Désormais un rendez-vous incontournable aux Caraïbes

Voiles de Saint Barth 2011
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Confronté à un adversaire à sa mesure, le grand plan Dubois Genuine Risk, et lesté d’un lourd handicap en temps compensé, « l’animal » Rambler 100 a puisé dans ses ressources, et elles sont immenses, techniques et humaines pour l’emporter en Classe Maxi-Yachts et battre le temps. Deux petites minutes lui permettaient de s’assurer le gain de la dernière manche, et d’asseoir son succès de la semaine. Pensé et construit pour les longs runs transatlantiques, Rambler 100 a littéralement comblé son « All Star » Team du Puma Ocean Racing venu ici avec quelques interrogations sur sa capacité à « performer » sur des circuits courts. « Les Voiles de Saint-Barth constituaient en effet notre programme court de l’année et nous sommes ravis du comportement du bateau et de notre capacité à le mener à 100% sur chaque bord, même les plus courts. »

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Parcours sinueux entre les îlots et rochers, ou longs runs autour de l’île, aucun exercice n’a rebuté le géant signé Kouyoumdjian. « Rambler est vraiment très à l’aise au reaching » souligne un Ken Read radieux ; « Nous avons éclaté notre grand spi en début de semaine et ceci à contribuer à garder Genuine Risk dans le match, tant il marchait fort au portant ». Rolf Steitz, directeur du programme de formations à l’académie américaine de la Marine Marchande, propriétaire de Genuine Risk, a cru jusqu’au bout en ses chances de victoire. « Dans le vent soutenu que nous rencontrons ici, il est aisé de faire parler la puissance et de naviguer juste. Nous avons longtemps pensé qu’avec notre rating avantageux, nous pouvions nous contenter de coller au tableau arrière de Rambler 100… Pour deux minutes, cela n’aura pas suffi.. »

Rififi chez les Racing Cruising
24 unités étaient enregistrées cette semaine et le moins que l’on puisse souligner est que la belle homogénéité de cette classe a assuré le spectacle sur les lignes de départ comme dans l’emballage final des régates ; Néerlandais, Français, Britanniques ont disputé la suprématie des régionaux de l’étape, venus d’Antigua, de Saint Martin ou des Virgin Islands. C’est l’homme de Loosdrecht, près d’Amsterdam, qui s’impose en bouclant en un peu moins de 3 heures les 23 milles du parcours autour de Saint-Barth proposé samedi . « On ne s’y attendait vraiment pas, tellement la compétition était relevée. Nous sommes aux anges ! Nous étions dernier ici même l’an passé, et je pense que nous avons eu beaucoup de réussite pour nous imposer cette année. Tout s’est joué à très peu de choses… ». Les Néerlandais auraient pu réaliser un doublé en tête de ce groupe, avec la belle performance de Jeroen Min et son skipper Frans Vandyk sur le First 50 Black Hole. C’était sans compter avec l’opiniâtre James Dobbs et son « petit J 122 Lost Horizon qui a su jouer intelligemment de son avantageux rating. Les équipages entièrement féminins ont également fait preuve de pugnacité en mettant un point d’honneur à terminer chaque parcours ; la néerlandaise Hennecke Stenweg prend la 22ème place et la Britannique Annie O’Sullivan se classe 18ème.

Vesper se sort du piège…
On attendait beaucoup de la confrontation en temps compensé entre le très complet TP52 Vesper, et son équipage américain et Néo Zélandais, le puissant Farr 60 Venemous armé par Peter Cunningham et les rapides Racers spécialistes des Caraïbes, à l’image du Grand Soleil 43 OT Antilope imbattable depuis le début de la saison caribéenne, ou Speedy Nemo au local de l’étape Raymond Magras. Nul ne fut déçu du spectacle offert dans ce groupe très tonique et régatier dans l’âme. Antilope et son équipage Néerlandais emmené par Willem Wester auront tout fait pour prendre en défaut le véloce TP 52, quitte à l’agresser, au sens sportif du terme, lors des phases de départ toujours très tendues dans le vent fort et sur mer formée.

Vesper n’aura en définitive véritablement tremblé que le premier jour lorsque la perte de son génois l’obligea à terminer sous grand voile seule. Des parcours longs autour de l’île ont favorisé sa quête de vitesse et les longs bords de portant. La glisse impressionnante du TP52 a fait le reste, ne laissant à Antilope que l’option très aléatoire de compter sur son avantageux rating. Speedy Nemo, au sociétaire du Saint-Barth Yacht-Club Raymond Magras, monte sur la troisième marche du podium en battant au passage Venemous, trop souvent trahi par des problèmes techniques, mais aussi de belles unités comme le swan 45 Puffy de Patrick Demarchelier, ou le trinitain Frédéric Rialland et son Latini 52 Solano.

Au bonheur de Mariella
Carlo Falcone jubile. Il a conduit son vénérable yawl bermudien Mariella, plan Mylne construit par Fife en 1938, à la victoire dans le groupe des Classiques. 4 yachts se disputaient la victoire, dont le fin et rapide W76 White Wings de Donald Tofias, skippé par la jeune américaine Faraday Rosenberg. Carlo avait monté pour l’occasion un équipage d’amis, au sein duquel figurait le doyen de l’épreuve, le très « vert » et très réactif Henry Pepper, qui soufflera le mois prochain les bougies de son… 89 ème anniversaire. La belle coque de Mariella a suffisamment tenu tête au sloop de 76 pieds pour l’emporter en temps compensé, à la grande joie de l’italien Falcone, ravie du bon tour joué à son ami Tofias.

Les multis dans la brise…
5 multicoques en lice cette année ; 3 catamarans et deux trimarans. Et c’est le grand catamaran de 55 pieds Fat Cat de John Winter qui s’impose à la faveur de son rating, face au volatile trimaran Dauphin Telecom d’Erick Clement.