Comme c’est devenu une habitude, les régates se sont achevées par la medal race dont les points comptent double et qui ne réunit que les dix meilleurs du classement général. A ce jeu stressant, en particulier après une régate aussi longue -9 jours-, ce sont les Marseillais Olivier Backès et Paul Ambroise Sevestre qui réalisent la bonne opération du jour sous les yeux d’un public chinois venu en nombre. A un jet de pierre des tribunes, le duo est parvenu à s’extraire de l’emprise de Xavier Revil et Christophe Espagnon pour les destituer in extremis de la plus haute marche d’un podium complété par Roman Hagara et Hans Peter Steinacher.
La foule réunie sur les gradins a suivi avec encore plus d’attention la finale des planches à voile femmes où les Chinoises excellent. Il aurait cependant fallu un miracle pour que Limei Sun parvienne à combler le fossé qui la séparait de Faustine Merret. La championne olympique française ne lui a laissé aucune chance en remportant cette ultime course dans un vent faiblissant.
Ingrid Petitjean et Nadège Douroux en revanche n’ont pas réussi à garder la tête du classement général. Après un premier bord de près en demi-teinte, elles ne sont pas parvenues à reprendre l’avantage malgré une prise de risques audacieuse. Chez les hommes aussi, Nicolas Charbonnier et Olivier Bausset rétrogradent d’une place et perdent le podium. Ils réalisaient pourtant une medal race superbe. Dominant la flotte jusqu’au dernier bord, leur spinnaker s’est alors déchiré, les contraignant à laisser passer leurs concurrents.
En 49er, la performance de Manu Dyen et Yann Rocherieux est également à saluer. Le duo a dominé la série durant une bonne partie de la semaine alternant les places de premier et deuxième. Manu et Yann terminent 10ème de la Medal Race, une place qui ne vient en rien ternir leur médaille d’argent qui, quel que soit leur résultat, ne pouvait leur échapper.
Pour l’équipe de France, cette préolympique aura été riche en découverte. La première et pas des moindres est l’engagement des Chinois dans les Jeux. A plus de 700 jours de l’embrasement de la flamme olympique, c’est tout une ville qui est aux couleurs de l’olympisme et les avis sont unanimes : tout est prêt pour que les Jeux commencent demain.
Interview de Faustine Merret, vainqueur en RS:X :
« Il n’y avait plus de vent quand nous avons disputé notre Medal Race, c’était donc physique. J’avais suivi la manche des garçons avant la notre, ça m’a permis de partir du bon côté. Je devais quand même surveiller la Chinoise mais je l’ai obligé à virer au départ. Physiquement, j’étais dedans toute la semaine. C’est plutôt bon signe car je voulais me préserver pour le championnat du monde (fin septembre en Italie, ndlr). La préolympique est une longue régate et au-delà de ce qui se passe sur l’eau, c’est agréable de se sentir entourée par le reste de l’équipe. En matière de météo, il y a eu un travail énorme de fait. Nous n’avions qu’à nous servir, c’est du luxe. L’ambiance dans l’équipe ressemble un peu à celle qu’il y avait pendant les JO d’Athènes. »
Interview de Olivier Backes, vainqueur avec Paul Ambroise Sevestre en Tornado :
« C’est un super résultat. Sur la finale, nous n’avons pas été très brillants mais on a plutôt profité d’une erreur de nos concurrents. On est monté en puissance pendant toute la régate. C’était assez dur pour Paulo (Sevestre) qui ne connaissait pas le bateau dans ces conditions de vent mais on a réussi à assurer. Depuis Miami en janvier où nous avons fait deuxièmes, nous avons passé du temps à développer les voiles ce qui est assez frustrant car les résultats ne peuvent pas suivre. Le Tornado est un support à matériel, c’est donc un passage obligé. Depuis quelques temps, on sort la tête de l’eau. L’ambiance à Qingdao ressemble à celle des Jeux d’Athènes. Depuis que je suis dans la Marina, j’ai l’impression d’y être, que ce soit au niveau des concerts, des vestiaires, des badges et de l’organisation en général. Même les médias et la population se sont déjà pris aux Jeux. »
Source FFVoile