« Nous avons ici une épreuve où les gens mettent en danger leur vie. C’est quelque chose de très sérieux. Et nous réussissons à faire des liens entre les pays. Certes on ne résout pas les grandes crises du monde, mais nous faisons quelque chose qui est plus important pour les gens que l’argent, leur statut et bien d’autres choses. Dans certains sports extrêmes, il s’agit tout simplement de se mettre en avant pour baigner dans la gloire. Mais cette course est trop longue et trop éprouvante, et trop dangereuse pour cela. Après dix jours de mer on oublie que les gens vous regardent. C’est cela qui est important dans cette course. Les gens sont là pour des raisons authentiques et non pas pour frimer. »
Mais parfois cette passion doit être épuisante ?
« Je ne suis pas la seule personne à avoir cette passion. D’autres l’ont le long de la course. Parfois pour d’autres raisons. Pour moi il s’agit de mettre les choses en perspective et d’identifier ce qui compte le plus. C’est ce principe qui me guide car j’essaie de mettre en place une épreuve où les gens ont vraiment l’impression que cela a une véritable importance. Parfois je mets en avant la voile et c’est ce qui intéresse certains, mais en même temps d’autres développent une passion pour cette épreuve pour d’autres raisons. Ce ne sont pas nécessairement des « voileux », mais ils apprécient comment cette course change les gens. Pour moi, c’est cela qui compte le plus. Certes c’est une épreuve de voile, mais beaucoup plus que cela. Il s’agit d’un groupe de gens qui partagent une passion en faisant le tour de la planète. »
Ce n’est pas une simple affaire de mettre en place une telle épreuve. Cela demande un travail phénoménal…
« C’est justement pour cela que le travail est aussi passionnant. Toutes ces villes, des millions de personnes avec tous les problèmes que cela engendre. La course est difficile et c’est pour cela que les gens y participent. Nous commençons à partir de zéro pour chaque édition et nous essayons d’intéresser tout le monde tout en satisfaisant aux demandes des partenaires. Les parties prenantes et onze villes… Le défi est encore plus grand que la course à la voile elle même ! Cette épreuve est un défi physique, mais également un défi humain. »
Et pourtant vous avez toujours l’air d’être très serein…
“Il y a certes des hauts et des bas comme pour tout le monde. Mais chacun doit déterminer dans sa vie ce qui compte vraiment pour lui. Il y a des boulots faciles, mais ils sont loin d’être passionnants. A la fin de l’épreuve ici, on peut toujours y repenser avec plaisir et on se dit que l’on a joué un rôle important, que l’on a fait quelque chose. Je crois que c’est comme cela pour tous ceux qui participent à cette course. Chacun a son importance.”
