Near Miss a rendu une fiche immaculée, en dominant son groupe. A l’image de son skipper Frank Noël, c’est avec efficacité que les Marcel van Triest, Karol Jablonski, Thierry Douillard et autre Benoit Briand ont enroulé toutes les marques de parcours en tête. Dans la classe reine des Maxis, le très attendu affrontement entre le géant Rambler, et les deux Mini Maxis a tourné à l’avantage de Caol Ila R, le plan Mills d’Alex Shearer, au terme de somptueux bord à bord qui ont vu à maintes reprises le leadership changer de main. En temps compensé, le Maxi Aragon, aux Néerlandais Arco van Nieuwland et Andries Verdeer s’empare même de la troisième marche d’un très provisoire podium.
Le J 125 Stark Raving Mad de l’américain Jim Madden, à bord duquel scintillent nombre d’étoiles de la voile Yankee s’est fait damer le pion par les euphoriques Porto Ricain du redoutable Sergio Sagramoso (Lazy dog – Melges 32), vieil habitué des Voiles, dans le groupe Spinnaker 1 qui prendra dès demain les couleurs de la revanche. Chez les Multis, et malgré un départ volé, le trimaran de 60 pieds Paradox de l’américain Peter Aschenbrenner n’a pu, dans le temps médium, remonter son handicap de jauge. Il pointe en 5ème position d’un groupe dominé par le véloce petit catamaran suédois Seacart 26 de Calle Hennix.
Le Portugais Pedro Mendoça affichait un bel appétit d’en découdre. Son plan Botin Baléaria de 52 pieds bénéficie à Saint-Barth de l’expérience et de l’expertise d’un équipage ibérique de haute volée. TP 52 ou Soto40, les bateaux dénommés Bigamist ont souvent brillé sur les circuits Méditerranéens, sous la houlette d’Alfonso Domingo. S’il se réjouit à la perspective de belles régates, il n’en exclut pas pour autant toute ambition sportive : “Je vais naviguer avec le même équipage qui m’accompagne depuis des années sur les circuits TP 52 ou Soto 40, avec en plus quelques amis espagnols. On m’avait dit que Saint-Barthélemy était un lieu exceptionnel pour régater, et aussi pour le plaisir, et pourquoi pas pour gagner, car cet objectif est toujours dans notre esprit, ou tout au moins terminer à une place d’honneur.”
Des Bretons à Saint-Barth…
Plus connu pour ses Tours de France à la voile ou ses courses à bord de trimaran de 60 pieds ou de multicoques géants., Emmanuel Le Borgne découvre les Voiles de Saint-Barth. Il évolue aux Voiles de Saint-Barth dans un tout autre contexte, celui du plaisir entre amis : une joyeuse bande de marins brestois. “Nous abordons cette régate avec l’idée de faire les choses dans la simplicité et la décontraction, tout à fait dans la philosophie des Voiles. Il y a de superbes bateaux. Un très beau plateau. On sent que l’événement monte en puissance. On s’amuse à terre, mais une fois la ligne franchie, l’esprit de compétition reprend le dessus. Notre bateau est un A40, dont le numéro de voile est le … 29! “
Champion du Monde de J24, l’américain Terry Hutchinson est surtout connu pour ses campagnes de la Coupe de l’America. Il officie à Saint-Barth à la tactique à bord du Mini Maxi JV 72 Bella Mente, souvent donné favori dans sa catégorie. “C’est la première fois que nous naviguons à Saint-Barth. Nos deux jours d’entraînement ont été absolument spectaculaires, à admirer les paysages et à découvrir les parcours. Ils sont très piégeux pour les navigateurs. Les Voiles se disputent sur des parcours côtiers. Nous n’avions pas été très heureux l’an passé dans cet exercice lors des championnats du monde de Mini Maxis. Nous nous sommes depuis le début de la saison concentré sur ces parcours côtiers car les prochains championnats du Monde sont clairement un objectif affiché de notre saison. Ce type de parcours à Saint-Barth, d’une trentaine de milles, avec de nombreux changements de cap et de voilure, sont un excellent entraînement pour la cohésion de l’équipage. Rambler de George David sera difficile à battre ici, et le Mills 68 Caol Ila R dispose d’une très forte équipe. Ce seront là nos deux plus grands challengers.”