On passera le Horn avec un peu d’avance

Trophée Jules Verne, 2015 © Yann Riou | Spindrift racing

Spindrift a fortement accéléré et reprend des milles sur Banque Populaire. Le retard est de 445 milles mais l’équipage de Loïck Peyron va fortement ralentir et suivre une trajectoire pas très optimale. De quoi reprendre une grande partie du retard dès ce soir. Comme le racontait Xavier Revil, les dernières heures ont été éprouvantes dans la pétole. Spindrift semble confiant pour être en avance au Cap Horn.

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IDEC en revanche s’est extirpé plus tardivement des calmes. Son retard a culminé à 588 milles. Il devrait progressivement diminuer au cours de la journée. Il avance maintenant à 22,5 noeuds. Une vitesse pas encore assez élevée pour l’instant pour reprendre suffisamment sur Banque Populaire. 

Message de Xavier Revil, à bord de Spindrift : “Je sors de ma bannette pensant être en plein rêve du maxi Spindrift 2 sur le lac Léman mais non, il est bien au milieu du grand Sud dans une pétole digne de la baie de Lausanne !

Et oui, c’est ambiance lémanique au beau milieu des 50ème hurlants. Nuit dernière de grosse pétole à exploiter la moindre risée, le quart ‘on’ sur les réglages en permanence avec le quart de stand-by en soutien. Bascules de 60° variation de vent de 1 à 10 nœuds, température extérieure 4°. En sortant du duvet, on trouve que ça caille mais au bout d’un quart d’heure à régler, traverser le cockpit arrière pour aller de winch en winch et discuter avec le barreur, il ne fait pas si froid.

Le chef de quart à un rôle fort à jouer en étant actif et en motivant l’équipage à rester sur les réglages. Faire avancer les 23 tonnes dans ces conditions volatiles et légères, demande plus de travail que dans 25 nœuds et le différentiel peut vite être très grand. Bon, au final, pour les grandes glissades sur la grosse houle faudra revenir. On aura eu en tout deux cessions de 10 heures de conditions idéales, juste de quoi se donner une idée des capacités du bateau dans ces mers là. Va falloir revenir !

Pour se consoler, les conditions sont celles du routage. Ce n’est pas pire et, du coup, on reste en course pour le record. S’il n y a pas de mauvaises surprises, on passera le Horn avec un peu d’avance.

L’Atlantique sera le juge de paix
Je viens de passer 3h12 à chasser les risées, on rend les clés au quart suivant les étraves tournées dans la bonne direction, ouf ! On peut aller rejoindre notre duvet, fermer la fermeture éclair jusqu’au sommet, ajuster la capuche pour ne laisser dépasser que la tête et s’endormir au doux son du clapotis de l’eau sur la coque.”