Hugo Boss ce samedi au cap Horn

Hugo Boss
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"Il y avait une grosse dépression devant nous hier, il a fallu faire un choix", expliquait cet après-midi le leader Jean-Pierre Dick, sur Paprec-Virbac 2. "Il était plus prudent de passer à l’ouest des Malouines, car le vent était très fort à l’est et qu’il n’est pas raisonnable de passer au vent de la terre alors que l’on risque de rencontrer 50 ou 60 noeuds." Le sens marin a donc parlé, et l’équipage leader navigue désormais dans 20 à 25 noeuds de vent, au portant, en se relayant sur le pont. "Dans ces conditions il faut quelqu’un à la barre en permanence", commentait Jean-Pierre, visiblement fatigué – d’évidence, les 48 heures presque sans sommeil qui ont précédé le passage du cap Horn sont suivies par une période qui n’est pas exactement propice au repos non plus.
Pour Hugo Boss, la dernière ligne droite avant le Horn s’annonce plus "paisible"; et le passage du rocher lui-même devrait également s’effectuer dans des conditions raisonnables. "Nous avons un peu ralenti", notait Andrew Cape, "nous avons maintenant un peu moins de 20 noeuds de vent mais cela devrait se renforcer d’ici environ 10 heures. Nous passerons le cap Horn demain après-midi, dans environ 15 à 20 noeuds de nord ouest, les choses se présentent plutôt bien", résumait le navigateur. Quant à savoir comment la situation va évoluer une fois la cap doublé, il est encore un peu tôt pour avoir une vision précise. Rappelons simplement que Capey déclarait hier "Il faudrait me payer pour que je passe à l’ouest des Malouines !" Mais si les conditions météo l’y forcent comme ce fut le cas pour Paprec-Virbac 2, il pourrait bien avoir à le faire bénévolement !

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Bataille pour la 3e place

Pour la 3e place, la lutte entre Mutua Madrileña et Temenos II se poursuit dans un contexte de jeu tactique des plus réduits. En effet, la dernière porte de sécurité "glaces" conditionne la route à suivre, tout comme la vaste zone infestée d’icebergs se trouvant dans le sud des deux navires : dans ces conditions, c’est "tout droit" pendant au moins 500 milles, et comme le soulignait Dominique Wavre, "on se concentre sur les réglages fins pour maintenir la meilleure vitesse possible (…) mais l’écart ne va pas se creuser avec Mutua Madrileña, car ils ont un meilleur vent et ils reviennent doucement. Le temps est un peu gris, il n’y a pas trop de mer", concluait Dominique. Pas tout à fait le même son de cloche du côté de Javier Sanso, qui dans "27 à 34 noeuds de vent", se plaignait d’être copieusement secoué alors que son monocoque progressait dans un véritable champ de vagues. "En résumé, c’est misérable", expliquait Javier.
A 3610 milles des leaders, Educacion Sin Fronteras était cet après-midi dans l’expectative – un joli coup de vent annoncé… et tardant à venir. "Le baromètre est descendu à fond, et le vent ne montait pas", s’étonnait Servane Escoffier. "Cela fait un moment que ça aurait dû venir", notait la navigatrice s’attendant à des vents de plus de 40 noeuds en vertu des derniers bulletins météo, "pour l’instant on essaie de marcher au mieux, mais on reste prudents donc on n’est pas très rapides". Croisant pour l’heure sous GV haute et grand génois dans 16 noeuds de vent et des températures presque agréables malgré les 48° de latitude sud, Educacion Sin Fronteras s’attend à affronter des conditions difficiles d’un moment à l’autre.

Le classement du 11 janvier à 15h
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 6510 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 833 milles du leader
3 TEMENOS II à 2856 milles
4 MUTUA MADRILENA à 3007 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 3609 milles
ABD VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE