LA CHRONIQUE DE CAPIAN : PREMIERE COURSE

Matthieu Girolet sur Capian
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Prise de contact
Cette fois-ci ça y est : des 6.50 partout, une effervescence bien perceptible et les premiers briefings. Nous sommes bien à quelques jours du départ de l’odyssée d’Ulysse : Villefranche sur mer – côte ouest de la Corse- bouches de Bonifacio – est Sardaigne- cap Spartivento et retour à Villefranche, 750 milles sans escale.
Je suis revenu terminer les derniers préparatifs avec David, qui a déjà une saison sur « Lady Paulette ». Je pensais mon bateau prêt et nous aurons en fait trois jours pleins de travail pour gérer une foule de détails et d’imprévus. Mon équipier, Patrick Malet arrive le vendredi. Je ne le connaissais que de vue quand nous avons décidé de courir ensemble. Il a déjà effectué plusieurs courses l’année dernière sur un Super Câlin, et a notamment gagné la Mini Barcelona. Son expérience et sa connaissance du bateau seront précieuses sur cette première course. A port Camargue, nous avons effectué deux sorties de préparation ensemble durant lesquelles nous avons tourné sur des bananes en changeant de poste à chaque bord. Le prologue du samedi avec l’accueil à bord des enfants est annulé pour cause de vent trop fort. On va finalement pouvoir se reposer un peu.

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Top départ…
Dimanche 2 avril, jour du départ. Le coup d’envoi est repoussé à 18 h pour que nous ne partions pas au plus fort du coup de vent. Il devrait rester 25 nœuds au travers pour la nuit.
C’est le moment de faire mon sac et de larguer les amarres. Je me sens au tout début d’une belle aventure.18h coup de canon. Tandis que de nombreux bateaux se lofent et vont se coller sous le dévent du cap Ferrat, nous restons plus au milieu de la baie et en sortons premier de la série. Ce n’est pas grand chose, mais c’est bon pour le moral. La première nuit se passe au travers génois-GV haute, puis 1, puis 2 ris. Je suis malade et subis un peu ce début de course où s’alternent deux heures de barre et deux heures de sommeil léthargique.Je suis tout étonné d’être entouré toute la nuit des feux des autres concurrents, quasiment à portée de voix.
Au matin, la flotte se réveille en Corse, regroupée dans peut être deux milles. C’est ce qui sera pour moi une des belles surprises sur les courses Mini. On est quasiment toujours au contact d’autres bateaux, même après plusieurs jours de course. Cela renforce le lien qui peut exister entre les coureurs. La descente de la Corse est assez lente et la vie s’organise à bord. On fait toujours des quarts de deux heures jour et nuit, en réveillant l’autre pour toute prise de décision ou manœuvre. C’est ce qui est difficile, on est souvent réveillé alors que l’on vient de fermer les yeux mais cela permet d’assurer les manœuvres et de bénéficier de l’opinion de celui qui est censé avoir du recul.