Il serait prématuré de tirer des conclusions définitives des résultats du prologue. Pour cette course en baie des Sables d’Olonne, la plupart des concurrents avaient embarqué copains, compagnes ou partenaires avant le grand saut vers les Açores dimanche 20 juillet. Du même coup, le niveau des équipages pouvait accuser de grandes disparités, en fonction des invités embarqués. Il reste que certains ont commencé à pointer le bout de leur étrave, confirmant parfois ce que l’on avait pu entrevoir durant les courses d’avant-saison.
Au départ, il fallait choisir son camp. Privilégier le passage d’une ligne nettement favorable à son extrémité gauche, à la bouée ou bien rester dans la veine de vent plus proche du bateau comité. Très vite deux groupes de bateaux se détachent. A gauche, Davy Beaudart emmène dans son sillage le jeune navigateur italien Michele Zambelli (Fontanot) particulièrement à l’aise, ainsi que Giancarlo Pedote(Prysmian). A droite, c’est la bagarre au couteau entre les bateaux de série emmenés par Tanguy LeTurquais, Quentin Vlamynck et Patrick Girod (Nescens). Au final, à la première bouée, c’est DavyBeaudart qui prenait la tête, juste devant la meute des bateaux de série. Seul manquait à l’appel IanLipinski (Entreprises Innovantes) qui avait cru entendre à la VHF un rappel général et était revenu sur la ligne pour attendre un nouveau départ…
Derniers préparatifs
Le bord de spi le long de la plage ne bousculait pas vraiment la hiérarchie à l’exception de quelques manœuvres plus ou moins habiles aux bouées. En revanche, lors du deuxième bord de près, DamienCloarec profitait d’une rotation du vent sur la droite pour aller se recaler et venir se positionner juste derrière Tanguy Le Turquais et devant Giancarlo Pedote, troisième des prototypes. On sait que le navigateur italien fait partie de ces marins qui sont sensibles aux soi-disant vertus maléfiques d’une victoire dans le prologue. Il reste que pour les bateaux de série, ce prologue était de très bon augure puisqu’ils terminaient troisième et quatrième au classement scratch. En série, il faut noter la belle troisième place de Quentin Vlaminck, ainsi que la performance de Yann Claverie (Map Product) qui sur son Tip Top, un plan Manuard qui commence à accuser le poids des ans, vient terminer à la quatrième place. A noter aussi en prototype, la belle troisième place de Fidel Turienzo (Satanas) qui grimpe sur le podium, alors que c’est sa première saison en Mini. Le jeune navigateur espagnol qui dispose d’un solide palmarès en dériveur n’en finit pas de surprendre son monde depuis le début de la saison. Sur le bateau vainqueur de la Transat 6.50 de 2001, Fidel commence à se faire une petite réputation dans le clan des Ministes.
Les derniers jours avant le départ vont être studieux. Pour les bizuths, la journée de jeudi commencera par un briefing d’explication du maniement de la BLU, seul lien qui unit les navigateurs avec la terre. C’est par son intermédiaire qu’ils recevront les informations météo fournies par la direction de course, les classements quotidiens et les petites anecdotes qui parsèment les interventions de Denis Hugues, le directeur de course. Dans l’après-midi, ce sera le tour des pilotes de la Patrouille 24F de Lorient qui expliqueront les procédures d’interventions en cas de détresse, avant un briefing médical, lui aussi obligatoire. Vendredi et samedi seront consacrés aux derniers préparatifs et l’avitaillement avant un briefing météo de la navigatrice Jeanne Grégoire. Jeanne – qui a commencé sa carrière de skippeur du large par la Mini Transat – opère ainsi une sorte de retour aux sources. On ne quitte jamais vraiment le monde des Minis…
Ils ont dit
Davy Beaudart, Cultisol, vainqueur en prototype
« On a eu la chance de pouvoir partir dégagé très rapidement. Ensuite, les conditions nous ont permis de creuser en permanence. On sait qu’on a un bon bateau et quand tu es devant, c’est toujours beaucoup plus simple. C’est bien, mais la vraie course commence dimanche. »
Tanguy Le Turquais, Terréal Rêve d’Enfance, vainqueur en série
« Personnellement je ne voulais pas gagner le prologue, mais pour mon équipier, c’était une jolie façon de le remercier. Je suis content parce que nous avons eu une belle bagarre avec Quentin et Damien. Il va y avoir du niveau sur cette édition. Pour le chantier Argo, c’est déjà la démonstration que les bateaux sont bien dans le coup… »