Les jours commencent à se ressembler pour le Russe, Fedor Konyukhov désormais à moins de 400 milles nautiques du Cap Horn. Rien que du temps gris, froid et humide. Calé sur la même latitude de 56°S depuis des semaines, il ne voit plus de bateaux, ni d’oiseaux, ce qui n’est guère réjouissant, "L’horizon me déprime. En tant qu’artiste peintre, j’ai beaucoup appris sur notre façon de voir le monde. Nous avons besoin de voir des couleurs –des verts, des jaunes, des bleus, car cela nous remonte le moral. Ici dans les Mers du Sud, tout est d’un gris déconcertant. Il faut me battre pour éviter de tomber dans un scénario ou je me dis « ça va aller » tout le temps. (…) Il faut savoir trouver la motivation. Pas seulement pour faire des manœuvres, mais également pour faire la cuisine. De mon expérience d’expéditions par le passé, je comprends que mon corps se met en mode « hibernation » afin de réduire ses besoins énergétiques. Mais la route est longue et il faut que je puisse contrôler la situation. J’ai besoin d’un changement. Cela va venir quand je doublerai le Cap Horn." Fedor souffre d’une grand’voile déchirée et sa route vers le Cap est laborieuse. Les dernières nouvelles concernant les icebergs dans l’Atlantique du Sud ne sont guère rassurantes non plus. Il a déjà 11 jours de retard sur le programme et devra atteindre 62°Ouest pour être à mi-chemin et commencer à s’approcher de nouveau de l’Australie.
Konyukhov à 400 milles du Horn
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