Les vacations de Rouxel, Péron et Lunven

    Thomas Rouxel CMB
    Thomas Rouxel CMB

    Thomas Rouxel (Bretagne Crédit Mutuel Performance)

 :
    « Il y a du vent, il y a de la mer. Ca fait longtemps que je m’y suis préparé parce que là c’est presque la fin maintenant, c’est en train de se calmer, on a vécu le plus dur. Et du coup c’est un peu branle bas de combat parce qu’on savait que savait que ça pouvait être vraiment méchant, comme ça été le cas, parce que 40 nœuds c’est quand même ultra fort. Du coup c’est ambiance matossage, faire attention à tout, à garder la TPS à proximité, à vérifier la brassière, à vérifier les longes, mais aussi préparer de quoi manger sur le pont pour, si c’est vraiment la cata, pouvoir survivre le plus longtemps possible à la barre puis essayer d’anticiper un peu le sommeil. Mais à un moment donné quand on prend un vent qui dure 36 heures ou 40 heures il va quand même falloir aller dormir.

De la nourriture dans ces cas là, tu en mets plein les poches, donc moi j’ai des fruits, des gâteaux, j’ai des fruits oléagineux. J’ai aussi un peu de chocolat, des boissons protéinées qui me servent à ça. Mais ce n’est pas la fête, ce n’est pas le poulet frites. D’ailleurs tout à l’heure, je ne sais pas s’il y avait un cargo qui passait au vent ou si c’était juste mon imagination mais je sentais un poulet frites pendant 5 minutes, ça m’a fait rêver.

Je suis content de ma position, maintenant je pense qu’on a tous à bord des petits problèmes techniques. Il va falloir que l’on gère avec ça sur la fin de course.
C’est vrai que là, ça fait longtemps qu’on aurait pu mettre le spi. Le mien est réparé, je sais qu’il est peut être moins costaud et je sais qu’on a encore jusqu’à demain avec du vent assez fort au portant. J’essaye d’être sûr que ça ne rentre pas subitement à 40 nœuds, car si c’est pour le voir s’ouvrir en deux"…

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Eric Péron (Macif 2009) :
     
" C’est venté. On a une mer hachée, mais beaucoup moins que tout à l’heure. Mais après le passage d’une dépression, c’est toujours comme ça, la mer est hachée. Du coup, c’était un peu saute-monton. Ce n’est pas très agréable pour le bateau.  Il fallait lever le pied. Et là ça va mieux, mais ce n’est toujours pas très praticable sous spi, je l’ai réduit. Je pense que c’est la même chose pour les autres.
Il n’y a pas grand chose à faire à part bien se bâcher, bien manger, mettre ce que l’on a sur le dos. Il y a des questions de sécurité qui viennent en jeu du coup. Depuis, le cap Finisterre, je n’ai plus de speedomètre, ce qui entraine que je n’ai plus la force du vent car il faut comparer la vitesse qu’on mesure avec celle en tête de mât. Ce qui induit aussi, des soucis sur le pilote. Je n’ai pas le mode vent réel. On barre donc un peu plus et il faut être un peu plus dessus.  J’ai cassé un spi. Sinon c’est des petits soucis, des détails"

    
Nicolas Lunven (Generali) :
    

"Pour le moment j’ai 20-25 nœuds à peu près au débridé.
J’ai eu, dans des grains cette nuit, jusqu’à 32, peut-être 34 nœuds. Normalement le vent doit se renforcer aussi dans les heures qui viennent, peut être assez vite justement. Je ne sais pas exactement quand. 
Moi j’ai une petite particularité c’est que j’ai des petits soucis de pilote, donc sous spi c’est très compliqué pour moi de lâcher la barre quand il y a du vent.
Par exemple, la journée d’hier où on a fait beaucoup de spi, j’étais à la barre tout le temps. Comme normalement ça va être la même chose cet après-midi, du coup j‘ai profité de la nuit pour me reposer à fond, pour être vraiment en forme, pour pouvoir tenir la barre sous spi et essayer de ne pas me faire décrocher par mes petits camarades. J‘ai un peu les boules, j’ai fait un super début de course et puis là, depuis deux jours, tout s’est un peu effondré, façon de parler. A cause de mes petits soucis de pilote, j’ai perdu un peu de terrain. J’essaye de m’accrocher tant bien que mal à mes petits copains qui eux ne m’attendent pas évidement"