En seulement quatre années d’existence, les Voiles de Saint-Barth ont imposé leur concept et séduisent désormais les marins les plus aguerris aux grandes régates internationales. Un bref examen des listes des engagés révèle très vite la spectaculaire ascension de l’événement : au sein d’une flotte toujours plus riche, toujours plus cohérente, toujours plus dense, s’affichent les palmarès les plus étincelants du nautisme international. Les spécialistes de la Coupe de l’America, Terry Hutchinson, Craig Monk, John Cutler (Bella Mente), Andrew Henderson (Caol Ila R), Peter Isler (Rambler)… vont 5 jours durant côtoyer les “pointures” de la Volvo Ocean Race, (Mike Sanderson), des grandes transats intercontinentales (Cam Lewis, Manu Le Borgne…), et même du Vendée Globe (Bertrand de Broc). Venus d’une vingtaine de nations, ces centaines de marins font des Voiles de Saint-Barth un unique centre d’échanges et de confrontations, de connaissances et d’expériences. Dominateurs dans leurs classes respectiv! es en Méditerranée, des marins comme le calaisien Franck Noël (Near Miss) et son équipage de haute volée, ou le Portugais Pedro Mendonça (Baléaria) tournent le dos à leurs succès passés pour se confronter à de toutes nouvelles sensations.
Maxi Yachts, IRC 52, courses croisières rapides, multicoques à deux ou trois coques … La flotte de ces Voiles de Saint-Barth 2014 offre un formidable panorama de ce qui se fait de mieux en matière d’architecture navale contemporaine. Légers, surtoilés, épurés, les Mini Maxis Bella Mente ou Caol Ila R trouveront en Rambler, le 90 pieds signé Reichel Pugh construit pour les plus grands records, matière à s’étalonner et à démontrer la justesse de leur concept. Si le IRC 52 Balearia lancé en 2005 sous le nom de Bigamist risque de souffrir du poids des ans face au plus récent Near Miss et son redoutable barreur polonais Karol Jablonski, il pourra néanmoins compter sur un équipage ibérique talentueux et expérimenté, emmené par Afonso Domingos et Rui Ramada Barros. Parmi les nombreuses curiosités aux Voiles de Saint-Barth c! ette année, la présence dans ce groupe des IRC 52 de l’Australien Robert Date et de son plan Reichel Pugh Scarlett Runner, qui font de Saint-Barthélemy une des étapes sportives d’un étonnant tour du monde débuté en juillet dernier à Melbourne.
Place au sport
“Place au sport” proclame les organisateurs, et à juste titre si nous observons l’animation très professionnelle qui règne en ce dimanche sur les quais de Gustavia où convergent depuis hier les protagonistes de l’épreuve. Emblématique aussi du caractère régatier des Voiles de Saint-Barth, l’engagement d’unités résolument taillées pour la vitesse et la performance. Au sein du groupe spinnaker qui compte pas moins de 35 inscrits, se distinguent les larges cockpits, les immenses barres à roue double du Ker 43 américain Otra Vez, du Baltic 45 Jolt 2 ou du très redouté Kernan 47 True du Canadien Leo van den Thillart, épaulé pour l’occasion par le barreur spécialiste de la Volvo Jono Swain. Grand Soleil, Swans, J Boats et autres Dufour ou X Yachts devront grandement s’appuyer sur leurs ratings plus avantageux pour s’imposer.