Ca secoue encore chez les minis

andraz Mihelin
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Cette deuxième étape ressemble à s’y méprendre à la première ! Même si le rythme est moins soutenu qu’il y a deux semaines, les Minis ont été et étaient encore jeudi après-midi sérieusement secoué par une mer plutôt chaotique. En tête, les partisans du virement de bord précoce pour sortir des îles açoriennes, sont emmenés par Xavier Haize chez les prototypes et par Thomas Bonnier pour les voiliers de série.
 
Et du près ! Encore du près… Décidemment cette nouvelle épreuve du circuit Mini n’est pas de tout repos et cette deuxième étape, un retour entre Horta (Açores) et les Sables d’Olonne, a des allures de répétition. Dans le golfe de Gascogne, les Minis avaient tout de suite été pris dans une dépression jusqu’en Espagne. Cette fois, c’est une dépression qui les accompagne dans leur Sud et l’anticyclone des Açores qu’ils bordurent, génère des vents instables de secteur Nord à Nord-Est sur une mer très croisée. Car après le départ donné mercredi à 15h40 (heure française) dans une belle brise de Nord Est vingt nœuds, il a fallu monter dans le Nord pour sortir de l’archipel, parer Sao Jorge avant de retrouver le grand océan. Un méchant clapot, du courant de marée, des rafales brusques, des dévents soudains, des bascules de vent : la fin de journée et toute la nuit ont été plutôt fatigantes pour essayer de s’extraire le plus rapidement possible de ces reliefs volcaniques.
 
Le premier choix tactique était pris dès le soleil couchant mercredi quand il a fallu opter soit pour un virement afin de passer entre les îles de Sao Jorge et de Graciosa, soit pour un bord prolongé vers le Nord. Et dans cette deuxième stratégie, il y a encore eu différentes façons d’aborder cette bordure anticyclonique, certains virant en milieu de nuit, d’autres en milieu de journée ! Résultat : la flotte était dispersée sur plus de cinquante milles jeudi midi en latitude et les partisans du virement précoce pointaient en tête… Mais pas si longtemps que cela puisque le vent était très oscillant : des bascules de plus de 20°, une brise de huit nœuds à peine avec quelques bouffées imprévues sous les nuages, un ciel plombé, et surtout un clapot très désordonné qui oblige les skippers à barrer, à régler, à s’adapter en permanence et à trouver l’angle le plus favorable pour ne pas « planter des pieux », c’est-à-dire s’arrêter à chaque vague…
 
Deux options qui se ressoudent
 
Ainsi chez les prototypes, le groupe du Sud (Hardy, Joschke, Salabert, Laureyssens, Haize, Koch, Sineau) qui était passé avant la nuit entre les îles en virant entre Sao Jorge et Graciosa, cherche à se recaler vers le Nord Est pour croiser devant la route des partisans du bord prolongé… mais pas trop (Vidal, Mihelin, Hajnsek, Brennan, Kaczorowski). Car ceux qui ont attendus encore plus longtemps avant de virer de bord, cap à l’Est, n’ont pas tiré de bénéfice de cette option : Cusin, Vadeleau, Bonvin, Bloom, ne sont pas en situation favorable très au Nord !
Du côté des voiliers de série, même topo : les « Sudistes » (Bonnier, Reinhart, Barnaud, Castelnérac) ont pris le commandement, mais cherchent eux aussi à se recadrer devant les bateaux plus au Nord (Lobato, Marsset, Vidal…) alors que les extrêmes du Nord (Quélen, Bouw, Riou…) ont déjà plus de 25 milles de retard sur les leaders, sans parler des partisans du « Pôle » (Marin, Hupin, Girolet, Zurrer) qui concèdent plus de cinquante milles ! Après une journée de mer, ça fait très mal… Quant aux deux skippers revenus à Horta dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont pu réparer et repartir à 11h00 TU ce jeudi : Hugo Ramon a remplacé sa ferrure d’étai rompue et Pierre Brasseur a circoncis son court circuit de pilote automatique.
 
Le vent généré par l’anticyclone de Açores, qui se replace ces prochaines heures sur l’archipel, va bien tourner au Nord vendredi pour une douzaine de nœuds, et les hautes pressions vont engluer la flotte des retardataires ! Il ne faut pas traîner… au risque de rater le coche pour l’Espagne. De toutes manières, l’installation progressive d’une dorsale anticyclonique des Açores à la Vendée va forcément ralentir tous les Minis un moment ou un autre, avant les Sables d’Olonne. Pour l’instant, les solitaires avancent difficilement autour de six nœuds dans un vent variable en force et en direction et un clapot chaotique. De quoi soulever les cœurs, barbouiller les estomacs et fatiguer les corps. Il faut être attentif et il est probable que ceux qui passeront la nuit à la barre, à régler et à suivre les variations de la brise en observant le ciel et le baromètre, vont faire le break…

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Source: Les Sables – Les açores – Les sables