“Le premier constat de cette Transat Jacques Vabre dans la catégorie des monocoques IMOCA 60 est la confirmation de ce que nous avions observé au départ du dernier Vendée Globe. L’activité se professionnalise, les grosses écuries sont de plus en plus structurées et creusent un fossé insurmontable pour les petites équipes dotées de bateaux anciens et de budgets réduits. Désormais, il y a deux catégories bien distinctes : Les machines récentes servies par des teams structurés aux moyens financiers importants et les autres. Avant le dernier Vendée Globe, on pouvait faire illusion. Le marin pouvait tenter de compenser le déficit architectural et technologique de sa machine par sa prestation personnelle. Depuis cette Transat Jacques Vabre, c’est irrémédiablement impossible. La question se pose alors clairement : quel est l’intérêt de prendre le départ d’une course pour passer son temps à courir loin derrière les leaders sans aucun espoir de se mêler aux débats ?””””Pour UUDS, qui accuse dix ans d’écart avec les protos qui sont montés sur le podium à Bahia, le déficit de vitesse est de deux n¦uds. Nous perdons en moyenne 50 milles (93 km) par jour ! Au final, nous arrivons deux jours et dix heures derrière le vainqueur, sans que les conditions météo ne puissent justifier tout ce retard. Or, jamais, nous avons autant poussé UUDS depuis que je navigue à bord. Par exemple, dans 30 nœuds de vent réel (force 6 à 7), là où nous naviguions avec le Solent et deux ris dans la grand-voile, nous avons mené la machine avec tout dessus : grand-voile haute et gennaker, soit 540 m2 de toile pour une vitesse de 23-25 nœuds tenue quasiment en permanence. Ce sont les performances des multicoques il y a cinq ans””.”
Hervé Laurent : le fossé se creuse…
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