Une première victoire toutes catégories et un nouveau temps de référence sur le parcours en 7 jours, 15 heures et 8 minutes. Ce dénouement plein de panache, 32 ans après sa première participation et au bout de sept tentatives sur la Route du Rhum, ressemble à une révérence pour celui qu’on ne reverra probablement plus traverser les océans en solitaire sur un multicoque aussi imposant que Banque Populaire. Sa victoire à peine consommée, Loïck Peyron a déjà bondi dans l’espace-temps. Son corps est en Guadeloupe, mais son esprit est ailleurs : San Francisco, l’America’s Cup. Sur la petite plage de l’hôtel de Gosier, devant un café chaud comme l’alizé de midi, il digresse à chacune de nos questions, échafaudant des ponts, suivant des chemins transversaux entre deux idées, trois concepts et une poignée d’anecdotes. Loïck Peyron semble ainsi traverser la vie. En perpétuel mouvement, goûtant à tout avec sérieux et facétie, passant à toute vitesse d’un sujet à l’autre, abordant son métier avec une gravité légère, comme suspendu en l’air sur une coque, au dessus du tumulte des flots.
Le goût de cette victoire ?
“Elle va me combler. C’est trois mois d’une aventure étonnante. Et c’est peut-être parce que cette victoire est imprévue qu’elle a de la valeur, du piment… Plus que du piment, d’ailleurs, elle a du sucre. Parce qu’elle passe bien, elle est douce. Mais pour le reste, ça ne change rien à mon programme. Je repars tout de suite chez mes copains d’Artemis…”
Quand on vous écoute aux arrivées, vous, les marins professionnels, on a parfois l’impression que vous avez simplement fait votre boulot. La Route du Rhum en maxi trimaran, c’est business as usual ?
“Ce n’est pas du business. Mais c’est vrai que c’est un métier. Savoir faire du bateau, c’est une chose. De nombreuses personnes savent en faire et pensent que l’on vit la même expérience. Mais ce n’est pas vrai. En faire seul, c’est déjà un état d’esprit particulier. Faire le tout en compétition, c’est encore une autre dimension. Or, pour être compétitif en voile, il faut être rapide tout le temps. C’est là toute la difficulté.” (…)
LIRE LA SUITE DANS LE NOUVEAU COURSE AU LARGE
A découvrir également dans ce numéro 65
Paroles de skipper : Roland Jourdain
Ultimes : François Gabart volera autour du monde
Vendée Globe : le point à deux ans du départ
Route du Rhum : Saveurs variées en 40 pieds
IRC : Bilan et perspectives