Eric Drouglazet mène la danse

Eric Drouglazet
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En d’autres temps on aurait brulé certains météorologues en Place de Grève pour faits de sorcellerie : comment expliquer autrement que ce vent de nord-ouest, résidu d’une queue de Mistral, allait s’établir en premier par le sud de la zone de course. Mais ce n’est peut-être pas un hasard si l’on retrouve aux avant-postes de cette première étape de la « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul », la plupart des usagers de cette mer complexe au possible. Et face à cette complexité, la meilleure attitude est parfois de savoir rester basique.

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Nicolas Bérenger le racontait ce matin : « Il y avait bien des modèles qui proposaient d’aller chercher ce flux d’ouest en longeant la côte. Mais je sais trop bien combien le relief varois peut perturber les phénomènes météo. Tant que j’ai pu avoir une trajectoire proche de la route directe, je ne me suis pas posé de questions. » A ce petit jeu, les hommes de l’ouest ont perdu gros. Ainsi au classement de lundi midi, on retrouvait au-delà de la vingt-cinquième place des clients aussi sérieux que Jeanne Grégoire, Fred Duthil ou bien encore Nicolas Troussel.

Coup de vent dans les Bouches de Bonifacio

Devant les bouches de Bonifacio, alors que le vent atteignait les 30 à 35 noeuds, seul baladin du monde occidental, Eric Drouglazet faisait bouillir la chaudière à plus de quatorze noeuds de moyenne. Le skipper de Luisina avait, quant à lui, attendu son heure pour se décaler dans l’ouest, à la faveur de la pétole de fin de nuit. On le sait, le Droug aime bien se bagarrer avec les éléments. Pointé en tête avec près de huit milles d’avance sur ses poursuivant, il serait étonnant que le navigateur finistérien accepte de se laisser déborder malgré les velléités des hommes du sud à ses trousses, Christopher Pratt en tête. Gildas Mahé lors du Trophée Alpes Maritimes, Eric Drouglazet aujourd’hui.

Les troupes du grand ouest ont encore quelques estafettes pour sauver l’honneur. Le long des côtes de Sardaigne, c’est Nicolas Bérenger qui menait la danse ; sous spi, le sociétaire de la Grande Motte prouvait qu’en matière de gros coeur, là aussi on pouvait sur les navigateurs du Mare Nostrum. Quoiqu’il en soit, cette première étape risque de faire quelques victimes de marque. Verdict attendu en fin de nuit ou en début de matinée en baie de Cagliari.

Ils ont dit :

Nicolas Bérenger, Kone Elevators
« Tout va bien, je suis content de mes choix. François Gabart avait bien navigué cette nuit. Malheureusement pour lui, il est tombé dans une molle et du coup on a réussi à le passer. Comptez sur moi, je ne vais rien lâcher. »

François Gabart, Espoir Région Bretagne,
« La nuit n’était pas facile, avec le vent faible, la houle et les voiles qui battaient. J’ai profité du matin, du vent stable pour me reposer avant l’arrivée du nord-ouest. Sinon, ce n’est que du bonheur. "

Les 15 premiers à 19h00 lundi :

1 Eric Drouglazet Luisina Design à 128 milles de l’arrivée
2 Nicolas Berenger Kone Elevators à 15 milles du leader
3 Christopher Pratt DCNS 97 à 15m
4 Marc Emig Capitol à 17m
5 François Gabart Espoir Région Bretagne à 19m
6 Jean-Paul Mouren M@rseilleEntreprises à 20 m
7 Paul Meilhat TS Régate Créteil Val de Marne à 20m
8 Gildas Morvan Cercle Vert à 21m
9 Gérald Veniard Macif à 21m
10 Christophe Bouvet Sirma à 23m
11 Laurent Pellecuer Docteur Valnet Aromathérapie à 23m
12 Robert Nagy Theolia à 23m
13 Gildas Mahe Le Comptoir Immobilier à 24m
14 Armel Tripon Gedimat à 24m
15 Thierry Chabagny Suzuki Automobiles à 26m