Deux pelotons, deux flottes. Les premiers, les retardataires ? Sur l’eau, Gilles Chiorri à bord du bateau accompagnateur Ecole Navale confirme ce que révèlent les positions de la nuit : «la flotte s´est déjà scindée en deux groupes. Pour résumer, les nordistes ont retardé l´empannage vers la côte – Lionel Péan (L’Esprit d’Equipe), Marc Lepesqueux (Maisons Pierre), Cyrille Rognon (Eno & Navi Line), Yannick Bestaven (Aquarelle.com) et d´autres… – et les sudistes ont joué les effets de décalage dans le temps de la renverse de courant, la “descendante”” devrait désormais entraîner à vive allure les 46 skippers sur la route ». Il est 22 heures et les leaders des premières heures de course, ces sudistes, n’ont en rien concédé de leur avance. Dans la nuit noire privée de lune, les étoiles de la voile brillent sur l’eau. Mich’ Desj, Yann Eliès, Kito de Pavant, Gildas Morvan (Cercle Vert) ainsi qu’Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS), revenu en force parmi ces premiers. Jérémie Beyou (Delta Dore) et Eric Drouglazet (Crédit Maritime) aussi sont toujours dans le coup et le gros des troupes ne boude pas son plaisir : sur l’eau, sous grand puis petit spi. Il est 5 heures et les marins n’ont pas sommeil, occupés à glisser au plus vite alors que le vent rentre. Les dernières nouvelles du large confirment que la régate bat son plein au large des côtes bretonnes. Kito de Pavant, « au boulot », a pris les devants alors que Michel Desjoyeaux déplore la perte de son grand spi qui s’est déchiré en grand. Yann Elies, en arbitre et au contact, veille au moindre faux pas.
Qui voit Ouessant, voit son rang peut dire le dicton sur cette première étape. Et qui voit Sein, devine son destin pour la suite du parcours sur le golfe de Gascogne ? De toute évidence, le jeu des courants et de la renverse en milieu de nuit doivent favoriser encore les leaders. Quid du passage de Sein et de son éventuel passage à niveau ? Chacun espérant, bien sûr, passer in extremis et abandonner son voisin au (mauvais) sort du flot…”