Roland Jourdain : "Ca fait 48 heures qu´il y avait du bruit dans ce coin là. Un de plus mais celui-ci, je ne le connaissais pas. J´ai fini par ouvrir le couvercle du puits de quille et là, j´ai vu qu´il y avait du jeu. J´ai cru que c´était de l´air dans les vérins mais j´ai vite vu que le chapeau en carbone de la tête de quille se désolidarisait. Je ne comprends pas pourquoi. C´est hallucinant, c´est la cata. Il y a des trucs qu´on peut réparer, mais pas ça… Il y a quatre ans, le 16 décembre 2000, je prenais le rail de grand-voile sur la gueule. Hier soir, j´étais prêt à ouvrir une bouteille de champagne. Je ne suis pas superstitieux, mais quand même. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : hier c´était l´euphorie et aujourd´hui, c´est la cata. Ce matin, j´ai eu beaucoup de mal à réduire la toile et à appuyer sur la télécommande de pilote automatique pour mettre le cap au nord-est. Mais il ne faut pas rêver, le Père Noël ne va pas m´envoyer une quille neuve. Poursuivre avec la quille dans l´axe ne m´intéressait pas. Je ne me suis pas inscrit pour finir mais pour gagner…
Je vais garder mes larmes pour moi et tenter de digérer ça… Le Vendée Globe, c´est comme les Jeux Olympiques, c´est tous les quatre ans. Là, c´est trop tôt, c´est trop tout. Après cette première mi-temps qui m´avait bien passionné, tous les signaux étaient au beau fixe. Enfin bon… Sur ce projet, on a tout donné. Quand tu penses que j´ai même réussi à m´engeuler avec certains alors que ce n´est pas mon style. On a vraiment été au max. On n’ était pas en avance mais je m´en débrouillais bien avec ma caisse à outils. Oh non, un coup comme ça… Je n´ai pas encore réussi à envoyer un mail à terre…"
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