Cap au nord en direction de la maison

Atlantique sud au large des Malouines Banque Populaire
DR

Depuis 24 heures et leurs adieux au Pacifique, les hommes du Maxi Banque Populaire V ont retrouvé grâce auprès d’Eole et bénéficient désormais d’une trentaine de nœuds de Sud Ouest leur permettant de renouer avec les milles avalés et de creuser à nouveau leur avance sur Groupama 3. Se frayant un chemin entre les Malouines et la Géorgie du Sud, Loïck Peyron et ses équipiers naviguent actuellement en bordure d’un centre dépressionnaire qui leur permet d’allonger la foulée. Et comme pour mieux se préparer à célébrer le réveillon de Noël, les marins ont empanné ce matin, mettant le cap sur le chemin du retour et une belle remontée Atlantique comme le soulignait, ce midi, Florent Chastel : " On vient d’avoir un cadeau de Noël au début de notre quart de stand-by. Nous avons empanné plein Nord, direction la maison. Ca y est, on rentre ! C’est reparti, ça accélère bien. On file à 30/35 nœuds. Petit à petit, la mer va s’arranger, il va faire beau et un peu plus chaud. On a lâché les chevaux et si ça peut continuer comme ça, ce sera bon pour tout. On est encore Sud, il fait encore bien frais. L’empannage s’est fait sous un grain, avec du grésille de neige qui s’abattait sur le bateau. Dans deux/trois jours, on va commencer à alléger les tenues et peut-être même penser à prendre une douche. On attend avec impatience le vrai premier rayon de soleil ".

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Retour à la civilisation
Mais avant la première éclaircie significative, il va falloir gérer une transition importante qui s’incarnera par une légère baisse du vent, nécessitant de passer sous voilure plus étendue. Trouver le bon moment pour le faire, pour ne pas exposer le bateau, ni perdre du terrain… Le juste dosage s’imposera alors. En attendant, Florent Chastel, double détenteur du Trophée Jules Verne avec Bruno Peyron en 2002 et 2005, confirmait ce midi que la mémoire d’un marin est sélective et que les sauts incessants de la machine encore "maudits" à l’entrée dans le Grand Sud, sont aujourd’hui appréciés après les longues heures passés au ralenti : " Dans les prochaines heures, le vent va vite faiblir. Il va y avoir une petite transition, on va renvoyer de la toile et rapidement passer sous gennaker et grand voile un ris, voire haute. On a retrouvé les soubresauts du bateau. On va goûter une espèce de repos moral. On retrouve des eaux civilisées et on n’est plus tout seul dans notre coin. On va veiller à naviguer proprement, être dans le bon tempo pour renvoyer la toile. On sait qu’il faudra bien surveiller ça et dès que ça mollira un peu, on renverra pour garder le rythme ".

Si l’équipage apprécie depuis le départ les menus concoctés par Xavier Revil, responsable de l’avitaillement à bord, il n’est pas prévu pour autant un grand repas de fête. Mais l’humeur du bord étant au plus haut, des petits plaisirs simples pourraient bien devenir le plus fameux des festins : « Pour ce qui est du menu de Noël, il n’y a rien de spécial de prévu, mais on va voir si on peut bidouiller quelque chose, peut-être faire revenir quelques petits lardons… mais ça va rester spartiate ! »

Avance à 16h00 : 774,2 milles par rapport au temps de référence