vendredi 14 novembre 2025
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Imoca. Damien Séguin de retour de The Ocean Race : ” En équipage, c’est pire qu’un couple. C’est un ménage à cinq !”

Damien Seguin est de retour à Lorient auprès de son équipe pour suivre le chantier de son bateau qui devrait être remis à l’eau début juillet après avoir disputé les trois premières étapes de The Ocean Race à bord de Biotherm skippé par Paul Meilhat. Le skipper de Groupe APICIL tire un bilan extrêmement positif de cette expérience en équipage ponctuée d’une grande navigation dans l’océan austral avec Paul Meilhat, Samantha Davies, Anthony Marchand et Amélie Grassi.

Damien disputera la Bermudes 1000 Race sur l’MOCA Initiatives- Cœur de Samantha Davies. Une opportunité que le premier skipper handisport à avoir bouclé le Vendée Globe, a immédiatement saisie et qui va lui permettre d’engranger à nouveau des milles et de l’expérience à bord d’un bateau neuf, doté de grands foils. Le nom de son co-skipper sur la Transat Jacques Vabre sera dévoilé prochainement.

Entretien avec Damien Seguin qui nous raconte ces trois derniers mois sur cette mythique course qu’est The Ocean Race.

Damien, comment as-tu vécu cette expérience sur The Ocean Race ?
« C’est une longue expérience car je suis arrivé à Alicante le 28 décembre pour rejoindre l’équipe de Biotherm et préparer la première étape. Nous avons vécu trois étapes très différentes avec la nouveauté de naviguer en équipage sur un IMOCA. Ce n’est que du positif. Je ne peux pas dire le contraire moi qui ne cesse de répéter que nous ne naviguons pas assez avec ces bateaux. Donc là, ça a fait du bien. Biotherm est un bateau neuf qui a été mis à l’eau il n’y a pas très longtemps. C’est un bateau de dernière génération mais comme tout bateau neuf, il a le défaut d’être un peu frais pour un tour du monde donc il y a eu un peu de travail sur la fiabilisation. La navigation en équipage permet de pouvoir mener ces bateaux à 100% le maximum du temps. Cela permet de comparer ce que nous sommes capables de faire en équipage sur ces bateaux à la façon dont on les mène en solitaire. Il y a forcément un delta. Quand tu es deux en permanence en veille sur le bateau, c’est quand même plus simple que quand tu es seul. »

As-tu été surpris des performances ?
« Oui j’ai été surpris des performances sur la durée. Le record des 24 heures a été battu sur les deux grandes étapes, la 2e et la 3e plusieurs fois de suite même. Et puis, on l’a vu aussi sur les différentes casses matérielles du bateau. Par exemple, nous avions échantillonné certaines choses comme des voiles ou certains éléments, appendices … pour une navigation en solitaire. Nous avons utilisé ce même matériel en version équipage et ça tient moins bien le coup. C’était intéressant de se rendre compte de ça. Et puis, l’équipage permet de partager avec d’autres skippers comme Paul, Anthony, Samantha. Ils ont tous trois beaucoup d’expérience et des façons différentes de naviguer. C’est très enrichissant de comprendre leur approche, leur manière de prendre des décisions. En plus tout ceci s’est fait dans la bonne humeur. Il y avait à bord une bonne ambiance que nous avons essayé de maintenir sur les trois étapes. Je pense que ça s’est ressenti à terre. »

Est-ce difficile de maintenir la bonne humeur en naviguant à cinq sur ces bateaux ?
« Alors je ne dirai pas que c’est difficile mais ça doit être une préoccupation quotidienne. Je me suis donné un peu ce rôle là à bord. Je l’avais proposé à Paul dès le début, d’essayer de maintenir un esprit d’équipe parce que c’est essentiel. Les bateaux sont assez invivables. C’est une promiscuité de tous les instants. Alors quand tu rajoutes à cela de la performance, c’est encore plus difficile. Tu peux vite mal te reposer, être moins lucide, avoir des petites rancœurs par rapport à certaines choses. Ça peut vite déraper. C’est pire qu’un couple. Là, c’est un ménage à cinq. J’ai essayé d’être vigilant là-dessus et de faire en sorte que ça se marie bien entre les quarts tout en instaurant des moments extra-sportifs aussi sur le bateau. C’était très important. »

Tu penses que cet état d’esprit vient de ton expérience olympique ?
« Oui de mon expérience olympique mais pas de ma pratique car je naviguais en solitaire sur mon 2.4 mR et ma préparation était très individuelle. Le Tour de France à la voile m’a aussi beaucoup aidé. Je ne suis pas quelqu’un qui va naturellement vers l’équipage. Je ne supporte pas les conflits et quand ça se passe mal. J’essaie donc dans la mesure du possible d’éviter ça. »

On a l’impression que tu as pris beaucoup de plaisir sur ces trois étapes ?
« Oui c’est vrai même si ce n’était pas simple tous les jours car quand nous sommes dans un mode de performance comme celui-là, il faut qu’humainement ça se passe bien. Le résultat peut ne pas correspondre aux attentes que nous nous étions fixées mais on ne peut pas avoir de regrets. »

C’est la quintessence de ce que tu recherches dans ton métier ?
« Exactement. Il faut se donner les moyens d’être à fond. Quand tu sors de cette expérience en étant content de ce que tu as fait, alors c’est gagné. Et si en plus, tu continues à parler après coup avec les personnes avec lesquelles tu as mené cette expérience, alors c’est encore mieux ! »

Le Sud et ce nouveau passage du Cap Horn, raconte-nous ?
« Le Sud a vraiment été très différent de ce que j’avais vécu sur le Vendée Globe au niveau système météo et rapidité. On a fait des sacrées moyennes. J’ai enfin vu le Cap Horn, c’était magique. Je n’avais pas d’éléments de comparaison car je ne l’avais pas vu sur le Vendée Globe. Mais Samantha a dit que c’était le plus beau de ses passages car là, nous sommes vraiment passés proche. Nous avons vu la Cordillère des Andes, Ushuaïa tout enneigé. Tu as l’impression d’être sur une autre planète. C’est le bout du monde, c’est assez sympa de se dire ça. La prochaine fois, ce sera tout seul mais c’est bien de voir le Cap Horn, comment sont les reliefs autour parce qu’on ne s’en re0nd pas compte quand on regarde une carte à plat. Il y a les reliefs montagneux qui créent des accélérations, des dévents et puis le détroit de Le Maire aussi que nous avons pris entre l’ile des Etats et Ushuaïa. Faire tout ceci permet de mesurer les difficultés. Ça m’a énormément apporté. Que ce soit sur la 2e ou 3e étape, le fait d’être plusieurs à bord et de pouvoir discuter stratégie, météo, d’échanger sur la réflexion et sur les choix, c’est très intéressant. Ça permet de se nourrir d’approches différentes. »

Est-ce qu’il y a un équipage concurrent qui t’a épaté à certains moments ?
« Oui Holcim-PRB avait une démarche un peu plus engagée que la nôtre à bord. Je pense qu’ils faisaient moins de concessions. On a discuté un peu avec eux par messages. Nous nous sommes rendus compte qu’ils se sont vraiment mis en mode « équipage Volvo », c’est-à-dire à faire des changements de voile en ligne, à mettre l’équipage en difficulté pour des questions de performance. Nous, nous ne sommes pas allés jusque-là. Nous avons fonctionné en équipage sur un mode un petit peu solitaire c’est-à-dire ne pas se mettre en difficulté sur les manœuvres, ne pas mettre le bateau non plus en danger car nous avions la problématique d’avoir un bateau un peu fragile car neuf. Mais c’était impressionnant de voir les autres et notamment Holcim – PRB sur ce mode. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant qu’ils aient gagné les étapes du début. Nous, nous n’étions pas capables de fonctionner ainsi. Mais c’est quelque chose que nous avons intégré, ce n’était pas frustrant car nous savions que nous n’avions pas les moyens pour le moment de faire autrement. »

Et du coup, ça s’est tellement bien passé avec l’équipage que Samantha, dans une discussion, t’a proposé de faire la Bermudes 1000 Race avec elle à bord de son bateau ? Explique-nous …
« Oui c’est exactement ça. En fait avec Samantha, nous n’avions jamais de quart ensemble. On se croisait dans le roulement mais il n’empêche que nous discutions quand même beaucoup. Et à la sortie d’un quart, elle me demande si je serais d’accord et disponible pour faire la Bermudes 1000 Race avec elle à bord de son IMOCA. J’ai évidemment accepté sans hésiter car ça s’est très bien passé avec Sam que ce soit humainement et sportivement. On ne se connaissait pas plus que ça. Nous sommes un peu le Ying et le Yang tous les deux. Sa proposition m’a fait énormément plaisir car si elle veut choisir un équipier, elle a l’embarras du choix. C’est donc très agréable pour moi de faire cette course avec elle et c’est une belle opportunité. Ça va être super de naviguer avec elle en double sur son bateau qui est un bateau encore différent de Biotherm et du mien mais qui reste un IMOCA à foils. Ça va à nouveau me donner un élément de comparaison et me permettre de continuer à naviguer avant la mise à l’eau de Groupe APICIL. Le parcours va être sympa et il va y avoir un gros niveau avec pas mal de 60’ neufs donc c’est bien. »

Et d’ici là, peux-tu nous en dire plus sur ton programme à venir ces prochains jours ?
« Je vais retrouver mon équipe à Lorient et découvrir l’avancée des travaux sur mon bateau. J’ai hâte car je sais où nous en sommes au niveau du chantier mais cela fait un moment que je ne l’ai pas vu physiquement. Et puis, il y a encore quelques petites décisions à prendre même si nous avions fait le gros du travail avant mon départ sur The Ocean Race donc c’est bien pour l’équipe que je revienne. »

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Défi Atlantique. Victoire de Crédit Mutuel sur la première étape

Le Class40 Crédit Mutuel de Ian Lipinski, Antoine Carpentier et Rémi Fermin a franchi la ligne d’arrivée de la première étape du Défi Atlantique 2023 à Horta, sur l’île de Faial aux Açores aujourd’hui, mardi 11 avril à 15 heures, 11 minutes et 36 secondes locales, soit 17 heures, 11 minutes et 36 secondes heures françaises. Il prend la première place du classement général provisoire.

Il a parcouru les 2 223 miles du parcours théorique en 10 jours, 0 heure 11 minutes et 36 secondes à la vitesse moyenne de 9,25 noeuds.

Mais compte-tenu des conditions météorologiques rencontrées et de la route suivie, il a en réalité parcouru 2 726 milles sur le fond, à 11,35 noeuds de moyenne.

Pour rappel, le départ de la seconde étape Horta (Faial, Açores) / La Rochelle (Charente-Maritime) sera donné le dimanche 16 avril à 13h00 locales (15h00 heures françaises).

Ian Lipinski :

« Très heureux d’arriver et de cette victoire. Très heureux aussi de la belle ambiance à bord car c’était la première fois qu’on régatait ensemble. On a essayé de suivre la cadence des Italiens les premiers jours. On s’est bien accroché jusqu’au moment incroyable en fin de semaine dernière quand les modèles météos étaient complète discordants. On a attendu jusqu’au dernier moment pour prendre une décision de route. Les modèles Météos ne convergeaient pas. On s’est dit que notre bord avançait vite et que si on coupait le front, on aurait une situation compliquée derrière. On a donc décidé de rester sur notre bord. On ne voulait pas faire comme nos adversaires. On a eu 24 heures de grand débat à bord. Ce fut royal. On avait 15 milles de retard, et on est ressorti avec 40 miles d’avance le lendemain. C’est là que se joue la course. Les Italiens allaient très vite, avec un peu plus de vent que nous semble t’il. On a pu garder 25 milles d’avance pour l’emporter. »

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Golden Globe Race. Le bateau Puffin a démâté, le skipper est blessé.

Ian Herbert Jones (52) / UK / Tradewind 35 - "PUFFIN" @Ian Herbert Jones / GGR2022

Ian Herbert-Jones, le skipper anglais du bateau PUFFIN se trouve dans l’Atlantique sud. Il a appelé le PC Course pour signaler qu’il se trouvait dans des conditions météos violentes de 50 nœuds, rafales à plus de 70 nœuds et une mer croisée, en fuite à sec de toile, essayant de barrer au portant. Le bateau a été couché, a démâté et le skipper s’est blessé au dos.

Ian Herbert-Jones dans ces conditions dantesques n’a pas pu déployer son ancre flottante pour maintenir le tableau arrière de Puffin face aux vagues. Les conditions étaient épouvantables et il avait été projeté hors du cockpit à deux reprises. Il a alors activé son EPIRB,  Don McIntyre l’a informé que les conditions extrêmes allaient durer encore au moins 5 heures et qu’il devrait si possible déployer son ancre flottante, pour aider à contrôler Puffin dans le lit du vent. Il est essentiel de garder l’arrière face aux vagues pour éviter d’être roulé.

Il n’y avait que 25 cm d’eau au-dessus des planchers du carré et Ian a indiqué qu’il s’agissait probablement d’une fuite par le cockpit, que la pompe de cale manuelle fonctionnait et que le Puffin ne coulait pas. Le mât était en place comme l’équipement de sécurité, bien que le système électrique soit un peu faible.

Comme il n’arrivait pas à contacter quiconque avec son téléphone satellite, Ian a décidé d’activer son EPIRB pour que la chaîne de recherche et de sauvetage soit informée de sa position et de sa situation.

L’équipe de gestion de crise GGR a établi un premier contact téléphonique avec le MRCC Argentine pour confirmer la réception du signal EPIRB. Le MRCC a confirmé avoir reçu le signal de l’EPIRB de Puffin et avoir ouvert un dossier avec les informations contenues dans le Safety Book fourni par l’organisateur avant le départ de la course. L’équipe GGR leur fournit des SITREPS réguliers au fur et à mesure des informations disponibles.

À 1725 TU, Ian a manqué l’horaire d’un appel de sécurité planifié. 25 minutes plus tard, la GGR reçoit un message de l’unité de suivi par satellite et d’envoi de SMS PUFFIN YELLOW-BRICK YB3 indiquant ” Button ALERT”. 46,57.250S 037,12.382W “

Cela signifie que Ian s’est saisi de l’unité de suivi et d’envoi de SMS par satellite YB3, qu’il a soulevé manuellement le couvercle de sécurité et qu’il a appuyé sur le bouton d’alerte détresse. Il s’agit d’un protocole de détresse reconnu pour tous les participants à la GGR, suggérant qu’il était en difficulté, et qu’il ne pouvait pas envoyer de SMS ou utiliser le téléphone satellite. Un SITREP a été immédiatement transmis au MRCC Argentine, suivi d’un appel pour expliquer l’importance de ce développement.

Les services de recherche et de sauvetage de Puerto Belgrano coordonnent les opérations de sauvetage. Le Puffin se trouve toujours dans des conditions météorologiques extrêmes. Plusieurs navires se trouvent à proximité, dont un pétrolier situé à 120 milles au nord de sa position, ainsi que plusieurs bateaux de pêche. Le MRCC Argentine tente d’entrer en contact avec eux pour solliciter leur assistance.

La dépression se déplace rapidement sur la position de Puffin, actuellement 55 nœuds de sud-ouest, avec des rafales à 88 nœuds. La position du tracker de Puffin est mise à jour toutes les 15 minutes.  À 18 h 10 UTC, le deuxième téléphone satellite de Ian et la deuxième balise de suivi et d’envoi de messages YB3 (normalement en veille) ont été activés. Ils sont prêts à être utilisés. 

SITUATION : Puffin roulé, démâté,skipper blessé.

A 1842 UTC, PUFFIN envoie le message YB3 suivant – roulé, démâté, blessé au dos, difficile de bouger, 60 cm d’eau dans le bateau. Puis à 1844 UTC PUFFIN a envoyé un autre message texto YB3 – La situation s’aggrave… besoin d’une pause dans la météo pour couper le gréement de Puffin.

La mer de 7,7 m au sud-ouest était également accompagnée d’une houle secondaire de 1,8 m au nord-est à 9 secondes d’intervalle au même moment. Il est difficile de comprendre, deux mers de direction opposée qui suggèrent une mer très dangereuse. Avec le mât suspendu sur le côté du bateau, et Ian incapable de couper le gréement pour s’en débarasser, le risque d’endommager la coque est réel. Le mouvement de Puffin sans mât est également très vif.

SITUATION : 2015 TU Message du téléphone satellite : gréement en cours de coupe, entrées d’eau sous contrôle, dos raide, entaille à la tête. 

Dernier appel téléphonique par satellite d’Ian à bord du Puffin écoute  ici

A 2015 TU, Ian appelle avec une mauvaise connexion mais explique que la voie d’eau est sous contrôle, qu’il s’est fait une entaille à la tête et que son dos est douloureux, et de plus en plus raide. Les conditions étaient épouvantables, mais il devait couper le gréement qui cognait contre la coque. Il était à la moitié de cette tâche. Nous avons ensuite perdu le contact. À 2025 UTC, Ian a rappelé. La GGR lui donne les dernières prévisions météorologiques selon lesquelles le vent et la mer vont lentement baisser au cours des 12 prochaines heures et discute de la possibilité du déroutage d’un navire marchand. Il voulait connaître l’ETA du navire, mais a été informé que le navire n’avait pas encore été confirmé. Les batteries du téléphone sont en bon état.

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Spi. Une belle édition

La 45 ème édition du Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest 2023 , réunit à la Trinité-sur-Mer ( Morbihan ) 439 bateaux et près de 2200 régatiers venus naviguer en baie de Quiberon du 06 au 10 avril 2023 . Ici le 8 avril 2023 , photo aerienne , d'un déaprt de bateaux IRC équipage . PHOTO : DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE

439 équipages, 2200 navigants, 21 séries représentées et 196 courses, cette 45e édition a régalé les participants avec de belles conditions en baie de Quiberon.

Rond Breizh Cola : Un niveau de plus en plus élevé et des régates ultra serrées
Sur cette zone de régates la plus proche de la sortie du chenal de La Trinité-sur-Mer, trois séries monotypes ont couru des manches endiablées et spectaculaires. 17 J/70 et 22 Open 5.70 ont ainsi avalé 13 courses, tandis que les J/80 arrivés samedi en ont couru 9. En Open 5.70, l’équipage normand du CVSAE Toxic skippé par Noé Ackermann rafle largement la mise en remportant 5 courses. Chez les J/80, c’est Luc Nadal et ses 3 équipiers sur Ganja qui l’emportent également largement avec 4 victoires et une grande régularité (jamais en dessous de la 5e place). Enfin, dans la série des J/70 avec 17 bateaux, un grand bravo à Ecole Navale Elite ! Les Brestois skippés par Pierre Laouenan s’octroient 8 victoires. Intouchables…

Rond Région Bretagne : Acrobates en folie sur 20 courses
La série des ETF 26 prend de l’ampleur et c’est tant mieux ! Deux équipages féminins (Lady Team Pro avec Mathilde Geron et Live Ocean Racing barré par Olivia Mackay), des Anglais accrocheurs (Athena Pathway de Nikki Boniface), un invité de marque en la personne de Franck Cammas sur Entreprises du Morbihan et des grands habitués du circuit, le niveau de jeu s’est montré diablement intéressant sur ces catamarans à foils. Sur les 20 courses, Jean-Christophe Mourniac sur Team Pro l’emporte 6 points devant Entreprises du Morbihan.

En Diam 24, qui comptait 7 concurrents, Vincent Bouvier (ADH17) est parvenu à creuser l’écart devant Xavier-Pierre Dubos (Oblige.fr) qui remporte quatre courses.

Rond Banque Populaire Grand Ouest : Les cadors aux belles places
Quel plateau en Open 7.50 ! Beaucoup de « stars » étaient embarquées sur ces luges, bien décidées à prendre un maximum de plaisir sur ce 45e Spi Ouest-France. La bataille fut rude et intense et c’est au final Banque Populaire (8 victoires sur 14 courses !) qui l’emporte avec Sébastien Josse, Kevin Peponnet et Quentin Delapierre aux manettes. Ils devancent Open Game barré par Antoine Gautier et ses camarades affûtés de l’écurie Apivia. Loick Peyron sur DagoSails invité par Xavier et Paul Dagault termine en 3e position.
Dans la série des Mach 6.50, Mathieu Bourdais et son équipage sur Dimension-Polyant se sont montrés imbattables avec 8 victoires également sur 14 courses. En First Seascape 24, série comprenant essentiellement des amateurs, Ronan Dervieux sur Exoqua n’a pas laissé une miette à ses 7 concurrents : 19 points d’écart avec le deuxième Marc Kervizic sur Wka Nui. 38 équipages en Grand Surprise et de magnifiques bords de spi de couleur jaune ont animé la baie de Quiberon. Bastien Aumont et ses acolytes l’emportent largement, tandis qu’en First 31.7, Denis Delamare a su se détacher de la meute (23 concurrents) avec brio !

Rond Saint-James : Les honneurs des parcours côtiers
Les IRC et Osiris, ce sont ces bateaux habitables de toutes tailles, de tous âges qui courent ensemble en temps compensé. Le superbe monocoque bleu Paprec l’emporte en IRC 0 avec 14 hommes d’équipage à bord. Une victoire qui signe les 20 ans de la création du Team Paprec sur le Spi Ouest-France, un jubilé ! Fastwave 6 barré par Eric Fries gagne en IRC 1 devant Codiam de Nicolas Loday. En IRC 2, Marc Menesguen sur son A35, grand habitué du Spi, a fait une superbe démonstration de maîtrise parfaite de son bateau et du plan d’eau de la baie de Quiberon devant Gautier Normand sur Locmalo (A35). L’Elan 333 Belauan de Benoît Malraison devance insolemment ses 7 concurrents avec 15 points d’avance, tandis qu’en Osiris A, le J24 Jeronimo d’Aorelian Garcia du Yacht du Crouesty, s’est battu comme un chiffonnier pour remporter le gros lot devant le Surprise Kalliste de Guenole Le Maux. Le Contention 33 Black Magic d’Amaury Fourcadet a eu chaud ! Poursuivi par le First 32S5 de Nicolas Letrocquer, il termine tout de même en tête 1 point devant… En Osiris C, le J109 Axilone-Joke barré par Samuel Blévin remporte les honneurs devant un X442 et un JPK 10.80.

Rond Département du Morbihan : 119 bateaux répartis en 5 catégories très disputées Une catégorie particulièrement intéressante qui regroupe des bateaux très différents. 20 Multi 2000 se disputaient la victoire et c’est le 40 pieds Spirit of Extasy d’Yvan Noblet qui l’emporte.
Chez les Mini 6.50 qui regroupaient tout de même 19 équipages, l’affaire fut des plus serrée jusqu’à la dernière course ! Au final, la palme revient à Groupe Biocombustibles skippé par Paul Cousin, un seul petit point devant Kasinos Bretagne. 5 Class40 venaient se frotter sur le plan d’eau pour tester vitesse et réglages. Born In Mini de Nicolas D’Estais termine devant ses camarades de jeu. En Figaro Bénéteau 3, qui comptait 17 équipages, Tom Dolan avec Gildas Mahé et Alan Roberts terminent à la première place d’une courte de tête devant le Mutuelle Bleue de Corentin Horeau. Enfin, la très disputée catégorie des IRC Double qui comptait 58 concurrents voit la victoire de Didier Gaudoux et Erwan Tabarly sur Lann Ael (MN35) devant Alexis Loison et Thomas Audren sur le JPK 10.10 Yellow Impact Sailing.

La 45e édition en chiffres
196 départs toutes séries confondues
439 bateaux
2 200 régatiers
De 4 à 25 nœuds de vent sur les 4 jours de courses
18 066 milles de parcours construits
14 638 de parcours côtiers
200 bénévoles
2 500 marinières Saint-James offertes aux bénévoles et aux navigants
3 500 personnes transportées sur 4 jours des parkings extérieurs au village de 7h à 21h

Ils ont dit
Yves Normand, maire de La Trinité-sur-Mer
« Toutes les conditions étaient réunies pour faire un très beau Spi Ouest-France en mer comme
à terre. L’évènement est parfaitement ancré à La Trinité-sur-Mer. Le public était au rendez-vous,
plus que les autres années. C’est mon objectif : ouvrir l’évènement nautique au plus grand
nombre. Le public est d’ailleurs très varié, ne viennent pas seulement les passionnés de voile.
Les navettes en mer ont été un succès avec Yves Le Blevec notamment comme commentateur,
le village avec entre autres l’Accro-voile, la chasse aux œufs, les mini-bus entre les parkings et
le port. L’objectif sur ce bel évènement est de créer du lien, et ce fut une réussite. »

Gaël Desgrées du Lou, responsable du Spi Ouest-France – Banque Populaire Grand
Ouest
« Le soleil était avec nous une fois encore, avec cette année du vent tout au long de ces quatre
jours de courses. Les navigatrices et navigateurs, à voir leurs sourires sur les pontons, ont pris
beaucoup de plaisir à régater. Des sourires partagés par un public très nombreux cette année
sans doute dû à un village animé la journée et particulièrement le soir. Je retiendrai les grands
moments de cette 45e édition : la grande parade Voiles et Voiliers, les interventions de grands
skippers comme Franck Cammas, Loick Peyron ou Quentin Delapierre sur la scène centrale ou
encore la présence de nombreux Figaro Bénéteau 3 suite au Trophée Laura Vergne ».

Thierry Bujon de L’Estang, président de la SNT
« Nous avons eu d’excellentes conditions pour que les régatiers naviguent beaucoup, avec du
vent forcissant au fil des jours. Chaque rond a été très disputé et dans chacune des séries, la
bagarre a été âpre. Le retour des marins est excellent, ils soulignent une navigation technique et
engagée. Certains équipages sont rentrés tard, tous ont navigué beaucoup, et c’est ce qu’ils
venaient chercher. C’est une belle édition car on revient à un nombre de bateau d’avant le
Covid, avec des gens heureux de naviguer ensemble sur des flottes conséquentes. Il y a de
belles progressions en quantité dans beaucoup de séries, comme les First 31.7 qui n’ont jamais
été aussi nombreux ».

Gildas Mahé, Smurfit Kappa, Figaro Bénéteau 3
« Victoire avec 1 point d’avance sur Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) ! Pierre Leboucher et
Philippe Hartz (Marine Nationale) étaient accrocheurs aussi. Depuis deux jours, c’est la bataille !
Ce fut un super évènement, avec une belle ambiance. Notre équipage se connait bien, il y a de
l’expérience à bord, mais il y avait quelques bons concurrents. C’est sûr qu’aujourd’hui avec les
grosses conditions, il y a eu plus d’écart. Il ne fallait pas faire de bêtises. Nous avons passé un
très bon moment avec beaucoup de plaisir. »

Noé Ackermann, CVSAE Toxic, Open 5.70
« Ce fut un Spi assez intense ! Le niveau en Open 5.70 est très homogène et j’ai remarqué au
fur et à mesure des jours que nous avons progressé en vitesse. La tactique en baie de Quiberon
n’est pas simple, le vent est parfois instable, il y avait du clapot qui n’aide pas à avancer, il faut
donc faire des paris, oser des choses. Vraiment, il ne fallait rien lâcher ! C’est mon 2e Spi et une
deuxième victoire, nous sommes vraiment contents.

Cédric Château, Paprec, IRC 0
« Cela s’est super bien passé car on a gagné ! Toute l’équipe est vraiment contente car le début
du Spi n’a pas été très bon, notamment vendredi où nous avions mal commencé. Mais nous
terminons bien. L’histoire est belle car le projet a commencé ici au Spi

Source : CP

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SNIM. 4 jours de confrontations intenses sur le plan d’eau des Jeux Olympiques

Jusqu’à 13 manches ont pu être disputées selon les catégories, et les gagnants de cette 57e édition, partie intégrantes des Championnats IRC Méditerranée, peuvent se targuer d’avoir fait preuve de maîtrise sur l’ensemble des différents types de temps rencontrés.

Rade nord : version XXL
Cela fait indiscutablement partie de la magie du spectacle, les plus grandes unités mouillées dans le Vieux Port le long des pannes de la SNM et en évolution en rade nord sont évidemment très appréciées du public, connaisseur ou amateur. Et dans cette édition de la Snim, les géants se sont fait plaisir, comme le confirme Gérard Logel, apparemment conquis par les conditions de l’édition « La Snim, c’est super ! » explique le skipper d’Arobas, le TP 52 sur-vitaminé qui l’emporte en IRC 0-1 « C’est le début de saison, il y a du soleil un peu partout, et puis c’est Marseille, c’est formidable. Les concurrents sont extrêmement affutés et ne font pas beaucoup de fautes. »

En IRC 2, le patron s’appelle Gilles Rivas : avec son équipage, à bord du First 40 Sloughi, ils ont dominé les débats avec un bel alignement de premières place : 9 dont 7 d’affilée ! « La Snim c’est un peu notre régate favorite. On s’y préparait avec un peu d’inquiétude parce que le petit temps n’est pas spécialement notre point fort, mais au finale on a eu un peu d’air quand même. Mon meilleur souvenir, c’est ma première victoire il y a 3 ans »

Chez les IRC 3, Yves Ginoux sur son Farr 36 Long Nose, a mis un peu plus de temps à faire le break, mais dès dimanche soir, il pouvait envisager plus sereinement de renouveler sa victoire de l’an dernier. « douzième victoire, sur quarante deux participations » souligne-t il au passage.

Du coté des Solos et des Duos, la tension était palpable face à de la première épreuve de la saison, mais en Duo la domination n’a pas tardé « Finalement on a eu du bon vent tout le temps » confirme Pierre Grosgogeat, co-skipper sur le JPK 10.10 Ilogan « Nous on aime bien les conditions changeantes et les parcours tactiques, c’est un de nos points forts. » Ils ont été servis sur un plateau ! En Solo, la victoire s’est jouée sur le fil en faveur de Michel Cohen sur le Figaro 2 Tintorel, distant d’un point de son plus proche adversaire à la veille de l’ultime manche. « C’était quatre belles journées avec banane et côtier chaque jour. La victoire s’est jouée sur l’avant dernière manche que j’ai gagnée, j’ai eu un peu de chance. La première Snim que j’ai faite, c’était en 74 »

Rade sud : action et émotions
Chez les J70, l’ambiance était à la fête « Ca fait longtemps qu’on n’a pas fait de la régate comme cela ! » détaille Patrick Torfou, le skipper domicilié à Annecy de Jimini Criket, vainqueur au terme d’un nombre record de 13 manches courues « Entre le vent et le soleil, on ne peut pas avoir mieux. Mon meilleur souvenir restera la première manche, parce qu’il y avait du vent et qu’on a gagné, donc c’était vraiment un truc, la grosse surprise du jour : on s’attendait pas à ça. On avait déjà régaté cette saison, mais sur notre lac, le lac du Bourget, donc ça n’a rien à voir, c’est pas le même niveau. »

Chez les Grand Surprise, la petite surprise de la Snim est venue François Sallerin sur Massilia Voile. « On a bataillé toute la Snim pour essayer de tenir Phénomène, et on a gagné par le fait qu’il ait grillé le dernier départ ! »

En IRC 4, la dernière journée a été carrément décisive entre les 3 premiers bateaux qui se tenaient à seulement deux points. Ce lundi aura finalement conforté sur la plus haute marche du podium Jean-Luc Hamon, sur Raging Bee avec l’équipage efficace et déterminé du CN de la Marine à Toulon au terme de 10 manches courues. L’IRC Vintage revient au bateau de Gilles Gonzales, Fantome qui remporte ainsi deux victoires d’arrivée.

Le bilan de la 57e Snim
Henri Escojido – président de la Société Nautique de Marseille : « Nous venons de vivre une très belle 57e édition Snim avec un centaine de bateaux plusieurs centaines d’équipiers. Un grand nombre de manches, parfaitement organisées, ont été courues avec un météo ensoleillée. La Snim est un événement majeur sur le plan de la régate mais pas seulement. Elle permet d’apporter la preuve qu’il est possible de fédérer largement à Marseille autour d’un projet tourné vers la mer.
Nous avons fait de notre mieux pour que la fête soit belle et je dois remercier chaleureusement tous les acteurs les responsables des comité du jury les arbitres météorologiques nos permanents, nos bénévoles sur l’eau et à terre, et bien sûr nos partenaires sans qui rien ne serait possible.
Par ailleurs, la Nautique s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement, et nous soutenons sans réserve toutes celles et ceux qui, par leurs actions, s’efforcent de partager notre passion commune dans cette démarche, tout comme celle d’inclure de nouveaux participants.
»

Ils ont navigué à la 57e Snim :
Philippe Bonavita, Paul d’Ortoli, Vincent d’Ortoli, Yves Ginoux, Sébastien Henri, Ulysse Hoffmann, Quentin Le Nabour, Anthony Munoz, François Pailloux, Christopher Pratt, Lili Sebesi, Philippe Serenon, Dominique Tian, Géry Trentesaux.

Classements généraux

IRC 0/1 – 10 courses, 9 retenues
1/ Arobas 2 (Gérard Logel – SNST) 19 pts
2/ Chenapan IV (Gilles Caminade – CNTL) 21 pts
3/ Long Courrier (Géry Trentesaux – SN Trinité s/Mer) 29 pts

IRC 2 – 10 courses, 9 retenues
1/ Sloughi (Gilles Rivas – CN Palavas) 9 pts
2/ Magic Express (Laurent Lavaysse – YC la Grande Motte) 19 pts
3/ Seven Mani (Dominique Massot – CN Palavas) 32 pts

IRC 3 – 10 courses, 9 retenues
1/ Long Nose XI (Yves Ginoux – CNTL) 15 pts
2/ Les Minots de la Nautique (Louis Barbet – SNMarseille) 21 pts
3/ Chihuahua (Olivier Bouquet – CNN) 29 pts

Duo – 8 courses, 7 retenues
1/ Ilogan (Pierre Perdoux, Pierre Grosgogeat – CNTL) 9 pts
2/ Telemaque 2 / JDL Groupe (Sébastien Henri, Quentin Le Nabour – SNM) 16 pts
3/ Blue 007 (Dominique d’Andrimont, Michel Sastre – CNTL) 17 pts

Solo – 8 courses, 7 retenues
1/ Tintorel (Michel Cohen Addet – YC La Grande Motte) 13 pts
2/ Solenn for Pure Ocean (Ludovic Gérard – UNM) 15 pts
3/ Callisto (Arnaud Vuillemin – YC Campoloro) 16 pts

IRC4 – 10 courses, 9 retenues
1/ Raging Bee (Jean-Luc Hamon – CN Marine Toulon) 20 pts
3/ Godzilla 2 (Julien Boucard – SNMarseille) 22 pts
2/ Asca La Nautique (Loic-Gwendal Le Helley – SNM) 22 pts

IRC VINTAGE – 10 courses, 9 retenues
1/ Fantome (Gilles Gonzales – SNM)13 pts
2/ Kertios 3 (Franck Bourriot – SNM) 13 pts
3/ Variation (Philippe Boimond – UNM ) 26 pts

J/70 – 13 courses, 12 retenues
1/ Jimini Cricket (Patrick Torfou – SRV Annecy) 26 pts
2/ Virtual Regatta 70 (Philippe Guigne – YC France) 27 pts
3/ Rififi (Antoine Guigne – SNM) 31 pts

Grand Surprise – 11 courses, 10 retenues
1/ Massilia Voile (François Sallerin – UNM) 24 pts
1/ Phénomène (Paul d’Ortoli – CNTL ) 25 pts
3/ CSE Airbus Helicopters 1 (Pierre Feyzeau – ASAH Section voile) 29 pts

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Spi. Open 7.50 et en Mach 6.5 : Banque Populaire et Dimension-Polyant, vainqueurs du Spi OF 2023

Après quatre jours de régate intenses et quatorze courses au Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest, les Mach 6.5 et les Open 7.50 ont affalé les voiles et mis les cirés à sécher. Une dernière journée pluvieuse dans 18 à 22 nœuds de vent n’a pas entamé le moral ni la motivation des seize équipages en sportboats. Les grands vainqueurs de ce Spi OF 2023 sont Banque Populaire en Open 7.50 et Dimension-Polyant en Mach 6.5.

Mach 6.5
Mathieu Bourdais et son équipage (Dimension-Polyant) ont survolé les débats pendant toute la régate. Une bonne préparation qui a payé dans toutes les conditions et qui leur permet de remporter le Spi dès leur première participation. Yann Sassy et Nicolas Troussel (L’Ankou) prennent la deuxième place devant Mathieu Jones sur Alternative Sailing. Ces deux équipages se sont bien battus dans cette série exigeante et très serrée.
En quatrième position, on retrouve Alban Dias Mota (Mach A Potes) toujours à l’aise sur son bateau. Davy Beaudart (Actual) prend la cinquième place devant Jérôme Outin (MicMach) qui maîtrise de mieux en mieux son bateau. Le Spi n’aura pas été simple pour certains équipages, à l’image de celui de Manu Guedon (West Paysages Le Carré 56), habitué à de meilleures performances et qui qui termine à la pénultième place. Corentin Aubrun (Mach Fly) ferme la marche.

Mathieu Bourdais – Mach 6.5 Dimension Polyant : “Nous sommes aux anges ! C’est une belle surprise, nous n’espérions pas la victoire face à une flotte aussi serrée. Nous nous sommes bien préparés et nous avons misé beaucoup sur le développement technique du jeu de voile. Il bénéficie d’un nouveau tissu de chez Dimension Polyant qui nous a permis d’être très rapide. Je naviguais avec Valentin Massu, Théau Guilcher et Renaud Mary, c’est une association toute fraîche qui a bien fonctionné. Le Mach 6.5 est un support incroyable avec des sensations et des performances, sur lequel on s’éclate. L’ambiance dans la classe est géniale, il y a un vrai fairplay et une bienveillance que j’apprécie. Nous naviguons toute la saison jusqu’à l’Open Mach Trophy en août et espérons bien que le projet continue plus longtemps”.

Les résultats

Open 7.50
Du côté des Open 7.50, la bagarre a également été intense. Sans surprise, les favoris sont aux avant-postes. Banque Populaire, avec Sébastien Josse, Quentin Delapierre, Kevin Peponnet, Ronan Lucas et Yann Courtois à son bord, termine vainqueur de l’édition 2023 du Spi OF. Il ont tenu bon face à Antoine Gautier (Open Game) qui n’a pas démérité et qui prend la deuxième place face à une flotte remontée. Sur la troisième marche du podium, on retrouve Xavier Dagault (Dagosails) qui était accompagné de Loîck Peyron, de Jean-Baptiste Levaillant et de Pierre Pennec pour l’occasion. Les Brestois de Petton Energies, skippé par Matthieu Leys prennent la quatrième place devant Sébastien Thétiot (Open Bar Kermancy). Mathilde Blancho (Flying Doctor) tire son épingle du jeu devant Daniel Poisson (Open Your Eyes) et Ferdinand Costes (Ossian).

Quentin Delapierre – Open 7.50 Banque Populaire : “C’était très cool, j’ai été ravi d’être invité par le team Banque Populaire. Ça a bien matché avec Sébastien Josse et Yann Courtois, nous avons bien rigolé. C’était la première fois que je naviguais en Open 7.50, c’est un très bon bateau, robuste, avec de bonnes sensations et qui glisse bien. Il y avait de belles équipes avec lesquelles jouer, c’était top ! C’est toujours un plaisir de naviguer au Spi OF, l’organisation est et le Comité de Course étaient super et nous avons eu de belles conditions. Ce Spi OF était l’occasion de tourner avec Kevin Peponnet à la barre et moi à la tactique, mais aussi de côtoyer une grosse équipe de course au large et de profiter des expériences de chacun. Ça m’a changé du quotidien, c’est ce qui est génial dans notre sport : on peut toucher à tout, changer de support. C’est unique une telle diversité de supports, c’est riche et on peut multiplier les expériences et les réinvestir. L’Open 7.50 a une tactique et une navigation qui lui sont propres et c’est très différent que de naviguer à 40 ou 50 nœuds. C’est ce que j’aime dans la voile : s’adapter et être performant rapidement”.

Source: CP

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Imoca. Julien Pulvé avec Yannick Bestaven

Yannick Bestaven a choisi de faire appel au rochelais Julien Pulvé pour être son co-skipper sur toutes les courses de la saison. Cet engagement va plus loin puisque Julien endosse également le statut de skipper remplaçant sur le prochain Vendée Globe.

Les deux marins ont larguer les amarres la troisième semaine de mars pour un mois de navigation à Cascais, au Portugal. Une immersion qui va permettre de parfaire la cohésion du duo mais aussi de pousser tous les curseurs afin de progresser et monter en puissance avec Maître CoQ V. « Un des critères prioritaires, c’est évidemment que mon coéquipier soit capable de mener le bateau aussi bien que moi en solitaire. Mais surtout, il faut que notre duo fonctionne humainement. Il faut que l’on s’entende bien parce qu’il y a bien sûr le temps passé à deux sur l’eau en course, mais également tout le temps de la préparation en amont. Il faut une proximité, une vision commune, une complémentarité. Un peu comme dans un couple ! » expose Yannick qui participera le dimanche 29 octobre prochain, à sa 7e Transat Jacques Vabre.

Fort de ces critères, le skipper Maître CoQ a proposé au rochelais Julien Pulvé, 38 ans, de l’accompagner sur cette saison en double, mais également d’être le skipper remplaçant sur le prochain Vendée Globe. Les deux hommes se connaissent bien puisque, depuis 10 ans, leurs parcours se croisent régulièrement.

« Julien est passionné par la mer et les bateaux. On se ressemble lui et moi. On a des philosophies proches, la même passion, la même façon de naviguer. Julien est super polyvalent. Il a fait ses armes en tant que skipper que ce soit en mini, en figaro ou en class40. Il a souvent performé sur ses projets. Nous avons déjà eu l’occasion de naviguer en 2012 sur la Normandy Channel Race, en Class40, et avions terminé sur la troisième marche du podium. Il est appliqué et posé. C’est fondamental en double d’avoir à ses côtés un marin qui apporte de la sérénité, c’est une force. J’ai confiance en lui. Julien a aussi passé pas mal de temps à préparer les bateaux d’autres marins. C’est d’ailleurs lui qui en 2011 avait préparé mon Class40 sur la Jacques Vabre que l’on gagne avec Eric Drouglazet. Il nous a aidé également sur la préparation du dernier Vendée Globe », détaille Yannick avant de poursuivre.« Julien connait bien les rouages du team voile Maître CoQ. C’est une donnée importante, puisque ça va nous permettre d’être efficaces rapidement. Outre l’aspect duo sur la saison 2023, Julien, avec Jean- Marie Dauris, va m’aider à mieux connaitre Maître CoQ V et à faire évoluer ses performances en perspective du prochain Vendée Globe ».

Julien Pulvé : « Je suis très heureux de rejoindre à nouveau le Team Voile Maître CoQ. Les enjeux sont importants ; je vais m’employer à relever le défi en mettant mes compétences au service du projet.
Je suis là, à la fois, pour accompagner Yannick et Maître CoQ sur les courses en double de la saison 2023 et performer sur l’eau, mais aussi pour préparer l’objectif majeur qui est de se donner les moyens de remporter une deuxième fois consécutive le Vendée Globe. Nous allons pas mal naviguer avec Yannick dès mars, roder nos habitudes en termes de prises de décision et acquérir les automatismes qu’il faut pour que notre duo soit bien huilé d’ici la Transat Jacques Vabre. Ce format du double en 2023 est idéal avant une saison de solitaire en 2024. Ca va nous permettre avec toute l’équipe de pousser Maître CoQ V, de trouver les mécanismes pour l’emmener à exprimer tout son potentiel et ainsi de permettre à Yannick de s’élancer avec les bonnes clés et en confiance sur le prochain tour du monde.
»

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Défi Atlantique. A moins de 1000 milles d’Horta

Banque image Jacques VABRE du CLASS 40 CREDIT MUTUEL - LIPINSKI - HARDY

Le vent est enfin de retour rendant la course toujours aussi exacerbée entre les leaders, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) et Alberto Bona (IBSA), prompts à s’échanger le trône de leader. Certes, le jeu des empannages et le placement sur l’échiquier incitent à relativiser les écarts, alors que les Class40 de tête multiplient les changements d’amures sous spi dans le fort vent d’Ouest.

Mais les vitesses de pointe, 20 noeuds et plus enregistrées à bord des « scows » ces dernières 24 heures amplifient les différences avec les étraves droites, les « pointus » relégués à plus de 160 milles. En bordure Sud d’un front virulent et sur une mer de plus en plus désorganisée par les flux d’Ouest, les nez ronds s’en donnent à coeur joie, se grisant de vitesse sans se départir de l’indispensable dose de lucidité pour déclencher à bon escient les empannages au vent arrière. Les italiens démontrent dans ces nouvelles conditions de vie et de navigation la même maîtrise affichée lors des 7 premiers jours de course, talonnés par un Ian Lipinski (Crédit Mutuel) qui aimerait rappeler à leur bon souvenir son magnifique record des 24 heures réalisé dans des conditions similaires en 2021 (428,21 nm).

La toile du temps !
Les 12 Class40 en course vers l’île de Faial aux Açores évoluent depuis hier dans un régime de vent d’Ouest fort, 25 noeuds et plus, entre un système anticyclonique en voie d’évacuation en leur Sud, et l’arrivée de trains de dépressions d’Atlantique Nord sur bâbord. Au plein vent arrière, les redoutables scows de tête tirent des bords de portant, sous grand spi, voire spis de capelage pour gagner dans l’Est. Une course de vitesse doublée d’une course de placement, l’instant du déclenchement de cette lourde manœuvre de changement d’amure pouvant fortement influer sur la réduction ou l’augmentation des écarts, selon l’angle au vent obtenu. Point de repos pour les équipages, qui passent en revue toutes les combinaisons possibles de voilure, pour adapter non seulement la toile du temps, mais la bonne assiette, le bon appui de voiliers désormais conçus pour échapper au maximum à l’élément liquide. Jean-Baptiste Daramy, 8ème sur son N° 123 Chocolats Pariès – Screb résumait parfaitement les problématiques du jour dans son message de la nuit : « Magnifique bord de spi, d’abord grand spi, puis grand spi et 1 ris dans la Grand Voile, puis Spi medium de capelage et 1 ris, puis pour finir spi medium de capelage associé à Grand voile à 2 ris. C’est sport! » On l’a compris, l’ambiance à bord des Class40 a drastiquement changé depuis 24 heures et les équipages naviguent sur le fil du rasoir, en recherche permanente d’équilibre dans les choix de voilure.

Mardi à Horta ?
Alors que les leaders vont poursuivre ces prochains jours leur cavalcade plein Est en bordure du front, laissant envisager une arrivée mardi pour les meilleurs, l’arrière garde de la flotte va profiter de l’établissement de flux d’Ouest pour interrompre son long bord au Nord, et entamer plus tôt que ses prédécesseurs sa route vers les Açores. Mathieu Claveau et Franz Bouvet, à bord respectivement des deux plus anciens voiliers de la flotte, Yoda (65) et Prendre la Mer, Agir pour la Forêt (89), distancés tous deux de plus de 250 milles, sont en mesure de « couper le fromage » et de glisser sur un seul bord tribord vers l’archipel Portugais.
Les journées à venir vont donc être très tactiques pour les premiers, avec un front ondulant en fin de vie à gérer alors que la tête de la flotte vient de passer sous la barre des 1 000 milles à parcourir…

Mots de la nuit :

Franz Bouvet – Yoda (65)
« Enfin sous spi. Ce jour, rencontre avec un cargo, un oiseau, une baleine. Journée très calme sous le soleil de l’anticyclone. »

Marc Lepesqueux – Curium Life Forward (187)
« Pas mal de problèmes depuis l’anticyclone ! Internet bloqué un vendredi Saint, nous retrouvons du débit à l’instant. Cette nuit, réduction grand spi A2 pour A4 puis 1 et 2 ris dans la Grand Voile et enfin A6, le petit spi qui s’est explosé ! Nous avons navigué sous solent gv2 ris. De nouveau sous A4 faute de A6. De gros deboulés à plus de 20 noeuds et des énormes plantés. »

Jean-Baptiste Daramy – Chocolats Pariès – SCREB (123)
« On a bien retrouvé du vent depuis hier après midi. Magnifique bord de spi, d’abord grand spi, puis grand spi 1 ris GV, Puis Spi medium de capelage 1 ris, puis pour finir spi medieum de capelage + 2 ris GV. Vent stable à 23-25 noeuds, quelques pointes de vent à 31 noeuds… c’est sport! »

Didier Le Vourch – Vicitan (134)
« Tout va bien. Moral, physique et matériel OK. Mer peu agitée. Vent 18/ 21 noeuds du Sud-Ouest. Sous grand spi et bientôt medium. Nuit magnifique. »

Raphael Auffret – Dopamine Sailing Team (104)
« Comme vous l’imaginez, pas eu le temps cette nuit d’écrire si tout allait bien et en effet, tout va bien. Grosse nuit blanche pour moi pour venir en aide aux garçons qui se relayaient toutes les 2 heures à la bannette. Des pointes à 20 noeuds toute la nuit avec des rafales allant jusqu’à 32 noeuds. Le bateau est en parfait état et nous venons d’affaler le A5 et de faire un virement lofe pour lofe, pour prendre la direction d’Horta. La mer était trop « dégueu » pour empanner sereinement. »

Brian Thomson – Tquila (159)
« Tout va bien à bord. Juste avant l’aube, nous avons aperçu les lumières de Curium. C’était sympa de croiser un autre bateau. C’est l’heure du café pour Al (Alister Richardson ndlr) et porridge pour moi avant un nouveau changement de quart. Je vous quitte pour une heure et demi de sommeil. »

SAMEDI 8 avril 2023 – Classement à 14h00 (heures françaises)
Lien classement & cartographie : www.defi-atlantique.com – Mise à jour toutes les deux heures.

  1. Ibsa Group – Alberto Bona à 940 nm de Horta
  2. Allagrande Pirelli – Ambrogio Beccaria à 942,7 nm + 2 nm
  3. Crédit Mutuel – Ian Lipinski à 960,5 nm + 19,8 nm
  4. Project Rescue Ocean – Axel Trehin à 974 nm + 33,3 nm
  5. Everial – Erwan Le Draoulec à 1 003,3 nm + 62,6 nm
  6. TQuila – Alister Richardson à 1 006,2 nm +65,5 nm
  7. Curium Life Forward – Marc Lepesqueux à 1 023,3 nm + 82,6 nm
  8. Chocolat Paries – Screb – Jean-Baptiste Daramy à 1 109,8 nm + 169,1 nm
  9. Vicitan – Olivier Delrieu à1 143,7 nm +203 nm
  10. Dopamine Sailing Team – Raphaël Auffret à 1 151 nm +210,3 nm
  11. Prendre la mer, Agir pour la forêt Mathieu Claveau à 1 202,7 nm +262 nm
  12. Yoda – Franz Bouvet à 1 232,4 nm +291,7 nm
  13. Nestenn – Entrepreneurs Pour La Planète – Jules Bonnier
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Petits airs et grandes manœuvres sur le Spi

La 45 ème édition du Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest 2023 , réunit à la Trinité-sur-Mer ( Morbihan ) 439 bateaux et près de 2200 régatiers venus naviguer en baie de Quiberon du 06 au 10 avril 2023 . Ici le 8 avril 2023 , photo aerienne . PHOTO : DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE

Du soleil comme s’il en pleuvait, un ciel bleu ourlé de nuages façon barbe à papa, un léger flux d’est (entre 7 et 10 nœuds), des conditions parfaites pour un premier jour ! Chacune des 21 séries réparties sur les 5 zones de navigation en baie de Quiberon ont au moins bataillé sur une à deux courses pour les IRC, Osiris, Multi 2000, Class40, Figaro Bénéteau 3 et Mini 6.50, 3 à 4 pour les monotypes, jusqu’à 5 pour les ETF 26. Ligne de départ à jouer des coudes, passages de bouées serrés, envois de spi à la manière d’un feu d’artifice
coloré… C’est beau un Spi avec 439 bateaux.


Hier soir, au pied du podium du village bondé, Charles Caudrelier, vainqueur de la dernière Route
du Rhum-Destination Guadeloupe et multiple participant au Spi Ouest-France – Banque Populaire
Grand Ouest avait salué le coup d’envoi de la 45e édition depuis le bord de son maxi trimaran
Edmond de Rothschild alors en entraînement. Une bien belle manière de saluer cette grande
famille de passionnés de voile dont le Spi reste l’évènement incontournable.
La régate, sinon rien
A 11h précises ce vendredi matin, les comités de course envoyaient les signaux préparatoires.
Sur le Spi Ouest-France – Banque Populaire Grand Ouest, avec 21 séries, chacun des départs
nécessite une procédure bien particulière et se doit d’être orchestrée à la seconde près. 8 mn, 4
mn, minute, top départ ! Voiles bordées serrées, les étraves s’élançaient pour rejoindre le prochain
point de passage. Il fallait voir le départ des Grand Surprise avec 38 équipages. Un spectacle
grandiose, et des équipages ultra engagés pour grappiller le dixième de nœud qui fera la
différence dans cette catégorie où les bateaux sont stricto-sensu les mêmes. Rapidement,
l’équipage de Bastien Aumont (CVSQ Visigoth) prenait les devants d’une meute d’enragés. Même
ambiance du côté des Open 7,50 et des Mach 6,50, incroyables engins de glisse, qui voient cette
année le gratin de la voile embarquer à l’image de Loïck Peyron, Alain Gautier, Quentin Delapierre,
Kevin Peponnet, Sébastien Josse… De la régate de haut vol dont les amateurs se délectent.
L’Open 7.50 Banque Populaire (Kevin Peponnet) a pris largement les devants devant Dagosails
(Xavier Dagault). Peu importe tout compte fait le résultat de ce premier jour pourvu qu’il y ait
l’ivresse…
Courant piégeux, vent capricieux
Avec un coefficient de 93, les 439 équipages ont dû composer avec un fort courant de marée
descendante le matin puis remontante l’après-midi. Un jeu délicat nécessitant beaucoup
d’observation du plan d’eau marqué par un vent faible voire absent en milieu de journée
contraignant les comités de course à raccourcir les parcours des zones les plus exposées. Le vent
rentrait alors sous l’effet d’une brise thermique. De quoi relancer les débats ! Les IRC, Osiris, Multi
2000, Figaro Bénéteau 3, Class40 et Mini 6.50 poursuivaient leur parcours côtier de 25 milles à
travers la baie, tandis que les monotypes enquillaient les allers et retours entre les portes et les
bouées. Une première journée disputée et ensoleillée avant une météo plus tonique demain
samedi qui débutera par la grande parade Voiles et Voiliers dès 9h15.
Ils ont dit sur les pontons
Yannick Livory, Interaction Liberté d’être, Figaro Bénéteau 3
« 17 bateaux dans la série des Figaro Bénéteau 3, c’est rare sur le Spi Ouest-France ! Et c’est
assez génial… Nous sommes tous quatre à bord, et notre équipage vise la mixité avec deux
filles-deux garçons et également la transmission parce qu’il y a des jeunes et des moins jeunes.
Le petit temps aujourd’hui a donné une sacrée bataille en baie de Quiberon. Ce n’est jamais
facile, avec le courant, de négocier les approches des marques de parcours. Il y a eu du jeu,
vivement demain ! ».
Manu Guédon, West Paysages – Le Carré Nemo, Mach 6,50
« C’est un beau Spi, cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de bateaux. J’ai fait
toutes les éditions depuis 1993, on peut dire que je suis addict au Spi ! En plus, il y a des petits
jeunes, la nouvelle génération arrive, c’est top ! Il y a 8 Mach 6.50 et 8 Open 7.50. Ce sont des
séries locales avec du niveau et des belles têtes d’affiche comme Loick Peyron, Quentin
Delapierre, Nico Troussel, Alain Gautier. Les bateaux sont super dynamiques, ce sont des
mobylettes. Dans le petit temps, on se fait super plaisir. »
Manu Le Roch, Endenred, Class40
« Petit mise en jambe pour nous, car c’était notre première sortie de l’année avec le bateau. On
fait 3, ce n’est pas trop mal. Nous avons eu entre 7 et 11 nœuds sur un côtier de 25 milles
jusqu’à Saint Gildas-de-Rhuys en passant par Houat-Hoëdic et Méaban. Il y avait pas mal de
courant que nous avons négocié sur un aller au près et un retour sous spi. Nous avons
beaucoup manœuvré, et c’est ce qui est sympa sur le Spi Ouest-France. Nous serons plus à
l’aise demain car il y aura un peu plus de vent. Ce fut une bien belle journée ! »
Pascal Py, Lemancello, Sun Fast 3200 (IRC Double)
« Je viens des montagnes, de Savoie. C’est la deuxième fois que je fais le Spi. Et franchement,
quel accueil ! C’est incroyable l’ambiance qu’il y a à terre et sur l’eau. Les équipages sont smart.
Il y a beaucoup de courtoisie. Cette journée était très bonne pour nous, car d’habitude on a du
mal, nous les savoyards, à suivre les marins bretons. On termine dans le paquet, ce qui n’est
pas fréquent pour nous. On s’est donné à fond, on est très heureux de ce parcours côtier,
d’autant qu’il avait du niveau. »

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Golden Globe Race. Duel entre Kirsten Neuschäfer et Abhilash Tomy

Les 2 leaders de la Golden Globe Race ont passé le pot au noir et l’indien Abhilash Tomy n’est pas loin de prendre la tête du Classement. Simon Curven qui s’est arrêté n’est plus dans la course mais fait tout pour arriver le premier. Kirsten en choisissant la route la plus courte pour rentrer a beaucoup perdu dans le pot au noir.

Dans l’hémisphère nord, la situation est tendue pour Kirsten Neuschäfer (ZAF), dans moins de vent que son dauphin depuis beaucoup plus longtemps. En queue de flotte, Ian Herbert-Jones (GBR) et Jeremy Bagshaw (ZAF) ont encore connu du gros temps, avec une nouvelle tempête à la clef pour Jeremy à 30° Sud. L’exploit de la semaine revient à un marin GGR hors course, mais néanmoins partie intégrante de la famille GGR. Guy Waites (GBR) a passé le cap Horn le 3 avril dans des conditions difficiles avec des vents de 40 à 60 nœuds. Il a reçu une lettre chaleureuse au nom de ses héros de l’International Cape Horners Association, Sir Robin Knox-Johnston et Jean-Luc Van Den Heede. Félicitations Guy !

La semaine a été difficile pour Kirsten qui a souffert d’un manque de vent pénible durant plusieurs semaines consécutives, perdant quotidiennement des milles par dizaine sur Abhilash. Son avance est passée de 300 milles la semaine dernière à 50 cette semaine. Pire, l’option Est qu’elle a choisie, bien que plus rapprochante de l’arrivée, l’a entraînée dans un scénario cauchemardesque de sortie du pot au noir avec des vents légers frustrants et une réelle détresse psychologique. Pourtant elle reste en tête, et hier a enfin trouvé du vent frais, sur un cap plus haut vers les Sables d’Olonne et une bonne vitesse.

Le contraste avec Abhilash Tomy sur Bayanat, est saisissant. En choisissant une route plus proche du Brésil, il a eu un pot au noir très étroit et a trouvé des alizés forts et constants plus tôt, ce qui lui a permis de naviguer plus haut et plus vite durant des semaines. Après plusieurs mois passés à réparer des avaries à bord, et à rationner l’eau douce à moins d’un litre par jour, il apprécie vraiment cette étape axée sur la navigation. Affichant une bonne vitesse, avec le temps de profiter de sa navigation au chaud tout en se délectant d’eau douce en quantité, comme il l’a indiqué lors de sa vacation.

Abhilash a appelé le PC Course de manière inattendue avant hier pour informer que l’un de ses deux EPIRB s’était activé seul durant quelques minutes, sans que l’antenne ne soit déployée. Deux minutes plus tard, le CROSS Antilles Guyane / MRCC Fort-de-France appelait le Directeur de Course Sébastien Delasnerie qui rédigeait le rapport d’incident pour les informer de la fausse alerte. Après avoir été mis au fait de la situation sur Bayanat, le CROSS a appelé Abhilash sur son téléphone satellite pour un SitRep et a clôturé le dossier. Tout s’est déroulé sans problème et la réponse du Cross Antille Guyane à l’activation de l’EPIRB a été instantanée. Le PC Course souhaite remercier l’équipe du CROSS à Fort de France et tous les MRCC le long de la route de la Golden Globe Race pour leur travail sur la sécurité des navires, y compris les voiliers de la GGR.

Bec et ongles
Alors qu’elle semblait découragée lors de son dernier appel hebdomadaire, la résistance de Kirsten aux assauts répétés de Bayanat n’en est pas moins spectaculaire. Elle semble à chaque fois revenir du diable-vauvert à chaque fois que son leadership semble définitivement perdu. Il y a quelques jours, après 7 mois en mer et 27000 milles, elle a viré dans une bascule de vent pendant 8 heures de nuit, pointant droit vers les Sables d’Olonne en gagnant de précieux milles sur Abhilash. Hier encore, à 50 milles d’Abhilash, après avoir perdu 40 milles par jour, elle a finalement touché les alizés qui ont permis à Minnehaha de prendre de la vitesse et pointer plus haut en tenant Bayanat à distance. Ne jamais vendre la peau de l’Ours.

Bayanat et Minnehaha, les héros de la semaine, ensemble au départ du SITraN Challenge de Gijon aux Sables d’Olonne, avec Guy Waites, hors-course qui vient de passer le Cap Horn. Crédit: Paco Hispán Miranda/GGR 2022
On ne sait pas encore comment se déroulera l’arrivée, mais on sait déjà ceci : Kirsten a reçu 35 heures de compensation de temps et 30 litres de carburant pour le sauvetage de Tapio. Abhilash a reçu 12 heures de compensation pour son implication dans le même sauvetage, ce qui fait 23 heures de compensation nette pour Kirsten. Il faut ensuite tenir compte des pénalités pour le carburant, avec une pénalité de 2 heures pour chaque litre de carburant utilisé au-delà de 25 litres. Abhilash avait une fuite de carburant à bord. Ce que nous ne savons pas, c’est la quantité de carburant qu’il a perdue, et cela peut tout changer.

Pendant que la Reine et le Roi de la flotte s’affrontent, le fou du roi Simon Curwen (GBR) HOWDENS en classe Chichester fait le spectacle. Il sait être entre les deux, et pointe plus haut que tout le monde! Il est d’excellente humeur, décorant l’intérieur de Clara, installant des rideaux pour se protéger du soleil. Ne vous fiez pas aux histoires de croisière qu’il partage dans sa vacation hebdomadaire. Il est toujours le plus rapide, maintenant en tête de la flotte, même si pas de la course.

En plus des vents insaisissables, les sargasses ont un impact sur la flotte. Bayanat ne peut faire fonctionner son régulateur Wind Pilot à cause des algues. Alors que Robin Knox-Johnston les avait trouvées à 24° de latitude nord en 1968, les leaders de la GGR les ont trouvées à l’Equateur et le tapis d’algues est mentionné sur CNN comme étant maintenant plus grand que l’Amérique ! Les sargasses ont été mentionnées pour la première fois par Christophe Colomb lors de son voyage en 1492,et ont provoqué une certaine panique, les algues étant normalement le signe d’un fond qui remonte. Elles sont maintenant reconnues pour le danger océanique qu’elles représentent : elles empêchent les bateaux d’avancer par vent faible ! Pour en savoir plus, consultez le site de la Commission de la Mer des Sargasses. Les scientifiques lient cette augmentation massive et soudaine au réchauffement climatique.

Aventures australes
Les marins au sud de l’équateur n’ont pas encore vu les algues redoutées et ne sont pas non-plus les plus lents de la bande, à commencer par Michael Guggenberger (AUT) sur Nuri Sardines. Le navigateur autrichien a passé une semaine fantastique dans les alizés, accumulant les milles pendant que les leaders se débattaient dans le pot au noir. Aujourd’hui, il entre lui-même dans la ZCIT (Zone de Convergence Inter-Tropicale) alors que les leaders sont dans les alizés de Nord-Est, ce qui remet l’élastique en tension. Tel est le jeu de la course au large !

Capitaine Gugg, troisième au classement, a sorti toute la garde-robe de Nuri pour le faire avancer dans le petit temps, et ça lui réussit ! Crédit: Andres Rodrigues/Team Nuri
Il travaille dur dans le petit temps, alternant génois léger, spi ou code zéro et fait avancer Nuri Sardines tout en profitant du courant conformément à son plan. Il se cache de la chaleur et prend des douches d’eau de mer plusieurs fois par jour. La boule à facettes est de retour dans le carré, et il danse aux premières heures du matin pour tromper la chaleur et rester en forme. “On se croirait en after, dans une boîte de nuit, comme à la grande l’époque.” dit-il dans son appel hebdomadaire !

Par 25° S, Jeremy Bagshaw (ZAF), en classe Chichester, a traversé sans encombre la plus grosse tempête qu’il ait connue jusqu’à présent. Il a dû remplacer une énième pale de régulateur en contreplaqué sur le Wind Pilot, mais Olleanna et son skipper chevronné se sont bien débrouillés dans un temps épouvantable. Jeremy a fait part de son expérience lors de sa vacation hebdomadaire, et nous a dit être plus heureux de faire route avec trop peu de vent que lorsqu’il y en a trop !

Ian Herbert Jones (GBR), en Classe Chichester, a eu sa part de Nordet soutenu, le poussant plus à l’est qu’il ne le souhaiterait, mais nous savons que les “Gentlemen Anglais ne naviguent pas au près”. Il est particulièrement heureux d’avoir quitté les 50ème rugissants et a vécu une expérience singulière dans le sud de la Patagonie, comme il l’a raconté dans sa longue conversation de cette semaine. Une expérience qui pourrait être le point culminant de son voyage autour du monde, même si elle signifie sa relégation en classe Chichester.

Tout a commencé par une rencontre avec Mark et Caroline sur le S/V Jonathan, qui organisent des aventures à la voile dans les endroits les plus reculés, qui ont fait un détour pour aller à la rencontre, et remorquer Puffin dans un mouillage abrité. D’autres aventures ont suivi dans un paysage spectaculaire, un mouillage qui dérape, des plongeurs Chiliens, et une visite à terre pour la première fois depuis des mois pour un déjeuner d’adieu.

Un Cape Hornier de plus dans la famille GGR !

Malgré une invasion de berniques et la perte de son radeau de sauvetage en mer, Guy a fait preuve d’une incroyable détermination à poursuivre son rêve de tour du monde en solitaire. Il est maintenant sur le chemin du retour ! Crédit : The Clipper Race Skippers 19-20 (imagecomms.com).
Enfin, Guy Waites (GBR) et Sagarmatha ont passé le Cap Horn le 3 avril, dans des vents de 40 à 60 nœuds et une mer grosse. Guy, qui est arrivé tard dans la saison, est fatigué après des semaines d’une météo détestable dans le Pacifique, mais est ravi de son exploit.

Il a reçu une lettre de l’Association Internationale des Cape Horniers pour le féliciter de son passage du Horn, comme les autres participants à la GGR.

L’Association Internationale des Cap Horniers, le Président Robin Knox Johnston, le Vice-président Jean-Luc Van Den Heede vous félicitent pour votre passage du Horn sur Sagarmatha. Nous vous souhaitons bonne chance pour votre retour aux Sables d’Olonne.

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