IDEC est confronté à des zones d’instabilités qui font perdre un temps précieux. Avec ce matin 764 milles de retard, difficile de prétendre tutoyer les temps de passage records à Bonne Espérance. Joyon, Gahinet, Stamm, Pella, Herrmann et Surtel s’adaptent, et à défaut de vitesses stratosphériques en avant des dépressions, plongent au sud, traçant une route plus courte pour rejoindre les prochains grands caps de ce tour du monde, Leewin au sud ouest de l’Australie, et bien sûr Horn à la pointe australe de l’Amérique latine.
La situation quelque peu inconfortable d’Idec Sport ne varie guère depuis maintenant 48 heures, coincé entre deux dépressions dont l’une , dans son ouest, lambine et ne parvient pas à les rattraper avec son « carburant » de vent fort. Dans la brume et sur une eau à 3 degrés, Le maxi trimaran navigue au coeur des zones de glaces, icebergs et growlers que l’équipage guette avec la plus grande acuité, observant une veille radar permanente, tout en disséquant les toutes dernières photos satellites de la zone obtenue depuis la terre par le routeur Marcel van Triest. « Nous avons grillé un joker », admet volontiers Francis Joyon, interrogé sur le delta de près de 760 milles qui le sépare désormais de la position du « Defender » Banque Populaire V, toujours très rapide, 33 noeuds, au même endroit quatre ans plus tôt. Loick Peyron naviguait alors à proximité des îles françaises de Crozet, tandis qu’Idec sport n’a pas encore paré les îles du Prince Edward.