Le lièvre ralenti par une tortue

    Les participants à la Volvo Ocean Race ont enfin trouvé un vent plus fort d’ouest-sud-ouest et ce n’est que le début, car selon les dernières prévisions  un vent froid passera sur la flotte ce matin avec un vent de plus de trente nœuds sous grains.  Ensuite, le vent tournera à l’ouest en soufflant entre 20 et 30 nœuds pour les jours à venir, mais la mer deviendra forte avec des creux de 5 mètres.  Pour les navigateurs, il faudra choisir entre des trajectoires plus ou moins au nord.  Au nord de la route directe, le vent sera certes plus fort, mais les creux plus importants aussi et la route plus longue, ce qui augmente le risque de la casse.  Un premier grand choix en fait pour les bateaux qui restaient encore bien groupés jusqu’à ce matin.  Pendant la nuit, Telefonica Blue, Delta Lloyd et Puma ont en effet mis le clignotant à gauche perdant des milles vers le but, mais se positionnant plus au nord, tandis que les leaders, Ericsson 4 et Telefonica Black poursuivent une route rectiligne au milieu et les retardataires, Green Dragon et Ericsson 3 restent à la traîne bien au sud.  Pour l’équipage de Telefonica Black, le passage dans un courant plus chaud depuis hier fait remonter les températures et le moral à bord, mais a engendré une rencontre avec une tortue, qui a gêné la progression du bateau.  Roger Nilson: "Tout à coup, le bateau commençait à vibrer et la barre ne répondait plus normalement.  On ne voyait rien du côté des safrans.  David a sorti l’endoscope et l’a passé à travers la coque pour inspecter la quille et la dérive.  Il s’agissait d’une tortue mesurant trois pieds, qui s’était accrochée au bord d’attaque du voile de quille.  Elle essayait en vain de se libérer en agitant ses nageoires.  Fernando à la barre a tout essayé en basculant la quille et en partant au lof, mais la tortue restait bien accrochée à la quille, car nous progressions à 13 nœuds.  Fernando a crié qu’il fallait arrêter le bateau et faire marche arrière.  C’est ainsi que nous avons affalé le spinnaker mettant le cap au vent et avec l’aide de la trinquette nous sommes allés en arrière.  David a signalé, ‘La voilà!  Juste à côté du bateau!’  La tortue nageait sur la surface apparemment sans avoir trop souffert de son expérience.  Ericsson 4 était alors à quelques centaines de mètres seulement derrière nous.  Quelques heures plus tard, il est devant, car il dispose d’un net avantage en vitesse pure."

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    Classement de 6h (heure française)
    Ericsson 4 à 1357 milles de l’arrivée
    Telefonica Black à 7 milles
    Telefonica Blue à 22 milles
    PUMA à 24 milles
    Delta Lloyd à 24 milles
    Green Dragon à 37 milles
    Ericsson 3 à 40 milles