Erwan Tabarly (Athema), 4e au général provisoire : « j’ai navigué propre »
«Dure, cette étape. On a fait 300 milles de près. C’était une sacrée bouée de dégagement… J’ai du dormir 2 ou 3 heures sur cette dernière étape. On n’a pas eu des conditions où l’on pouvait facilement mettre le pilote pour aller se reposer. Mais c’était la dernière. L’objectif était de tout donner. Ca ne servait à rien de garder des forces. Je ne sais pas ce qui me manque pour gagner une étape. Ca viendra. Je n’ai jamais été très loin. Peut-être que je n’ai pas été assez extrême… Ce qui me caractérise, c’est que je suis toujours régulier. Il faut peut-être prendre un peu plus de risques… Mais bon, c’est à double tranchant. C’est une façon de naviguer. J’ai la médaille en chocolat… j’aurais été super heureux de faire 3e, mais je suis content de la façon dont j’ai navigué, c’est le principal. Je me sens bien sur le bateau, j’ai fait des options qui me paraissaient correctes, je me suis bien amusé et j’ai navigué propre. »
François Gabart (Espoir Région Bretagne), 1er bizuth, 17e de La Solitaire : « Je suis bien adapté à cette épreuve »
« 17e… c’est pas mal même si je ne m’étais pas fixé d’objectif sur cette course, estimant qu’en tant que bizuth, il était difficile d’être régulier pendant 4 semaines. Et j’avais raison. Car j’ai fait une deuxième étape nulle. Mais j’avais accepté l’idée de faire des erreurs. Par contre, à côté, j’ai fait deux belles étapes au cours desquelles j’ai toujours remonté des places. Je suis assez fier de ça. J’ai appris beaucoup de choses et j’ai pris confiance en moi. Je sais que je suis capable de bien naviguer. C’est prometteur pour la suite, je sais que j’ai le potentiel pour bien marcher en bateau à voile et je sais maintenant que je suis bien adapté à cette épreuve. L’exercice du solo est un jeu qui me correspond à merveille, même si parfois c’est un jeu bête, pas très rigolo. Sur la 3e étape, par exemple, je me suis carrément mis en mode guerrier, pendant deux jours. Je ne pensais pas pouvoir tenir comme ça. J’ai découvert des choses sur moi en terme de volonté, de capacité à me battre. »
Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), 7e au général:
« On pourrait être dans le canal St Georges à se faire rincer… vu le vent qu’il y a, on est mieux à terre (rires)! Septième au général, c’est bien, c’est ma meilleure Solitaire du Figaro ; Je suis vraiment très content d’entrer dans les 10 premiers, de faire cette place de 7… même si je ne suis qu’à 9 minutes de la 5e place de Jeanne (Grégoire). C’est un gros progrès par rapport aux années précédentes, et c’est toute la magie de ce sport de finir à quelques minutes les uns des autres au bout de 230 heures de course. On va vraiment au bout de nous mêmes : hier dans le chenal de l’Aber Wrac’h, j’étais encore à bloc de chez à bloc, la tête dans l’eau pour surveiller les algues et ne rien lâcher, et je sais que Christopher (Pratt) et Jeanne (Grégoire) ont fait pareil, il faut se battre, encore et toujours jusqu’à la ligne. Comme on a tous les mêmes bateaux, très comparables en vitesse, il faut tout donner. Physiquement et moralement, cette édition était très dure… la pétole et la baston au près, ce sont vraiment les conditions les plus exigeantes, c’était vraiment difficile… Maintenant je vais passer l’hiver à essayer de trouver le secret pour gagner, car c’est vrai que claquer une étape me ferait du bien, maintenant. »
Jacques Caraës, directeur de course:
« Voilà deux éditions où on n’a pas trop de chance, avec des systèmes dépressionnaires qui nous empêchent de faire les parcours initialement prévus, mais on s’adapte à chaque fois et on s’en sort, ça c’est une très belle satisfaction. Je suis vraiment heureux d’avoir tout le monde au bercail, d’avoir réussi à rentrer l’ensemble de la flotte à l’abri avant ce coup de vent qui nous passe dessus en ce moment. Je pense que tout le monde est content d’être à terre aujourd’hui. Sur le niveau des coureurs, c’est clair que cette Solitaire tire vers le haut. Quand on regarde le podium, on voit qu’il y a à la fois beaucoup d’expérience et beaucoup de talent. Ils ne sont pas là par hasard… Je suis vraiment étonné aussi par les bizuths, dont les trois premiers François Gabart, Adrien Hardy et Isabelle Joschke qui ont des qualités exceptionnelles. Mais il n’y a pas de secret chez eux non plus : ce sont des marins qui s’entraînent dur tout l’hiver dans des centres d’entraînement performants, ils sont en forme, ils bossent à l’année pour progresser. Ces trois là sont de futurs champions, c’est évident. L’année prochaine ? Je pense que nous reviendrons vers une édition à quatre étapes, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment ».
Nicolas Lunven (Foncia), 18e au général : « je prends des notes …»
« Même si il y a une pointe d’amertume et de déception dans les étapes 2 et 3, il y a quand même du positif qu’il ne faut pas oublier. Pour ma deuxième participation à La Solitaire, pouvoir faire jeu égal avec des garçons comme Nicolas Bérenger, Fred Duthil ou Erwan Tabarly, ce n’est pas mal. J’ai réussi à tirer mon épingle du jeu à côté d’eux et c’est un point satisfaisant. Néanmoins, il sera nécessaire de faire un bilan de cette Solitaire, afin notamment d’identifier la cause de mes problèmes au portant. C’est quelque chose de plus difficile à comprendre, à analyser… Il y a du travail en perspective. Par rapport à l’année dernière, j’ai le sentiment d’avoir déjà pris conscience de tous les points qu’il va falloir améliorer pour la prochaine fois. Au lendemain de l’arrivée, je suis déjà en train de me projeter dans l’avenir et je passe mon temps à prendre des notes ! »
Jean-Charles Monnet (Degrémont Suez Environnement), 29e au général
« L’objectif était de faire dans les 20, 25e et je n’en suis pas si loin. Ceci dit, je n’ai pas très bien navigué, j’ai des progrès à faire, notamment dans le tout petit temps qui m’a fait péter les plombs sur la première étape. J’ai pris beaucoup de plaisir malgré tout, dommage qu’on n’ait pas pu aller à l’île de Man, je m’y étais préparé, mais il faut bien faire avec la météo, on n’a pas le choix. J’ai bien progressé en gestion du bateau et du bonhomme, maintenant il faut que je trouve la bonne carburation dans la pétole. Il va falloir revenir l’an prochain ! »
Armel Tripon (Gedimat) 24e au général : « j’aurais bien fait une 4e étape ! »
« Dommage qu’il n’y ait pas une quatrième étape, parce que je serai vraiment prêt à repartir tant je me sens bien sur le bateau et dans la compétition. Pour moi, il y a un monde entre l’an dernier et cette année : j’ai progressé sur beaucoup de paramètres, à commencer par celui de ne plus refuser le combat avec les meilleurs. Je ne prends plus d’options suicidaires et je suis dans le match avec les bons. Sans mon erreur à Molène que je paie très cher, sans doute 10 places au général, le bilan comptable serait meilleur, mais ce qui est réellement important, c’est la progression, le niveau d’exigence auquel je suis arrivé et qu’il faut encore optimiser. Les Troussel, Morvan, Duthil sont à ce niveau d’exigence extrême sans lequel tu ne peux réussir. J’en suis proche mais il fat encore travailler.»
Jean-Pierre Nicol (Gavottes), 27e au général : « Il y a de l’espoir »
« C’est une Solitaire du Figaro très positive pour moi. Je suis encore un peu juste dans quelques compartiments notamment en vitesse, mais j’ai souvent fait jeu égal avec les ténors du circuit. Si on m’avait dit au départ de l’épreuve que j’allais terminer deux fois dans les 20 premiers, j’aurais signé immédiatement. Je me suis rendu compte que j’avais les capacités . Stratégiquement, tactiquement et dans la navigation, j’ai fait de gros progrès. Avec un peu plus d’entraînement, de préparation technique, je pense pouvoir jouer avec les 5 premiers, vraiment ! Il y a de l’espoir. »
Vincent Biarnes (Côtes d’Armor), 13e au général : « pas si mal… »
« J’avais vraiment à cœur de finir sur une belle étape. C’est chose faite et j’en suis ravi. Je fais mieux que l’an passé et même si l’objectif de départ n’est pas vraiment rempli, je reste assez content de ce que j’ai fait. Treizième au général, ce n’est pas si mal pour une deuxième Solitaire. Et puis, la course était vraiment particulière cette année. Entre les conditions météo pour le moins tordues, les écarts de temps impressionnants, les modifications de parcours et le trafic maritime plus qu’intense auquel on a dû faire face, nos nerfs ont été mis à rude épreuve ! ».
Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), 10e au général : « bien soutenu »
« Ce que je retiens surtout, c’est la confiance de mon partenaire. Ils ont été formidables, toujours à me soutenir avec juste les regards ou les mots tout simples qui font du bien. Mine de rien, c’est la première fois que cela m’arrive dans ma carrière. Je savais que c’était essentiel, mais cela se révèle encore plus capital que je ne le pensais ».
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) 5e au général : « je me sens très figariste »
« C’est top. Je suis hyper contente de terminer 5e, je me suis régalée, je me suis fait super plaisir sur l’eau, ce qui était le but. L’année dernière, si je n’avais pas chaviré j’aurais aussi fini dans les 10 au général; mais j’avais navigué en dents de scie, je m’en sortais bien au final, sur des petits coups à la fin. Cette année, c’était différent, j’étais toujours dans le match, je tentais des trucs… J’ai eu l’impression de me faire confiance. Mais je me dis quand même que c’est dur pour une fille d’aller gagner La Solitaire, il faut bien se rendre à l’évidence. Je ne sais pas pourquoi. Mine de rien, le bord de largue qu’on s’est fait hier, lorsque tu prends la barre à 5h du matin et que tu la lâches le soir en arrivant au ponton… entre temps, t’as fait que mouliner… Hier, c’est la première fois que j’arrive à tenir un bord de largue avec les mecs. Voilà. En fait, je me sens très figariste. Je fais partie des figaristes ! Pour une fois, je suis contente et fière de moi. Hier au ponton, je ne savais pas que j’avais réussi à passer Christopher et Nico, les larmes sont montée parce que 5e, ce n’est qu’à deux places du podium. Même si ce podium est loin en temps. »
Morceaux choisis à l´Aber Wrac´h
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