Après près de trois jours de régime corsé et d’une navigation au près dans une mer formée, les concurrents de l’Oberthur Atlantic Trophée sont en passe de connaître des jours meilleurs. Ainsi devraient-ils laisser dans leur sillage la dépression installée sur le Golfe de Gascogne et toucher d’ici à la nuit prochaine des vents de Nord pour une quinzaine de nœuds leur permettant de gagner les Açores au portant. En attendant, Amazon poursuit la course en tête quand Calypso III, toujours leader en temps compensé, tient parfaitement la cadence imposée. Derrière les fortunes sont plus ou moins diverses mais à bord des yachts classiques, le plaisir de disputer cette belle aventure humaine reste intacte.
Plus de 500 milles parcourus au près déjà, depuis le coup d’envoi de l’Oberthur Atlantic Trophée en baie de Douarnenez, le 14 juillet dernier. Pour les passionnés du large, l’ambiance "machine à laver" s’est installée à bord des belles montures et l’on se prend à rêver d’un regain de confort ou tout au moins d’une atmosphère un peu plus sec comme le confirme le mail envoyé par l’équipage de Bilou Belle ce matin : "Encore une très belle nuit. Douche à discrétion pour les barreurs. Hélas, il n’y a plus de serviette sèche. Faisons route comme on l’entend et tout va bien". Toujours orienté au Nord Ouest pour 25 nœuds, le vent reste assez fort et la mer formée. Mais la nuit prochaine devrait être porteuse de bonnes nouvelles, laissant présager d’un vent tombant à 15 nœuds (force 3) et s’orientant au Nord pour plusieurs jours. En clair, c’en sera fini du près et de la vie penchée, et le nouveau régime laissera – enfin – la place à la conduite au portant et aux belles glissades vers Horta. Pour tous, le grand bonheur d’être en mer s’imposera alors, effaçant la négociation des fronts imposée d’entrée de jeu.
Amazon solide leader
Au près ou bientôt au portant, Amazon et Olivier Pecoux restent imperturbables, en tête de la flotte à désormais moins de 650 milles de l’arrivée de cette première étape. Déjà estampillé comme étant le plus grand voilier de la flotte, le plan Stephens de 22,25 mètres construit en 1972, imprime le rythme depuis le départ des côtes bretonnes. En deuxième position et toujours décalé légèrement dans le Nord du leader, Calypso III et Jean-François Caraës sont à la fête, faisant une belle démonstration de maîtrise du voilier familial, un plan Doug Petterson mis à l’eau en 1977. En temps compensé, les marins des Abers occupent toujours la place de leader au classement général provisoire. Coup de chapeau également au seul duo engagé dans cette épreuve, avec la troisième place d’Olbia skippé par Christian Challandre. Le plan Stephens de 10,40 mètres datant de 1971 ne pointe qu’à 78 milles du leader et occupe quant à lui la deuxième place en compensé.
Fortunes diverses et arrêts aux stands
Si devant la grande fête s’annonce, pour d’autres elle doit est remise à plus tard. Ainsi, l’équipage de Mélusine II a-t-il déclaré officiellement son abandon hier soir suite à des problèmes de moteur. Pazienza quant à lui est arrivé dans la nuit aux Sables d’Olonne. L’équipage va s’atteler à la réparation du gréement et prendra ensuite la décision de reprendre le large ou de se retirer de la course. Dione enfin connait un souci de moteur et a décidé de faire route vers Vigo, ne pouvant plus recharger ses batteries. Gerfaut III quant à lui, est toujours à Gijon pour résoudre un problème d’évacuation d’eau dans la baille à mouillage. Olivier et Pascal Delvigne reprendront la mer demain matin, tout comme Pen Duick II qui mettra les voiles du même port espagnol pour gagner Horta et prendre le départ de la deuxième étape. Sur place ils retrouveront l’équipe de Comet Organisation qui est aux Açores depuis hier et prépare l’arrivée de yachts classiques pour leur réserver le meilleur des accueils.