Hugo Boss à la peine

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Après Hugo Boss hier, c’est au tour de Paprec-Virbac 2 d’accélérer la cadence à la faveur d’une forte dépression. Mais cette dernière oblige le leader à remettre du Sud dans son cap, et à se rapprocher ainsi d’éventuels icebergs. La menace blanche reste omniprésente. 15, 16, 17 noeuds : la vitesse moyenne de Paprec-Virbac 2 augmente régulièrement depuis cette nuit. « Le coup de vent est là, assez fort. Un vent pas très agréable car instable, donc fatiguant. En plus, c’est un vent de travers. Nous avons pas mal réduit la toile. On a 30 noeuds et je pense que ça va monter. La mer est assez cahotique et devrait se former dans les heures à venir », expliquait Jean-Pierre Dick à la vacation. Le skipper niçois s’attend d’ailleurs à avoir des conditions difficiles pendant plusieurs jours : « nous ne pensons pas doubler le Cap Horn avant le 9 janvier, on ne devrait pas avoir de vents portants, ça va donc être long ! »

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Hugo Boss attend "le prochain bus"

Alors que la dépression venait d’arriver sur Paprec-Virbac 2, Hugo Boss la quittait : « nous venons de sortir des basses pressions : on a loupé le bus… Nous attendons le prochain ! » A savoir une deuxième dépression qui pourrait leur permettre de faire route directe vers le Cap Horn. D’ici là, le duo anglo-saxon va devoir composer avec des brises relativement faibles. A la mi-journée, sa vitesse n’était plus que de 10 noeuds, soit 4 à 6 noeuds moins rapide que le leader : « ça va accélérer devant ! Nous, nous allons faire notre route. mais on fera le maximum pour ne pas descendre trop Sud, car nous n’avons pas du tout envie de voir trop de glace ! », précisait Andrew Cape.

La hantise des glaces planne toujours

En effet, même si les concurrents de tête naviguent aujourd’hui par 47° Sud pour Hugo Boss et 51° Sud pour Paprec-Virbac 2, tous deux font route au Sud, et se rapprochent inévitablement de nouvelles zones à risque : « les glaces ne sont pas loin », précisait Jean-Pierre Dick, « la température de l’eau est à nouveau autour de 8° C. Nous avons déjà croisé des icebergs par cette température là. Le risque ne sera totalement écarté qu’une fois que nous aurons franchi le Cap Horn. Là, ce sera une vraie délivrance.»
Pour l’heure, les deux leaders ont encore quelques 3 500 km d’une route bien mal pavée à affronter, avant d’espérer souffler un peu en Atlantique.
Les glaces seront sans aucun doute aussi l’une des préocupations premières des autres concurrents de la Barcelona World Race. A commencer par l’équipage de Temenos II qui a pu reprendre la mer hier soir à 21h30, heure française, avec un bateau, une quille et un gréement entièrement révisés et fiabilisés. Dominique Wavre a pris soin de répertorier les positions de tous les icebergs repérés. Ce paramètre pèsera lourd dans leurs décisions stratégiques des jours à venir : « on va éviter d’aller faire joujou dans ce coin-là. sauf s’il y a du temps clément », précisait Michèle Paret.

La bulle de Tasmanie

Du temps clément, il y en a au large de la Nouvelle Zélande ! Beaucoup trop même au goût de Servane Escoffier et d’Albert Bargués qui étaient ce matin complètement encalminés en mer de Tasmanie : « on a affalé la grand voile pour éviter que ça fasseye en faisant rouler le bateau d’un bord sur l’autre avec de grands à-coups dans le gréement. On pense pouvoir la hisser à nouveau bientôt. On en a profité pour réparer un petit trou, qui aurait pu devenir grand. c’est bien d’avoir pu le faire. »
Ces calmes remettent en cause le passage d’Educacion sin Fronteras dès demain dans le détroit de Cook : « rien n’est moins sûr ! », lançait Servane Escoffier, « on va croiser les doigts pour que le vent rentre. On aimerait bien être là au moment où Mutua Madrilena va repartir. En tous cas, eux, ils ont bien choisi leur moment pour s’arrêter : en pleine bulle anticyclonique, ils ont limité les milles perdus, et en en plus ils se seront requinqués à terre ! »
Le duo espagnol en est à mi-escale à Wellington. Javier Sanso et Pachi Rivero devraient être prêts à repartir dès la fin du délai minimum de 48 heures prévu par les règles de course, soit demain samedi à 9 heure française.

Classement du 4 janvier à 13h

1. PAPREC-VIRBAC 2 à 8640 milles de l’arrivée
2. HUGO BOSS à 814 milles du premier
3. TEMENOS II à 2621 milles du premier (reparti de Wellington)
4. MUTUA MADRILENA à 2704 milles du premier (en escale à Wellington)
5. EDUCACION SIN FRONTERAS à 3002 milles du premier
ABD. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD. ESTRELLA DAMM
ABD. DELTA DORE
ABD. PRB