Le Conservateur en tête, mais sous pression

Le Conservateur Les Sables - Horta 2015
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Mis à part les deux Néerlandais de Masai, Ben Korner et KJ Sollie, qui ont décidé d’empanner, toute la flotte progresse à bonne vitesse vers la pointe de Galice. Sous spi, les Class40 dépassent sans forcer les 10 nœuds de moyenne. Ce régime devrait durer encore une bonne partie de la soirée et de la nuit avant que la flotte ne bute sur la côte espagnole aux abords du cap Ortegal. Viendra l’heure des premiers choix : faire un empannage de recentrage ou bien regagner franchement vers le nord pour se rapprocher de l’orthodromie et anticiper l’arrivée d’un front dans la journée de mardi. Les concurrents les plus au nord-ouest devraient être les premiers servis et la tentation peut être forte d’aller chercher la bascule au nord-ouest annoncée, même si les vents devraient rester assez faibles.

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L’autre calcul serait de tenter de gagner dans le sud pour se positionner à plus long terme : d’ici deux à trois jours, c’est un régime général de sud-ouest que devrait rencontrer la flotte. Avoir pu gagner dans le sud, c’est la perspective d’un vent mieux orienté et moins violent que les 30 à 35 nœuds annoncés dans le nord de la zone. Le dilemme est d’autant plus impérieux que les choix pourraient se faire à l’heure où la flotte se présentera à proximité du Dispositif de Séparation de Trafic (DST) du cap Finisterre. Cette vaste zone, interdite pour les coureurs, impose de faire soit le choix du large, soit celui de la côte sans option de rattrapage pendant une cinquantaine de milles. De quoi créer des écarts latéraux conséquents entre partisans de l’une ou l’autre option.

Si les navigateurs font certainement tourner les logiciels de routage, il n’est pas question de négliger le moment présent pour autant. Les milles qui seront gagnés ici ne seront plus à prendre par la suite. Les effets d’une course de vitesse sont souvent moins spectaculaires, mais ils ont deux avantages : être à l’avant permet de mieux contrôler les adversaires d’une part, mais c’est aussi une manière de marquer psychologiquement la concurrence. A ce petit jeu, les ténors ne se font pas de cadeaux puisque entre Carac Advanced Energies et Le Conservateur, il n’y a que quatre petits milles d’écart. Yannick Bestaven et Pierre Brasseur sont les plus au nord, quand Louis Duc et Yves Sale ont choisi une route plus méridionale. Entre ces deux-là, Solidaires En Peloton ARSEP et TeamWork tiennent une position médiane. Aucun n’a encore pris d’avantage décisif, mais tous savent que les milles gagnés à bonne vitesse couteront plus cher dès que le vent mollira. A charge maintenant pour chaque équipage de trouver le bon équilibre entre la volonté de faire marcher le bateau au mieux et la nécessité de se reposer.  

Classement de 17h

1. Le Conservateur à 1072,4 milles
2. Solidaires en Peloton à 1,4 mille
3. Teamwork à 3,2 milles
4. Carac à 4,2 milles
5. Colombre à 4,3 milles