Le bilan après un premier affrontement

Dongfeng au départ du Tour des Iles Britanniques
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La Volvo Ocean Race passe à la monotypie pour l’édition 2014. Les résultats ne pourront plus être liés à la qualité du bateau et ce sont désormais les hommes (ou les femmes) qui feront toute la différence. Cela dit, cette première expérience a mis également les projecteurs sur le nouveau monotype du tour du monde en équipage. Certes, la flotte a pu bénéficier d’excellentes conditions pour boucler rapidement le tour des îles Britanniques, mais on peut noter en passant la rapidité de ces monocoques par rapport au seul VOR70 en course, Monster Project.

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Abu Dhabi est arrivé en vainqueur à Cowes au terme de quatre jours, 13 heures et 10 minutes de course pulvérisant le record établi par Groupama en 2010. Pour Ian Walker, skipper du bateau de l’Emirat, évoquant ses propres connaissances locales et celles de son navigateur Simon Fisher, il déclare qu’il s’agissait “d’une performance parfaite”. En effet, ils ont pu prendre la tête de la flotte quelques heures après le départ de Cowes en évitant notamment les dévents de la côte. « Nous avons un bon équipage et nous nous sommes bien entraînés. Il faut remercier aussi l’équipe technique, car le bateau était parfaitement préparé. »

Les Espagnols de Team Campos, qui cherchent encore un partenaire principal, ont pris la deuxième place après quatre jours, 15 heures et 32 minutes de mer. Leur participation au tour du monde n’a été confirmé que tardivement par rapport aux autres équipes en lice à ce tour. Cela dit, la détermination et l’expérience d’Iker Martínez et ses hommes semblent porter ses fruits. Martinez comme Walker a déjà mené deux campagnes dans la Volvo Ocean Race et était accompagné par des experts, qui ont su mettre la pression sur Abu Dhabi, notamment au portant. Iker Martinez : « Azzam devient la référence et nous avons maintenant un objectif à viser. Leurs manoeuvres sont plus rôdés que les nôtres, mais c’est normal étant donné le peu de temps que nous avons pu passer sur ce bateau. »

Dongfeng Race Team complète le podium après 4 jours, 19 heures et 38 minutes de course. L’équipage franco-chinois n’a pas eu une course facile. Son navigateur Pascal Bidégorry s’était blessé à la main au départ. Une voile déchirée et des soucis techniques ont ralenti le bateau. Mais malgré une série de difficultés, l’équipage affichait sa détermination et lors de la descente de Mucka Flugga le long des côtes occidentales de l’Ecosse et de l’Irlande, une option à terre a permis à Charles Caudrelier et ses hommes de remporter la bataille face aux deux autres VOR65 en lice. Charles Caudrelier : « La course montre que nous sommes très compétitifs. Je suis fier des Chinois, qui avaient peur d’être malades, ce qui n’était pas le cas. Ils se sentent de plus en plus à l’aise à bord et réagissent bien. En poursuivant ainsi, nous devrions obtenir un bon résultat dans la Volvo Ocean Race ».

A l’arrière de la flotte de VOR65, le duel entre les jeunes Américains de Team Alvimedica et l’équipage 100% féminin de Team SCA s’est poursuivi jusqu’à l’arrivée où Alvimedica a pris la quatrième place avec 11 minutes d’avance sur les femmes. Le skipper Will Oxley déclarait avant le départ que ses jeunes avaient besoin de s’entraîner dans des conditions musclées. Certains ont subi le mal de mer, mais ils ont certainement profité de cette première expérience.  « Nous avons appris beaucoup sur les manoeuvres, les décisions, le besoin d’anticiper, et le comportement à bord », explique Amory Ross, media man à bord de Alvimedica.

Les femmes de Team SCA s’entraînent depuis plus longtemps que leurs adversaires, mais certaines découvrent seulement ce type de course. Sur les médias sociaux, certains hommes se demandent si les femmes peuvent réellement rivaliser avec les hommes sur ces monotypes. Mais l’équipe souligne qu’elle a surtout pris une mauvaise décision en contournant des éoliennes dans la Manche. A la traîne par rapport aux autres participants, elles ont su revenir pour se battre avec Dongfeng et Alvimedica au nord de l’Ecosse. Sara Hastreiter : « J’ai découvert que je suis vraiment une compétitrice. C’est une vraie force qui me pousse en avant et c’est le cas aussi pour toutes les femmes ici ». Team SCA a pu identifier ses forces… et ses faiblesses et on peut être certain que les femmes vont avoir envie de prendre leur revanche au départ d’Alicante.

Pour rappel, Team Brunel (Bouwe Bekking) a préféré poursuivre ses entraînements et n’a pas pris le départ du tour des îles Britanniques. Quant à Team Vestas Wind, l’équipe danoise a été formée trop tard pour envisager une participation à cette épreuve.