Gahinet : « Une sacrée expérience ! »

Gwénolé Gahinet
DR

Comment expliquez-vous qu’on vous retrouve aujourd’hui sur IDEC Sport ?
Pendant la Solitaire cet été, j’ai appris que Francis lançait son projet de Jules-Verne, ça a tout de suite fait tilt dans ma tête et je l’ai contacté. Du coup, nous nous sommes rencontrés après la Solitaire, nous avons pas mal échangé sur ce que je pouvais faire à bord et nous nous sommes mis assez rapidement d’accord pour que j’intègre l’équipage, cela a été validé mi-juillet. Je suis bien évidemment ravi parce que c’est un projet qui me fait rêver.

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Quelle expérience avez-vous du multicoque ?
Je connais bien le multicoque, d’abord, parce que, après mes études d’ingénieur en architecture navale à l’ICAM à Nantes, j’ai passé trois ans chez VPLP à plancher sur des trimarans, je connais particulièrement IDEC Sport dont j’ai vu et revu les plans, puisque lorsque l’on travaille sur un nouveau bateau, on prend les anciens en référence. Ensuite, j’ai beaucoup navigué en multicoque, en Hobie Cat 16 quand j’étais adolescent, puis en trimaran Orma, notamment avec Marc Guillemot, en Multi 50 avec Actual et Crêpes Whaou !, j’ai aussi participé à la petite Coupe de l’America en 2013 à Falmouth avec Gurvan Bontemps… J’adore le multicoque, ce sont des bateaux géniaux, ça va vite et techniquement, c’est super intéressant. Là, en plus, il y a le côté aventure me plaît, particulièrement fort dans ce projet avec Francis, j’adorais déjà cet aspect dans la classe Mini.

Quelle image avez-vous de Francis Joyon ?
C’est d’abord quelqu’un de très gentil, il a ensuite une façon de gérer ses projets bien à lui, avec à la clé une réussit incroyable. Je suis impressionné par la simplicité et l’efficacité de son fonctionnement. C’est vraiment intéressant de naviguer avec lui, d’autant qu’à mon avis, on ne verra plus beaucoup de projets comme ça à l’avenir, dans la mesure où nous sommes dans une époque où la tendance est aux grosses équipes avec des projets très complexes. Francis est à l’opposé de cette tendance, il y a plein de choses à apprendre de cette démarche, grâce à lui, on voit que faire les choses simplement, ça marche aussi.

Une démarche assez différente justement de celle de Spindrift 2, qui sera peut-être votre concurrent sur ce Jules-Verne, comment voyez-vous cette confrontation ?
Sur le papier, Spindrift va sûrement un peu plus vite en vitesse pure, mais Francis ne va pas caler sa stratégie par rapport à eux. L’idée est de faire notre course, nous allons rester très indépendants dans nos choix. Ce qui est certain, c’est que vu que nous sommes en équipage réduit, cela va être très engagé pour nous, mais c’est ce qui fait que c’est un beau challenge, cela va être une sacrée expérience !

Ressentez-vous tout de même un peu d’appréhension à l’idée de faire un tour du monde en multicoque ?
Je sais que ça va être long, qu’il y a une part d’inconnu avec le Sud et les icebergs, mais ça ne me fait pas peur, d’autant qu’il y a une super ambiance au sein de l’équipage. Et le bateau est adapté à ce que nous allons faire, il sort de deux très bonnes équipes très professionnelles qui l’ont très bien préparé (Groupama et Banque Populaire, ndlr), et le fait d’être plus léger nous permet a priori d’éviter pas mal de problèmes de structure qu’a rencontrés en son temps Groupama 3.

En deux ans, vous êtes passé de la Mini au Jules-Verne en passant par la case Figaro, votre parcours a pris un sacré coup d’accélérateur…
C’est vrai que tout a été assez vite, mais cela correspond bien à ma façon de voir les choses : j’adore la nouveauté. Même si j’ai beaucoup apprécié mes deux dernières saisons en Figaro avec Safran et Guy-Cotten qui m’ont permis d’apprendre plein de choses et que je compte bien revenir sur la Solitaire en visant le podium, je ne me vois pas faire du Figaro pendant dix ans. J’aime bien sortir de ma zone de confort et découvrir de nouveaux supports.

(*) L’équipage, autour de Francis Joyon, est également composé de Bernard Stamm, Clément Surtel, Alex Pella et Boris Herrmann