Le monsieur qui a deux victoires au Vendée Globe au compteur a dit un jour d’arrivée : “si certains n’ont pas encore compris que le psychologique est une arme, tant pis pour eux.” A notre avis, Gildas Morvan et Charlie Dalin ne font pas partie de cette catégorie. Car outre leur talent sur l’eau (en vitesse pure, ils étaient les meilleurs sur cette Transat AG2R-La Mondiale) et ce dosage subtil en bordure d’anticyclone, leur victoire est aussi la réussite d’un joli coup de bluff digne du World Poker Tour. Revenons un peu en arrière pour comprendre. D’abord il y a cette première semaine de course marquée par du gros temps, le passage de plusieurs dépressions. Il faut être solide pour aller vite dans la boucaille, chacun des seize duos participants sachant pertinemment qu’un retard accumulé à la porte des Canaries peut être rédhibitoire. Sauf que la sélection attendue n’est pas si énorme, du moins entre favoris. Tout le monde est bien secoué, mais les écarts ne sont pas immenses à La Palma, où le Nacarat d’Erwan Tabarly et Eric Péron passe en tête, juste devant le Cercle Vert de Gildas Morvan et Charlie Dalin, suivis du Gedimat de Thierry Chabagny et Christopher Pratt et du Macif de Paul Meilhat et Fabien Delahaye.
La situation est alors la suivante : l’anticyclone des Açores est désespérément stationnaire, très sud. Autrement dit l’alizé semble très bas, plus bas encore que la latitude du Cap Vert. C’est toujours la même histoire : quel investissement accepter ou, si l’on préfère, de combien doit-on rallonger la route et à quel moment ? (…)
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