoppa brutalement l’aventure. Le choc aussi grave soit t’il endommageait la structure du bateau mais ne provoquait pas heureusement de situation de détresse et de blessures au sein de l’équipage. Celui-ci décidait de rallier le port argentin de Mar Del Plata pour évaluer les dégâts. Arrivé le 16 janvier à Mar Del Plata force était de constater rapidement l’étendue des dégâts, bulbe en choux-fleurs et cloisons défoncées, qui nécessitaient un travail de fond qui aura duré un mois et demi dans l’escale Argentine, ou l’accueil du club et des autorités argentines fut particulièrement chaleureux. Le 24 février après 6 semaines de travaux Masa Suzuki et Andrea Fantini prenaient la route des Açores avec une escale à Recife. A Horta aux Açores Koji Nakagawa prenait la place de co-équipier auprès de Masa pour l’ultime parcours vers Lorient.
Et la conclusion ? Si le team MILAI, Masa Suzuki et Koji Nagakawa peuvent être légitimement déçus sur le plan sportif l’aventure vécue a été exceptionnelle : Lorient, Tanger, Cap-Vert, Ile Maurice, Auckland, Papeete, Ushuaia au programme du parcours officiel, et en joker par la force des choses Cape Town, Mar Del Plata, Recife, Horta, le tout en 10 mois.. Et si la destination est le voyage ( sic le film GLOBE40), les qualités exceptionnelles de détermination du team japonais face à l’adversité sont bien ce qui restera au final, bien au-delà du résultat sportif qui attendra peut être une édition ultérieure : ILS ONT FINI ET ILS SONT SUR LE PODIUM ! Une expérience de cette première édition de la GLOBE40 qui marquera pour très longtemps tous les membres de l’équipe MILAI Around The World, maintenant le bien nommé.
Ocean Village Southampton, qui a accueilli plusieurs courses de la Whitbread, accueille désormais l'Ocean Globe Race ! Crédit : Ocean Village Southampton
L’annonce était attendue depuis longtemps par les concurrents. C’est Southampton, qui a accueilli plusieurs courses de la Whitbread, qui sera le port de départ et d’arrivée de l’Ocean Globe Race.
Lorsque Don McIntyre a décidé en 2015 de célébrer le 50e anniversaire de la première Whitbread en équipage autour du monde, le départ devait être donné au Royaume-Uni. C’est là que l’histoire de la Whitbread a commencé. Il a fait la même chose lorsqu’il a décidé de célébrer le 50e anniversaire de la course originale du Sunday Times Golden Globe Race de 1968, qui partait également du Royaume-Uni. Malheureusement, aucun soutien n’est venu des ports britanniques et la GGR 2018 s’est donc rendue aux Sables d’Olonne en France (port d’attache du Vendée Globe) où elle a été accueillie à bras ouverts et a fait l’objet d’investissements importants qui ont généré 185 millions de dollars de retombées médiatiques. La deuxième édition nouvelle version, la GGR 2022, devrait s’y achever dans quelques semaines.
Jusqu’à présent, il semblait que l’Ocean Globe Race suivrait le même chemin ! Dans un communiqué de presse d’octobre 2022 annonçant Cape Town, Auckland et Punta Del Este comme ports d’escale de l’OGR et après des années d’efforts, l’OGR a annoncé que “malheureusement, les ports britanniques ne sont pas intéressés par l’accueil du départ et de l’arrivée de cette aventure épique et de ce moment historique”.
Heureusement, cette déclaration a été repérée par une entreprise ayant des liens avec le Royaume-Uni qui était convaincue que l’OGR devait rester au Royaume-Uni ! Dans le même temps, MDL Marinas souhaitait conserver l’événement pour le Royaume-Uni afin de célébrer son propre 50e anniversaire. Ils étaient passionnés par le retour de cette course emblématique à Southampton et dans leur marina Ocean Village, qui a accueilli tant de courses précédentes de la Whitbread. Un accord a été conclu avec les deux parties et c’est désormais Ocean Village Southampton qui accueille l’OGR ! Il s’agit d’une grande victoire pour le Royaume-Uni, qui a vu d’autres événements importants se déplacer en Europe.
“ Je suis absolument ravi d’avoir un partenaire anonyme et MDL à bord pour l’Ocean Globe Race 2023 et partir d’Ocean Village à Southampton est un rêve personnel pour moi. Maintenant, en septembre, le public britannique et les marins du monde entier pourront célébrer une partie importante de leur culture maritime avec une véritable reconstitution de ces premiers marins amateurs en train de courir vers l’inconnu !” Don McIntyre
Le 10 septembre 2023, plus de 160 marins quitteront Ocean Village à bord de 15 voiliers pour un parcours en quatre étapes de 30 000 milles autour du monde par les trois caps : le cap de Bonne-Espérance en Afrique, le cap Leeuwin en Australie et le tristement célèbre cap Horn en Amérique du Sud. À bord de voiliers classiques privés d’avant 1988, les équipages internationaux mixtes ne disposeront ni de GPS, ni d’équipement high-tech, ni d’ordinateurs. Ils navigueront uniquement à l’aide d’un sextant, de cartes papier et des étoiles, et communiqueront par radio HF SSB. Ils seront de retour en avril 2024.
Six des voiliers en compétition ont participé à une ou plusieurs courses de la Whitbread (dont le premier voilier français à avoir remporté la course) à laquelle ils rendent hommage. L’un des plus remarquables est le Farr 58 Maiden de Tracy Edwards. En 1990, Tracy a triomphalement ramené le premier équipage féminin de la Whitbread à bord de Maiden à Ocean Village Marina. À l’époque, on estimait que près de 50 000 personnes étaient venues assister à cet événement capital, qui a contribué à inverser la tendance en matière de participation des femmes à notre sport.
Maiden est de retour en course autour du monde 33 ans après son retour triomphal à Southampton Crédit : Team Maiden Quelle meilleure façon de célébrer le 50e anniversaire de MDL Marina que de s’associer à Don McIntyre pour donner vie à l’Ocean Globe Race et célébrer l’emblématique course autour du monde Whitbread, qui fête également ses 50 ans ?
” En accueillant le départ et l’arrivée de cette édition rétro de la course historique dans notre marina Ocean Village, nous souhaitons recréer l’atmosphère de jubilation des premières courses, en accueillant des foules de supporters, en captant l’imagination des visiteurs et en inspirant la prochaine génération de navigateurs autour du monde. En étroite collaboration avec le conseil municipal de Southampton et McIntyre Adventure, c’est un honneur et un privilège de participer à cet événement, qui s’appuie sur l’héritage maritime dont Southampton est déjà fière. De nombreuses opportunités s’offrent aux entreprises, qu’elles soient maritimes ou non, pour être au cœur de l’action dans le village de la course.” Tim Mayer MDL Marinas
“ Le village de la course à Ocean Village Marina ouvrira ses portes le 26 août 2023, deux semaines avant le départ, le 10 septembre. Pendant la période précédant le départ, le village accueillera des conférences, des activités d’avant-course, des projections, des divertissements, ainsi que le centre média et la zone de briefing des équipages. C’est une très bonne nouvelle ! Je suis ravi d’apprendre que la célébration du 50e anniversaire de la première Whitbread part et retourne à Ocean Village. Cette OGR sera une grande course, et une énorme aventure, ainsi qu’un hommage à tous les premiers marins de la Whitbread.” SIR CHAY BLYTH, PATRON DE L’OGR ET STARTER OFFICIEL
L’héritage est fort au sein de l’OGR ! Translated (ex ADC Accutrac avec Clare Francis dans la Whitbread 1977/78), ici avec le vainqueur de 1973, Sayula, est de retour en course autour du monde. Crédit Team Translated/StudioBorlenghi C’est l’occasion pour tous les marins britanniques et les clubs nautiques de montrer qu’ils veulent et soutiennent ces événements majeurs en se rendant au départ, en visitant le village de la course ou en se portant volontaire pour aider les organisateurs à rendre l’événement encore plus grand !
Maxime Sorel, le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne s’est lancé un pari fou : un double Everest. Repartir sur le Vendée Globe, l’Everest des mers mais aussi le vrai : aller en haut de l’Everest. Un sacré défi.
Maxime Sorel sera accompagné par Guillaume Vallot, alpiniste – journaliste. Dès leur arrivée, ils débuteront un trek afin d’aller sur le premier camp de base de l’ascension de l’Everest. Ils se mettront, après un mois d’acclimatation, en stand-by pour tenter de toucher le toit du monde. Avec Guillaume, Maxime s’est fortement entraîné ces derniers mois et est prêt pour tenter son « double Everest ». Interview…
Maxime, dans quel état d’esprit es-tu à quelques heures du grand départ ? Il y a de l’envie, du trac, de la peur, de l’émotion… C’est un peu un cocktail de tout ça. Ce défi est né dans ma tête en 2017. Cela fait longtemps que j’y pense. Je suis hyper focus et concentré comme avant le départ du Vendée Globe. Ces derniers jours, j’ai passé beaucoup de temps à préparer mes affaires… cela m’a permis de me projeter et de me préparer mentalement à ce grand départ. C’est un moment très important, car je suis limité en volume et en poids. Il faut donc être très méticuleux et ne rien oublier.
Que vas-tu chercher dans cette expédition ? C’est avant tout un défi sportif personnel, même si j’emmène avec moi les partenaires et à travers eux toute la communauté V and B – Monbana – Mayenne. Ma volonté première est de me dépasser et de vivre une aventure hors normes ! J’imagine retrouver des émotions similaires à ma première traversée de l’Atlantique en mode découverte des éléments et « grands frissons ». Je vais découvrir un nouveau monde, des sensations nouvelles et certainement avoir des réactions que je ne connais pas encore. J’y vais aussi pour me mettre dans la même situation que les patients atteints de la mucoviscidose qui manquent d’oxygène, même si j’ai conscience que la maladie est bien plus complexe. Mon ambition est de hisser le drapeau de Vaincre la mucoviscidose sur le toit du monde pour démontrer que l’on peut, avec beaucoup de volonté, aller au bout de ses rêves.
Tu te sens prêt sportivement ? Oui. Je me suis vraiment beaucoup entraîné. Les derniers mois ont été dingues ! Je ne suis pas un alpiniste, je suis donc parti de zéro et suis aujourd’hui prêt techniquement et sportivement pour grimper sur le plus haut sommet du monde. Je me suis entraîné dans le centre 321 Perform pour apprendre à mieux connaître mon corps et me préparer physiquement et mentalement. Je vois bien que j’ai vachement progressé lors des derniers entraînements en montagne. J’ai gagné en aisance dans les difficultés et mes gestes commencent à être mécaniques, notamment quand on est suspendu dans le vide sur une corde qui fait le tour d’une pierre en point de fixation ! Chaque entraînement a été l’occasion de prendre de l’assurance, de valider mon matériel, de travailler sur la sécurité et de faire corps avec la montagne. Ces dernières semaines, nous sommes montés très haut en altitude avec 4 sommets à plus de 4000 mètres, dont un à 4600. Nous avons dormi dans un refuge non gardé à plus de 4 500 mètres au Mont Rose en Italie. C’est une expérience fantastique ! Un très bon dernier entraînement avant d’enfin rejoindre les sommets de l’Himalaya. Aujourd’hui je me sens prêt pour y aller et prendre un maximum de plaisir !
Que va-t-il se passer ces prochaines semaines, avant de pouvoir atteindre l’Everest ? Nous avons tout un parcours avant de pouvoir tenter l’ascension. Nous serons à Katmandou demain et dès le 8 avril, nous allons débuter un long trek de 6 à 7 jours pour rejoindre le camp de base de l’Everest. J’ai hâte d’être dans cette phase, car l’idée est d’aller de village en village afin de rencontrer les Népalais, vivre avec la population, aller dans des écoles… Cela sera ma première fois en Asie et ce trek marque vraiment le début de cette grande aventure. Une fois arrivés au camp de base, nous allons y rester 2 à 3 jours afin de commencer notre acclimatation. Dans la foulée, nous projetons de gravir le Lobuche, montagne de 6100 mètres, et de dormir non loin du sommet. On redescendra ensuite sur le camp de base afin de débuter une succession de montées et de descentes aux camps 1 puis 2 puis 3. L’objectif est de mettre nos corps en difficulté et en production de globules rouges tout en les reposant à chaque retour au camp de base voire même parfois plus bas si nous en avons besoin. Une fois que l’on aura dormi au camp 3 et que nous serons redescendus au camp de base, nous observerons la météo avec l’aide de notre météorologue pour débuter la tentative. Nous serons probablement aux alentours du 5 mai. Dès que toutes les conditions seront réunies, nous débuterons une première tentative… Cela peut se répéter plusieurs fois si nous estimons que l’ascension est trop risquée. Au total, il faudra compter environ 5 jours pour gravir l’Everest, puis 2 ou 3 jours pour rejoindre le camp de base.
L’aléa météo en montagne est au moins aussi important qu’en mer. Qui décidera si les conditions sont bonnes pour gravir l’Everest ? À la différence de mes courses au large où nous sommes en autonomie du point de vue de la météo, nous aurons un routeur, un météorologue sur cette tentative. Il s’agit de Yan Giezendanner, le Christian Dumard ou Jean-Yves Bernot de la montagne ! C’est lui qui nous donnera un GO pour débuter l’ascension selon les conditions climatiques avec notamment une grande vigilance sur les vents et le fameux Jet-stream qui est souvent très violent. Par ailleurs, comme il n’y a qu’une voie à emprunter, il peut y avoir un peu de monde. L’objectif est de se décaler afin d’avoir le champ libre.
On sait que tu n’es pas un solitaire, et que tu sais t’entourer des meilleurs spécialistes. Qui t’accompagne dans cette ascension ? Oui, je ne pars pas seul et je me suis entouré d’une équipe très expérimentée. Pour cette tentative, je serai accompagné de Guillaume Vallot, notre chef d’expédition avec qui je me suis beaucoup entraîné depuis plusieurs mois, de Julien Ferrandez un mediaman spécialiste de la haute montagne, d’un chef Sherpa, de trois Sherpas – grimpeurs et d’un logisticien notamment pour la préparation de l’alimentation. Mais il y a aussi toute une équipe en France, où nous allons être suivis par des médecins qui ont préparé avec moi cette tentative depuis de longs mois, de notre météorologue évidemment, mais aussi de toute l’équipe communication et logistique qui me suit de très près. D’ailleurs, Jérémy, mon frère et team Manager du projet voile, va m’accompagner jusqu’au camp de base.
Comment vas-tu communiquer au fil de l’aventure ? Comme à mon habitude, je vais essayer de faire vivre un maximum l’expédition avec des textes, des photos, des vidéos, mais cela dépendra des connexions ! Finalement en montagne je serai moins connecté qu’en mer ! Tout sera en ligne sur notre site et sur les réseaux sociaux. Il sera aussi possible de suivre la tentative via un système de géolocalisation qui nous permettra d’envoyer ponctuellement certains points de passage.
Planning de l’expédition :
-5 avril : départ de Paris pour Katmandou -8 avril : départ pour le trek vers le camp de base (6-7 jours) -15 avril – 5 mai : acclimatation avec ascension du Mont Lobuche puis succession de montées et de descentes aux camps 1, 2 et 3 -5 mai : stand-by pour la tentative de l’Everest
Durée 6-7 jours environ : 4 jours d’ascension, 2-3 jours de redescente -1er juin : fin du standby et retour à Paris
Comment suivre l’expédition ?
Des infos, photos et vidéos seront envoyées régulièrement (selon les connexions possibles). Une cartographie sera mise en ligne progressivement pour suivre l’évolution de l’expédition de Paris à l’Everest. Des points de géolocalisation y seront publiés périodiquement. A suivre sur :
• Sur le site : https://www.teammaximesorel.com/suivez-maxime-sorel-ascension-everest • Sur Instagram : https://www.instagram.com/maximesorel/ • Sur Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCAHy_w9RB0Ppf3MgYAUnhDA • Sur Facebook : https://www.facebook.com/maximesorelvoile
L’équipe américaine 11th Hour a franchi la ligne d’arrivée à 20h heure locale à Itajaí. Elle est parvenue à sauver sa 3e place sur cette longue et difficile étape mais concède sa place de 2e au général. Biotherm devrait en finir également ce mercredi.
Favorite au départ d’Alicante et 2e au classement général, l’équipe américaine a finalement trébuché sur cette étape. Ce fut une étape difficile dès le début au Cap pour l’équipe qui a endommagé les lattes de sa grand-voile sur le parcours inshore et suspendu la course pour effectuer une réparation. L’équipe a également eu des dommages sur ses deux safrans et subit des dommages plus importants sur sa grand-voile juste avant d’arriver à Itajà. Elle sauve sa place de 3e de justesse sous la pression de Biotherm qui était revenue au contact. Si le bateau a su tenir le rythme de la flotte, il n’a jamais réussi à faire le break ou prendre le lead sur cette longue étape. A l’approche du cap Horn, un mauvais choix tactique a laissé le champs libre à Holcim-PRB et Malizia. La remontée vers Itajaí ne l’aura pas épargné engluée dans des vents légers qui l’ont contraint à 3 jours de mer en plus sur les premiers.
A 08h20 UTC [05h20 heure locale], 11th Hour Racing Team a franchi la ligne d’arrivée de l’Etape 3 de The Ocean Race 2022-23, bouclant une Etape qualifiée par le Skipper Charlie Enright (USA) d’« éreintante ». Après 37 jours, 20 heures, 10 minutes et 23 secondes, l’équipe a terminé sa course de 14 840 milles marins [17 077 milles ou 27 483 kilomètres] à travers l’océan Austral.
« Cette étape a été éprouvante, c’était le test ultime. Cela ne s’est pas passé comme nous le voulions, et cela a testé notre équipe, et cela a testé notre plate-forme, mais la résilience dont nous avons tous fait preuve était absolument exceptionnelle », a commenté un Enright soulagé alors que l’équipe se dirigeait vers le quai.
« Ce que nous avons pu accomplir face à l’adversité était exceptionnel – parfois, il faut être le plus fort dans les moments les plus bas. Le résultat n’était certainement pas ce que nous voulions, mais en franchissant la ligne d’arrivée ici, il y a définitivement un sentiment de positivité et d’accomplissement – en fait, plus que je n’aurais pu l’imaginer », a expliqué Enright .
L’étape 3 de cette course, la 14e édition de The Ocean Race, a été la plus longue des 50 ans d’histoire de la course et un «double pointeur» augmentant les enjeux pour les équipes en compétition. Parti du Cap, en Afrique du Sud, le 27 février, l’équipe a été confrontée à des défis techniques dès le début, devant suspendre la course après seulement 42 minutes en raison de lattes cassées dans la grand-voile.
Les problèmes à bord ne se sont pas arrêtés là, car l’équipe a dû faire face à deux safrans endommagés, des downlines de foil endommagées, ainsi qu’une énorme déchirure dans la grand-voile. L’équipe a dû continuellement creuser profondément pour trouver les solutions pour effectuer les réparations pendant la course.
« Nous avons toujours dit que ce serait difficile, mais je ne pense pas que nous ayons jamais imaginé que ce serait aussi difficile », a déclaré le navigateur Simon Fisher (GBR), alors qu’il effectue son sixième tour de la planète. « Autant nous aurions aimé terminer à la première place, mais le fait d’avoir réussi à passer au travers malgré tous les problèmes que nous avons rencontrés pendant près de 38 jours est une belle réussite.
“Jack a fait un travail fantastique en tant que capitaine de bateau en gardant le bateau ensemble, mais il est arrivé un moment dans l’étape où il ne s’agissait pas de gagner, mais d’atteindre la ligne d’arrivée. Nous savions que ce serait difficile et long, mais nous étions tous d’accord pour en tirer le meilleur parti. Il s’agissait de définir l’état d’esprit et d’en profiter – vous ne pouvez pas contrôler ce qui vous arrive, mais vous pouvez contrôler la façon dont vous y réagissez. ”
Cinq jours avant l’arrivée à Itajaí et il y avait un autre défi pour l’équipe, quand d’abord ils ont été renversés par une rafale de 50 nœuds [57 mph, 93 km/h], puis à peine 10 heures plus tard, ils ont empanné, avec le bateau renversé tout le jusqu’à la surface de la mer, et la grand-voile – le moteur du bateau – se déchire, laissant un énorme trou, la rendant inutilisable sans réparation majeure.
Comme ils étaient aux prises avec 30 nœuds [34 mph, 55 km/h] de vent et une mer agitée, il n’était même pas possible de tenter des réparations à ce moment-là, et tout ce que l’équipe pouvait faire était de naviguer sous deux voiles de foc plus petites. Alors que Malizia et Holcim-PRB se battaient pour la victoire, l’attention du skipper Enright s’est tournée vers la façon de garder cela secret de Biotherm, leur rival pour la dernière place sur le podium.
« Nous savions que ça allait être serré avec Biotherm à l’arrivée car ils se trouvaient dans le même système météorologique que nous, donc tout ce que nous pouvions faire pour prendre l’avantage et prendre de l’avance sur eux, nous devions le faire. Nous savions qu’eux aussi faisaient face à l’adversité [Biotherm avait endommagé leur safran bâbord] , et s’il y avait une chance qu’ils ne sachent pas la nouvelle de notre avarie de grand-voile, ils seraient complaisants, même pour quelques heures seulement, ils étaient des heures dont nous avions désespérément besoin .
Après 24 heures de navigation sous foc, les conditions de vent se sont atténuées, permettant à l’équipage de larguer la grand-voile et d’effectuer un patch-repair en mer, lui permettant de re-hisser et de repartir au pas vers la ligne d’arrivée.
Trimmer, Jack Bouttell (AUS/GBR), a été surnommé le MacGyver de l’équipe à bord pour sa capacité à continuer à résoudre les problèmes techniques à bord et à trouver des solutions innovantes aux défis face à des ressources limitées et finies.
« C’était dur, interminable et épuisant ! » a commenté Bouttell. « D’un point de vue compétitif, c’était frustrant car nous étions constamment en retrait à cause des casses et nous n’avons jamais vraiment atteint notre rythme. Mais nous devons nous rappeler que c’était une chose assez incroyable à faire, à traverser cela ensemble en équipe. Avoir tout le monde ici à Itajaí, avec le bateau en un seul morceau – presque – est un assez gros moment fort !
Régleur suisse, Justine Mettraux était la seule membre de l’équipe 11th Hour Racing à franchir le Cap Horn pour la première fois. « Avant de partir, je m’attendais à ce que les conditions de l’océan Austral soient un peu plus dures et que nous ayons moins de soucis techniques à bord, mais finalement c’est l’inverse. Il a fallu beaucoup de temps pour arriver au Cap Horn – 30 jours – mais c’était un moment très spécial quand nous sommes passés. Nous avons eu beaucoup de chance avec les conditions que nous avions et sommes passés tout près avec de très belles conditions. Ce fut un moment très spécial pour nous tous. ”
Dans l’attente des quatre prochaines Etapes de la course, avec 56% de points encore disponibles, Mettraux était confiant dans la performance à venir de l’équipe. « Il reste encore beaucoup à faire sur l’hippodrome, et nous n’avons pas encore répondu aux attentes que nous avions, ou que d’autres avaient sur nous. Nous devons donc améliorer notre jeu à tous les niveaux, et je pense que nous sommes toujours en mesure de très bien faire. La course n’est pas encore terminée !
Le membre de l’équipe des médias à bord, Amory Ross (États-Unis), était stoïque lorsqu’il est monté sur le quai « Je suis sûr que c’est un mot galvaudé, mais ce fut un voyage épique à travers le sud. C’est une destination inconnue là-bas et chaque fois que vous visitez, l’expérience et l’endroit sont toujours spéciaux. Une fois de plus, ce fut une autre aventure unique à travers l’océan Austral, à travers la partie océanique la plus reculée du monde. Et cela a mis au défi et testé notre équipe à tous les niveaux.
« Je pense qu’il est facile de voir qu’en tant que groupe, nous nous sommes montrés à la hauteur de la tâche. J’ai eu une pléthore de récits pour documenter les épreuves et les tribulations de l’équipe de voile traversant le pire de la nature, et c’est un privilège et quelque chose que je chérirai toujours », a-t-il conclu .
La prochaine étape de The Ocean Race verra les cinq équipes IMOCA courir d’Itajaí à Newport, Rhode Island, le port d’attache de 11th Hour Racing Team, et l’État où vivent Charlie Enright et Amory Ross.
Les derniers mots sont allés au skipper, Enright. «Je pense que malgré les origines pacifiques de son nom [Mālama est hawaïen pour soigner, protéger en clin d’œil à la mission de l’équipe de faire campagne pour l’innovation pour un impact positif sur l’océan] Mālama est heureuse d’être de retour dans l’Atlantique. Et en tant qu’équipe, nous sommes certainement heureux de rentrer à Newport, non seulement chez moi, mais aussi chez 11th Hour Racing.
“Au cours des dernières 24 heures de cette étape, nous avons senti que c’était l’une de nos meilleures navigations en équipe, et j’espère que nous pourrons poursuivre sur cette lancée, réévaluer où nous en sommes et commencer à nous préparer pour une étape qui est très importante pour nous. .
« Vous ne pouvez pas passer 38 jours en mer s’il n’y a que cinq personnes qui travaillent sur le projet. Je pense que même si cette arrivée est un accomplissement pour nous en tant qu’équipe de voile, c’est un accomplissement pour l’ensemble de l’équipe. Beaucoup de gens ont travaillé dur dans cette course, et tout le monde devrait avoir le sentiment d’avoir accompli quelque chose de spécial. Si nous pouvons continuer à fonctionner à ce niveau élevé et nous améliorer progressivement en fonction de ce que nous avons maintenant appris, nous devrions être en bonne position pour aller de l’avant. ”
L’étape 4 de The Ocean Race d’Itajaí à Newport, Rhode Island débutera le 23 avril 2023.
La neuvième édition de la Plastimo Lorient Mini 6.50 s’inscrit sous le signe du renouveau pour les 80 duos mixtes et l’organisateur Lorient Grand Large et son partenaire titre de la course, Plastimo.
« Transmettre et accompagner », voilà les deux valeurs cardinales de la Plastimo Lorient Mini 6.50, cette boucle de 250 milles en double qui constitue souvent la première expérience régatière des bizuths lancés dans la grande aventure Mini. Un credo qui, cette année, s’est enrichi d’une autre volonté : permettre à plus de femmes de découvrir les joies du large en rendant obligatoire la mixité des binômes navigants. Un engagement de taille qui réjouit son directeur de course, Yves le Blevec. « Cela faisait plusieurs années qu’on militait pour faciliter l’accès aux navigatrices à ce formidable tremplin qu’est la Classe Mini, se réjouit le marin chevronné, qui a lui-même usé ses premiers cirés en Mini 6.50 avant de remporter son épreuve phare, la Mini-Transat, en 2007. On a franchi le pas tous ensemble, avec le soutien de tous les partenaires et de la Classe Mini. C’est une grande fierté parce qu’avoir 80 femmes sur une ligne de départ, c’est du jamais vu. » Lorient Grand Large profitera d’ailleurs de cette initiative pour organiser une table ronde sur la mixité mardi 11 avril, où tous les équipages seront conviés pour un moment d’échange avec plusieurs skippers, dont Anne Beaugé, Anne Claire Le Berre, Caroline Vieille Olagne, ou encore Jean Marre, le président de la Classe Mini, et Nathalie Grubac, co-fondatrice de l’association Fifty Fifty et Présidente de la Fifty Fifty Sail Crédit Mutuel Arkea, qui met en place des programmes de reconstruction par le sport pour des femmes victimes de violence et qui œuvre également pour plus de mixité. Symbole de cet engagement, la marraine et le parrain de cette neuvième édition ne sont autres qu’Amélie Grassi, skipper du Class40 La Boulangère Bio et ancienne présidente de la Classe Mini, et Alan Roura, skipper de l’Imoca Hublot et double finisher du Vendée Globe. Ensemble, ils avaient remporté la PLM 2018, preuve que le mixte est aussi synonyme de performance.
Des pointures et du talent à revendre Et du niveau sportif, il y en aura sur cette ligne de départ ! Jeudi 13 avril à 17h, on retrouvera en effet ce savant mélange si caractéristique de la PLM : d’une part des petits nouveaux pétris de talent, d’autre part des navigateurs chevronnés, souvent anciens ministes eux-mêmes, venus mettre à profit leur expérience. Cette neuvième édition accueillera ainsi quelques sacrées pointures, parmi lesquels Alexia Barrier, finisher du dernier Vendée Globe, qui accompagnera Mathis Bourgnon sur le « proto » 934 – Cherche Sponsor, ou encore Benoît Marie, vainqueur de la Mini-Transat 2013 et qui sera sur le récent « foiler » 1067 – Nicomatic recherche sponsors aux côtés de sa skipper, Caroline Boule. Il faudra aussi compter sur la gagnante de l’édition 2022, Laure Galley, qui sera accompagnée d’Alexandre Demange sur son 1048 – DMG Mori Global One Mini, ou encore les redoutables « Frérots », deux proto mis à l’eau récemment et skippés respectivement par Julien Letissier et Thaïs Le Cam, qui semble bien suivre le sillage de son illustre père. Côté bateaux de série, on retrouvera le redoutable figariste Alexis Loison et son CV long comme un jour sans vent, qui épaulera Sasha Lanièce sur le 1053 – Dagard, ou encore le président de la Classe Mini en personne qui mettra toute sa Vitamine au service de la skipper du 1022, Hermine Le Mintier.
« On a poussé les murs autant que possible » Si le plateau est aussi relevé cette année, c’est que Lorient Grand Large et la Sellor ont réalisé l’exploit en termes d’accueil. « On a poussé les murs autant que possible pour pouvoir répondre à la demande exponentielle des coureurs de la Classe Mini », se réjouit Pauline Le Goulven, en charge de la coordination de Lorient Grand Large. Ils seront en effet 80 duos à venir poser leurs sacs de matossage à la Base à partir du 8 avril, contre 65 les éditions précédentes. « Pour un port en pleine dynamique, c’est un sacré challenge ! Il va falloir jouer à Tetris et être très carré, mais on est tous dans les starting-blocks. Plus les années passent, mieux on travaille avec tous les partenaires, que ce soit la Région Bretagne, le Département du Morbihan, Lorient Agglomération et la Sellor. Ce n’est que du bonheur ! », se réjouit la cheffe d’orchestre, qui voit un parallèle entre le dynamisme de la Classe Mini et celui du territoire lorientais. « Qui se ressemble, s’assemble ! »
Safety first Côté partenaires, justement, Plastimo s’assurera encore une fois que la sécurité n’est pas un vain mot lors de ce parcours côtier et semi-large entre Penmarc’h et l’île d’Yeu. Un briefing « sécu » avec démonstration d’équipements sera organisé mercredi 12 avril, en collaboration avec la flottille 24F de Lann-Bihoué et la Classe Mini. « On a forcément beaucoup de nouveaux venus et surtout de nouvelles venues, donc je vais être encore plus vigilant cette année dans le choix du parcours et la surveillance de la météo », promet d’ores et déjà le directeur de course. Les 160 marins pourront aussi compter sur les entreprises du territoire, précieux partenaires de la PLM que sont : Incidence Sails, Tonnerre Gréement, Azimut, Lyophilise, Teem, Groix et Nature, Decosail, Casino #HyperFrais et Le Télégramme. « Beaucoup de gens doutaient de la capacité à recruter 80 navigantes, nous sommes très heureux de démontrer le contraire, et de constater que tous les ingrédients sont réunis pour faire un très beau spectacle », sourit Yves Le Blevec. Pas de doute, ce n’est pas parce que c’est du Mini qu’on ne peut pas voir les choses en grand !
Retrouvez la liste des inscrits à la PLM 2023
ILS ONT DIT :
Patrice Valton, vice-président de Lorient Agglomération, en charge des ports et de la plaisance « La Plastimo Lorient Mini 6.50 est un événement historique, ancré dans le calendrier des courses de Lorient Agglomération. 80 bateaux inscrits pour l’édition 2023, avec la nouveauté du mixte, c’est formidable. Cette course, la première de l’année à Lorient, s’inscrit dans la poursuite de notre objectif d’avoir une filière à la fois de classes et de courses qui soit sans temps morts. Beaucoup de coureurs de renom ont commencé par le Mini 6.50, c’est la première marche pour aller vers d’autres supports. C’est vraiment une belle classe avec une super ambiance et je pense que la mixité va encore en rajouter à la sympathie de cette course. »
Ronan Loas, vice-président de Lorient Agglomération, chargé de la culture, du sport, des muséographies et de l’attractivité et vice-président du Département du Morbihan, délégué à la culture, à l’enseignement supérieur et à la recherche.
« Si nous avons un département avec une identité maritime forte c’est entre autre parce qu’en Bretagne nous pouvons tous défendre cette étiquette, mais à Lorient nous avons ce département avec une image sportive. Ce qui fait tout l’intérêt de cette compétition c’est de pouvoir permettre aux sportifs émergeants de commencer à concourir sur un plan d’eau magnifique. C’est ainsi que Lorient se positionne en tant que place forte de la course au large. »
Yann Cornec, Directeur Général de Plastimo « Plastimo est évidemment ravi d’être partenaire de la course pour la cinquième année consécutive. On ne peut que remercier Lorient Agglomération et Lorient Grand large pour ce partenariat, cette année nous sommes ravis de cette nouveauté de la mixité. Pour nous, la diversité est vraiment une valeur à laquelle nous sommes accrochés et c’est aussi une réalité dans notre entreprise car 50% de nos effectifs sont des femmes. »
Yves le Blevec, Directeur de course de la Plastimo Lorient Mini 6.50 « Je suis ravi d’être Directeur de course de la Plastimo Lorient Mini 6.50. J’étais concurrent sur les premières « Demi-clé » il y a plus de 20 ans. À chaque fois, retourner au contact des concurrents de la Classe Mini est plus que rafraîchissant, ça permet de découvrir des navigateurs et navigatrices complètement engagés dans leur projet et passionnés et plein d’énergie à chaque fois, ce sont de belles histoires. »
Christine Courtois, Vice-présidente de la Fédération Française de Voile, en charge de la mixité « Le tournant qu’a pris cette course me fait très plaisir et c’était un pari osé ! Dès lors que l’on parle de mixité dans la course au large, la première chose que l’on entend est : « les filles peuvent venir quand elles veulent mais de toutes façons elles ne sont pas intéressées par la course au large, il n’y en a encore que peu aujourd’hui ». Quand on voit qu’il y aura 80 bateaux mixtes sur la ligne de départ, c’est vraiment tordre le cou aux idées reçues. J’espère que cette première expérience donnera lieu à d’autres courses comme celle-là et que dans quelques années on ne se posera même plus la question. »
Amélie Grassi, Marraine de l’édition 2023 et skipper du Class40 La Boulangère Bio « Ma première course en Mini était la PLM que j’ai remportée en 2018 avec Alan Roura, avec qui je suis d’ailleurs honorée d’être la marraine de l’événement cette année. Je me souviens qu’à cette époque on avait souligné que j’étais une femme et on le souligne encore assez souvent. Je pense que tant qu’on le soulignera, il y aura encore du travail. Finalement, quoi qu’on ait pu dire, il y aura 80 femmes au départ de la PLM cette année, 80 femmes qui se sont jetées sur l’occasion et il y en a encore beaucoup sur la liste d’attente à la Classe Mini. C’est une belle démonstration. Et en tant que filière « tremplin » d’accès à la course au large, je pense que chacun peut avoir un rôle important dans la mixité de notre sport. »
Team Winds à la Trinité, repris en novembre 2022 par Harold Baseden et Dimitri Caudrelier, change de nom et annonce des engagements environnementaux et sociétaux forts. Soizic Planchard rejoint l’équipe de Yellow Impact Sailing pour en assurer la direction opérationnelle à La Trinité-sur-mer. Le site marseillais, racheté par d’autres entrepreneurs, conserve le nom Team Winds.
Yellow est une référence directe aux emblématiques spis jaunes qui signalent depuis toujours la flotte des 31 Grand Surprise monotypes habitués de la baie de Quiberon et du littoral atlantique. La couleur est aussi un clin d’œil aux valeurs historiques de la société : le dynamisme, le positif, le plaisir de vivre une expérience collective et unique en mer.
Réunie par la passion de la voile et une forte sensibilité aux enjeux environnementaux, l’équipe a souhaité faire de cette aventure entrepreneuriale un projet clairement engagé. Naviguer est un moyen unique de partager ses émotions et ses savoirs, de renforcer la cohésion, de prendre le temps de se rendre compte de la beauté mais aussi de la fragilité de l’écosystème qui nous entoure. Nous avons la conviction que ces moments peuvent être des déclencheurs à l’action pour faire mieux et penser différemment.
Cette conviction, l’équipe de Yellow Impact Sailing veut la traduire en 6 engagements concrets, à terre et en mer, pour l’entreprise, comme pour ses clients et ses partenaires :
1 / Réduire son impact
Nous nous engageons dans une démarche d’analyse et de réduction de notre empreinte environnementale. Nous lançons la rénovation énergétique de notre bâtiment et l’équipons d’un récupérateur d’eau de pluie. Nous incitons nos clients à se déplacer en train et nous nous entourons de prestataires locaux et engagés. Nous compensons nos émissions résiduelles avec des projets en lien direct avec notre activité.
2 / Allonger la durée de vie nos bateaux
Nous avons pris la décision de rénover nos 31 bateaux pour les 20 prochaines années plutôt que de les remplacer : l’impact carbone du refit d’un de nos Grand Surprise est sans comparaison inférieur à celui de la construction d’un bateau neuf (ordre de grandeur en cours d’évaluation).
3 / Trouver des alternatives bas carbone
Nous testons de nouvelles sources d’énergie et de nouveaux matériaux sur nos Grand Surprise : un premier bateau est équipé d’un moteur électrique, nous utilisons des biomatériaux (comme le KerLin™) pour remplacer des pièces non structurelles et des voiles recyclées pour remplacer certains aménagements intérieurs.
4 / Éduquer et sensibiliser nos clients
Nous proposons, lors de nos événements, des formations aux enjeux environnementaux. De la simple Fresque du Climat™ – ou Fresque Océane ™ – aux interventions d’experts, sur des sujets locaux ou globaux. Nous nous entourons de partenaires qui nous accompagnent sur ces sessions de sensibilisation.
5 / Faire évoluer les règles du jeu
Nous participons activement à l’évolution de la classe Grand Surprise, en privilégiant l’essentiel : la course à armes égales, avec des règles du jeu plus sobres Les autocollants éphémères sont déjà interdits chez Yellow Impact Sailing depuis janvier 2023 ; les bouteilles en plastique le seront en septembre 2023. Nous augmentons le grammage de nos voiles – plus solides, elles durent plus longtemps. Nous limitons le nombre de voiles embarquées et nous favorisons les manœuvres qui les préservent. Enfin, nous proposons des lots cohérents avec nos engagements lors de nos remises de prix.
6 / Promouvoir le progrès social
A travers nos bateaux et notre activité, nous voulons promouvoir le progrès social, la mixité et l’inclusion. Nous soutenons des associations en permettant à leurs membres de naviguer. Avec elles, nous œuvrons pour un accès plus large à la pratique de la voile.
Les 13 Class40 partis le 1er avril progressent vers le Nord Est à 10 nds avec à sa tête les deux Class40 Italiens qui ouvrent la route vers Horta. Cette transat retour de la Route du Rhum s’annonce assez calme avec une vaste dorsale de hautes pressions sur l’Atlantique qui s’étend sur la route.
L’essoufflement de l’alizé est désormais bien réel pour l’ensemble des concurrents dont les vitesses se lissent dans le petit temps, favorisant la stagnation des écarts. Les équipages profitent de la rotation des vents au secteur Sud Est pour mettre toujours un peu plus d’Est dans leur long bord tribord amure, dans l’attente des grandes manœuvres attendues pour la nuit de jeudi à vendredi, et ce virement de bord décisif à déclencher plein Est au moment opportun en bordure du centre de l’anticyclone.
Alberto Bona (Ibsa) et Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) ne se quittent plus. Les deux Class40 Italiens en tête du Défi Atlantique depuis les rivages de Guadeloupe parés samedi dernier en soirée, se sont même livrés cette nuit à quelques attaques dignes d’une régate de Match Race. Ambrogio, deuxième de la dernière Route du Rhum – Destination Guadeloupe, à bord de son plan Italien Alla Grande-Pirelli, est parvenu à se glisser au vent de son compatriote Alberto et ses équipiers Italo-Espagnol Pietro Lucciani et Pablo Santurde sur Ibsa. Les deux scows transalpins sont parvenus à créer un léger décalage dans l’Est qu’ils espèrent, à n’en pas douter, payant lors de l’arrivée du centre anticyclonique en déplacement dans leur Nord, et qui leur offrira, passé son centre peu actif, un joli flux de secteur Sud-Ouest idéal pour envisager de mettre cap sur les Açores.
Statu quo au classement provisoire Si les vitesses des Class40 ont certes baissé d’intensité avec l’essoufflement de l’alizé, les monocoques continuent d’engranger les milles et le leader n’est plus qu’à 1 600 milles d’Horta, terme de la première étape du Défi Atlantique. Le soleil brille, la mer s’est considérablement aplanie et les équipages profitent d’une navigation toute en douceur sous gennaker. Les écarts semblent pour l’heure stabilisés, et l’on s’attend à un certain statu quo au classement, tant que le centre des hautes pressions n’a pas été dépassé. Le placement à l’Est de la flotte paie, et a permis cette nuit à Axel Tréhin (Project Ocean Rescue) de se replacer en quatrième position, derrière un Crédit Mutuel (Ian Lipinski) qui visiblement attend son heure, décalé d’une quinzaine de milles seulement dans l’Ouest des leaders Azzuri. Ce sont les Britanniques Alister Richardson et Brian Thompson (Tquila) qui paient leur tardive décision de faire de l’Est en rétrogradant à la 7ème place, à quelques 44 milles des leaders. Le groupe de tête demeure après trois jours de course très compacte. Difficile pour eux de se projeter au-delà des prochaines 24 heures, tant l’évolution de l’anticyclone se révèle rapide et imprévisible. C’est pourtant de sa traversée que dépend le déclenchement du sprint décisif au portant vers les Açores, et de l’angle d’attaque des Class40 en bordure Sud de la dépression à venir. Jusqu’à quelle latitude les 7 ou 8 voiliers du groupe leader devront-ils grimper pour toucher ces vents portants et quelle sera d’ici là leur vitesse de progression dans l’anticyclone ? C’est toute la problématique de ce milieu de semaine.
Heureuse nouvelle On se souvient que Florian Gueguen, skipper attitré du Mach40 N°104 Dopamine Sailing Team avait dû en dernière minute laisser la barre du bateau à Raphael Auffret, sa compagne attendant un heureux événement. La bonne nouvelle est intervenue cette nuit, à la grande joie de l’équipage.
Et aussi… des nouvelles de Nestenn- Entrepreneurs pour la planète (153) Jules Bonnier, et ses équipiers Robin Follin et Thibaud Le Carpentier, revenus à quai à Pointe-à-Pître quelques heures après le départ samedi, barreau de barre de flèche cassé, ont depuis fait des pieds et des mains pour trouver une solution et repartir avec espoir de rallier Horta à temps pour prendre part à l’étape entre les Açores et La Rochelle : “La nouvelle pièce devrait arriver en fin de journée. Si tout va bien, on colle ce soir et on remâte demain en fin de journée pour départ jeudi matin ou midi”
Les mots du bord Brian Thompson – Tquila (159) “Nous avons connu des conditions de près inattendues cette nuit et avons dû virer de bord sous J1. A présent, nous sommes sous code zéro cap au Nord. Alister a dû remplacer le support de moteur brisé dans les chocs de la première nuit, en utilisant des bouts en Dyneema. On posera un nouveau support à Horta. On déplore quelques légères fuites de ballast mais sinon, tout va bien à bord…”
Erwan Le Draoulec – Everial (177) “Nous sommes sortis de l’alizé. Les nuages cotonneux et leurs grains ont laissé la place à un ciel voilé. La mer s’est aplatie, le vent aussi. Cette nuit, la lune nous accompagne encore sur ce lac bercé d’une longue houle. On continue de faire du nord en accrochant notre gennaker dans un mince filet d’air. »
Ian Lipinski – Crédit Mutuel (158) “Conditions royales depuis hier. On va moins vite, c’est sûr, mais qu’est-ce que c’est agréable! Assez de vent pour avancer quand même, pas de vilaines vagues, une température ni trop chaude ni trop froide”. Pour une fois qu’on ne se plaint de rien ! On profite au maximum de cette magnifique nuit. Alors, c’est sûr aussi, ça ne va pas durer… Mais on a choisi à bord de Crédit Mutuel, une fois n’est pas coutume, de profiter du moment, sans craindre demain ! On écoute Leonard Cohen et Joe Dassin, on a pris des douches, on a rincé nos affaires salées à l’eau douce… quel luxe ! Bonne journée à vous…. et à demain “si vous le voulez bien”!”
Jean Baptiste Daramy – Chocolats Près – SCREB (123) “Le vent a bien molli hier après-midi. On est passé sous gennaker de capelage. Belle nuit avec une quasi pleine lune, sous gennaker avec une mer bien rangée, que du bonheur…. Tout va bien à bord, on a bien trouvé notre rythme avec Ludo (Ludovic Machin). C’est reparti pour la routine du matin, charger les gribs, faire tourner les routages, regarder la position des concurrents… puis petit dej…”
Mathieu Claveau – Prendre la mer-Agir pour la forêt (89) “Tout va bien à bord du Class40 “Prendre la mer, Agir pour la Forêt” ! La mer s’est calmée, le vent s’est assagit, le ciel est d’un bleu éclatant ! Le thermomètre est lui resté fidèle à ses températures élevées ! Et bonne nouvelle, les Sargasses nous ont enfin laisser la voie libre ! C’est l’occasion de commencer à faire sécher les habits et le bateau ! Le vent a refusé et on est maintenant au près bien serré sous GV et génois ! Génois qui a bien résisté dans les rafales à 25-26 nds… Vu son grand âge, c’était un peu risqué ! Mais ça a tenu et nous a permis de prendre un peu de distance sur Yoda. Quelques oiseaux sont venus nous rendre visite en fin d’après-midi ! Images à suivre de Lionel le médiaman. Nous commençons à bien nous creuser les méninges pour le positionnement de la dorsale et son franchissement. Déjà, nous avons une petite onde d’est/dépression à surveiller mais cela devrait bien se passer pour nous. Autant dire que la connexion satellite chauffe avec Images satellites, cartes d’analyses, fichiers gribs… Bref on n’a pas de quoi s’ennuyer !”
Axel Tréhin – Project Ocean Rescue (162) “Cap sur l’étrave à bord de Project Rescue Ocean, après une 2e partie de nuit bien casse-tête avec un vent très perturbé, nous voilà à l’aube dans un vent nettement plus établi et on ne boude pas notre plaisir d’être à nouveau bien lancés ! Nos camarades concurrents partis comme des petits fous plein nord ont l’air d’avoir un peu plus souffert du vent erratique de cette nuit, c’est assez plaisant d’avoir réussi à se replacer un peu… en espérant que notre décalage à l’est continue à payer encore davantage ! La mer s’est progressivement rangée hier, quand le vent est stable les conditions de navigation sont idéales, c’est bien cool.”
Marc Lepesqueux – Curium Life Forward (187) “Une poulie cassée à réparer pour qu’elle puisse servir jusqu’à Horta. Des poulies déplacées et fixées plus serrées car les écoutes de gennaker frottaient sur le tuyau d’évent de ballast. Il a été bien limé.”
Raphael Auffret – Dopamine Sailing Team (104) « Aujourd’hui nous avons eu le droit à la surprise que l’on attendait en partant pour cette transat, Florian, le skipper et porteur du projet Dopamine sailing team vient d’être papa ! Super nouvelle pour l’équipe en mer. Côté mer du coup, la routine s’installe petit à petit. Les sargasses semblent être derrières nous maintenant (soulagement) et nous filons vers le nord est sur une mer plutôt calme. Tout va bien à bord!”
Franz Bouvet – Yoda (65) “On s’est maintenant habitué au rythme des quarts et aux tranches de sommeil. Rien de particulier à signaler.”
Mardi 4 avril – Classement à 16h00 (heures françaises) Lien classement & cartographie : www.defi-atlantique.com – Mise à jour toutes les deux heures.
Yoann Richomme a choisi Yann Eliès pour l’accompagner cette saison en double à bord de son nouvel Imoca Paprec Arkéa. Un tandem de choc qui va disputer toutes les courses du circuit jusqu’à la Transat Jacques Vabre.
Yann Eliès a remporté à trois reprises (2 fois en IMOCA et 1 fois en Ocean Fifty) la Transat Jacques Vabre. Pour Yoann Richomme et l’équipe Paprec Arkéa, proposer à Yann Eliès de les accompagner, pour développer le bateau, monter en puissance et composer un binôme tout au long de la saison s’apparente à une aubaine. « C’est l’un des marins qui a le plus d’expérience en IMOCA », souligne Yoann Richomme évoquant notamment les missions de Yann avec Apivia et Malizia. « Nous sommes persuadés qu’il est le plus à même de nous guider dans la gestion du bateau, de nous faire gagner en compétences et de nous permettre de gagner du temps dans son développement. »
Yoann Richomme, qui avait été confronté à Yann Eliès lors de ses débuts en Figaro, salue « un monument de la voile ». « C’est un compétiteur-né qui se bat sans relâche en course. Il va nous apporter beaucoup de conseils et contribuera à être une belle source de motivation pour toute l’équipe ». L’implication de Yann dans les projets auxquels il participe n’est plus à démontrer : le Briochin ne compte jamais ses heures pour accompagner l’équipe technique.
Le principal intéressé ne cache pas son enthousiasme à rejoindre Paprec Arkéa. « Je suis vraiment content que Yoann m’ait appelé, confie-t-il. C’est un super challenge parce que ce projet a tout pour réussir : des sponsors impliqués, un très bon skipper, une équipe soudée et très compétente et un duo d’architectes (Finot-Conq et Antoine Koch) de grand talent. Tous les bons ‘ingrédients’ sont là ! ». Il souligne son plaisir « de se retrouver sur un projet ambitieux et performant » même s’il admet « qu’il y a encore beaucoup de travail ».
« J’aurai un rôle de facilitateur en utilisant mon expérience pour aller à l’essentiel, éviter les heures perdues et contribuer à se rapprocher du potentiel optimum du bateau », poursuit Yann Eliès. À l’issue d’une première sortie en mer à bord de Paprec Arkéa, il évoquait « un bilan positif » et « des bases très saines » afin de monter en puissance. « Après la phase de chantier, ce n’est jamais évident de trouver ce second souffle pour garder un engagement total dans le développement du bateau, poursuit-il. Mais je trouve que l’équipe technique est particulièrement impliquée et ça permet d’aborder la suite avec sérénité ».
Yann Eliès prendra donc part à l’ensemble des courses en double de la saison aux côtés de Yoann Richomme : Guyader Bermudes 1000 Race (le 7 mai), Rolex Fastnet Race (le 22 juillet), Défi Azimut – Lorient Agglomération (le 20 septembre) et la Transat Jacques Vabre (le 29 octobre). « Nous n’avons jamais navigué ensemble, il faudra plusieurs semaines pour appréhender les qualités de chacun et travailler notre complémentarité, assure Yoann. Ça fait partie de notre job d’apprendre à tirer le meilleur de nous deux ». « Quand on parvient à former un bon duo, à être le plus complémentaire possible, on peut arriver à constituer le skipper parfait », sourit Yann Eliès.
La Transat Jacques Vabre en ligne de mire
Pour leur première course ensemble, la Guyader Bermudes 1000 Race, il conviendra de « poursuivre les validations et d’identifier les sujets de travail pour la suite » dixit Yoann Richomme tout en « essayant d’être dans le coup » et « de tirer les enseignements de la confrontation avec les autres concurrents ». « Pour les équipes techniques, c’est important de bien réussir ses débuts en course pour contribuer à renforcer la motivation et montrer que l’on est sur la bonne voie », ajoute Yann Eliès.
En ligne de mire, il y a donc la Transat Jacques Vabre, le grand rendez-vous de la saison. « On a un peu plus de 7 mois pour travailler au mieux et être prêt pour cette transatlantique », souligne Yoann Richomme. Les deux skippers ont une sacrée expérience dans cette course : Yoann y a participé à quatre reprises et Yann l’a disputé sept fois ! « La Transat Jacques Vabre m’a fait grandir dans ma carrière, elle m’a permis de gagner en expériences », raconte Yoann, dont la première participation a eu lieu en 2011. « J’ai mis du temps à trouver le bon curseur en double mais depuis, je l’ai remporté à trois reprises, explique de son côté Yann. C’est presque devenu ma course ! Pour moi qui vieillis, ça me permet de me maintenir à niveau ! » Et contribuer ainsi à mener Paprec Arkéa aux avant-postes de la compétition en IMOCA.
L’équipe Team Malizia de Boris Herrmann a remporté la 3e étape, la plus longue et difficile de la course. Le bateau a franchi la ligne d’arrivée à 02h20 heures locales (05:20:28 UTC) ce dimanche 2 avril 2023. Holcim-PRB skippé par Kevin Escoffier devrait prendre la 2e place.
L’équipage international skippé par Boris Herrmann (GER) et composé de Will Harris (GBR), Rosalin Kuiper (NED), et Nico Lunven (FRA), avec Antoine Auriol (FRA/GER) comme reporter embarqué, a navigué pendant 34 jours, 17 heures, 10 minutes, et 28 secondes lors d’un périple de 14 714 milles nautiques partant du Cap, en Afrique du Sud, jusqu’à Itajaí, au Brésil, en passant par les mers du sud. Après de grandes difficultés en début d’étape, Team Malizia a réussi à prendre la tête et à passer le cap Horn en première position, et remporte une intense bataille contre Team Holcim-PRB menée jusqu’à la fin de l’étape.
Nouvel IMOCA mis à l’eau le 19 juillet 2022, taillé pour les mers du Sud, Malizia était attendu sur cette étape. On a cru au début de l’étape à Cap Town que ses chances étaient compromises après avoir découvert une fissure dans le mât mais finalement le bateau a tenu durant ces 34 jours. Boris Herrmann et son équipage ont pu rivaliser avec Holcim-PRB et tirer partie des qualités de leur bateau dans la brise et la mer formée. La victoire se sera jouée quelques jours avant l’arrivée. La course est désormais relancée avec Holcim-PRB et 11th Hour.
Malizia signe sa première victoire d’étape après 35 jours de course et 14 714 milles nautiques d’une manche intense et ô combien serrée.
“Nous sommes encore pleins d’énergie”, a déclaré le skipper Boris Herrmann à son arrivée au ponton avec son équipe. “La course a été serrée et c’est ce qui nous a gardé motivés. C’est une victoire d’équipe et je suis très fier de ce que nous avons accompli.”
Suite aux premiers jours de cette étape, il était peu probable de voir Team Malizia aux avant-postes de la flotte à l’arrivée. Quelques jours après le départ du Cap, l’équipe a en effet découvert que le haut de son mât était gravement endommagé et a dû consacrer près de deux jours entiers à effectuer des réparations difficiles en pleine mer, avec un résultat incertain.
“Quand je repense à ce jour-là, nous venions de commencer, nous avions perdu une voile et endommagé le mât, nous avons vraiment pensé à rentrer au Cap”, a déclaré Will Harris, évoquant la situation difficile du début d’étape.
Pendant ce temps, Team Holcim – PRB a réussi à accrocher une dépression pour s’échapper du reste de la flotte et s’offrir près de 600 milles d’avance.
À bord de Malizia, la réparation de fortune du haut de l’espar a été couronnée de succès et la course-poursuite a alors commencé.
Au moment où les équipes ont atteint la porte de parcours de la troisième étape, Malizia s’est rapproché à moins de 200 milles de Holcim-PRB, se hissant à la deuxième place et récoltant 4 points au passage.
Alors que la flotte se dirigeait vers le sud de la Nouvelle-Zélande et les profondeurs méridionales de l’océan Pacifique, les équipes se sont encore rapprochées à moins de 10 milles l’une de l’autre et se sont échangées la première place alors qu’elles longeaient la zone d’exclusion des glaces.
Au cours de l’une des pires phases de l’étape, alors que le bateau subissait de violentes embardées, Rosalin Kuiper a été éjectée de sa bannette et s’est blessée à la tête. La priorité ayant été donnée au rétablissement de Rosie, l’équipage a été davantage sollicité, avec une rotation de quart à trois personnes pour le reste de l’étape.
“Je vais bien. Je me rétablis. Je ne suis pas encore complètement remise, mais je vais bien et je suis heureuse d’être ici avec tout le monde”, a déclaré Rosalin Kuiper à son arrivée au Brésil.
Au passage de l’emblématique cap Horn, Team Malizia avait une avance de moins de 30 milles et remportait le trophée des 40e rugissants dans la foulée.
La dernière chevauchée vers le nord a ensuite été âprement disputée. Team Holcim-PRB et Team Malizia naviguaient à vue l’un de l’autre, s’échangeant des offensives tout au long de la remontée de la côte sud-américaine.
L’avant-dernière nuit – vendredi soir – a été marquée par une nouvelle tempête violente, avec des rafales à 50 nœuds au large des côtes. Boris Herrmann et son équipage de Team Malizia ont géré ces conditions avec aplomb, et ont émergé au lever du jour avec une avance de 60 milles après que Holcim-PRB ait empanné en catastrophe pendant la nuit et subi des dommages.
“Nous attendions de voir si Holcim-PRB allait commettre une erreur”, a déclaré Harris. “Ils ont été sur nos talons depuis le cap Horn. Mais ils ont fini par commettre une petite erreur et c’est à ce moment-là que nous avons pu saisir notre chance et prendre de l’avance pour arriver à Itajaí avec une victoire.”
Le dernier jour de l’étape et la dernière nuit en mer, Team Malizia a navigué rapidement et avec confiance vers la ligne d’arrivée, augmentant son avance à plus de 80 milles et remportant une victoire historique.
Félicitations à Boris Herrmann, Will Harris, Nico Lunven, Rosalin Kuiper, Antoine Auriol, onboard reporter, et à toute l’équipe Malizia pour cette victoire.
“C’est très agréable de gagner”, a déclaré le français Nico Lunven. “Nous étions très proches de retourner au Cap. Mais Will et Rosie ont fait un travail extraordinaire en grimpant dans le mât pour effectuer la réparation, ce qui nous a permis de revenir dans le match et de finalement gagner.”
“Je suis très heureuse d’être à Itajaí maintenant, mais si je pouvais choisir, nous partirions et recommencerions”, a déclaré Rosalin Kuiper. “Nous nous sommes tellement amusés, c’est de loin la navigation la plus épique que j’aie jamais faite.”
“C’est un rêve qui se réalise d’arriver ici à la première place. La lutte a été tellement longue, jusqu’à la fin… je suis tellement fier de cette équipe. C’est un sentiment extraordinaire”, a ajouté Will Harris.