Hier soir, quelques heures avant d’entrer dans le goulet du détroit, Virbac-Paprec 3 est passé à 450 mètres des rochers du cap Espartel au Maroc… une vraie ‘madeleine’ pour Loïck Peyron qui se rappelle de son enfance à Tanger et des promenades familiales au cap Espartel, avec les cargos en toile de fond. En général, mieux vaut admirer ces poids lourds des mers depuis la terre que de se retrouver in situ, en plein milieu du trafic. Or, depuis 48 heures, Virbac-Paprec 3 évolue dans ce ballet des navires de commerce. Il ne faut donc pas relâcher la veille.
Dans ce contexte et avec 40 nœuds de vent dans le nez, la nuit dernière à Gibraltar a été particulièrement rude. « Les pires conditions jamais rencontrées par le bateau depuis le début de la course » commente Loïck. Pour éviter de solliciter la structure du bateau, les deux hommes progressent depuis en « convoyage rapide ». Ce matin, ils faisaient leur entrée en mer d’Alboran. Leur navigation au près est toujours pénible mais cet ultime calvaire va bientôt prendre fin. Samedi soir, du côté du Cap de Gata, à la hauteur d’Almeria, le vent va progressivement mollir et varier en direction. Les 175 derniers milles entre les Baléares et la ligne d’arrivée seront plus tranquilles et plus aléatoires.
Quoi qu’ils fassent, Iker Martinez et Xabi Fernandez auront au moins une vingtaine d’heures de décalage avec le bateau bleu. Soit un passage à Gibraltar samedi dans la journée et une arrivée à Barcelone mardi prochain. A la visio-conférence du jour, ils ont eu la surprise de se voir encouragés par une partie de l’équipe olympique espagnole. Seront-ils présents en 49er pour participer aux J.O de Londres ? Telle était la question. Les deux champions ont promis d’annoncer leurs intentions dans les prochains jours.
Plus loin, au large de Madère, la bagarre pour la troisième marche du podium est en train de tourner à l’avantage de Renault Z.E. Grâce à une stratégie parfaitement anticipée et maitrisée, Pachi Rivero et Antonio Piris ont réussi à garder le contrôle de leur position. On voit mal comment les choses pourraient tourner à leur défaveur d’ici Gibraltar.
Dans un message plein d’humour, Wouter Verbraak se plaignait de la chaleur qui régnait à bord d’Hugo Boss actuellement dans les alizés de l’hémisphère sud. "La clim’ est en panne car il a fallu fermer les portes de la descente à cause des embruns. Pas de hamac suspendu sous la bôme pour s’assoupir négligemment, et encore moins de machine à glaçons". Aussi suggérait-il de dégrader d’une étoile ce séjour touristique le long des côtes brésiliennes, où il fait bien trop chaud pour un hollandais résidant en Norvège !
Classement de 16h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 420,9 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 268,9 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1014,4 milles
4 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 1255,4 milles
5 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1364,5 milles
6 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 1934,7 milles
7 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 3188 milles
8 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 3800,8 milles
9 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 6406 milles
10 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 10686,9 milles