Transat Jacques Vabre, Ultim Banque Populaire XI, skippers Armel Le Cleac'h and Sebastien Josse, are portraited onboard, on July 19th, 2023 - Photo Jeremie Lecaudey / BPCE
Le Maxi Banque Populaire a passé ce matin la marque de San Pedro et compte 100mn d’avance sur ses concurrents encore englués dans un pot au noir qui continue de les ralentir. SVR-Lazartigue en a profité pour doubler Gitana 17 et pointe à la 2e place.
Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse ont fait parlé leur expérience pour s’extirper de ce pot au noir qui avait tendance à s’élargir. Entrés avec 100 mn d’avance, ils n’ont finalement rien perdu et au contraire ils devraient augmenter leur avance. Une remontée au près vers l’île d’Ascension les attends. Cela ne s’annonce pas si simple avec quelques pièges météos sur le chemin. De quoi donner un peu d’espoir à ses poursuivants SVR-Lazartigue et Gitana.
LE HAVRE, FRANCE - OCTOBER 22: Imoca boats are illustrated from above in the docks during the Transat Jacques Vabre, in Le Havre, France, on October 22, 2023. (photo by Jean-Marie Liot / Alea)
C’est désormais acté les IMOCA, les Ocean Fifty et les Class40 vont pouvoir partir. La Direction de course a modifié les parcours de chacune des trois classes concernées en privilégiant la sécurité et en gardant un œil sur la cohérence des ETA en Martinique. Explications… La semaine a été passée à guetter chaque opportunité pour relancer la course pour les bateaux à quai et voici qu’elle se présente dès lundi. « La mer se sera nettement calmée, dans le golfe de Gascogne comme en Manche, précise Christian Dumard, le météorologue de la course. La circulation générale d’ouest se maintient mais les départs seront donnés dans des conditions maniables. Un nouveau front balaye les côtes Atlantique à partir de mercredi mais il est accompagné d’un vent moyen de 30-à 35 nœuds nettement moins violent que lors des épisodes précédents. »
LE PROGRAMME EST DONC LE SUIVANT :
Class40 et Ocean Fifty : reprise de la course lundi 6 novembre matin depuis Lorient
Lundi à 10h30, les 6 Ocean Fifty s’élanceront pour la seconde manche entre Lorient et Fort de France en laissant l’île de Sal (Cap Vert) à tribord. Ce parcours de 4320 milles obligera les tandems à viser au plus sud dès la sortie du golfe de Gascogne, leur vitesse permettant d’échapper au front qui se présente sur le proche Atlantique dans la journée du mercredi.
Lundi à 10h45, les Class40 encore en course partiront à leur tour sur un parcours de 3500 milles vers Fort de France où ils auront l’obligation de laisser l’île de Santa Maria (Açores) à tribord. Cette route plus directe obligera les monocoques à traverser le front « mais à la différence de Ciaran, les vents sont moins forts et les possibilités d’esquive plus nombreuses, y compris dans le golfe de Gascogne » selon Christian Dumard.
« Les premiers bateaux partiront des pontons dès 8h depuis la base de Lorient, ajoute Francis Le Goff, directeur de course. La ligne de départ se fera entre la pointe du Talud à Lorient et une marque qu’on mettra au large à une distance d’environ un mile, vers une bouée pour les deux classes. Pour éviter le plus gros du vent et travailler à cette grosse dépression envisagée pour le 11-12, on met un point de passage obligatoire vers le Sud. A Santa Maria pour les Class40 aux Açores. Et pour les Ocean Fifty, un wait-point au Sud sur lequel on travaille actuellement avec la direction de course avec la dernière situation météo, pour ne pas trop fermer le jeu. »
Pour rappel, on dénombre deux abandons officiels en catégorie Class40 (Movember et Acrobatica). Trois bateaux sont en réparation (Crédit Mutuel, Sogestrans-Seafrigo et Dékuple) et ont manifesté leur intention de reprendre la course lundi. Quant à P-Rêve à perte de vue, l’équipage n’a pas manifesté officiellement son abandon, mais le bateau se trouve toujours dans le port du Havre. « A ce stade, nous ne pouvons pas encore donner le nombre exact de bateaux prévus pour la reprise ; on le saura au dernier moment en fonction des réparations encore en cours, ajoute Francis Le Goff. Le point important est que la ligne reste ouverte encore 72h après. »
IMOCA : grand départ mardi 7 novembre à 9h30 depuis le Havre
Les 40 IMOCA s’élanceront du Havre mardi à 9h30. Ils quitteront le bassin Paul Vatine à partir de 4h du matin et les portes sur l’écluse pour rejoindre le large seront ouvertes à 4h45 pour une fin à 6h. Leur parcours de 3750 milles prévoit également de laisser à tribord l’île de Santa Maria (Açores) comme les Class40. « Ils toucheront le front en sortie de Manche dans la soirée de mardi et la nuit de mercredi avec 35 nœuds de Sud/Sud-ouest et une mer n’excédant pas 4 mètres » selon Christian Dumard.
Comme dimanche dernier, leur départ fera l’objet d’une couverture photo et vidéo et sera retransmis en direct sur les réseaux. « En collaboration avec la Direction de course et les classes, nous avons calibré les parcours et timings de chacun en fonction des fenêtres météo pour privilégier la sécurité des marins et des bateaux. C’était le pré-requis. Nous avons en parallèle tout mis en oeuvre pour que la départ de cette superbe flotte des 40 IMOCA profite de la meilleure couverture médiatique possible et nous ne doutons pas qu’encore une fois, les images seront superbes. » concluait Gildas Gautier, co-directeur de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
ETA arrivée à Fort-de-France en Martinique des 4 classes :
ULTIM : entre le 12 novembre au soir et le 13 novembre matin
L’IMOCA OceansLab de Phil Sharp a été officiellement mis à l’eau hier à la Rochelle. Construit dans les moules de l’Occitane en Provence, ce plan Manuard construit par Black Pepper est le 14e nouvel Imoca mis à l’eau. Son skipper participera à la Transat retour à la Base pour tenter de se qualifier pour le prochain Vendée Globe. Il sera en concurrence avec Jean Le Cam pour décrocher une précieuse wild card donnée à seulement 13 nouveaux bateaux.
“Le projet OceansLab est né il y a presque 10 ans, lorsque j’ai commencé à rêver de développer un bateau de course à la pointe de la technologie. En tant qu’ingénieur, la résolution de problèmes est une de mes passions, et j’ai senti qu’il était temps de contribuer à la protection de mon environnement de travail – d’agir – et de protéger l’océan. C’est à ce moment-là que l’objectif principal du projet est devenu la progression des technologies vitales à faible émission de carbone”, a déclaré Phil Sharp, Directeur de l’équipe et Skipper.
“Grâce à une collaboration et un soutien intensifs, nous sommes arrivés à un moment très excitant et important pour toutes les personnes impliquées – le lancement de ce bateau pionnier qui établit de nouvelles normes en matière d’énergies et de matériaux propres. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais c’est un premier succès majeur que d’avoir mis OceansLab à l’eau et d’avoir effectué sa première navigation d’essai en mer”.
Dernier né des IMOCA à arriver sur le circuit des bateaux à foils, OceansLab repousse non seulement les limites de la performance, mais aussi celles des technologies en énergies propres, notamment l’hydrogène vert pour remplacer le diesel. “Nous avons travaillé sans relâche pour garantir des performances améliorées et une empreinte réduite, grâce à l’intégration de nos innovations propres – à la fois en matière d’énergie et de matériaux. Cela a commencé dès le premier jour avec l’optimisation de la conception initiale et la réutilisation des moules existants de l’architecte navale du bateau, Sam Manuard. “Cette construction de haute qualité est le résultat de l’engagement infatigable des équipes de Pauger Carbon Composites et de Black Pepper Yachts, ainsi que de la contribution dévouée de nos partenaires officiels Cleantech et des membres du Hub. OceansLab sera le seul bateau sur la ligne de départ du Retour à La Base, et probablement du Vendée Globe, à ne pas transporter de combustibles fossiles”, déclare Sharp.
LA ROCHELLE, FRANCE – 3 NOVEMBRE 2023 : Baptême de l’Imoca OCEANS LAB (skipper : Phil Sharp) à La Rochelle, France, le 3 novembre 2023. (photo d’Olivier Blanchet
Accélérer les Technologies en Énergies Propres Ce projet révolutionnaire accélère les technologies en énergies propres dans l’environnement océanique en démontrant les avantages des énergies renouvelables en termes de performance et de durabilité. Délaissant la solution facile du moteur diesel, le partenaire officiel Cleantech Genevos a conçu un système hydrogène-électrique innovant intégrant de multiples sources de capture d’énergie renouvelable (voile, PV solaire et hydrogénateurs), de stockage (hydrogène vert et batteries au lithium) et de production d’énergie (pile à combustible à hydrogène). Le système complet permet de réduire à zéro les émissions pour la propulsion et l’alimentation auxiliaire, avec une puissance de pointe combinée totale de 20 kW. Le système d’énergies propres OceansLab permettra à l’IMOCA d’atteindre une vitesse moyenne de 6 nœuds (10 kW) pendant 24 heures, ce qui correspond à une autonomie pratique comparable à celle des yachts à moteur diesel standard, et dépasse largement les exigences de sécurité de l’IMOCA, qui sont de 5 heures à 5 nœuds.
Le Systéme en Énergies Propres Expliqué L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, est stocké dans deux réservoirs à 350 bars, qui alimentent l’Hydrogen Power Module (HPM-15) de Genevos, une pile à combustible qui convertit l’oxygène et l’hydrogène en eau, produisant ainsi de l’électricité. Cette conversion d’énergie est basée sur une réaction chimique plutôt que sur la combustion d’un combustible fossile pour créer de l’énergie. L’électricité est utilisée pour alimenter le système de propulsion et recharger les batteries li pour alimenter les systèmes auxiliaires. Un réseau de cellules photovoltaïques Maxeon Nc marinisées et protégées contre les chocs, intégrées sur 16 m2 du pont, capte l’énergie du soleil, avec une capacité totale de production d’énergie de plus de ~ 3,6 kW. Cette énergie, combinée à celle captée par un hydrogénérateur de 600 W, est utilisée pour charger les batteries, ce qui renforce la sécurité énergétique.
L’Incorporation de Composites à Faible Teneur en Carbone Mais ce n’est pas seulement le système d’énergie propre qui distingue OceansLab du reste de la flotte IMOCA. La durabilité des matériaux utilisés dans la construction a également été au cœur du projet. “L’avancement des technologies en énergies propres dans le secteur maritime ne concerne pas seulement les systèmes énergétiques, mais aussi l’aspect intégral du bateau lui-même. Nous avons utilisé une solution “cradle to cradle” de résine époxy haute performance, entièrement recyclable, qui peut être décomposée chimiquement en fin de vie, à l’aide d’un acide acétique non toxique. Cela permet de séparer la résine de la fibre, de sorte qu’elles peuvent toutes deux être utilisées dans un nouveau cycle de vie. Il présente également l’avantage de permettre le nettoyage et la réutilisation des consommables afin de réduire les déchets, ce qui est extrêmement bénéfique pour le secteur de la construction navale qui utilise largement les procédés d’infusion sous vide de la résine”. Rajoute Sharp.
OceansLab a également remplacé un grand nombre de ses applications de fibres de carbone performantes par des fibres de basalte afin de réduire considérablement l’empreinte carbone. La fibre de basalte est une fibre haute performance à faible empreinte, produite à partir de minéraux naturels qui peut être retraitée et recyclée en fin de vie sans perte de performance. OceansLab applique aussi les derniers développements en matière de fibres de carbone recyclées, qui ont été réalignées pour bénéficier des propriétés mécaniques directionnelles et élevées ofertes par les fibres de carbone.
Le Parrain d’OceansLab Le parrain d’OceansLab, Bertrand Piccard, explorateur suisse, pionnier des énergies propres et fondateur de Solar Impulse, conclut : “OceansLab est un projet phare très important. Ce projet hydrogène n’est pas seulement destiné à des discussions autour d’un café, il s’agit de le mettre en œuvre, de montrer qu’il fonctionne et de montrer à d’autres personnes comment l’utiliser. Même si je viens du monde de l’aviation, je suis de très près ce qui se passe en mer. Je souhaite bonne chance à OceansLab et à Phil et j’espère que vous transmettrez très rapidement cet esprit de technologie en énergies propres dans le monde entier.
L’arrivée au Cap se méritait pour les 14 équipes de l’Ocean Globe Race. Ils se préparent désormais pour le départ ce dimanche de la seconde étape du Cap à Auckland. Marie Tabarly et son équipage PenDuick VI se voit pénaliser de 72h pour un scellé du sac des téléphones ouvert.
Après 7 000 milles et 46 jours de course intense, 33 minutes seulement séparent les deux bateaux français Neptune FR (56) et Triana FR (66) lorsqu’ils franchissent la ligne d’arrivée dans le port de Table Bay, au Cap. Neptune, ancien participant de la Whitbread en 1977, s’est classé 7e au classement général et 11e au classement IRC. Erwan Gourdon, barreur très respecté, était à la barre lorsque le sloop en aluminium de 60 pieds a franchi la ligne d’arrivée. ” C’était drôle, tout le monde était très détendu, nous pensions que la course était terminée car nous pouvions voir la ligne d’arrivée. Puis quelqu’un a dit : “Regardez ! Il y a des voiles là-bas ! Nous avons repéré de l’orange sur la grand-voile et un cercle noir et nous nous sommes dit : “Oh non ! On dirait Triana et ils ont l’air plus rapides que nous. Bon sang de bonsoir ! On s’est remis en mode course, on a réglé la grand-voile, on a remonté le G3 et on a repris la course pour les dernières minutes.” Plus tôt dans la course, l’équipage a été contraint de recueillir de l’eau de pluie suite à des problèmes avec le filtre de son dessalinisateur, arrivant avec juste assez d’eau à bord pour survivre. Ils sont également tombés en panne d’essence, ce qui les a obligés à manger des conserves froides pendant les derniers jours. ” C’était une étape très compliquée. Parfois, le vent était bon, mais d’autres fois, il était très, très faible. C’était à la fois excitant et fatigant, mais nous sommes vraiment heureux d’être ici. Maintenant que nous avons changé une partie de l’équipage, nous allons utiliser ce que nous avons appris sur la première étape et mieux organiser les choses pour la deuxième.” Tanguy Raffray skipper de Neptune
Bertrand Delhom, membre de l’équipage du Neptune et atteint de la maladie de Parkinson, est en train d’inspirer les personnes touchées par cette maladie en faisant le tour du monde à la voile. Il admet que c’était un défi. “Nous avons dû repousser nos limites. À l’arrivée, ma femme a eu du mal à me reconnaître, j’ai perdu un peu de poids et mes traits sont creusés. Mais j’espère que les gens comme moi, qui ont été diagnostiqués récemment, peuvent avoir de l’espoir. On a cette maladie mais on a encore le temps, il faut y arriver, réaliser ses rêves et y aller”, a déclaré Bertrand, épuisé mais fier.
Dirigé par le skipper Jean d’Arthuys, le Swan de 53 pieds, Triana FR (66), a franchi la ligne d’arrivée seulement 33 minutes après Neptune, remportant la 4e place au classement IRC, la première place dans la classe Adventure et la 8e place aux honneurs de la ligne. Ils en ont impressionné plus d’un pendant la course par leur vitesse, se maintenant au niveau des plus grands yachts de la classe Flyer. “ C’est très émouvant car pour beaucoup c’était la première grande course au large et nous avons découvert les joies de la course et de la vie en commun dans une micro-société et développé des liens incroyablement forts. C’était un grand rêve pour moi de faire cette course. Nous avons fait une étape fantastique, nous sommes très heureux.” Jean D’Arthuys
L’équipage a connu une course mouvementée, faisant les gros titres dès la première semaine lorsque Stéphane Raguenes, membre de l’équipage, a été secouru à l’issue d’une mission d’hélicoptère spectaculaire et transporté à 225 milles jusqu’à Madère pour y recevoir des soins médicaux. L’équipage a également rencontré de graves problèmes avec son générateur qui n’utilisait que des panneaux solaires pour se recharger, ce qui limitait son alimentation en électricité. Ils ont dû être remorqués jusqu’à la marina du V&A Waterfront pour y être amarrés après avoir signalé que leur moteur était tombé en panne.
Le concurrent espagnol White Shadow ESP (17), dont les tweets poétiques lui ont valu de nombreux nouveaux supporters depuis le départ de la course, était tout sourire et manifestement ravi d’être au Cap après 47 jours de course. Le Swan 57, skippé par Jean-Christophe Petit, est provisoirement deuxième de la classe Sayula, 8e au classement IRC et 9e au classement de la ligne d’honneur. ” C’était très long, donc tu accumules les émotions. On voit des baleines qui sautent, des oiseaux qui volent, ça donne une vision particulière de la vie et on se dit ‘WOW’, c’est fantastique. Et étonnamment, nous n’avons eu aucune panne, aucune défaillance, aucune défaillance humaine, aucune défaillance technique. Nous sommes très, très heureux.“
L’équipage international du White Shadow s’est rapproché depuis son départ de Southampton il y a 47 jours. Tom Dhyser, 23 ans, admet qu’il est difficile de se passer de technologie, mais il s’y est vite habitué. “Un téléphone ? Qu’est-ce qu’un téléphone ? Au bout d’une semaine, j’ai oublié mon téléphone car il y avait tellement de choses incroyables à voir, des dauphins, des baleines, c’était génial”, a déclaré Tom.
Galiana WithSecure FI (06), le très apprécié Swan 53 de 53 ans skippé par Tapio Lehtinen, a fait une entrée remarquée dans la marina V&A Waterfront après avoir franchi la ligne d’arrivée au bout de 48 jours. Le voilier finlandais a pris la 6e place du classement IRC et la 3e place de la classe Adventure. L’arrivée de nuit, avec des rafales de 50 nœuds, a rendu l’accostage difficile, mais rien que l’ancien skipper de Whitbread n’ait pu gérer. Avec huit jeunes de moins de trente ans à bord, le bateau finlandais navigue avec l’équipage le plus jeune de la flotte.
Après un amarrage impressionnant, l’équipage du Galiana WithSecure a encore beaucoup d’énergie pour faire la fête ! S’exprimant juste après l’accostage, Tapio était clairement ému, déclarant qu’il y avait bien du sel et du champagne dans ses yeux, et pas une larme. “Les derniers jours ont été formidables, avec enfin un peu de vent, mais nous avons eu un départ très difficile. Nous sommes ravis d’être ici”, a déclaré Tapio, qui se demandait s’il devait manger du poisson ou de la viande pour le dîner – la viande et le rouge l’ont emporté.
Même s’il affirme avoir travaillé très dur à bord, le second de Galiana WithSecure, Ville Norra, a trouvé le temps de composer une chanson inspirée par le fait qu’ils ont passé plus de trois semaines à bâbord amures. Le titre de la chanson ? Vous l’avez deviné, “Port Tack”. Ville, accompagné d’un groupe de musiciens et de danseurs de Galiana WithSecure, se produira pour un après-midi seulement lors de la conférence de presse de l’OGR, le jeudi 2, au V&A Waterfront.
Le soleil se montre pour accueillir l’équipage fatigué à bord d’Evrika au Cap Crédit : OGR2023/Aida Valceanu L’arrivée du Swan français de 65 pieds, Evrika FR (07), a été pénible, douloureuse et lente. Les 72 dernières heures de leur course de 49 jours se sont avérées difficiles avec des vents forts qui les ont forcés à tirer des bords à quelques milles de la ligne d’arrivée. L’équipage épuisé, composé de membres de la famille et d’amis proches, est arrivé au moment où le soleil s’est levé sur la Table Mountain. Ils ont obtenu la 11e place en ligne d’honneur et la 3e place dans la classe Sayula. Deux membres de l’équipage, Alexandre Dubois et Philippe Huon, souffraient de douleurs considérables après s’être cassé les côtes en tombant sur la table à cartes dans des vents violents.
Evrika (07) arrive au Cap Les dernières 72 heures ont été très, très dures. Pour le moral, c’était très difficile, nous espérions arriver hier et puis les vents ont augmenté et augmenté et nous avons dû hisser et nous avons dit ‘Non, pas ce soir, demain soir, c’était difficile’. Pour Dominique Dubois
Enfin, le voilier sud-africain Sterna SA (42)/All Spice Yachting, skippé par Rufus Brand, a franchi la ligne à 9:40 UTC, le 30 octobre, après 49 jours de navigation. Comme Evrika, ils espéraient arriver samedi, à temps pour la Coupe du monde de rugby, mais ils ont été poussés vers le nord par des vents de sud-est de 45 nœuds, avec des rafales de 50 nœuds, et une mer de cinq mètres.
Le mauvais temps a commencé à poser des problèmes il y a quelques jours, le 28 octobre. À 00:55, le MRCC a appelé le PC Course OGR pour signaler l’activation d’une PLB de détresse à proximité de Sterna. Le voilier sud-africain se trouvait alors à 90 milles à l’ouest du Cap et naviguait dans des rafales de vent de 45 à 50 nœuds et une mer de 4 à 5 mètres. L’OGR a déclaré un CODE ROUGE et l’équipe de crise a été activée. Un appel a été passé à Rufus qui a confirmé que tout allait bien à bord et qu’une grosse vague frappant le bateau par l’arrière avait provoqué une fausse activation de la PLB de l’équipage.
Le Swan 53 a subi des avaries au cours de l’étape 1 et le skipper Rufus a admis qu’ils avaient beaucoup de travail à faire avant le début de l’étape 2, du Cap à Auckland, dans seulement 6 jours.
“Quel voyage ! C’était une étape difficile, malheureusement, nous avons cassé pas mal de choses au niveau du gréement. Mais je suis très heureux aujourd’hui car notre équipe s’est incroyablement bien comportée. La première étape n’était finalement qu’une question de cohésion d’équipe. Je ne peux pas être plus heureux de la façon dont notre équipe a relevé tous les défis. Nous sommes arrivés en boitant aujourd’hui. Et bien sûr, nous étions déçus d’avoir raté le match de rugby. Pendant un moment, j’ai cru que nous allions y arriver, mais nous avons fait sauter notre A3 et nous savions que nous n’y arriverions pas. Mais nous sommes là”, a déclaré un Rufus très heureux, qui est parti manger des côtes.
Maiden a trouvé le temps d’accueillir “The Brave Girls”, dans le cadre de l’action caritative de Masicorp. Ces filles, âgées de 8 à 12 ans et originaires du canton de Masiphumelele, ont subi des traumatismes physiques et mentaux au cours de leur vie.
“C’était une journée merveilleuse que de recevoir le Brave Girls Art Club, une association caritative que nous avons soutenue par le biais du Maiden Factor, pour qu’il vienne rendre visite à Maiden. Elles ont touché nos cœurs la première fois que nous leur avons rendu visite en janvier dans le township de Masiphumelele à Fishhoek où elles vivent, alors les faire monter sur le bateau était très amusant ! Elles ont eu l’occasion de voir ce que nous faisons à bord d’un voilier de course, notamment en apprenant le fonctionnement des treuils, en s’exerçant au travail d’équipe tout en soulevant les voiles et en explorant l’intérieur du pont. Les filles ont également écrit des messages d’espoir dans le bureau de l’OGR, que nous pourrons ajouter à notre bâton, expliquant pourquoi elles pensent que l’éducation des filles est si importante ! Rencontrer directement les enfants que nous soutenons est toujours une expérience émouvante et très spéciale, mais pouvoir leur montrer la vie à bord de Maiden a été la cerise sur le gâteau”, a déclaré Heather Thomas, skipper de Maiden.
Pen Duick VI s’est vu infliger une pénalité de 72 heures par l’OGR pour une violation des règles de l’avis de course liée à la rupture des scellés du sac de communication, qui contient tous les téléphones de l’équipage et qui est scellé quelques heures avant le départ. À la fin de l’étape jusqu’au Cap, les scellés sont retirés afin que l’équipage puisse accéder à ses téléphones personnels. Les conclusions de l’enquête figurent dans le rapport ci-dessous.
Détails de la pénalité de temps Pen Duick VI Rapport d’enquête : PEN DUICK VI : scellés brisés sur le sac de communication de l’équipage et preuves que le compte WhatsApp de Marie Tabarly était actif après le début de l’opération, le 10 septembre 2023, au Royaume-Uni.
Vérification des scellés sur le sac de communication de l’équipage du Pen Duick VI 20 octobre 2023 approx 20.00 heure locale Georgie Vintner, Don McIntyre et Marco Ausderau montent à bord de Pen Duick VI dès leur arrivée. Le skipper et tous les membres de l’équipage ont signé la déclaration de conformité NOR.
Lors de l’inspection du sac de communication présenté par Marie Tabarly, le sceau de sécurité OGR contenant environ neuf téléphones personnels de l’équipage, scellé quelques heures avant le départ à Southampton, a été constaté comme étant brisé, permettant un accès libre à tous les téléphones. Des photos du scellé brisé ont été prises. L’intégrité du scellé relève de la responsabilité du participant. Les scellés sont assez solides et ne devraient normalement pas se briser sans une force raisonnable. Un membre de l’équipage a suggéré qu’il avait pu se briser en fouillant dans le casier où il était stocké, à la recherche de nourriture, également stockée dans le même casier. Il a été dit que le membre d’équipage ne s’était pas rendu compte du scellé, ou qu’il l’avait peut-être oublié. Le membre de l’équipage était manifestement contrarié.
Marie était présente et a vu que le scellé était brisé.
Le lendemain 23 octobre, un entretien enregistré a eu lieu avec Marie Tabarly afin d’enquêter sur les preuves suggérant que son compte WhatsApp était actif après le départ, y compris le 11 septembre, un jour après le départ. Un entretien de suivi a eu lieu le 25 octobre afin de clarifier les déclarations et informations contradictoires.
Constatations de l’enquête L’équipe d’inspection de l’OGR a constaté que le scellé de la pochette de communication à bord du Pen Duick VI était brisé. Pen Duick VI n’avait pas signalé le bris du scellé en premier lieu. Il est probable que les téléphones qui se trouvaient à l’intérieur n’aient pas été consultés, mais cela ne peut être prouvé de manière concluante.
Les éléments de preuve montrent que le compte Whatsapp de Marie a été confirmé actif après le début de l’OGR, alors qu’elle se trouvait à environ 5 miles au large du Royaume-Uni et très probablement à portée du signal téléphonique. Marie n’a pas fourni d’informations précises et opportunes en ce qui concerne les questions relatives à l’OGR. En fait, elle a fourni des déclarations et des informations contradictoires à deux reprises. Lorsque l’OGR lui a demandé de confirmer des réponses enregistrées lors d’une réunion tenue 24 heures auparavant, Marie a répondu : “Je ne sais pas ce que j’ai dit, et alors ?”
Résumé L’OGR ne peut pas prouver de manière concluante la cause de l’avis de compte WhatsApp actif, car deux téléphones sont impliqués et l’un d’eux était à terre. Il est possible que le téléphone à terre ait été utilisé, ce qui ne constitue pas une violation de la NOR. Aucune mesure n’est prise à cet égard. Le sceau de sécurité de l’OGR sur le sac de communication a été brisé. Il n’est pas possible de prouver s’il s’agit d’un accident ou d’une intention. Il est possible que ce soit dû au fait que le participant n’avait pas de plan de gestion à bord pour protéger la pochette de communication. Il incombe au participant de maintenir l’intégrité du sceau. Le fait de ne pas avoir signaler la rupture du scellé est la faute du participant. Il n’y a pas de circonstances atténuantes, si ce n’est le regret du membre de l’équipage chargé de déplacer régulièrement le sac pour accéder à de la nourriture dans le même casier, qui n’était pas conscient du scellé et de son importance. En vertu de la NOR 3.1.7.C… Banned Equipment, le bris du sceau du sac de communication impose une pénalité de temps de 72 heures. Le sceau de ce sac de communication a été brisé. Une pénalité est applicable.
Après examen des faits, PEN DUICK VI se voit attribuer une pénalité de temps de 72 heures applicable à la première étape de l’OGR.
Ian Lipinsky dont le Class40 a démâté et Guillaume Pirouelle victime d’une collision à la bouée de dégagement mènent une course contre la montre pour remettre à l’eau leurs Class40 respectifs. Une mission commando en bonne voie.
Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse abordent le Pot-au-Noir ce samedi avec une avance de 100 mn sur Gitana. Leur cellule de routage dirigée par Marcel Van Triest a fait des merveilles mais le pot pourrait réserver des surprises.
Le timing de l’empannage placé il y a 24h a été parfait pour le Maxi Banque Populaire qui a fait une route directe avant de se recaler devant le reste de la flotte. « L’empannage qu’on a fait hier (au niveau de Madère), n’était pas forcément un choix facile à faire, aussi loin de la prochaine marque, avec les aléas de la force et de la direction du vent. Mais on est plutôt contents d’avoir empanné, alors que les autres sont plutôt restés à l’intérieur de la route. On l’impression d’avoir fait du gain, et tant mieux pour la suite », expliquait à la mi-journée Armel Le Cléac’h. À bord du Maxi Banque Populaire XI, il a toutes les raisons de se satisfaire de sa trajectoire établie en collaboration étroite, avec son routeur, Marcel Van Triest. « Pour l’instant, on est toujours devant et dessous, on est plutôt bien placés. On en profite. Tous ces petits milles grattés sont toujours bons à prendre pour la suite, » ajoute-t-il en substance après une journée de navigation en pôle position en direction des îles de São Pedro et São Paulo, prochaine marque de parcours aux abords immédiats de l’équateur. Derrière le maxi, tous les autres ont du se recaler et perdre de précieux milles. Gitana concède 98 mn, SVR 161 mn, Sodebo 242 mn et Actual 352 mn. La note est salée même si l’on sait que ces écarts peuvent être rapidement comblés en Ultim.
Le Pot-au-Noir s’annonce peu actif le co-skipper du bateau leader se méfie « des différences entre les fichiers météo et la réalité sur l’eau, » on comprend qu’il progresse sans inquiétudes majeures. Son avance ainsi que sa position pour le traverser « entre le 29° et 30° de longitude ouest », selon Christian Dumard, le météorologue de la course, sont autant d’indicateurs qui lui permettent d’espérer un passage relativement facile.
« On fait route plein sud. On a encore quelques heures un peu compliquées avec du vent et de la mer un peu forte, mais après cela devrait s’arranger en fin de journée, début de nuit. Derrière, le vent va mollir tout doucement, on va s’en rapprocher. Les vitesses vont certainement diminuer, et les autres revenir par derrière, avec un effet d’accordéon. À nous de suivre une bonne trajectoire et de surveiller tout ce que font nos camarades. C’est vrai que pour l’instant, on bénéficie d’une position stratégique assez sympa, mais on sait que derrière, ça peut attaquer », détaillait hier midi Armel.
Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse peuvent se féliciter avec leur équipe de routage à terre de leur option à Madère. Ils sont les nouveaux leaders de la flotte depuis hier et filent vers le sud avec 50 mn d’avance sur Gitana.
Le Maxi Edmond de Rothschild pourrait ne plus être le bateau de référence de la Classe à voir les vitesses du Maxi Banque Populaire qui fait désormais jeu égal. Tout se joue sur les bons choix de route. SVR a du ce matin se recaler plus à l’ouest pour éviter une zone de molle au sud de l’archipel du Cap Vert. Dans son sillage, Sodebo Ultim 3 bien revenu, tente de suivre le rythme mais n’est pas en mesure d’aller aussi vite que les 3 premiers. L’acte 2 de cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre vient de commencer pour le club des cinq. Un acte de vitesse pure et de pilotage où il ne faudra pas oublier de soigner son entrée dans le Pot au noir, au programme dès samedi soir.
Après une nuit de tempête les 90 bateaux à quai au Havre et à Lorient sont bien restés à l’abri. Ils devraient l’être encore dimanche puisqu’aucun départ ne sera donné. Un départ mardi est à l’étude.
Toute la matinée, le vent a molli dans le Morbihan, après les rafales à 80 noeuds enregistrées par Météo France cette nuit. L’arrivée de la marée basse va contribuer à assagir la mer dans le port de Lorient La Base ce qui va permettre aux skippers et préparateurs de vérifier l’amarrage de leurs bateaux en prévision d’un nouveau passage de front samedi sur la Bretagne. Au Havre, le spectacle irréel des 80 cm de clapot dans les bassins fermés n’a heureusement eu aucun impact sur les IMOCA qui avaient bien anticipé l’arrivée du mauvais temps, dont le pic avait lieu en fin de matinée.
« Nous sommes restés très vigilants à l’ouverture des portes des bassins entre midi et 13h10, avec un mètre de surcote, ce qui a fait monter d’autant les pontons. Heureusement, le vent a baissé en parallèle et aucun dégât n’a eu lieu » précisait Francis Le Goff. Toute la journée, la Direction de course a continué à travailler au scénario d’un nouveau départ, en collaboration avec Christian Dumard, météorologue de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
Pour Francis Le Goff, « la possibilité évoquée hier de voir s’élancer les IMOCA dimanche est désormais exclue, notamment à cause du renforcement du vent de secteur ouest, très impactant au large du Havre » Les cartes de vagues des différents modèles montrent également une dégradation de l’état de la mer dimanche, ce qui compliquerait nettement les modalités techniques d’organisation d’un départ en baie de Seine, « avec probablement un mètre de vagues de plus que dimanche dernier », toujours selon Francis Le Goff. A cela, s’ajoute une contrainte horaire avec la fermeture des portes des bassins du Havre à 15h30 pour un coucher du soleil à 17h30 ce jour-là.
Pas de départ donc dimanche, c’est une décision partagée par la commission sportive de la classe IMOCA qui représente les 40 tandems engagés dans cette classe. L’équipe Direction de Course travaille sur un scenario de départ dont une première option serait le mardi 7 novembre en tout début de matinée, avec une sortie des IMOCA sur la porte ouverte du matin (de 5h00 à 6h15). D’autres scenarii postérieurs à cette date sont également étudiés. L’option privilégiée pour le parcours est une route directe vers la Martinique.
« Pour les Class40 et Ocean Fifty pour lesquels rien n’était possible avant lundi, il n’y a pas de changement à jour. Le but est toujours de saisir la première opportunité, en collaboration avec les classes, pour la semaine prochaine » concluait Francis Le Goff.
Hugues de Prémare a établi un nouveau record de la plus grande distance parcourue sur 24 heures en bateau de Série. Entre hier à 10h30 et ce jeudi 2 novembre à la même heure, le skipper du Maxi 6.50 Technip Energies – International Coatings a en effet avalé 296,26 milles, améliorant ainsi la performance réalisée par Florian Quenot le 5 novembre 2019, dans le cadre de cette même épreuve, de 4,79 milles. Sa vitesse moyenne : 12,34 nœuds !
MAJ : Après avoir battu le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 de Série ce matin, Hugues de Prémare, vient d’améliorer sa propre performance, pulvérisant au passage celui détenu par Pierre Le Roy depuis l’an dernier en Proto (308 milles réalisés lors de la Les Sables – Les Açores – Les Sables). Engagé dans la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat, le skipper du Maxi 6.50 aux couleurs de Technip Energies et International Coatings a en effet avalé 317,25 milles entre 17h hier et la même heure aujourd’hui, à la moyenne de 13,22 nœuds ! Epoustouflant !
Ce jeudi, ça bombarde au sein de la flotte de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat ! Pour preuve, la plupart des concurrents affichent des vitesses à deux chiffres et certains flirtent avec les 14 nœuds de moyenne sur les quatre dernières heures. Parmi les plus rapides, on peut citer Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Uruguay Agency), Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla), Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet), Thaïs Le Cam (1068 – Frérots TMP), Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17), Thomas André (929 – Diwan.bzh), Arthur Petrucci (973 – Duvergt-FBI, Les P’tits Doudous du Scorff-Lorient), Adrien Simon (1038 – Faun), Mathilde de La Giclais (951 – Sleep diSEAses – Bastide Médical), mais également Hugues de Prémare (1033 – Technip Energies – International Coating). Ce dernier est parvenu, on l’a, dit, à faire tomber le précédent record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 de Série, faisant passer ce dernier de 291,47 milles à 296,26 milles. Si cette performance témoigne d’un gros niveau d’engagement, elle atteste aussi que les alizés sont bel et bien en place même s’ils demeurent relativement irréguliers. La preuve, les vitesses de l’ensemble des solitaires sont assez disparates, dans un camp comme dans l’autre, même si les partisans de la route sud restent globalement les plus véloces. Pour l’heure, ces derniers continuent d’ailleurs doucement mais sûrement de combler leur retard. A titre d’exemple, Marie Gendron (1050 – Léa Nature), qui cumulait un écart de 198 milles sur le leader hier à 6 heures, l’a, depuis, divisé par deux.
Des histoires d’angles
« Le long de l’Afrique, les alizés étaient effectivement plus soutenus qu’ailleurs ces dernières heures. A présent, les Ministes qui se trouvaient dans ce petit couloir gagnent vers l’ouest, ils voient le vent perdre légèrement en intensité mais aussi basculer davantage à l’est à l’approche du waypoint », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. En clair, cela signifie que dans les heures à venir, les conditions leur seront un peu moins favorables puisqu’ils vont se retrouver vent arrière et devenir, par la force des choses, un peu moins rapides que certains de leurs adversaires plus au nord, à commencer par ceux positionnés sur une trajectoire intermédiaire comme Victor Matthieu (967 – Celeris Informatique) ou Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Uruguay Agency). Ces deux-là viennent d’ailleurs de reprendre l’avantage au pointage chez les Proto. Chez les Série, il est moins évident d’établir une hiérarchie d’autant que la flotte s’étale sur une ligne nord-sud de près du double en termes de distance (500 milles contre 275). Cet écart, devrait en principe se réduire à l’approche du waypoint situé par 25° Nord et 27° Ouest que les Ministes ont l’obligation de laisser à tribord. A moins que certains, déjà très sud, décident de descendre encore en latitude, stimulés par le mythe qu’il y a toujours plus de pression dans le sud lorsque l’on se trouve dans les alizés.
Banque Populaire a pris la tête au classement général avec son décalage plus à l’ouest. Il continue à avoir plus de vent que ses camarades mais tous devront empanner à un moment pour ne pas s’écarter trop de la route. SVR-Lazartigue et Gitana restent bien placés. Sodebo et Actual devraient continuer à recoller. En attendant les autres Classes, la course en Ultim est bien relancée et c’est tant mieux.
Armel Le Cléac’h (BANQUE POPULAIRE XI) « On avait prévu de contourner Madère par le nord ce n’était pas forcément quelque chose de simple car ça rallonge la route et ça fait pas mal de manœuvres mais on voulait éviter le dévent de l’île qui n’a pas été si catastrophique que cela pour les autres d’ailleurs. Mais on voulait se positionner dans l’ouest pour avoir plus de pression et se positionner pour la suite de la course. On du vent de NNW pas encore très bien établi, la mer est relativement calme en terme de clapot, on a un peu de houle et cela nous permet de bien glisser. Ce sont de bonnes conditions pour le bateau. On attend les derniers fichiers météo du routeur pour la suite de la stratégie ce n’est pas encore bien simple. On va regarder ce que font nos adversaires pour voir la route à suivre, il y a encore du chemin à parcourir, il faut faire le bon choix. On n’a pas loin de 2000 milles à faire en route directe vers Sao Pedro et Sao Paulo mais cela ne sera pas direct (rires).
Les îles font toujours partie de la navigation, il y a toujours des zones compliquées quand on passe près d’elles, car elles ont de l’influence. Hier, de voir Madère de l’extérieur c’était impressionnant. Il y avait quelques nuages sur l’île, c’est haut et impressionnant comme lorsqu’on passe aux Canaries, au Cap-Vert aussi. On connait bien tout ça mais à chaque fois cela fait partie du jeu. Ça va bien à bord. On a bien manœuvré cette huit pour passer l’île avec des changements de voile, changements de bord, maintenant qu’on est sur un bord plus établi, on va se relayer pour dormir. Je viens de prendre le quart depuis une demi-heure et Sebastien est parti dormir. On en profite pour faire des quarts plus longs car on n’a pas de manœuvre à venir. Oui, Sébastien est très branché Ricoré (rires). Moi c’est plutôt le thé, on s’est fait un bon petit plat hier soir et je profite de manger un peu de céréales et des fruits aussi. »
François Gabart (SVR LAZARTIGUE)
« C’est la fin de la nuit, le soleil vient de se lever, c’est très beau. En revanche nous n’avons toujours pas beaucoup de vent. On espère qu’on va accrocher enfin et arriver à la fin de cette zone sans vent en sachant que nos copains de Gitana sont à côté en visuel, et qu’ils sont un peu plus rapides. Ils doivent avoir un peu plus de vent que nous. On est patients mais on espère que le vent va revenir rapidement pour atteindre le standard de vitesse de nos beaux bateaux. L’option de Banque Populaire XI, on l’avait en tête dans la journée, c’était du domaine du possible. Il se trouve qu’on ne l’a pas prise. Ils étaient mieux positionnés géographiquement que nous avec leur petit décalage de 15 milles. Ils étaient bien placés pour prendre ce risque. Là ils viennent de reprendre du vent. Il y a trois bateaux qui à la fin se retrouvent toujours à vue et donc on va tous se retrouver au même endroit. On a eu un dévent assez rapide au final avec les îles, on a plus soufferts au global du manque du vent dans le sud-est. On avait 3-4 noeuds et après 1-2 noeuds, ça n’a pas duré longtemps. Gitana l’a subi plus que nous. On a réussi à se barrer mais on a un vent beaucoup moins fort que ce qui est marqué sur les gribs et plus à gauche (plus Nord ouest NDR). A priori on ne va pas tarder à accrocher le vent qui va progressivement prendre de la droite et un jour ou l’autre cela va s’appeler un alizé mais je ne sais pas quand il s’appellera alizé ! Les conditions sont quand même assez cool, on dort bien et on arrive à se relayer facilement. C’est une bonne période de l’année et un bon coin du globe en ce moment. On est en short avec une petite polaire juste pour la nuit que je vais enlever dans quelques minutes. On vit en tee-shirt, ni trop chaud, ni trop froid pieds nus, c’est chouette ! »
Charles Caudrelier
Anthony Marchand (ACTUAL ULTIM 3)
« On est contents c’est sûr que c’est encore une régate, là je vois Sodebo, c’est bien ça met de l’entrain ! Je pense que notre option Est était bien. On a tout de suite mis un way-point très à l’est de Madère et finalement ça a payé et puis c’est une situation où ça revient par derrière, donc dans les deux cas, c’était en notre faveur. Là, il va y avoir du vent qui va remonter et on aura de belles glissages vers les Canaries et le Cap-Vert. On a eu que de petits bobos comme l’élastique intermédiaire de lattes de grand-voile quand je suis monté dans le mât hier. Ce ne sont que des petits trucs. Tout est réparé ! Le bateau est nouveau à 100%. C’était l’objectif car les premières 48h étaient chaudes. Certes on a une machine moins récente que celle des autres mais on a navigué prudemment ces premiers jours et il y a encore 14 jours de course. On est bien, là où on est. C’est super fluide avec Thierry, c’est juste un bonheur de naviguer avec lui. On n’a pas de rythme précis, on n’a pas d’heure de quart, on les fait quand on est fatigué, c’est fluide, on est à fond, on est d’attaque, on a le plein d’énergie à 110%. On a chopé le rythme tout de suite, même si au début j’étais malade, mon estomac ne retenait rien, ce n’était pas le mal de mer, et Thierry a pris le relai, il m’a laissé dormir un peu plus. Je ne vais pas te donner l’heure de notre empannage car les concurrents peuvent écouter la vacation (rires). Dans une dizaine d’heure à la louche au minimum, on va tous chercher cette petite rotation pour faire du sud et plus tu fais du sud plus tu vas attraper les alizés. Le vent monte doucement. Banque Populaire a l’air d’être dans des conditions plus ventées et pour nous cela ne va pas tarder. On vient de vous envoyer une belle vidéo avec des dauphins, c’était super, on est quand même mieux que nos camarades en Bretagne à qui nous pensons bien. »
Thomas Coville (SODEBO ULTIM 3)
“C’est vrai que c’est sympa de voir ces bateaux regroupés tous ensemble avec Anthony derrière nous. On voulait de la bagarre, et on l’a ! Le début n’était pas facile car on avait du mal à trouver nos marques dans une mer formée et aussi de tout faire pour ne pas avoir de souci dans ce premier front, c’était costaud ! C’est vrai qu’on a subi cette période-là avec une stratégie qui était de ne pas abimer, de ne pas casser. Là en terme de navigation c’est plus fluide, plus facile, on mange régulièrement, on est plus reposé. Ce sont aussi des heures de barre, car avec du petit temps comme, on fait la différence avec le pilote, on peut mieux ajuster quand il y a des risées. La classe ULTIM est bien, tout le monde est là au contact avec des bateaux en bon état, c’est super ! J’avoue que hier quand on a vu partir Banque Populaire dans les îles, ce n’était pas une position que je leur enviais. C’était osé et pas facile à faire. Dans l’ouest, maintenant ils ont plus de pression, la route est plus sud, ça va certainement s’aligner avec l’empannage. Le bateau qui démarre en premier a un avantage mais pour combien de temps ? Ce sera intéressant à suivre.”