Moloney : “C´était fou !”””

    Pris dans la tourmente du cœur dépressionnaire qui a balayé le milieu de flotte du Vendée Globe ces dernières heures, le skipper de Skandia fait écho de conditions dantesques :
    « Dans ma vie, j’ai déjà pris de sacrés coups de vent et accumulé un bon paquet de milles, mais je n’ai jamais, jamais, rencontré de telles conditions. La mer était tout simplement énorme et je n’avais plus de solutions. D’habitude, il y a toujours un échappatoire ou bien un moyen d’affaler une voile de plus… Tout se passait bien, je naviguais juste avec la trinquette par 65 nœuds de vent. Mais les vagues déferlaient comme sur la côte… Je n’exagère pas. La partie blanche de l’écume qui déferlait devait faire six mètres de haut !
    Je savais que la situation était critique. J’ai réellement appelé ma famille pour leur dire au revoir. J’étais persuadé que j’allais payer le prix fort. A quatre reprises, j’ai bien cru que c’était la fin. Les vagues cassaient dans tous les sens. C’était la loterie. Si une vague m’emportait… J’étais à l’intérieur quand, bang, le bateau a été heurté par une grosse vague. On s’est fait retourner. C’est arrivé très vite. J’ai cru toucher le fond. Le matériel volaitsur le plafond, les claviers, la cuisinière… Tout volait à travers et s’éclatait à droite, à gauche. Puis le bateau s’est remis droit. J’étais vraiment choqué. Je n’avais ma combinaison sèche qu’autour des jambes. Je suis sorti en courant sur le pont, le bateau avait empanné et gîtait à 60°. J’étais sur le pont et me disait qu’il fallait que je dégage de là. Je suis vite retourné à l’intérieur. J’ai vraiment cru que l’une de ces vagues avait mon nom inscrit sur elle et que je ne pourrais rien y faire. C’était fou… »

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    Source Offshore Challenges