Départ pour Deauville ce samedi soir

Pontons Dieppe
DR

Le beau temps anticyclonique a ses inconvénients. Mais ce système actuellement installé au-dessus de la Belgique a surtout des avantages. Le soleil estival qui règne depuis hier a fait se déplacer en nombre le public sur le village de la course. Quant au ralliement qui attend les 12 équipages cette nuit, elle devrait se courir au portant dans des conditions agréables. Un flux de nord-est de 8 à 12 nœuds est prévu pour cette troisième étape du TFV 2013. Le départ sera donné à 21h devant Dieppe, direction Deauville à 79 milles au sud-ouest. L’étape comptera triple au classement général et les routages prévoient une douzaine d’heures de navigation au portant. Seul un bord de près ouvert d’une douzaine de milles les attend sur la fin pour rejoindre la ligne d’arrivée.

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Dans ces conditions idéales, le courant jouera un rôle crucial. Il sera d’abord contre les M34 puis les poussera une fois la renverse passée, à la nuit tombée. Au matin, les monotypes l’auront de nouveau contre eux. Les options, elles, tiennent presque de la tactique de parcours technique. « Peut-être que certains joueront le courant à la côte, peut-être que d’autres resteront au large … » anticipe Erwan Israël, le navigateur de Groupama  34 avant de se faire mystérieux : « je ne peux pas en dire plus ».

Chez les amateurs, la difficulté semble résider davantage dans la capacité à tenir éveillé et rester frais pour prendre les décisions tactiques et stratégiques. « On sait déjà que ça va être une étape assez difficile. Elle ne prendra pas beaucoup de temps mais il faudra être éveillé toute la nuit pour s’assurer que les voiles sont bien bordées et ne rater aucune risée ! C’est du travail donc on va bien se reposer et se mettre en condition psychologiquement » racontait Johan Jacqua, numéro deux de Martinique – BE Brussels, en début d’après-midi.

Alors, ce matin, dès l’annonce du retour à terre par le comité de course, les 96 marins sont partis se reposer et travailler sur leurs fichiers météo. Cette nuit, il faudra guetter le vent, sentir le courant. S’appliquer aussi aux empannages qui s’annoncent nombreux, se méfier de l’embouchure de la Seine et du trafic à l’entrée du port du Havre. Le directeur de course Christophe Gaumont prévoit une arrivée autour de 9h demain dimanche matin à Deauville.

Ils ont dit

Erwan Israel, navigateur de Groupama 34 : « Si je ne suis pas sur les parcours techniques, ce n’est pas pour aller jouer au golf ! J’ai préparé le parcours et ça va être une première vraie étape de portant dans du vent assez mou. Au début, ça devrait aller avec 10, 12 nœuds face au courant et une première marque de parcours assez au large. Peut-être que certains joueront le courant à la côte, peut-être que d’autres resteront au large … Je ne peux pas en dire plus. Puis c’est un long, long portant avec les marques de parcours Paluel et Antifer à laisser à bâbord. Énormément d’empannages certainement pour jouer le vent. C’est quasiment un grand vent arrière de parcours technique avec plus de tactique que de navigation. On aura le courant favorable un petit peu avant Antifer, au nord du Havre. Ça fera mollir le vent, on risque de se retrouver avec 8 nœuds de vent dans la nuit. Et plus on va descendre dans le sud, plus ça risque de mollir. D’où un petit point d’incertitude en bas, à Ouistreham avec 4 ou 5 nœuds au petit matin. Ensuite, on a un petit bord de 12 milles pour rejoindre l’arrivée au près abattu ou largue serré. »

Daniel Souben, skipper de Courrier Dunkerque 3 : « C’est une journée qui est très positive car c’est la première où on perd pas de points sur Groupama. Je pense que la roue est en train de tourner ! (rires). Attendre sur l’eau, ça fait partie du jeu. Très souvent on est sujet aux aléas de la météo – là, c’est pas de vent, parfois c’est trop. C’est bien, le comité s’est donné une chance de pouvoir faire quelque chose. Je pense qu’il y aura de belles conditions cet après-midi. On va se reposer et manger, les navigateurs vont retravailler la météo avec les derniers fichiers pour voir comment ça a évolué. Tout le monde sera d’attaque pour partir ce soir. »

Arthur Sevey, piano de Ville de Genève Carrefour Addictions : « C’est mon premier Tour, je suis le plus jeune du bateau (17 ans) et on m’embête pas mal avec ça … Mais ils sont toujours là à m’aider car je ne connais pas très bien le bateau. C’est un très bon équipage. J’ai eu un peu de mer démontée en croisière et j’aime bien la baston donc j’espère qu’il y aura un peu de vent ! Je suis arrivé avant-hier et pour l’instant, je suis un peu déçu de ce côté-là. J’espère que ce soir, ça enverra du sec ! »

Johan Jacqua, numéro deux de Martinique – BE Brussels : « On sait déjà que ça va être une étape assez difficile. Elle ne prendra pas beaucoup de temps mais il faudra être éveillé toute la nuit pour s’assurer que les voiles sont bien bordées et ne rater aucune risée ! C’est du travail donc on va bien se reposer et se mettre en condition psychologiquement. Je ne dirais pas que ça sera sympa : effectivement, on va moins se pencher mais on va devoir se déplacer pour garder le bateau dans une gîte optimale. Ça ne sera pas super lourd mais il y aura du travail. »