A bord de Campagne de France Halvard Mabire et Miranda Merron continuent leur route vers le Sud, le long des côtes brésiliennes, mais malheureusement pas aux vitesses auxquelles ils sont accoutumés.En effet, depuis la nuit du 18 au 19 novembre et la perte d’une des voiles essentielle, c’est la frustration à bord du Class40.
Halvard Mabire : “Nous avons passé des heures et des heures de réparation et de couture, au détriment de la marche du bateau, mais aussi au détriment de nos heures de récupération et de repos. Donc la fatigue n’aide pas et la lucidité dont nous aurions pourtant bien besoin pour non seulement espérer recoller un peu sur ceux de devant, mais aussi pour protéger nos arrières, nous manque parfois. Qui plus est, toutes ces heures de labeur fastidieux pour rien, puisqu’une fois renvoyé notre spi a décidé au bout de 7minutes et 30 secondes que décidément il n’avait pas envie de participer à l’effort collectif. Cela fait des lustres que je n’avais pas connu de problèmes de voiles, et j’avais oblié à quel point c’est embêtant. Rien de tel pour vous foutre une course en l’air.”
“En plus, pour ne rien arranger, depuis le début de cette Transat Jacques Vabre, c’est systématiquement par l’avant de la course que ça se barre, ce qui laisse peu d’espoir aux poursuivants, qui rencontrent la plupart du temps des moins bonnes conditions là où sont passés les premiers “comme des lettres à la Poste”. Bref pas très marrant tout ça. Sinon, depuis le départ du Havre, c’est sidérant de constater à quel point nous n’avons pas eu une seule journée de beau temps pour faire un peu sécher le matos, ni gouter aux joies de la voile dans des conditions paisibles et agréables. Une fois de plus, on ne fait que constater qu’il y a systématiquement beaucoup plus de vent que ce qu’indiquent les fichiers météo. C’est toujours comme ça. Depuis le temps que l’on constate ce phénomène, il est incompréhensible que les crânes d’oeufs qui ont pondu ces modèles météo ne révisent pas leur copie. Ce n’est pourtant pas faute de leur signaler. Du coup les routages deviennent incertains et cela remet un peu de piment dans l’histoire. On se retrouve un peu comme à l’ancienne, quand on se démerdait avec le vent qu’on avait, voilà tout.”