C’est un des charmes de la Classe Mini : pas une seule classe de coureurs au monde peut revendiquer autant de profils différents. Diversité des origines géographiques, des classes d’âge, des parcours professionnels ou des motivations, chaque course Mini est un melting-pot savant où l’assoiffé de performance va côtoyer le solitaire venu se ressourcer en haute mer, où le régatier bizuth du large va rencontrer des marins dont le cuir s’est endurci à force de traverser les océans en convoyage ou en course.
Les coureurs préparant les grandes épreuves comme Les Sables – Les Açores – Les Sables ou la Mini Transat, éprouvent de plus en plus le besoin de rejoindre un centre d’entraînement. Parfaire les automatismes, se confronter aux autres, échanger avec les concurrents, bénéficier des conseils d’un entraineur capable de prendre un certain recul, sont autant d’atouts pour préparer au mieux les grands rendez-vous.
La famille rochelaise
A La Rochelle, Jean Saucet préside aux destinées du pôle d’entraînement. Jean, qui a été à l’école des baroudeurs que furent Isabelle Autissier, Yves Dupasquier et bien d’autres, possède ce détachement qui permet de relativiser les petits ennuis des uns et des autres. Ce qui ne l’empêche pas, papa poule modèle, de suivre ses poulains aux escales, de les aider à gérer leurs petits soucis techniques, voire de regonfler un moral défaillant. Ils sont six à venir de La Rochelle : Julien Bozzolo (Mariole.fr), Benoît Verbeke (Parc Régional Vallée de Chevreuse), Maxime Eveillard (Loukoum’mama), Olivier Jehl (Zigoneshi), Nikki Curwen (Blue Project) et Michele Zambelli (Fontanot).
La machine lorientaise
A Lorient, Tanguy Leglatin applique les méthodes d’entraînement s’appuyant sur son modèle de la performance qui ont déjà fait leurs preuves auprès de skippers aussi renommés que Jean-Pierre Dick, Dee Caffari ou Tanguy de Lamotte.
Avec un bonheur certain puisqu’il a fait émerger les deux premiers skippers proto de la dernière Mini Transat ainsi que le podium complet des bateaux de série. Rigoureux, exigeant, Tanguy veille aussi à personnaliser au maximum ses conseils. Cette année encore, ils sont nombreux à avoir suivi les entraînements de Lorient Grand Large : Yann Claverie (MAP Product), Lizzy Foreman (Hudson Light), Damien Audrain (EPC Rêves de Clown), Sébastien Pébelier (www.laminidus56.fr), Quentin Vlamynck (quentinvlamynck.fr), Giancarlo Pedote (Prysmian), Armand de Jacquelot (Enelos), Jean-Marie Oger (ACEBI), Simon Bruniholz(Minilab-www.defiatlantique.ch), Jonas Gerckens (Netwerk), Patrick Girod (Nescens), Damien Cloarec (ETF – www.damiencloarec.fr), Tanguy Le Turquais (Terréal – Rêve d’Enfant), Davy Beaudart (Cultisol).
Avec 6 sociétaires de La Rochelle, 14 de Lorient, un de Concarneau (François Jambou – Kaïros) – ils sont donc quinze coureurs à bénéficier des conseils d’une structure. A quelques exceptions près, tous ceux qui envisagent de faire un résultat s’en remettent aujourd’hui aux conseils d’un coach, à une préparation collective, meilleures recettes pour la course en solitaire.
Freelance par obligation
Ils sont en effet trois à ne pas avoir rejoint les rangs d’un centre d’entraînement sans avoir abdiqué de leurs prétentions. Pour Hervé Aubry (Voilerie HSD), son travail de maître voilier, particulièrement prenant, ne lui a pas laissé le loisir de rejoindre Lorient, le centre le plus proche de Pornichet son port d’attache. Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) arrive avec juste le nombre de milles suffisants pour être qualifié pour la course, mais n’a pas pu s’entraîner, compte tenu de la mise à l’eau très tardive de son proto/série. Enfin, Nicolas Boidevezi a décidé à la dernière minute qu’il n’y avait pas pire spectacle pour son moral que celui d’un bateau à quai. Il a donc remis à l’eau son Senor Blue en espérant que le doigt de la chance et la connaissance parfaite de sa monture compenseront les heures d’entraînement manquantes.