Groupama 3 à moins de 2 jours de la mi-parcours

Groupama 3
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6 jours 22 heures 34 minutes : entre le cap des Aiguilles et le cap Leeuwin, Groupama 3 a réalisé le meilleur temps de référence sur cette tranche de parcours d’environ 4 000 milles. Une traversée très rapide ces quatre derniers jours puisque Franck Cammas et ses hommes ont parcouru 2 893 milles à 30,13 nœuds de moyenne… Le trimaran géant n’est plus qu’à moins de deux jours de la mi-parcours et l’éloignement commence à se faire sentir à bord.

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« Il y a du décalage entre vous et nous : il va faire nuit ici, mais il y a déjà un peu de lune. C’est plutôt agréable… Même si notre objectif est bien évidemment l’arrivée à Ouessant, ça fait plaisir d’avoir atteint le cap Leeuwin aussi vite : on est un peu sur l’autoroute ! Après un démarrage poussif à l’entrée de l’océan Indien, on a depuis une mer belle, un vent régulier, Groupama 3 va vite tout le temps et on ne se fatigue pas. Mais le cap Horn est encore loin… Il y a un peu de monotonie même si aujourd’hui, on a dû faire quelques manœuvres. Mais quand il n’y a qu’à barrer parce que le vent ne change pas, c’est un peu toujours la même chose. Paradoxalement, plus le temps passe et plus les journées paraissent courtes ! » déclarait Lionel Lemonchois à la vacation ce midi.

Groupama 3 navigue toujours dans un vent régulier de Nord-Ouest de vingt-cinq nœuds qui le propulse sur une trajectoire particulièrement droite, longeant le 45° Sud, depuis quatre jours. Et le déboulé plein Est à trente nœuds de moyenne va encore durer jusqu’à la fin de l’océan Indien. Peut être y aura t’il un record WSSRC à la clé puisque la traversée du cap des Aiguilles à la Tasmanie est reconnue par l’office international des records à la voile : Bruno Peyron et ses hommes (dont Lionel Lemonchois, Jacques Caraës et Ronan Le Goff qui naviguent à bord de Groupama 3) avaient mis 9j 11h 04’…

Gris, c’est gris !

« On est tout de même à des milliers de kilomètres de toute terre : c’est toujours impressionnant. On sent qu’on est dans un monde qui est loin des humains. Mais avec un bateau rapide comme Groupama 3 on arrive à se positionner devant des fronts, le paysage est donc moins spectaculaire, moins contrasté que lorsqu’on traverse une dépression avec une mer croisée, un ciel bleu et des albatros… Là, on navigue dans du gris ! On a dû voir le soleil deux fois dix minutes depuis l’Atlantique Sud : c’est monotone, sans contraste, avec de la brume, une grande houle de Sud-Ouest, peu d’oiseaux, pas de mammifères marins... »

Toujours devant le front, Franck Cammas et ses hommes ne vont pas voir de grandes différences durant les prochaines heures : ciel plombé, vent stable, mer de plus en plus ondulante. Mais si le paysage est peu attrayant, les milles défilent et l’entrée dans le Pacifique est programmée pour la nuit de mardi à mercredi. Ensuite, il va falloir choisir la meilleure façon d’aborder deux dépressions qui vont fusionner au large de la Nouvelle-Zélande…

« Une dépression est installée après la Tasmanie : il y a deux options. Soit on rase la Nouvelle-Zélande, soit on part beaucoup plus dans le Sud. Finalement, comme cela évolue un peu, on devrait suivre une route intermédiaire. Stan Honey, notre navigateur est plutôt optimiste : il pense que nous allons pouvoir repasser devant un front et refaire un peu la même chose que dans l’océan Indien ! C’est une bonne nouvelle. Les routages s’affinent, mais on devrait partir en tribord vers le Sud-Est dès mardi soir. »

Se recadrer plus dans le Sud pourrait être une bonne option, car chaque degré de latitude gagné réduit d’une centaine de milles la route vers le cap Horn.