Et pour apprendre, sur cette première étape, j’ai appris!
J’en ai pas mal pris aussi. Car autant, d’une part, j’ai explosé mon record sous spi dans la grosse houle Atlantique, autant, d’autre part, j’ai nettement perfectionné ma technique des paquets cadeaux en toile à spi et petit noeuds d’écoute (et bras et drisse aussi). Il ne restait plus qu’à aposer l’étiquette plaisir d’offrir!
Celà se termine invariablement en croix au fond du cockpit, trop content de n’avoir rien éclaté ni trop tordu, en jurant qu’on ne m’y reprendrait plus! Soit mollo pendant quelques heures, le temps de se refaire une santé,… jusqu’à la prochaine.
Cette première étape au aussi clairement mis en évidence pour moi qu’un format différent demande des aptitudes différentes ou tout au moins une autre facette des mêmes aptitudes.Par exemple, prévoir la bascule pour dans trois jours demande de s’inscrire dans une autre échelle de temps, un autre système, plus large que celui rencontré habituellement. pareil pour la gestion du bonhomme en course, sur la durée.
Apprentissage inestimable pour l’année prochaine.
Bien sûr il se passe pas mal de choses en solo et au large, avec toujours quelques surprises. Il y en a qui ont tapé une baleine, d’autres qui ont dématé ou passé une semaine sans pilote. pour ma part j’ai été plutôt chanceux sans grosse casse. Une frayeur quand même, la nuit où j’ai été réveillé en sursaut par un gros "Bang" sur le bateau et immédiatement une odeur de cramé, quelque chose de métallique, je ne sais pas trop quoi. Pour en avoir croisé plusieurs qui n’ont pas bougé d’un pouce, je pense immédiatement que je viens de taper un cargo, ou quelque chose du genre. J’attends un autre bruit, rien. Je sors la tête, rien. J’allume la frontale, le mat est là. Je ne comprends plus. Retour à l’intérieur. L’odeur de cramé est toujours là.
En fait ce n’était pas pour dormir que j’étais rentré mais pour me faire chuffer à manger au bain marie. je me suis endormi et l’eau épuisée, la bouilloire a été chauffée à blanc ainsi que le sachet qu’elle contenait, voilà pour l’odeur. Pour le bang, c’est mon fusible de hale-bas qui a lâché et projetée la poulie sur le roof, qui m’a réveillé. Finalement, j’ai été chanceux, j’aurai pu tout cramer…
Les travaux pratiques reprennent le 15 à 11h02 TU. à bientôt, de retour aux Sables.
Matthieu Girolet
La chronique de Capian : Baptème du feu !
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