Aussitôt amarré dans le port de Freemantle, l´équipage de "Geronimo" et l´assistance réunie à terre ont pu rapidement constater que le choc avait provoqué des dégâts très importants sur le bras de liaison du trimaran. Néanmoins, sur place, tout est mis en œuvre pour réparer le géant blessé. Reste maintenant à savoir si Kersauson et ses hommes pourront reprendre le fil de la course…
Les dégâts sont-ils plus importants que vous ne l´aviez imaginé ?
Olivier de Kersauson : ""Nous avons eu une chance inouïe de pouvoir gagner Perth avec un bateau qu´on ne peut pas considérer comme navigable. Si nous avions dû nous appuyer sur tribord, je ne pense pas que nous aurions tenu plus de 20 h. Ce qui signifiait une perte de "Geronimo". Nous avons eu cette chance parce que les conditions météo nous l´ont permis. La vie est ainsi faite, il peut nous arriver de gros pépins et, en parallèle, bénéficier de coups de pouce du destin. Nous aurions pu aussi avoir ce problème au milieu de nulle part et être en perdition. C´est comme avoir une attaque cardiaque à proximité de l´hôpital américain. A posteriori, ça fait froid dans le dos, mais on est sauf".
Il y a beaucoup de monde depuis cette nuit à se pencher sur le bras de liaison. Quels sont les travaux entrepris actuellement ?
O.D.K. : "Actuellement, c’est la découverte exacte des dégâts. C’est-à-dire que dans la matinée, on a retiré toute une partie du nid d’abeilles sur la courbe du bras, on a retiré le carbone, on a vu que la "2e peau" était cassée. On n’a pas encore fini l’exploration des dégâts qui paraissent beaucoup plus importants que ce que l’on pensait au départ. Après il y aura la phase de réparation qui va venir".
Sur place, êtes-vous bien équipés ?
O.D.K. : "Au bout du quai, où nous sommes installés, il y a déjà une pompe à vide pour faire le travail et les systèmes de chauffe. Donc, l’hôpital de campagne est installé au bout d’un ponton de presque 150 m de long. Tout est prêt, le bateau peut être totalement réparé là où on est, sans bouger. Le problème est de déterminer le niveau exact de réparation que l’on est obligé de faire ?"
Peut-on faire une estimation du temps nécessaire ou est-ce trop tôt ?
O.D.K. : "En face d’une réparation, il faut un diagnostic exact des dégâts. Donc, c’est après ce diagnostic exact que l’on aura une idée du temps de réparation. Tout ce que l’on sait, c’est qu’on a les moyens d’agir rapidement. L’équipe à terre a tout organisé de façon à ce que, en fonction des dégâts que l’on découvrait, nous soyons à même de répondre rapidement. Aujourd’hui, on est avec un bateau qui a une avarie lourde, arrêté à Perth. Cette avarie lourde, est sous contrôle, c’est-à-dire que l’on en a fait l’exploration et que l’on se rend compte que l’on a les moyens de réparer. Sur le reste, je ne veux pas me prononcer à l’heure qu’il est".
Vous en serez plus dans 24 ou 36 heures ?
O.D.K. : "Il y a un côté positif : on est très bien équipé sur place donc à peu près tout est faisable. Mais tout n’est pas réalisable n’importe comment et dans n’importe quel délai, ça c’est le deuxième volet. Il n’est pas question de repartir avec un bateau qui ne soit parfaitement en état pour aller affronter les mers du Sud. Si nous repartons, c´est vers le grand sud, ce n´est pas pour une croisière. Aujourd’hui, je sais que l’avarie est beaucoup plus lourde qu’on ne le pensait. Deuxièmement, qu’elle est réparable. Troisièmement qu’on a les moyens de réparer et qu’on s’est arrêté pour quelque chose de grave et, en fait, on a découvert quelque chose de très grave".








