Conditions plus maniables au large du cap Lizard

Au large du cap Lizard
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Depuis le départ de Ouistreham dimanche après-midi, les concurrents de La Solitaire du Figaro n’ont pratiquement fait que du près dans la brise et sur une mer formée. Mais en cette fin de deuxième nuit, les conditions deviennent plus maniables aux abords de la pointe extrême de la Cornouaille. Le premier solitaire à virer de bord la nuit dernière vers 22h fut le Britannique Sam Goodchild (Artemis) situé le plus à l’Est de la flotte alors que le gros du peloton a patienté jusqu’à minuit avant de basculer tribord amure, cap à l’Ouest quasiment devant l’entrée de Plymouth. Sur une mer nettement moins houleuse et bénéficiant d’une brise de Nord-Ouest 17 nœuds, les Figaro Bénéteau allongeaient la foulée à plus de 7 nœuds de moyenne : ils devaient parer le cap Lizard vers 5h30 et il leur restait 25 milles de plus pour contourner la pointe de Land’s End.

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La traversée de la Manche a quelque peu étalé la meute qui navigue par petits groupes à la queue-leu-leu dans un carré de 15 milles de côté, Yanning Livory (One Network Energies) et Louis-Maurice Tannyères (St Ericsson) étant les plus au Sud. En pointe et au plus près des côtes, Eric Drouglazet (Luisina) et Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) naviguent de conserve avec un groupe compact dans leur sillage où se retrouvent le premier bizuth Morgan Lagravière (Vendée), Thierry Chabagny (Gedimat), Erwan Tabarly (Nacarat) et Jérémie Beyou (BPI). En fait, ceux qui ont tardé à se recadrer en entrant encore plus dans la baie de Plymouth à l’image de Frédéric Rivet (Vendée 1) ou d’Adrien Hardy (Agir Recouvrement) ont un peu perdu de terrain sur les leaders.

Quant à Eric Péron (Macif 2009) qui était positionné le plus à l’Ouest lors de la traversée de la Manche, il se retrouve 7 milles plus au Sud que le groupe de tête et cet écart ne devrait pas franchement diminuer au passage de la pointe de la Cornouaille. En fait, la bascule du vent est plus tardive et plus lente que prévue et les solitaires ne devraient pas tirer de bord dans la baie de Penzance puisque le vent s’oriente progressivement au Nord en mollissant. Il faut donc s’attendre à ce que le passage de Land’s End génère un effet de « chenilles processionnaires » puisque tous les concurrents vont se suivre, cap au Nord vers la mer d’Irlande…

Cette fin de nuit est donc propice à un petit break pour changer de vêtements et se sécher, s’alimenter plus normalement, et si possible prendre un peu de repos avant une remontée vers l’Irlande qui s’annonce aussi très prégnante lorsque le flux de Sud-Ouest va imposer l’envoi du spinnaker… jusqu’à l’arrivée à Dún Laoghaire !

Ils ont dit
Erwan Tabarly (Nacarat) : « Le vent et la mer ont bien molli en début de nuit : des conditions plus maniables pour naviguer et j’en profite pour dormir un peu ! Le prochain obstacle est une petite dorsale à contourner après Land’s End et nous aurons donc du près dans du petit temps. Je suis un peu fatigué puisque je n’ai pas dormi depuis le départ car il a fallu barrer tout le temps… »

Morgan Lagravière (Vendée) 1er bizuth : « C’est beaucoup plus agréable depuis que le vent et la mer se sont calmés. J’ai pu me reposer un peu parce que j’avais accumulé pas mal de fatigue depuis le départ. Le vent va basculer au Nord dans un premier temps en s’essoufflant : il faudra contourner cette bulle anticyclonique par l’Est… Globalement, il est intéressant d’être aux avant-postes parce que ça devrait partir par devant. Mais il fait super froid quand même ! »

Thierry Chabagny (Gedimat) : « Il a fallu prendre les bascules dans le bon sens : là, le vent est passé au Nord-Ouest et on va sur un bord vers le cap Lizard. Il faut rester concentré pour garder le contact avec le paquet leader ! Il y a des coups importants à jouer vers Land’s End. L’objectif prochain est la dorsale : dans le vent faiblissant, il va falloir s’extraire rapidement de cet axe anticyclonique pour attraper le vent de Sud-Ouest qui arrive ensuite. Et qui nous poussera jusqu’à l’arrivée… »

Gildas Morvan (Cercle Vert) : « J’ai viré assez tôt en essayant d’avoir la bascule au Nord-Ouest, mais elle n’est pas venue donc on est rentré à plusieurs dans la baie de Plymouth. On est tous assez rapprochés et on arrive sous le cap Lizard. On navigue à vue, on voit des feux devant, des feux derrière : la flotte est assez compacte. Encore pas évident de se reposer cette nuit parce que le vent bouge pas mal, il faut être sur les réglages et ça cogne aussi, la mer est chahutée. Après le cap Lizard, on s’attend à du petit temps, avec une dorsale qui arrive, du vent de Nord assez faible puis du Sud-Ouest qui va rentrer par la suite. »

Classement de 4h30
1 Eric Drouglazet LUISINA à 229.50 mille de l’arrivée
2 Jean-Pierre Nicol BERNARD CONTROLS à 0.10 mille du leader
3 B Morgan Lagravière VENDEE à 0.70 mille
4 Thierry Chabagny GEDIMAT à 0.70 mille
5 Erwan Tabarly NACARAT à 1.00 mille
6 Jérémie Beyou BPI à 1.00 mille
7 B Phil Sharp THE SPIRIT OF INDEPENDENCE à 1.50 milles
8 Nicolas Lunven GENERALI à 1.80 milles
9 Frédéric Duthil SEPALUMIC à 2.00 milles
10 Yoann Richomme DLBC à 2.20 milles