72 ministes prendront le départ de la course Les Sables – Les Açores – Les Sables alors que 152 demandes ont été reçues par l’organisation. L’épreuve reste un moment clé pour la prochaine Mini Transat dont l’engouement ne faiblit pas.
Si la dernière édition de l’épreuve, en 2020, avait été contrariée en raison du contexte sanitaire, obligeant les organisateurs à renoncer à l’escale à Horta puis à revisiter le parcours, la 9e Les Sables – Les Açores – Les Sables – dont le coup d’envoi sera donné ce mardi 19 juillet, à 13 heures -, va permettre aux 72 Ministes en lice de renouer avec le tracé initial et ainsi de faire le voyage jusqu’à l’île de Faial, avec un total de 2 540 milles à parcourir, sous forme de deux étapes. Deux manches exigeantes qui promettent d’ores et déjà d’ouvrir le jeu en grand, avec une multitude de choix stratégiques et autant des routes possibles !
Organisée par Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large en partenariat avec la Classe Mini avec le soutien des Sables d’Olonne Agglomération, de la ville de Horta, du Conseil Régional des Pays de la Loire et du Conseil Départemental de la Vendée, la 9e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables s’élancera le 19 juillet prochain. « Pas moins de 152 coureurs ont manifesté leur intention de participer à l’épreuve. Le nombre d’inscrits est toutefois limité au nombre de 72. L’épreuve se joue donc une nouvelle fois cette année à guichets fermés », note Marc Chopin, représentant de l’association Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large qui chapeaute l’épreuve pour la quatrième fois consécutive et qui se réjouit d’accueillir à la fois des novices et des vieux routards du circuit Mini. « La Les Sables-Les Açores-Les Sables propose un véritable parcours hauturier, exigeant et particulièrement formateur pour tout marin qui souhaite s’élancer dans l’aventure d’une traversée de l’Atlantique ». De fait, le format de la course est un parfait galop d’essai pour la Mini-Transat dont il est également qualificatif. « Le parcours est très complet dans la mesure où il peut offrir tous les types de temps, et notamment des phases de transitions parfois très complexes à gérer en cette période estivale », relate Denis Hugues, le Directeur de la Course qui scrute avec attention l’évolution des fichiers météo depuis plusieurs jours déjà, et voit une première tendance se dessiner. « Le passage d’un front semble se confirmer pour la première nuit. Ensuite, les solitaires devraient profiter d’un flux de nord-ouest quasiment jusqu’à l’arrivée ce qui promet une étape rapide, les premiers étant susceptibles de rallier l’archipel portugais en moins de six jours selon les derniers routages ».
Un parcours complet
Les principales difficultés ? « Assurément la traversée du Golfe de Gascogne et le passage du cap Finisterre, toujours un peu chaud pour des petits bateaux de 6.50 mètres avec l’accélération du vent, même si, à cet endroit, en fonction de la météo, les coureurs ont le choix de raser la côte ou de partir plus au large en passant à l’extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic). Dans les points durs, il y a aussi l’incertitude d’un atterrissage sur les Açores, avec de nombreuses zones sans vent que les solitaires vont devoir anticiper au mieux en passant soit par le nord, soit par le sud », détaille Denis Hugues concernant la première étape, avant de détailler la seconde. « Au retour, tout dépendra de s’ils remontent avec une dépression ou pas. Si oui, il leur faudra faire attention pour garder l’intégrité de leur bateau. Dans le cas où l’anticyclone décide de bloquer le passage, il leur faudra faire le tour de la paroisse et remonter quasiment jusqu’à Brest ».
Des têtes de séries à la pelle
Bref, on l’aura compris, ce qui attend les 72 marins de cette 9e Les Sables – Les Açores – Les Sables s’annonce à la fois complexe et intéressant et s’il semble bien difficile de faire des pronostics, on peut néanmoins d’ores et déjà annoncer quelques favoris. Chez les Proto, on peut ainsi citer Pierre Le Roy. Ce dernier, tenant du titre de la Mini Transat et déjà vainqueur cette année de la Mini en Mai à bord de TeamWork, compte bien frapper un nouveau grand coup pour sa toute dernière compétition en solitaire à bord de son plan raison. Face à lui, des clients comme Jacques Delcroix (753 – Actual), vainqueur de la Pornichet Select et 2e de la Mini en Mai, Marie Gendron (1050 – Léa Nature), récente vainqueur de la Calvados Cup, ou encore Nicolas Coudrais (900 – Lalou Multi) qui pourrait tirer son épingle du jeu dans des conditions portantes un peu toniques, propices à son « foiler » – le seul de la flotte. Du côté des Série, on peut compter sur des solitaires expérimentés comme Jean Marre (991 – Sport dans ma ville – Time for the plantet), auteur de trois podiums sur ses trois dernières courses (Trophée Marie-Agnès Péron, Mini en Mai et Pornichet Select), ou Julie Simon (963 – Dynamips) pour faire l’animation aux avant-postes, mais aussi sur des marins comme Hugues de Premare (1033 – Pequod), vainqueur de la Mini en Mai. Bref, le match promet d’être ouvert dans les deux catégories et certains coureurs pourraient se révéler au large, mais il faudra patienter jusqu’à la mi-août pour connaitre les successeurs de Tanguy Bouroullec et de Léo Debiesse.
ILS ONT DIT
Jean Marre (991 – Sport dans la ville – Time for the planet) : « Sur une grande course comme celle-ci, tout comme sur la Mini Transat, il peut se passer tellement de choses ! On va quand même traverser une grosse partie de l’Atlantique. C’est le voyage en premier qui est important, mais il faut aussi être capable de répondre à tout ce qui va arriver pendant la course. Pour ma part, c’est sûr que j’ai envie de bien faire et de continuer sur la lignée de mon début de saison et lors duquel j’ai pris énormément de plaisir à naviguer. Cette Les Sables – Les Açores – Les Sables est le gros objectif de la saison. J’ai hâte de repartir au milieu de l’océan. Je suis très excité et si le sportif vient derrière, tant mieux. Le fait d’avoir déjà fait une Mini est un atout. Ça se voit, même dans la préparation. Je suis tellement serein. J’ai presque l’impression que ce n’est pas un gros morceau qui arrive, alors que c’en est un énorme ! Ça va être vraiment une super course et le fait d’avoir déjà fait une transat me permet de savoir comment préparer la météo, comment vivre la solitude, comment réfléchir avec le peu d’infos qu’on va avoir… On verra bien ce que j’arrive à faire. »
Hugo Cardon (889 – Hugo Sarth’Atlantique) : « Cette Les Sables – Les Açores – Les Sables, on l’aborde tous différemment des courses d’avant-saison. On n’a pas les mêmes objectifs non plus. Pour la plupart, on a pour but principal de terminer pour se qualifier pour la Mini Transat 2023. Pour ma part, j’ai aussi et surtout l’objectif de prendre du plaisir sur l’eau, d’aller aux Açores et de profiter avec les copains là-bas. Ça va être une belle aventure et c’est précisément ce qu’on vient chercher dans ce type de projet. Gérer la météo avec la BLU et soigner ses trajectoires pour ne pas faire de hors-cadre et arriver une semaine après les autres font partie des choses que j’espère bien faire. Dans tous les cas, ça va être cool. »
Thomas André (929 – Frankiz) : « Chacun aborde la course à sa façon. On fait tous un peu comme on peut. Moi, je viens du dériveur et j’arrive ici avec ce que je sais faire. On a tous eu écho des éditions précédentes. On fait un mix des quelques infos dont on dispose mais on va être vite fixé pendant la course et notamment après la première étape. On a déjà été un peu fixé pendant la qualif – 1000 milles en solitaire. Je pense qu’au départ de la deuxième, on aura déjà des astuces. Je ne crois pas que le sommeil soit un sujet difficile pour moi. Ce que j’appréhende le plus, c’est la gestion de la météo sur le long terme. Quand on part deux-trois jours, on a vraiment une idée de comment ça va se passer et évoluer. Là, on va avoir peu d’infos et les recevoir par BLU. Il y a donc une grosse part d’inconnu. C’est ce qui me fait peur d’un point de vue stratégie / performance, mais aussi d’un point de vue sécurité. C’est important pour moi de naviguer propre. Je sais que lorsque c’est le cas, souvent le résultat suit. »