Comme aux échecs, il faut parfois savoir déplacer ses pièces pour éviter les mauvais coups : Groupama 3 s’est vu contraint de glisser très rapidement vers le Nord-Est pour échapper à une méchante dépression qui passait dans son Sud. Les conditions sont donc assez sportives pour Franck Cammas et ses hommes qui ont maintenu des vitesses moyennes supérieures à trente noeuds pendant ces dernières douze heures. L’objectif est de reprendre une route directe vers le cap Horn dès que le gros du coup de vent sera passé…
Prendre la tangente
« Groupama 3 navigue à très haute vitesse en avant d’une perturbation qui s’est formée samedi entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette perturbation qui traverse l’océan Pacifique à une vitesse de 45 noeuds, rattrape néanmoins Franck Cammas et son équipage en progressant vers l’Est. Lundi à 3h TU, Groupama 3 était encore à 60 milles en avant du front chaud. Grâce à une trajectoire rapide vers le Nord-Est, le trimaran géant laissera passer dans son Sud les vents les plus violents associés à ce système au cours des prochaines 36 heures. En cours de journée de mardi, la dépression s’évacuera vers les Soixantièmes et Groupama 3 pourra reprendre une route plus directe vers la pointe Sud du continent sud-américain. » précisait Sylvain Mondon de Météo France.
L’avance sur Orange 2 n’était donc plus que de 340 milles ce lundi matin car le maxi-catamaran avait quant à lui, bénéficié de conditions presque idéales pour tirer un trait vers le cap Horn à près de trente noeuds. Deux excellentes journées sur le 55° Sud lui avait permis de gagner beaucoup de temps (et de milles) lors de son record sur le Trophée Jules Verne en 2005. Le « pas de côté » de Groupama 3 qui a retrouvé le parallèle 50° Sud, n’est donc pas favorable dans un premier temps, mais sa prochaine descente « tout schuss » vers le détroit de Drake va remettre les compteurs dans le vert : Franck Cammas et ses neuf équipiers devraient encore avoir de la marge au passage du dernier des trois caps, dans la nuit de mercredi à jeudi…