Petit retour sur le départ… à peine partis, nous voila déjà avec une réclamation sur le dos de la part de Movistar, pour avoir changé notre équipier d’avant Gerd Jan Poortman ! Coccyx fêlé et deux point de suture à l’arcade gauche (suite a violent enfournement, Gerd c’est arrêt net sur la dérive malgré son harnais) – et un embarquement pour Lucas Brun, notre Brésilien pendant le stop de Wellington. La réclamation sera jugée à Rio : wait and see ! Pas très sportif, mais au pays des règles on ne rigole pas. Il ne faudrait pas pour autant en oublier la beauté de l’étape qui nous attend : 6500 miles le Pacifique, avec le passage du Horn à la clef.
Evidemment suite au petit accident dont a été victime Gerd, il a fallu faire un briefing collectif pour rappeler les règles de sécurité de base du bord qui sont :
• Le barreur est responsable de toute personne sur la plage avant, c’est-à-dire qu’ il doit ralentir immédiatement le bateau si la vitesse dépasse 20 nds – autant dire 90% du temps.
• Gilet, harnais, flash light obligatoire par n’importe quelles conditions de vent, en quart ou hors quart.
Et pour l’occasion après le départ, j’ai fait une petite démonstration avec une flash light de nuit : après environ 60 secondes à 19 nœuds avec 2,50m de vagues, plus de lumière à l’horizon !!!! En parcours in shore à 11 équipiers sur le pont il nous faut environ 4min 30 sec pour affaler un spi, en configuration off shore à 4 sur le pont, le temps que tout le monde trouve sa place il faudrait environ 5 bonnes minutes de plus. Ce qui nous amène a 10 min, soit déjà un peu plus de 3 milles parcourus – eh oui ça va vite !!!
Bref maintenant, je pense que tout le monde à bord a compris ce que voulais dire.
Pour ma part, je stresse parfois plus avec 9 équipiers que lorsque je navigue en solitaire.
Revenons à la course : conditions de départ idylliques, au portant avec du soleil dans le sud d’un anticyclone, pour le moment c’est un joli chassé – croisé d’empannages par 51° S. Les prévisions pour les 2 prochains jours ne sont vraiment pas fiables, ceci est dû à une ex-dépression tropicale qui n’a pas encore trouvé sa place dans l’autoroute du grand sud, ce qui nous laisse pas mal d’options : rester nord avec moins vent et moins de distance à parcourir pour couper « l’ice gate », ou piquer au sud pour trouver plus de pression, mais faire plus de milles… Le problème ne s arrête pas là, une dorsale nous barre la route environ 100 milles avant notre « ice gate » que l’on soit nord ou sud. Même les logiciels de routage en perdent leur latin et nous proposent des routes complètement différentes d’un fichier à un autre .
Suite a prochain numéro !
Seb, sur ABN AMRO 2