Le stress monte à bord des VO70

Ken Read et Tom Addis sur Puma
DR

Tom Addis le navigateur est toujours premier à bord de Puma. Mais la situation se complique : une masse nuageuse située au nord de la flotte tue les alizés et il faut franchir un thalweg sans vent pour retrouver de l’air. « Les choses se tendent à bord, » confie Tom Addis d’une voix stressée, « c‘est évident. Un front arrive du nord et perturbe les alizés : on va tous se rapprocher les uns des autres. C’est infortuné mais c’est la vie. On a encore 10 nœuds de brise mais on en a pour une bonne journée et demie avant de vraiment retrouver du vent. »

- Publicité -

En fait, une succession de bulles sans vent s’installe entre les Îles Vierges et les Bahamas et les navigateurs vont devoir zigzaguer entre ces calmes avant de rentrer dans un minimum barométrique en cours de formation au large de la Floride. C’est cette dépression peu marquée et peu active qui a coupé le régime des alizés qui souffle habituellement sur les Antilles. Dès ce week-end, la flotte va subir un flux faible à modéré de secteur Nord d’une dizaine de nœuds, pratiquement jusqu’à l’arrivée. Cette importante rotation de plus de 120° du vent s’accompagne de plusieurs zones de transition où la brise est erratique, volage, éphémère, variable, inconstante, irrégulière, aléatoire…

Cette météo imprévisible fait le bonheur des poursuivants, Groupama, quatrième, et Abu Dhabi, cinquième : ils espèrent reprendre des milles au trio de tête. Par ailleurs un problème technique empêche actuellement l’organisation de la course d’afficher les données habituelles des bateaux.  « On doit traverser ce petit creux barométrique pour accéder au nouvel anticyclone qui se forme ensuite, » poursuit Addis. « On pense avoir un plan solide, mais ce serait sympa de savoir ce que font les autres ! Ça va être une situation météo très instable et si quelqu’un pioche un grain et un peu de vent pour quelques heures, ça peut retourner la flotte. »

Puma et Groupama ont donc choisi de rester sur une route nord-nord-est plus proche du prochain vent. Camper et Telefónica ont empanné pour se rapprocher de l’arc antillais et tenter de toucher le flot d’une dépression au sud-ouest. Abu Dhabi, sous le vent de la flotte depuis plusieurs jours, est lui aussi du côté des îles. Addis toujours : « On va sans doute enrouler les Caraïbes par l’extérieur. À travers les îles, il y a beaucoup d’eau mais c’est plein de dévents. De toute façon, les 1000 prochains milles vont être peu ventés et alambiqués. On aura le cœur au bord des lèvres jusqu’à la fin de l’étape. »

Dernière ETA : arrivée des premiers bateaux prévue autour de midi le 9 mai.