Groupama 3 passe très à l’est des Malouines

Groupama 3
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Après les dépressions du Pacifique, voici les hautes pressions de l’Atlantique : Groupama 3 navigue depuis son passage de la Terre de Feu jeudi soir, vers une énorme bulle anticyclonique qui décale sa trajectoire vers le Nord-Est. Malgré cela, le trimaran géant conserve un peu d’avance ce samedi matin sur le temps de référence (environ 120 milles), mais en y regardant de plus près, force est de constater que Franck Cammas et ses hommes étaient à la même latitude virtuelle que leurs prédécesseurs, Bruno Peyron et son équipage. Mais par 50° Sud, Orange 2 était il y a cinq ans, dix degrés plus à l’Ouest soit environ 400 milles plus proche des côtes argentines !

Malignes Malouines
« Depuis le passage du cap Horn, Groupama 3 navigue en bâbord amure alternant les phases de près et de vent de travers au gré des fluctuations de la brise entre le Nord et le Nord-Ouest. Vendredi soir, Franck Cammas et son équipage ont rejoint la bordure Sud-Ouest d’un vaste anticyclone et se déplacent donc en bordure de ces hautes pressions. Ainsi la mer est très peu agitée et permet au trimaran géant de réaliser des bons caps malgré des vents de 13 à 17 noeuds, parfois orientés plein Nord. Cette navigation en bordure d’anticyclone va se prolonger tout le week-end et même en début de semaine prochaine puisqu’en raison de la taille et du mouvement de ce système, il n’est pas envisageable de le contourner par l’Est avec des vents portants. Il faudra donc le contourner par l’Ouest au près en effectuant plusieurs virements dimanche et lundi avant de pouvoir prétendre s’éloigner de la bordure des hautes pressions. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.

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Alors que Orange 2 avait rasé l’archipel des Falkland, Groupama 3 est passé vendredi après-midi très au large de ces îles découvertes par les Malouins (le sieur de Beauchesne en 1701) : le trimaran géant s’écarte donc sensiblement de la route directe vers Ouessant et lorsqu’il devra virer de bord en fin de week-end, l’avance sur le temps de référence va se transformer en retard ! Mais si Bruno Peyron et son équipage avaient effectué une fort belle remontée jusqu’au Brésil, la suite avait été moins véloce… Il faut donc s’attendre à une succession de rebondissements et d’incertitudes jusqu’à la ligne d’arrivée. Franck Cammas et ses neuf équipiers sont non seulement préparés à ce challenge, mais en sus, ils en apprécient les subtilités tactiques, comme si cette fin de parcours était une régate virtuelle !

« Maintenant, il faut s’attendre à devoir exprimer toutes nos compétences, en manoeuvres, à la barre, à la table à cartes ! Cela sera compliqué, ce sera certainement serré à l’arrivée, mais ça donne du piment à cette remontée de l’Atlantique. » indiquait Bruno Jeanjean vendredi midi